On n’est pas jeune avec plus de sincérité, ni avec plus de délicates nuances.
Rivollet ne se tourmente pas, comme avait fait (peut-être un peu trop) le jeune Racine. […] Rivollet se borne, comme variante, à le faire exposer par un dialogue entre jeunes femmes thébaines et jeunes femmes phéniciennes. […] Armande, elle, ne se croit philosophe que par imitation de sa mère et jeune vanité. […] Le jeune auteur, M. […] Il aime, malgré cela, une jeune et belle fille et il l’épouse aux applaudissements du public.
Parmi les jeunes garçons qu’il avait mis brusquement à sa gauche, ne lui poussa-t-il pas des capitaines ? […] Puis interrogez, là-bas, les vieilles gens et les jeunes : vous n’aurez rien que d’évasif ou d’ignorant. […] La poésie avait du chagrin ; mais la jeune poétesse l’avertissait de regarder la joyeuse nature. […] Homère s’amuse, quand il prête au jeune Achille ce langage : « Pourquoi m’interroges-tu ? […] Le jeune Baudelaire procéda quasiment ainsi, selon l’exemple de Bouddha ; son âme fut la cloche et demeura empoisonnée.
Pour les jeunes poètes, Namouna est le plus dangereux des livres de chevet.
Suprêmes consolations, et bien d’autres poèmes jeunes et vibrants.
Frédéric de Neufville, ambitionne d’être comparé à une joyeuse et turbulente sortie d’écoliers ; sans doute ; mais il n’y a que de vagues indications dans ce jeune ébrouement, quelques pièces sobres, mais si de circonstance.
Gérard, André = Foulon de Vaulx, André (1873-1951) [Bibliographie] Les Jeunes Tendresses (1895).
Ce jeune Poëte annonce des talens, sur-tout pour l’Idylle, genre de Poésie, qui, depuis Madame Deshoulieres, a été cultivé assez infructueusement parmi nous.
Sully Prudhomme a obéi à une pensée généreuse en instituant une rente qui permettra chaque année à un jeune poète, ayant plus de talent que de fortune, d’éditer son premier volume de vers. […] de ces concours de poésie, comme des concours de beauté où de jeunes femmes, ambitieuses de la couronne de roses, viennent s’offrir sans voiles aux regards d’un jury. […] C’est ainsi, si je peux dire, qu’une jeune femme au corps parfait peut paraître nue, sans désagrément pour les yeux, mais qu’une grosse femme gélatineuse sera horrible sans corset. […] On a fait remarquer récemment avec quelque ironie que ce temps n’était pas favorable aux « jeunes revues ». […] Dans le dernier numéro d’une jeune revue qui naît sur les ruines de ses aînées qui meurent, (n’est-ce pas la loi de la vie ?)
Jeune commensal de la cour infâme de Néron, son âme, consternée parla tyrannie des empereurs, recula pour ainsi dire vers l’époque où le sénat et Pompée luttèrent contre son établissement dans les plaines de Pharsale. […] Il avait à exprimer ici une fausse porte ou un passage de communication entre les différents appartements du palais : cela a peu d’importance ; mais si c’est par cette porte ou par ce passage que, dans des temps plus heureux, Andromaque sans suite conduisait à son aïeul le jeune Astyanax, ce petit détail acquiert un grand intérêt. […] « Ici la jeune Agar, par la soif dévorée, « De son fils expirant se détourne éplorée. […] L’amour prend la figure du jeune Ascagne et s’assied sur les genoux de Didon qu’il enflamme : ici se développe l’appareil des exercices de Diane, et les coups du tonnerre sont au fond du bois le signal d’un hymen, source de toutes les larmes que fait couler la plus déchirante des passions. […] « Jeunes, mais occupés de la cause commune, « Nos regards, cette nuit, épiaient la fortune.
Sainte-Beuve C’est le début d’une jeune âme qui obéit à sa sensibilité, à son amour de la nature, à ses rêves d’avenir.
Sainte-Beuve Comment ne pas donner un souvenir amical et reconnaissant à un ancien et fidèle amateur, contemporain de nos jeunes années, M.
Au moins sentirez-vous, dans la façon dont je vous les expose, beaucoup de sympathie pour votre jeune talent.
Les Poésies de ce jeune Auteur n’annoncent que de la médiocrité ; ce qui ne promet pas de grands progrès.
Ils environnaient la recherche de la vérité de tout ce qui pouvait frapper l’imagination ; ces promenades où de jeunes disciples se réunissaient autour de leur maître, pour écouter de nobles pensées en présence d’un beau ciel ; cette langue harmonieuse qui exaltait l’âme par les sens, avant même que les idées eussent agi sur elle ; le mystère qu’on apportait à Éleusis dans la découverte, dans la communication de certains principes de morale ; toutes ces choses ajoutaient à l’effet des leçons des philosophes. […] On doit recourir aux anciens pour le goût simple et pur des beaux-arts ; on doit admirer leur énergie, leur enthousiasme pour tout ce qui est grand, sentiments jeunes et forts des premiers peuples civilisés ; mais il faut considérer tous leurs raisonnements en philosophie comme l’échafaudage de l’édifice que l’esprit humain doit élever.
Henri Albert La Gardienne : En un décor de rêve, par un soir d’automne, dans une contrée septentrionale, tandis qu’à l’horizon vaporeux planent des nuées de tristesse et que le paysage tout entier s’enveloppe de silence et de grisaille, le Maître sort de la forêt mélancolique et s’approche, le front bas, de l’antique manoir de ses jeunes années. […] [Les Jeunes (1895).]
Le jeune poète, seul, eût pu douter de lui-même. […] Alors, qu’est-ce que ce jeune académicien, dont chaque strophe contient au moins quatre fautes de français, trois calembours et une calembredaine, et comment a-t-on pu monter aussi puissamment le coup au public ?
Que tous les jeunes enfin, nos amis, sont avec nous ? […] Dans cette même année, Antoine, qui n’a pas encore trouvé de scène fixe pour son Théâtre libre, fait applaudir à la Porte Saint-Martin La mort du Duc d’Enghien de Hennique et, çà et là, l’École des Veufs de Georges Ancey, La Meule de Lecomte, Le Canard Sauvage d’Ibsen et le Père Goriot, tandis que Paul Fort crée le Théâtre d’Art et annonce qu’à partir du mois de mars « les soirées seront terminées par la mise en scène d’un tableau des peintres de la jeune école.
