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251. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gui Patin. — I. » pp. 88-109

Faideau (un de ces vieux docteurs) est mort il y a trois ans, mais je n’ai que faire de ses registres : j’ai une copie des noms et surnoms de tous les licenciés et docteurs, selon qu’ils ont passé par ordre en notre école depuis plus de trois cents ans, avec tout ce qui s’est passé de mémorable dans notre Faculté. […] Il n’a que vingt-neuf ans ; sa curiosité n’est pas encore beaucoup sortie du cercle des écoles, mais il en sait toutes les anecdotes, il en pourrait écrire la chronique, une petite histoire, non pas académique, non pas solennelle, mais recueillie oralement. […] Mais il était médecin de la faculté de Montpellier et non de celle de Paris, et il voulait pratiquer à Paris sans l’autorisation de la Faculté, de l’École, comme il affectait de dire un peu dédaigneusement. […] Renaudot prétendait que c’était là une imitation et une émulation de l’école de Paris qui s’était piquée d’honneur sur son exemple, et qui profitait de son idée charitable. […] Et, débordant sur ce sujet, cet homme d’école s’écrie dans un dernier accès de fierté et de superbe plus doctorale que philosophique : Tous les hommes particuliers meurent, mais les compagnies ne meurent point.

252. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Broglie. » pp. 376-398

Il eut un gouverneur et suivit les cours des Écoles centrales ; mais surtout il s’appliqua ensuite à refaire de lui-même ses études, et à les étendre, à les fortifier en tous sens par le travail et la réflexion. […] Dans ses premières idées de libéralisme, il avait peut-être été plus absolu, plus radical que nous ne l’avons vu depuis ; ou du moins il était libéral en vertu d’idées plus simples, plus directement déduites, plus voisines de celles de Bentham, et en se distinguant peu de l’école positive de MM.  […] Et en littérature, par exemple, en ce qui avait trait à la lutte des deux écoles au théâtre : Eh bien ! […] Notre théâtre est devenu non seulement le témoignage éclatant de tout le dévergondage et de toute la démence auxquels l’esprit humain peut se livrer quand il est abandonné sans aucun frein, mais il est devenu encore une école de débauche, une école de crimes, et une école qui fait des disciples que l’on revoit ensuite sur les bancs des cours d’assises attester par leur langage, après l’avoir prouvé par leurs actions, et la profonde dégradation de leur intelligence et la profonde dépravation de leurs âmes.

253. (1920) Action, n° 4, juillet 1920, Extraits

Adressé « À nos lecteurs », il souligne son indépendance vis-à-vis des écoles et met en avant les valeurs d’énergie et de nouveauté, la revue se voulant paradoxalement inscrite dans le présent, mais « dépassant l’actualité ». […] Le contraste dans la revue entre un discours très critique sur le groupe et des recensions élogieuses de ses productions se confirme, et prend aussi son sens dans le refus des écoles et la valorisation des créateurs affirmés par le programme-manifeste d’Action. […] Ces Sages ont créé une école — le Suburbanisme — puisqu’aussi bien on ne peut réunir dans une brasserie, un hôtel meublé ou un restaurant, deux ou trois écrivains sans qu’ils entreprennent de « coordonner leurs efforts ». […] Le Théâtre aérien futuriste sera une merveilleuse école populaire d’héroïsme. […] ACTION accepte la collaboration de quiconque veut exprimer librement sa pensée, à condition que notre titre soit justifié, notre dessein étant de rester hors les écoles, les tendances et les opinions, afin de réaliser une œuvre dépassant l’actualité.

254. (1897) La crise littéraire et le naturisme (article de La Plume) pp. 206-208

Ces successives écoles, malgré qu’elles possèdent des traits assez distinctifs, conservent cependant entres elles je ne sais quel air de ressemblance. […] Les exégètes nous ont enseigné qu’il fallait rechercher les origines du christianisme parmi les écoles de philosophie ouvertes dans Alexandrie, la Perse, la Basse-Égypte. […] Nous avons déjà vu, à propos de l’école romane, combien chimériques étaient de tels vœux.

255. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XVII. Conclusion » pp. 339-351

Plus tard, marchant de moins près sur les pas de ces précurseurs étrangers, il ne laisse pas de leur demander ce qu’il dédaigne ou néglige d’inventer : les nœuds de l’intrigue et les surprises du dénouement ; par exemple, ces filles enlevées dans leur jeunesse qui retrouvent leurs parents à la fin du cinquième acte de L’École des femmes, de L’Avare, des Fourberies de Scapin, viennent plus directement de la comédie italienne que de la comédie antique : celle-ci les avait léguées à celle-là, qui avait singulièrement grossi l’héritage. […] Mais ce n’est pas, à notre avis, dans cette sorte de caput mortuum qu’il faut découvrir et signaler le service le plus important que les Italiens rendirent au chef de l’école française. […] C’est exactement la ruse qu’imagine Isabelle, dans L’École des maris, pour faire parvenir un billet à Valère.

256. (1897) L’empirisme rationaliste de Taine et les sciences morales

En vertu de ses principes, l’École est obligée de lui dénier plus ou moins complètement toute réalité. […] Si nous voulons les comprendre, il nous faut sortir de nous-mêmes, nous mettre à leur école, apprendre d’elles ce qu’elles sont, c’est-à-dire recourir à l’observation et à l’expérimentation. […] Car la psychologie expérimentale, dont il a été le principal initiateur en France, repose précisément sur cet axiome que la conscience n’est pas une réalité aussi simple et aussi facile à connaître que le supposait l’école introspectionniste ; qu’elle ne se réduit pas à un petit groupe d’idées claires et d’états distincts dont la formule est facile à trouver ; mais qu’elle a, au contraire, des dessous profonds et obscurs et où, pourtant, il n’est pas impossible de faire progressivement descendre la lumière de la raison.

257. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Edmond About » pp. 63-72

Élève de cette École d’Athènes fondée par Μ. de Salvandy en l’honneur du paganisme et de ce peuple grec cher à toutes les Universités du monde, About pouvait faire mieux qu’un livre de voyage : il pouvait faire un livre de séjour. […] Dans le petit livre d’About, qui est un livre de réaction contre la Grèce et peut-être contre la position de l’auteur, — lequel se venge comme il peut de la terrible nécessité d’envoyer, comme élève de l’École d’Athènes, une dissertation, officielle à l’Académie des Inscriptions ; — dans ce livre, tout de parti pris, le voyageur, qui n’a pas d’enthousiasme pour deux drachmes, n’a non plus ni humour ni humeur. […] Ce futur savant de l’École franco-grecque, envoyé à Athènes par dévotion au paganisme pour nous en rapporter de pieux souvenirs, trouve piquant de tromper l’espoir de ses maîtres.

258. (1885) Les étapes d’un naturaliste : impressions et critiques pp. -302

Roumanille fut en quelque sorte une transition entre l’école provençale déchue et la jeune école de Mistral. […] C’est une littérature, une école tout au moins, qui expire. […] Charles Buet s’est fait, je le crains fort, l’écho de cette École. […] Cette tolérance, l’École que représente momentanément M. Buet, l’École ne l’a certes point.

259. (1898) La poésie lyrique en France au XIXe siècle

Et, en effet, Alfred de Musset n’a jamais été, dans l’école romantique, qu’un écolier indiscipliné. […] Et c’est ce terme dont on s’est servi maintes fois contre Leconte de Lisle et son école. […] Heredia, autre particularité, est un ancien élève de l’Ecole des chartes. […] Ce sonnet est un sonnet fameux, un des plus admirés dans l’école décadente, un sonnet à Richard Wagner. […] L’école décadente et symboliste a fait un certain bruit.

260. (1888) Portraits de maîtres

De Vigny avec eux et Émile Deschamps dirigea le mouvement de plus en plus accentué de l’école nouvelle. […] George Sand, en les faisant telles, donne une grande leçon à ces modernes réalistes qui veulent transformer le roman en école de pessimisme. […] En effet de temps à autre ces Poèmes évangéliques se ressentent du passage de l’auteur dans les écoles républicaines. […] Dans toutes les familles, dans toutes les écoles, ce recueil doit occuper la place d’honneur. […] Chez Quinet nulle trace d’irréligion systématique comme dans le groupe encyclopédique ou dans les écoles actuelles.

261. (1894) Écrivains d’aujourd’hui

Son éducation : le séminaire ; l’École normale. […] L’esprit normalien est la raison d’être de l’École normale. […] Et comme si tous les pédants étaient dans l’école ! […] Il entre à l’École normale le second de la promotion de 1862. […] Ils ont des hommes ; ils ont une école ; ils ont une préparation.

262. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIX. M. Cousin » pp. 427-462

Ce chef d’École, — si tant est qu’il puisse y avoir une École, quand la philosophie n’est plus qu’un tas de débris, enlevés à tous les systèmes, — publie une biographie de la duchesse de Longueville, dont le premier volume, in-8º de 480 pages, ne contient que la première partie de la vie que M.  […] Il est une raison plus puissante encore du succès que nous voulons juger : c’est la réaction, en pleine poussée, de l’école du bon sens, comme on dit assez impertinemment pour les autres et par trop poliment pour soi, contre ce qu’on appelle l’école de la fantaisie, autre désignation sans justesse. […] Nous ne disons point comme Boileau, le fondateur de l’École du bon sens et non du grand sens, pour lequel il n’y a pas d’École ; Oh ! […] Cousin ne voudrait pas laisser pour souvenir à la jeune École, dont il est le chef, le spectacle de l’homme de l’avenir, devenu le galant des femmes du passé.

263. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XX » pp. 84-86

On voit que si Barante est le père de l’école descriptive en histoire, Michelet y est le fondateur de l’école illuminée.

264. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Appendice. »

Tel il fut au lycée, dans les concours ; tel, à l’École normale dans cette première génération qui datait de la fondation même : partout le plus en vue, le plus désigné, l’âme et la vie, le prince de la jeunesse pensante, le grand promoteur et agitateur dans l’ordre des idées. […] Ce jeune homme à l’œil ardent, à la parole inspirée, au geste quasi prophétique, qui parlait de la spiritualité de l’âme avec enthousiasme et qui semblait recéler prématurément en lui un germe mortel, frappait les imaginations et reportait la pensée aux leçons de l’école de Platon dans l’Antiquité. […] Cousin de sa chaire, le plaça à la tête d’une branche de l’Université à laquelle il présida pendant dix-huit ans et lui conféra la haute main sur l’Ecole normale. […] Tout en continuant de s’occuper de philosophie, d’entretenir ses disciples, de surveiller son école et de publier avec soin ses anciens écrits, ses anciens cours, il tourna presque brusquement à la littérature.

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