Si l’on m’avait dit, avant de me l’avoir montré, qu’il était possible de faire tenir un dictionnaire, doublé même d’un extrait de grammaire, entre les feuillets d’un sous-main, je ne l’aurais pas cru ; mais il n’y a plus de tour de force, petit ou grand, qui puisse étonner en notre âge industrieux.

M. d’Argenson se complaît à nous transmettre les plus menus détails de cette société libre, qu’il compare à cet âge d’or tant regretté de l’Académie française, et dont, sans lui, le secret serait encore ignoré de nous.

De nombreux écrits de circonstance adressés à la France ou à l’émigration, des pamphlets contre Bonaparte, des liaisons avec Moreau et Pichegru, des instructions militaires à l’Espagne, tout révèle en lui une ferveur d’esprit que l’âge ni l’infortune ne pouvaient glacer.

L’auteur de ce drame écrivait, il y a peu de semaines, à propos d’un poète mort avant l’âge : « … Dans ce moment de mêlée et de tourmente littéraire, qui faut-il plaindre, ceux qui meurent ou ceux qui combattent ?

J’y cherche le censeur des lettres, le Caton et le Brutus de notre âge, je m’attendais à voir Epictete en habit négligé, en perruque ébouriffée, effrayant par son air sévère les littérateurs, les Grands et les gens du monde, et je n’y vois que l’auteur du Devin du village bien habillé, bien peigné, bien poudré et ridiculement assis sur une chaise de paille ; et il faut convenir que le vers de Marmontel dit très bien ce qu’est M. 

Il est donc devenu insensible au pathétique des vers et des tableaux, qui ne font plus sur lui le même effet qu’ils y faisoient autrefois, et qu’ils font encore sur les hommes de son âge.

Goethe se l’était figuré, d’après ce qu’il avait lu, un homme jeune encore, mais inclinant vers l’âge moyen : quelle ne fut pas sa surprise en voyant entrer un tout jeune homme dans la vivacité et la fleur du premier épanouissement ! […] Mais avec un autre écrivain également distingué, un peu plus jeune d’âge, avec M.  […] Il mourut à Bagdad pendant l’expédition scientifique de la Mésopotamie, le 30 novembre 1855, à l’âge de soixante ans, étant né le 15 avril 1795. […] Mérimée, cousin de Fresnel, me dit que Fresnel, dès son jeune âge, s’était mis de lui-même à l’arabe : en ce cas, Fauriel ne fit que l’exhorter à s’y remettre. […] Aujourd’hui que le voilà dans la maturité de l’âge et du talent, ses amis désirent ardemment qu’il fasse enfin converger vers un but suprême toutes les forces d’un esprit duquel on a le droit d’attendre de grandes choses.

La mythologie de l’âge homérique dégrossit cette barbare ébauche. […] On les voit croître d’âge en âge en beauté, en vertu, en grandeur morale. […] Il est certain que Diane lutta héroïquement contre l’âge. […] Cela n’est point extraordinaire à son âge. […] Le soleil les brûle, la pluie les rouille, le vent les tanne, l’âge les déforme et les casse en deux.

Dans le reste de l’Europe, ce sont les derniers drames d’Ibsen, ceux qu’il a écrits dans son âge mûr, qui sont joués et acclamés. […] Les erreurs que commettent les grands écrivains dans la force de l’âge et du talent sont parfois séduisantes et sont toujours instructives. […] Je me souviens que, vers l’âge de sept ans, je les préférais hautement à celles de La Fontaine, et je donnais mes raisons. […] Il a écrit, dans son âge mûr, des drames en prose, d’une observation plus forte, d’une vérité plus âpre et d’une beauté plus mâle. […] Cet âge arrive pour eux, semble-t-il, au bout de trente ou quarante ans.

La littérature romantique, frappée dans la vigueur de l’âge, était morte prématurément sans avoir écrit son testament et désigné ses héritiers. […] » Et cet autre sur l’inquiétude moderne : « C’est un âge singulier que celui où nous vivons. […] Elles changeront d’âge en âge et se révéleront toujours sous de nouveaux aspects. […] Ce dernier sort a été celui de cette dixième déesse, qui est cependant plus qu’aucune de ses sœurs la véritable muse de l’âge moderne, et qui est bien plus encore destinée à être celle des âges à venir. […] On les accusait de renier les sentiments de leur âge, de ne plus faire montre de passions généreuses, de manquer d’idéal.

Dans les âges barbares, la mer est difficile à franchir, et toujours les défilés des montagnes sont commodes pour la défense. […] Une pensée qui pour nous est presque nulle, parce qu’elle est d’un autre âge et appartient à un autre moment de l’esprit humain. […] Dans un village corse, aux funérailles, la « vocératrice » improvise et déclame des chants de vengeance devant le corps d’un homme assassiné, et des chants de plainte sur le cercueil d’une jeune fille morte avant l’âge. […] Voilà comment l’âge qui a produit le vaste ensemble de la poésie lyrique a produit du même coup l’ensemble non moins vaste de l’orchestrique. […] De plus, la loi fixe l’âge des mariages et choisit le moment et les circonstances les plus favorables pour bien engendrer.

Vingt ans, vingt-cinq ou trente ans, c’est l’âge ingrat pour les livres. […] Il croit — ou, avant ces dernières années, croyait — que l’humanité, d’âge en âge, s’éloigne de la barbarie. […] Ou bien elle « vérifie » sur les œuvres littéraires d’autrefois ou d’à présent les hypothèses des savants relatives à la pensée, à son effort qui d’âge en âge se transforme. […] Ils sont d’abord très avancés pour leur âge ; mais ils s’arrêtent en chemin, comme s’ils savaient — ne le savent-ils pas ?  […] Elle vient de nos origines ; elle a traversé tous nos âges.

Les hommes de mon âge ont vu cette transformation. […] En France, et si l’on s’en tient au domaine de la littérature, on peut dire que ce siècle fut surtout l’âge du roman. […] À suivre sa filiation à travers les âges, il semble bien qu’il représente l’évolution dernière de l’épopée. […] Ce défaut de sa nature s’est manifesté dès sa jeunesse, et n’a fait que s’accentuer avec l’âge. […] Nous-mêmes, il nous gagne, nous que l’âge ou une santé précaire retiennent loin du front.

Sa bienveillance était foncière. » — Nous ne voulons sur ce point d’autre témoignage que les extraits d’un rapport présenté par lui à la Société de Zofingue25, lorsqu’il avait à peine vingt ans, un âge qui, pour la plupart, est encore l’âge « sans pitié ». […] Nul peut-être entre les littérateurs de notre âge n’est moins français que lui. […] La raison véritable est ailleurs : dans ce mal organique dont souffre l’humanité dès les âges primitifs et que le christianisme appelle péché. […] L’enfance d’un homme persévère dans son âge mûr. […] De sa conversion, survenue pendant un séjour qu’il fit en Angleterre à l’âge de seize ans, et qu’il date lui-même de Noël 1832, nous savons peu de chose.