Le seul parti qu’il eût à prendre, était de lui donner une lettre de divorce, et de l’envoyer avec ses plus jeunes enfants chez son père, lequel comprendrait, il en était certain, la véritable raison qui le poussait à agir ainsi et donnerait à la pauvre femme consolation et conseil. […] Je vous accorderai la permission de vous charger de nos deux plus jeunes enfants.
On va jusqu’à lui faire dire qu’étant jeune écolier à Rouen, sa mère, sœur de Pierre & de Thomas Corneille, le menoit, le dimanche, au prône, à la messe, à vêpres, au sermon ; mais que, dès cet âge, il n’en croyoit pas un mot. […] Dumarsais, jeune encore, avide de se faire un nom, n’ayant à risquer ni place ni fortune, admirateur de Fontenelle & plus philosophe que lui, plus idolâtre de la liberté des sentimens, écrivit pour le justifier contre les imputations de son critique.
Quoiqu’elle ait écrit bien davantage, elle était au fond très au-dessous de Mmes de Flahaut et de Duras, ses contemporaines, que les jeunes gens du temps, dans de jeunes journaux, ont appelées des femmes de génie, mais dont les œuvres, quand on les relit (et qui les relit ?) […] Donner à causer (on causait alors), lire ses romans à ses intimes, recevoir dans sa loge à l’Opéra les littérateurs qui, à Paris, sont toujours un peu femmes et qui aiment à se montrer à leur public ; un soir exhiber dans son salon le jeune Victor Hugo, l’enfant du génie, qui a commencé (ce qui n’est ni très poétique, ni très sauvage) par des succès de société, comme M.
Mahomet, le guerrier, le général d’armée, mais qui ne le devint qu’à cinquante ans, comme le rude Cromwell, était né doux, et ce qu’il sut du Christianisme ajouta encore à la disposition naturelle de son âme… À la première bataille à laquelle il assista, tout jeune qu’il fût, par conséquent d’autant plus susceptible de sentir l’ivresse du combat, il se contenta de ramasser tranquillement les flèches de ses oncles… C’était un de ces doux, à qui doit échoir l’empire de la terre. […] Quand on aperçoit Mahomet, au milieu des arabes grossiers et idolâtres du viie siècle, il fait presque l’effet d’un patriarche des premiers temps, ce lent voyageur du désert qui conduit ses troupeaux comme un patriarche, et qui trafique des choses du commerce avec cette probité et cette prudence consommée qui séduisit Kadidja et qui l’avait fait nommer, bien jeune encore, parmi les tribus : « L’homme fidèle et sûr !
Armand Hayem45 I Dans un temps où les mandarins des instituts s’imaginent diriger et gouverner l’Esprit humain, voici un livre qui aurait dû avoir leurs bonnes grâces et qui a perdu ses coquetteries à leur en faire… L’auteur de ce livre, Armand Hayem, est, je crois bien, parmi les jeunes écrivains de la génération qui s’élève quand le siècle finit, un des mieux faits pour avoir des succès d’institut. […] Armand Hayem a du moins sur eux l’avantage d’être jeune, et, malgré le scepticisme qui n’a pas encore passé de ses idées dans ses sentiments, d’avoir les enthousiasmes de la jeunesse.
… Telle est la question que nous ne craignons pas de poser devant sa jeune gloire… Comme les diverses manifestations de l’esprit n’en changent jamais la nature, la place d’Augier dans la poésie lyrique et élégiaque nous semble devoir être identiquement la même que dans la poésie dramatique, — moins les retentissements d’un succès, toujours plus sonores à la scène qu’ailleurs ! […] Louis Bouilhet est aussi un de ces jeunes fortunés, comme dit si lyriquement Augier à Ponsard, qui savent imiter et réussir… parce qu’ils imitent.
Il ne descend pas du coche, et, surtout, il n’a pas l’air d’en descendre… Quoique jeune, et très jeune, il a déjà publié deux volumes de vers : Chansons joyeuses et Poèmes de l’amour et de la mer, dont je n’ai point parlé pour dire le bien que j’en pensais.
Gœthe disait que le bonheur d’Achille, tombé si jeune sous la flèche de Pâris, était d’être toujours un immortel jeune homme, dans la pensée des générations. Mais il y a plus heureux qu’Achille, et ce sont ces esprits qui auront pu vivre longtemps sans paraître pour cela moins jeunes aux yeux de la Postérité.
A l’âge de 22 ans, il publia l’Histoire naturelle & politique du Royaume de Stam, qu’il composa à Siam même, où il avoit été conduit fort jeune par des Missionnaires de la Congrégation de S.
Nicoleau s’est dévoué depuis quelques années à l’éducation de la jeune Noblesse ; & la Pension qu’il a élevée à Paris, & à laquelle il préside lui-même, est une des mieux composées, soit pour le choix des Maîtres, soit pour celui des Eleves.
Drouais Dans un grand nombre de petites compositions qui ne sont pas sans mérite, on distingue le Jeune élève de Mr Drouais.
On promène dans nos foires de province des morceaux en ce genre peints par de jeunes barbouilleurs d’Allemagne, qu’on a pour un écu, et qui ne le cèdent guère à celui-ci.
Ce jeune Poëte les auroit peut-être surpassés, si la mort ne l’eût enlevé aux Muses dans le printemps de son âge.
Les Vies d’Horace, d’Ovide, & de Pline le jeune, écrites en latin, sont dans le même goût, quoiqu’on les regarde comme ce qu’il a fait de mieux.
Gustave Larroumet Voici des vers de jeune poète, c’est-à-dire des vers d’amour.
Ces deux hommes jeunes, dit-on, encore, se nomment l’un Erckmann, l’autre Chatrian. […] II Un pauvre jeune conscrit de 1813, cueilli avant sa fleur, c’est-à-dire avant vingt ans, quoique boiteux, par ce hasard barbare de la conscription, pour remplacer les 500,000 hommes que nous venons de perdre sans rime ni raison nationale dans les glaces de Moscou, est amoureux d’une de ses cousines. […] « Voilà longtemps, dit-elle, que ce grand carnage me dégoûte ; il a déjà fallu que nos deux pauvres cousins Kasper et Yokel aillent se faire casser les os en Espagne, pour cet empereur, et maintenant il vient encore nous demander les jeunes ; il n’est pas content d’en avoir fait périr trois cent mille en Russie. […] … Quatre jeunes femmes vont perdre leurs maris rien que dans notre village, et dix pauvres garçons vont tout abandonner, malgré père et mère, malgré la justice, malgré le bon Dieu, malgré la religion… n’est-ce pas abominable ? […] Au bout de quelques instants, m’étant retourné, je vis une jeune femme pâle assise près de l’âtre, les mains croisées sur les genoux, et je reconnus Catherine.
Au milieu de ce monde, un beau jeune homme, au gilet en cœur, à la chemise en échelle, au revers d’habit noir en velours, et décoré d’un camélia blanc, et odorant de senteurs qui puent : un mélange bâtard d’un jeune député du centre sous Louis-Philippe et d’un gandin de Napoléon III. […] ce livre, je voudrais ne pas l’avoir fait, quoiqu’il m’ait valu… » et le vieillard battu de ses grands cheveux blancs, ne finissant pas sa phrase, tourne vers sa femme des yeux jeunes d’un remerciement d’amour. Mme Michelet reprend : « Oui, il a rendu le directeur trop intéressant, il a fait de la confession un roman, et beaucoup de femmes, après avoir lu un passage du livre qu’elle cite, se sont confessées… Moi, c’est le contraire… Je l’ai lu toute jeune, et depuis cela, j’ai toujours détesté les prêtres ! […] Le plus souvent c’est un tour du lac, où les jeunes escortent sa barque sur des périssoires, ou bien encore elle entraîne dans les allées du parc un groupe, auquel elle jette en marchant, et en retournant un bout de profil, une conversation coupée, à tous moments, par un grand cri d’appel : Tine, Tine, ou : Tom, Tom, — un cri d’appel à un de ses roquets perdu dans un massif. […] Un singulier persifleur, ce fils Giraud : un bouffon sentimental, galant et un peu poitrinaire, disant aux femmes d’une voix soupirante, avec un sourire de jeune faune, des choses énormes et de terribles blagues de tendresse, — une sorte de guitarero de l’ironie de l’amour.
Justice, qui a collé, en tête de ses vers de mirliton, une photographie, où il ressemble à un jeune coiffeur de chef-lieu d’arrondissement. […] 1er avril En omnibus, à côté d’une jeune paysanne, d’une petite boulotte en bonnet blanc, qui semble aujourd’hui arriver à Paris, pour entrer en service. […] Mais le garçonnet ne l’écoute pas, il a le regard égaré au loin, laissant aller devant lui ses deux grands beaux yeux noirs, qui ont des cils longs d’un doigt, des yeux de langueur et de maladie ; et, hiver comme été, il est enveloppé d’un cache-nez, dont le tortillage autour de son cou prend l’apparence gracieuse d’un châle, et lui donne je ne sais quelle voluptueuse mollesse d’une jeune femme aux cheveux coupés. […] Malgré les années et l’immense travail, le vieillard chenu est toujours jeune, vivace d’esprit, et encore tout jaillissant de paroles colorées, d’idées originales, de paradoxes de génie. […] Fils d’un capitaine de l’Empire, et d’une mère ruinée par des procès de famille, il se trouvait avoir sept ans, après la mort de son père, lorsque le comte de Clermont-Tonnerre, le ministre de la guerre d’alors, s’étant arrêté au Bourg-d’Oisans, se prit d’intérêt pour le jeune enfant qu’il était, et trois ans après, envoya à sa mère une bourse pour le collège de la Flèche.
Et sur cette pierrotade macabre, le jeune musicien Vidal, a fait une musiquette tout à fait appropriée au nervosisme de la chose. […] Pendant le débat des ces questions scientifiques dans le Grenier, Bonnetain et un ami d’Hermant, l’auteur du Cavalier Miserey, rédigent dans mon cabinet un procès-verbal, à l’effet de mettre fin aux duels du jeune romancier avec les officiers du régiment, où il a servi. […] Mercredi 6 avril Ce soir, en prenant un coupé à Passy, pour aller dîner chez la princesse, je rencontre le jeune Montesquiou Fezensac, dans la correction d’une de ses toilettes suprêmement chic, et tenant à la main une sorte de paroissien. […] Dimanche 4 septembre Ce soir, est venu dîner à Saint-Gratien, le jeune ménage Walewski. […] Une jeune femme du monde me disait, ce soir, à propos d’un rêve sur Balzac, donné dans notre Journal, et où il y est parlé de lacunes, comme il y en a dans le Satyricon : — Qu’est-ce que vous avez pu vouloir dire par là… ça doit être salé… si vous saviez comme je me suis creusé la tête pour le deviner.
Pline le jeune se défend d’être idolâtre de tout ce qui n’est ni son siècle ni sa patrie. […] Le jeune Le Févre prit exemple ; & le frère & la sœur, à l’envi l’un de l’autre l’autre, se trouvèrent, par la suite, à la tête des sçavans de l’Europe. […] Suivant ce plan, Turnus ne seroit point un prince jeune, aimable & digne d’obtenir la main de l’objet qu’il adore, mais il en seroit l’oppresseur ; il auroit profité de la foiblesse de la reine Amate & du vieux roi Latinus, pour envahir leurs états : & le prince Troyen seroit le libérateur de Lavinie & de son père ; au lieu que, chez Virgile, Turnus défend Lavinie, & l’on ne voit, dans Énée, qu’un étranger fugitif, courant les mers, & devenu le fléau des peuples & des rois de l’Italie, & d’une jeune princesse, de sorte qu’on est tenté de prendre le parti de Turnus contre Énée. […] Le Juvénal François, jeune alors, mais d’un goût fin, & d’un jugement formé, sentit allumer sa bile : il en vomit des torrens. […] Son admirable Paméla fait adorer l’innocence, quand on la voit récompensée dans une fille jeune & belle, sans naissance & sans biens.
Son influence, non contrebalancée, planta dans le jeune cœur de Hugo une haine vigoureuse de Napoléon et de la Révolution, car « il était soumis en tout à sa mère et prêt à tout ce qu’elle voulait3 ». […] L’oncle et le père de Hugo nourrissaient de nombreux griefs contre l’empereur, qui refusa de confirmer ce dernier dans son grade de général, conféré par Joseph Lahorie, qui pendant sa réclusion de 18 mois aux Feuillantines, apprenait au jeune Victor à « lire Tacite », ne devait pas non plus, lui inculquer l’amour de Bonaparte, contre lequel il conspirait. […] Quelques détails biographiques sur le général Hugo et sur son fils aîné, Abel, diminueront peut-être l’admiration des hugolâtres pour le génie machiavélique de leur héros ; mais permettront au psychologue de s’expliquer comment tant de diplomatie pouvait se loger dans un si jeune cerveau. […] La préface des Feuilles d’Automne, publiée en 1831, le montre hésitant, il avait noué des relations avec de jeunes et ardents républicains qui, pour l’attirer, le flattaient : ainsi la Biographie des contemporains de Rabbe, dit que « Hugo avait chanté les trois jours dans les plus beaux vers qu’ils avaient inspirés ». […] [V] Que les légitimistes, qui avaient nourri, choyé, prôné, décoré Victor Hugo, conservent pieusement une amère rancune contre le jeune Éliacin, qui les lâche dès que la révolution de 1830 leur arrache des mains la clef de la cassette aux pensions, rien de plus naturel.
Gracieuse légende de l’enfance de Linné, et qui rappelle les récits des bucoliques anciens sur le jeune Daphnis ! […] Fiancé à la fille d’un médecin au commencement de l’année 1735, après s’être assuré du cœur de la jeune personne, il entreprit le cours de ses voyages dans les pays étrangers : il ne résida pas moins de trois ans en Hollande ; il vint ensuite quelque temps à Paris, où les Jussieu le reçurent : il n’était pas encore question de Buffon. […] Quelques erreurs ne doivent pas nous empêcher de lui payer un juste tribut d’admiration, de respect et surtout de reconnaissance ; car les hommes lui devront longtemps les doux plaisirs que procurent à une âme jeune encore les premiers regards jetés sur la nature, et les consolations qu’éprouve une âme fatiguée des orages de la vie en reposant sa vue sur l’immensité des êtres paisiblement soumis à des lois éternelles et nécessaires.
Cela est d’autant plus remarquable que ce livre fut composé par l’auteur encore très jeune et au sortir des écoles ; après l’avoir laissé dormir quelques années, il se décida à le faire imprimer et à dire hautement son avis, qui était celui de beaucoup de gens, au risque seulement de déplaire à ceux (car il y en avait) « qui prenaient Charron pour Socrate et l’Apologie de Raimond Sebond pour l’Évangile. » — À cela près, disait-il, je ne laisse pas d’estimer Charron, et de croire qu’il doit être estimé savant, et encore plus judicieux ; que son livre De la sagesse est fort bon en gros, et qu’il y a fort peu de savants hommes en France qui n’aient profité de sa lecture. […] [NdA] Dans un lieu où les développements seraient permis, il y aurait à citer au long et à mettre en regard les passages de ces divers auteurs ; c’est ce qu’il me fut permis de faire un jour dans une de mes leçons à l’École normale et à propos de ces idées de Charron sur la convenance qu’il y a pour les mères d’allaiter elles-mêmes leurs enfants ; ayant produit le plaidoyer de Favorin, je disais à mes jeunes et studieux auditeurs : « Je cherche à établir dans vos esprits une filiation naturelle. […] Il lui avait présenté le jeune Scipion Du Pleix, qui devint dans sa vieillesse un auteur si encroûté et si suranné.
Ce qui, tant qu’elle fut jeune et agréable, lui était une grâce, deviendra un ridicule et une manie en vieillissant. […] Un Alexandre, c’est un héros d’Homère qui s’élance tout formé et d’un seul jet des mains de Philippe et d’Aristote, et qui conquiert le monde en faisant trois pas comme un jeune dieu. […] Il lui parle du jeune Grammont, qui est près de lui à ce siège, avec intérêt et désir de flatter le cœur d’une mère : « Je mène tous les jours votre fils aux coups et le fais tenir fort sujet auprès de moi ; je crois que j’y aurai de l’honneur. » Les expressions de tendresse, mon cœur, mon âme, s’emploient toujours sous sa plume par habitude, mais on sent que la passion dès longtemps est morte ; et enfin le moment arrive où, après quelques vives distractions qui n’avaient été que passagères, Henri n’a plus le moyen ni même l’envie de dissimuler : l’astre de Gabrielle a lui, et son règne commence (1591).
Émile Chasles, qui, fort jeune, soutient par des travaux solides et avec une application suivie un nom brillant dans les lettres, se trouvant il y a peu d’années professeur à Mâcon, eut l’idée de rassembler tout ce qu’il pourrait recueillir sur le poète de cette province le plus célèbre avant M. de Lamartine. […] En redevenant ainsi poète mâconnais, il ne se doutait pas qu’il travaillait peut-être plus sûrement pour sa mémoire que s’il fût resté poète à Versailles, comme perdu et noyé parmi tous ces demi-dieux et ces naïades ; car en étant d’un lieu et d’une cité particulière, et en y laissant sa tradition, il a trouvé, après plus d’un siècle, des investigateurs curieux et presque des fidèles pour en recueillir le souvenir, et il a eu cet honneur que M. de Lamartine, tout jeune, entendant réciter de ses vers marotiques a fait un dizain à sa louange et un peu à son imitation. […] Il est extrêmement rapide… Et voilà les ingéniosités quintessenciées et glaciales que Sénecé met dans la bouche de Virgile, en prétendant que rien ne ressemble plus au siècle d’Auguste que celui de Louis XIV ; c’est du Scudéry tout pur, c’est la carte du royaume de Tendre transportée dans la description du goût. — Et puis, quand on est embarqué sur le fleuve d’Imagination, l’arrivée à l’endroit nommé le Péage des critiques, la garde qu’y font les capitaines Scaliger, Vossius et autres, les « petits bateaux couverts qu’on appelle métaphores », et dont quelques-uns échappent à grand-peine à ces terribles douaniers ; et plus loin, quand on a pénétré dans le cabinet du Bon Goût, l’attitude et l’accoutrement baroque de ce bon seigneur qui m’a tout l’air d’être fort goutteux, appuyé d’un côté sur la Vérité et de l’autre sur la Raison, qui, tenant chacune un éventail, lui chassent de grosses mouches de devant les yeux (ces mouches sont les Préjugés) : les deux jeunes enfants qui sont à ses pieds, aux pieds du seigneur Bon Goût, et qui le tirent chacun tant qu’ils peuvent par un pan de son habit, l’un, un petit garçon toujours inquiet et remuant, nommé l’Usage : l’autre, une petite fille toujours fixe et assise, une vraie poupée nommée l’Habitude, que vous dirai-je de plus ?
Grace Dalrymple, née en Écosse vers 1765, la plus jeune de trois Grâces ou de trois sœurs, fille d’un père avocat en renom et d’une mère très belle, élevée dans un couvent en France jusqu’à l’âge de quinze ans, mariée inconsidérément à un homme qui aurait pu être son père, et devenue ainsi madame Elliott, secoua vite le joug, amena le divorce, devint à Londres la maîtresse du Prince-régent, de qui elle eut une fille, puis la maîtresse du duc d’Orléans, pour qui elle vint d’Angleterre en France. […] Un jeune aide de camp du duc arracha son uniforme et le jeta dans le feu, en disant qu’il rougirait de le porter désormais. […] Les seules petites discussions que nous avions ensemble, c’était sur la politique ; elle était ce qu’on appelait constitutionnelle au commencement de la Révolution, mais elle n’était pas le moins du monde jacobine, car personne n’a plus souffert qu’elle du règne de la Terreur et de Robespierre. » Elle y trouva aussi Mme de Custine, qui y devint veuve de son jeune mari exécuté, et qui s’en montra d’abord inconsolable.
S’il me fallait diriger un seul homme, surtout s’il était jeune, je ne l’oserais faire dans un pareil moment. […] Ou s’il en faut absolument et si l’on recommence, il appelle de plus jeunes que lui à le remplacer. […] » La poésie sérieusement l’occupe : « Elle est pour moi maintenant une occupation douce, qui ne me nourrit point d’idées chimériques, mais qui n’en charme pas moins tous mes instants. » Cette poésie, comme il l’entendait, était pourtant alors à ses yeux très distincte encore de ses chansons ; il rêvait un succès par quelque poëme d’un genre élevé et régulier, tel que le lui avait conseillé Lucien Bonaparte, son protecteur, tel que la littérature impériale classique le prescrivait à tout jeune auteur qui briguait la palme.
Les Mémoires d’Outre-tombe de Chateaubriand, tant de pages même si justement critiquées, mais marquées encore de la griffe du lion, n’ont fait que confirmer l’idée de son talent et de sa force dans l’esprit des jeunes groupes, toujours prêts à se révolter, et ses défauts même, qui sont les leurs, l’ont servi. […] Sismondi, un autre habitué de Coppet, moins vif que Bonstetten quoique bien plus jeune, et plus tout d’une pièce, Sismondi n’était pas satisfait tous les jours de ce que plus tard il regrettera avec larmes. […] M. de Custine, alors très jeune, mais de l’esprit le plus fin, le plus aiguisé, le plus tourné à l’observation de la société, et dans un premier enthousiasme qui admettait déjà quelque malice, a tracé en huit ou dix pages un portrait vivant.
On lui rend aujourd’hui plus de justice qu’il n’en rendait : il eut des talents divers dont la réunion n’est jamais commune ; jeune, il contribua pour sa bonne part aux gracieux plaisirs de son temps ; plus tard, s’armant d’une plume habile en prose, il fut utile à une cause sensée, et il reste après tout l’homme le plus distingué de son groupe littéraire et politique. […] Aussi n’est-ce point de la sorte que je l’entends : gardons nos vers, gardons-les pour le public, laissons-leur faire leur chemin d’eux-mêmes ; qu’ils aillent, s’il se peut, à la jeunesse ; qu’ils tâchent quelque temps encore de paraître jeunes à l’oreille et au cœur de ces générations rapides que chaque jour amène et qui nous ont déjà remplacés. […] Ce sentiment délicat et amer, rendu avec une subtilité vive, et multiplié dans des tableaux attachants, lui a valu des admirateurs individuels très-empressés, très-sincères, parmi cette foule de jeunes talents plus ou moins blessés dont il épousait la cause et dont il caressait la souffrance.
Et, depuis, on en a laissé passer bien d’autres Puis, comme le genre macabre paraît toujours aux esprits jeunes le comble de l’originalité, M. […] Les vieux, les jeunes, jusqu’aux infirmes et aux bancroches, tout le monde s’y met et personne n’est de trop. […] Je les aime, non à cause de cela, mais parce que j’ai arrêté mes regards sur leur misère, fourré mes doigts dans leurs plaies, essuyé leurs pleurs sur leurs barbes sales, mangé de leur pain amer, bu de leur vin qui soûle, et que j’ai, sinon excusé, du moins expliqué leur manière étrange de résoudre le problème du combat de la vie, leur existence de raccroc sur les marges de la société et aussi leur besoin d’oubli, d’ivresse, de joie, et ces oublis de tout, ces ivresses épouvantables, cette joie que nous trouvons grossière, crapuleuse, et qui est la joie pourtant, la belle joie au rire épanoui, aux yeux trempés, au cœur ouvert, la joie jeune et humaine, comme le soleil est toujours le soleil, même sur les flaques de boue, même sur les caillots de sang.
Que chacun de nous s’examine ou se souvienne des confidences reçues dans son jeune âge. […] Les plus jeunes sucent la défaite avec le lait maternel. […] C’est grâce à eux que les mœurs soldatesques se sont épurées et assainies dans une large mesure et que les jeunes recrues se voient aujourd’hui épargner tant de sujets d’écœurement.
L’actrice qui excellait à l’exprimer sur la scène, et qui passait même pour l’inspirer à l’auteur, était la Champmeslé, comédienne excellente, mais courtisane dangereuse qui avait séduit le jeune Sévigné, dont elle dérangeait la fortune, en donnant des soupers où Racine et Boileau se trouvaient. […] Si jamais il n’est plus jeune, et qu’il cesse d’être amoureux, il ne sera plus la même chose. » C’était donc la sollicitude maternelle qui disposait mal madame de Sévigné pour les premiers ouvrages de Racine ; Andromaque fut la première de ses pièces qu’elle vit avec faveur, tant que son fils fut amoureux de l’actrice. […] Et cependant seize années après elle en avait encore des souvenirs déplaisants, en voyant jouer Esther (1689), à Saint-Cyr, par les jeunes élèves de cette maison.
Ils suivent une route toute faite et le flambeau que d’un jeune effort ils allumèrent à un esprit plus élevé, ils le portent ensuite très bas, à leur hauteur et à celle des gens qui applaudissent utilement. […] Chacun des drames rencontrés dans la vie contribue à former le futur dramaturge ; chacun des personnages vus et entendus se transforme en l’esprit du jeune Shakspeare, s’harmonise et grandit jusqu’à l’intensité tragique. […] Un an plus tard paraissait Suzanne, le livre de transition vers le catholicisme, le En route de ce jeune Huysmans.
Cette visite de noces est rendue, un peu tardivement, par M. de Cvgneroi, accompagné de sa femme, portant entre ses bras un enfant de trois mois, à madame la comtesse Lydie de Morancé, jeune veuve qui finit à la campagne son année de deuil. […] A peine Cygneroi a-t-il disparu que la jeune femme arrache son masque et fait explosion. […] Rien de chaste et rien de touchant comme cet élan d’une jeune âme blessée, ressaisissant la vie, se rattachant au bonheur qu’elle croyait perdu.
Jeune, commandant un corps de cavalerie en Germanie, il avait fait un traité spécial, et de théorie, sur l’Art de lancer le javelot à cheval. […] On ne sait pas avec précision à quel âge il mourut, mais on se le figure ayant toujours gardé quelque chose de jeune, de riant, de rougissant et de pur, un de ces visages qui sont tout étonnés d’avoir des cheveux blancs. […] Faut-il les assujettir tous à la peine sans distinguer les plus jeunes des plus âgés ?
Le jeune auteur y note assez bien quelques-uns des défauts et des travers de son temps, sans se montrer entraîné en aucun sens, ni engoué ni trop sévère. […] » À quoi le jeune Portalis répond avec le bon sens du cœur, et qui lui donne le bonheur de l’expression : « M. […] On nous dit que, par sa manière de plaider, il fit révolution au barreau, et je me figure, en effet, que ce parlement distingué, mais éloigné comme il était de la capitale, avait conservé beaucoup de ses formes antiques et surannées, de celles dont on avait vu le jeune d’Aguesseau s’affranchir en son temps en portant la parole au parquet de Paris.
Il part de Paris le 26 avril 1681, avec deux jeunes amis, MM. de Corberon et de Fercourt. […] la femme sensée et rigide, le comique riant et un peu dissolu disent la même chose ; Mme Grognac et Lisette chez Regnard, quand elles parlent des jeunes gens à la mode, font le pendant exact de ce que Mme de Maintenon racontait à Mme des Ursins sur les jeunes femmes à la mode au temps de la duchesse de Bourgogne : des deux côtés, c’est le jeu effréné, c’est le vin, le contraire en tout du sobre et du poli ; l’orgie avait commencé à huis clos sous Louis XIV. […] Cette charmante pièce des Folies amoureuses, restée si jeune au théâtre, est d’une verve continuelle et toujours recommençante.
Les jeunes ouvrières qui lisent les romans à très bon marché ne sont capables que de l’enthousiasme du premier moment, que de ce que j’ai appelé l’abandonnement ; le second moment n’existe que pour ceux qui sont plus âgés et qui sont doués d’une certaine faculté d’observation et de mémoire ; mais ceux-ci goûtent des plaisirs beaucoup plus vifs, étant encore capables de s’abandonner, l’étant surtout de comparer le roman à la vie et d’éprouver des sensations d’admiration très vive quand ils estiment que le roman a copié la vie avec sûreté ou plutôt l’a déformée de manière à accuser plus vigoureusement ses traits caractéristiques. […] Il goûte ce que quelques-uns parmi les jeunes et parmi les vieux goûtaient déjà dans sa jeunesse et ce que quelques-uns parmi ses contemporains et aussi parmi les jeunes goûtent encore.
Fervaques et Bachaumont, les derniers venus et les plus jeunes de cette génération qui a descendu le Journalisme de ses grands chevaux et qui l’a déboulonné sans cérémonie, ce vieux boutonné jusqu’au menton, cette vieille valise politique ! […] Les jeunes auteurs de ce roman, j’espère trop en eux pour ne pas leur dire tout ce que je pense. […] Ce jeune écrivain, qui s’est intitulé Bachaumont et qui vaut dix fois mieux, que le masque qu’il a pris, ne se contente pas, comme l’homme de son masque, de ramasser, sans choix et à la pelle, les cancans et les mots et tous les détritus d’un siècle, et de les jeter dans un tombereau qu’il pousse à la postérité.
Au bord de l’aile, on trouve souvent, chez les oiseaux, un petit os inutile, muni d’un ongle chez quelques jeunes, n’ayant d’autre usage que de représenter un doigt. […] L’orvet a une petite épaule, un sternum et un bassin rudimentaires, et deux petits tubercules saillants dans le jeune âge, qui tiennent lieu de membres postérieurs. […] Le mâle de la sarigue possède dans le jeune âge une bourse de gestation comme sa femelle.
Charles Frémine, le plus connu des deux, a, dans ses recueils (Floréal ; Vieux airs et jeunes chansons), consacré çà et là d’excellents vers à son pays.
Pour ma part, je ne cesserai de raffoler comme un jeune muguet de ce vieux Versailles, Ni des mots cambrés, Tircis et Watteau Sur le talon haut de tel concetto.
Et « revêtus de tuniques souples et blanches, les jeunes poètes agitent leurs âmes ainsi que des étendards où ils convient les hommes à la fête de beauté ».
demanda un homme encore jeune, le monocle à l’œil, qui, dans ces couloirs, semblait littéralement chez lui. […] Elle retournait ce sucre dans ses petites mains rondes, et le croquait comme un jeune singe. […] M. de Maurescamp est allé sur le terrain à coup sûr ; l’attente du résultat du duel est terrible pour la jeune femme. […] — Non, dit la jeune femme en souriant, j’aurai du courage, va ! […] dit la jeune femme dont les yeux étaient un peu troublés.
Avec le Fromont jeune, de M. […] Le jeune lionceau vient s’agenouiller aux pieds de celle qui l’a dompté. […] L’auteur a peint la vie des jeunes étudiants telle qu’elle est aujourd’hui. […] Fromont jeune et Risler aîné réunit ces deux mérites. […] Dispos, frais, souriant, toujours jeune, M.
L’œil glisse doucement sur les lignes molles de cette chair jeune et vivante. […] Les curieux Athéniens viennent rire et s’étonner ; Ctésippe en est, avec son jeune ami Clinias. […] Nous sommes seuls, dans un lieu désert ; je suis le plus fort et le plus jeune. […] La voilà jeune, souriante, une couronne sur la tête, au bord de l’Ilissus. […] Le glorieux amiral de Tourville se confondait en déférences devant un jeune duc qui sortait du collège.
[L’Art jeune (1896).]
J’y retrouve bien l’ami que j’ai perdu, le jeune poète aimable, fin, délicat, mais mutin, vif et fougueux à ses heures, l’écrivain chevaleresque et galant sans mignardise, joyeux sans forfanterie, mélancolique sans affectation, mais quelle que soit son humeur, toujours honnête et ne cessant de protester contre l’égoïsme, la sottise et toutes les mauvaises passions du siècle.
Il y a des détails heureux & des Scènes assez bien dialoguées dans la Jeune Indienne & dans le Marchand de Smyrne, deux Comédies en un Acte, la premiere en vers, & l’autre en prose.
JEUNE, [Jean le] Oratorien, né à Poligny, en Franche-Comté, en 1592, mort à Limoges en 1672.
Soucieux de conserver tout ce qu’a produit ce rare esprit, nous n’avons pas cru devoir nous laisser arrêter par les considérations qui l’auraient arrêté lui-même, et il nous a semblé que, prise isolément, chacune des études que nous présentons aujourd’hui offrait un assez haut intérêt pour honorer encore la mémoire d’Émile Hennequin et pour entretenir les regrets de ceux qui ont vu disparaître avec lui une des plus belles intelligences et l’un des plus purs talents de la jeune génération.
Chardin Il y a de Chardin un Retour de chasse ; des Pièces de gibier ; un Jeune élève qui dessine vu par le dos ; une Fille qui fait de la tapisserie ; deux petits tableaux de Fruits.
Je ne sais quel goût de distinction native : se sent toujours chez ceux qui, jeunes, ont eu de ces religions secrètes ; même quand l’heure de l’érudition est venue, on se dit en les lisant, et on devine à un certain air, que la poésie a passé par là. […] J’en reviens aux titres académiques du jeune duc. […] Il ajoutait d’ailleurs, dans un sentiment très judicieux : L’Académie, en vous adoptant si jeune, non seulement s’assure une plus longue jouissance de vos talents, mais elle donne en votre personne un exemple propre à réveiller dans notre jeune noblesse le goût des belles-lettres, qui semble s’y éteindre peu à peu ; c’est ce qui nous fait craindre pour l’avenir un temps où la noblesse ne se distinguera plus du commun des hommes que par une férocité martiale. […] À cette époque, et dans le monde particulier où vivait Besenval, M. de Nivernais était dès longtemps remplacé : le Nivernais jeune et du moment, l’homme aimable et à la dernière mode, c’était M. de Vaudreuil.
Elle avait treize ans (1632) quand son oncle Montmorency fut immolé à Toulouse aux vengeances et à la politique du Cardinal ; cette jeune nièce, frappée dans sa fierté comme dans sa tendresse d’un coup si sensible, eût volontiers imité l’auguste veuve, et voué dès lors son deuil à la perpétuité monastique. […] A cette époque et avant que la politique s’en mêlât, elle et son frère, et cette jeune cabale, déjà décidée à l’être, ne songeaient encore, est-il dit158, qu’à faire briller leur esprit dans des conversations galantes et enjouées, qu’à commenter et raffiner à perte de vue sur les délicatesses du cœur. […] Zamet ; il en avait une fille déjà âgée de dix-sept ans, qui, avant d’être duchesse de Nemours, resta longtemps auprès de sa jeune belle-mère, nota tous ses écarts, et finalement, en ses Mémoires, ne lui fit grâce d’aucun. […] Cette atteinte était la première qu’on eût encore portée à la vertu de la jeune duchesse. […] Le jeune M. de Longueville fut tué, on le sait, un moment après le passage du Rhin, en se jetant, par un coup de valeur imprudente, dans un gros d’ennemis qui fuyaient, et avec lui périrent une foule de gentislhommes.
Une première partie toute philosophique, et pour laquelle le jeune auteur lui-même se déclare incompétent, est confuse, peu digérée. […] De savants hommes toutefois, et qui ne font pas si bon marché de la métaphysique64, soutiennent que là même le jeune auteur, à la suite de ses maîtres, abuse dans les conséquences qu’il prétend tirer. […] Dupuytren, se contenta, en félicitant le jeune docteur, — on me dit même, en le couvrant, en l’accablant presque d’éloges pour sa soutenance, — se contenta de glisser un mot d’exhortation paternelle au sujet des doctrines antispiritualistes qui ressortaient ouvertement de son étude. Ainsi pas un mot de blâme, quoiqu’on vécût sous le Gouvernement religieux de la Restauration ; personne alors, personne au monde n’eût conçu l’idée qu’une pareille thèse pût être repoussée, encore moins cassée ministériellement, et elle devint un des titres qui désignèrent à l’avance le jeune et brillant physiologiste pour une des futures chaires de l’École. […] Je sais tout ce que méritent de respect les choses antiques et les institutions séculaires : mais c’est lorsque, ayant conscience elles-mêmes de leur antiquité et, pour tout dire, de leur vieillesse, elles s’abstiennent de violence, d’un rigorisme intempestif et d’une attaque corps à corps contre ce qui est jeune, moderne, et qui grandit.
Son adversaire avait quatre-vingts ans, et mourait deux ans après avoir lancé contre son jeune vainqueur le trait de Priam, … Telum imbelle sine ictu. […] Jeune, il se moquait de l’admiration ; vieux, il n’empêche pas qu’on admire, et par moment, il nous y aide. […] Mais jeune, il la cherchait ; vieux, elle lui est naturelle ; c’est un fruit mûr, en sa saison, du travail et de la vie. Ce qu’on dit de certains visages virils dès la jeunesse, qui, dans l’âge mûr, paraissent encore jeunes, est vrai du style des Éloges ; il ne paraît pas avoir son âge. […] Je me figure avec quel profit les jeunes esprits à qui saint Basile recommandait la lecture des poètes et des orateurs païens, devaient étudier ces livres dans lesquels la piété du saint leur avait signalé les pièges où pouvait tomber leur foi.
Le jeune Fels a été professeur en Angleterre avant la guerre et y a noué des contacts notamment avec des écrivains participant à cette revue (voir Walter G. […] Ils ne sont plus très jeunes non plus, ce qui devrait rassurer sur l’honorabilité de leurs intentions. […] Avec une habileté de bon aloi on peut, même très jeune, faire figure de bel esprit. […] Ecrire quatre pages sur les mathématiques en les qualifiant de jeunes vierges n’est pas la preuve d’une insignifiante personnalité, envoyer Dieu écorcher un adolescent dans un « lupanar » et faire raconter cette « atrocité » par un cheveu oublié ne serait peut-être pas venu à l’esprit de Leconte de Lisle, mais n’importe quel gilet-rouge français, avant 1830, avait employé Satan à arracher les yeux d’un nombre long de pâles jeunes filles, et écouté leur âme bianchissime lamenter cette abusive exophtalmie, Lautréamont, le premier, raya Satan et âme, et écrivit au-dessus Dieu et cheveu. […] Christophe Prochasson résume ainsi le roman, dont il fait un emblème de la culture nouvelle émergeant à partir de 1916 : « Le Sacrifice d’Abraham faisait s’affronter l’art vivant, un jeune poète qui meurt au front, à feu l’académisme, son père, accumulant les tournures patriotiques et refusant à son fils un poste à l’arrière proposé par l’une de ses relations politiques. », Christophe Prochasson, Les Intellectuels, le socialisme et la guerre, 1900-1938, préface de Madeleine Rebérioux, Seuil, coll. « L’Univers historique », 1993, p. 149.
Auguste Fourès Les qualités du jeune poète ont pris plus de netteté et de force dans Provensa !
. — Les Jeunes Gens à marier (1886).
Il a publié en 1775 des Etudes lyriques d'après Horace, que les jeunes Poëtes liront avec fruit : c'est une Traduction en Prose, & une imitation en Vers d'une trentaine d'Odes d'Horace, où la précision & la force du style se trouvent réunies à la fidélité.
Darzens, qui est heureusement très jeune, passe de l’imitation de M.
C’est une chose très particulière, en vérité, que cette science du métier qu’ont même de très jeunes poètes, attentifs aux leçons données par les maîtres comme Théodore de Banville.
. — Jeunes et vieux (1897). — Coquelicots (1898).
Je n’ai pas cru devoir les effacer toutes ; il résume en effet, et je ne crains pas qu’on le sache, de nombreuses années d’enseignement où j’ai toujours été soutenu dans mon labeur par de jeunes et chaudes sympathies qui sont devenues souvent de fidèles amitiés.
L’Abbé Boyer, pour éprouver si la chute de ses Pieces ne devoit pas être imputée à la mauvaise humeur du Parterre, fit afficher la Tragédie de Judith sous le nom de Pader d’Affezan, jeune Gascon nouvellement arrivé à Paris.
Cette passion malheureuse a ameuté contre ma personne, tant de haines, de colères, et donné lieu à des interprétations si calomnieuses de ma prose, qu’à l’heure qu’il est, où je suis vieux, maladif, désireux de la tranquillité d’esprit, — je passe la main pour la dire, cette vérité, — je passe la main aux jeunes, ayant la richesse du sang et des jarrets qui ploient encore.
Challe L’idée et l’exécution du Jeune Turenne endormi sur l’affût d’un canon, me plaisent.
Tancrède Martel, le plus jeune de la bande des « vivants » qui a « Banville pour capitaine », mais qui porte fièrement, lyriquement aussi, sa bannière au fort de la mêlée.
Il ne se hâta point de désespérer d’un jeune prince qu’il avait placé et qu’il se promettait de ramener au rang des grands souverains. […] Il accorde sa confiance à deux jeunes infâmes d’une rare beauté (TACIT. […] On fit un crime au vieux philosophe d’avoir pris une jeune femme. Et qu’importe, si cette jeune femme est honnête ? […] Le jeune Isaac Arnaud en conçoit un tel dépit, qu’il déchire sa robe, et se retire du palais.
Quasi vieux, il reste jeune. […] Après cela, et jusqu’en 1819, on n’a connu de lui que La Jeune Captive, La Jeune Tarentine et de courts fragments que Chateaubriand, Millevoye et un certain Fayolle ont cités. […] Sans doute aussi avait-il le goût de la grâce jeune. […] Souvenons-nous des jeunes morts. […] Monique, si jeune, et qui aurait voulu vivre, aimer ; Monique au désespoir et désespérante !
« Charles Nodier, mon prédécesseur et qui a tant parlé Werther Allemagne, l’arrangeait encore plus à sa fantaisie et ne la voyait qu’à travers la brume ou l’arc-en-ciel : il ne savait pas l’allemand. a Alfred de Musset, le plus jeune d’entre tous, que je n’ai point nommé jusqu’ici et à dessein, mériterait un article à part. […] Lacaussade, après quelques intervalles de congé (car je ne laissais pas de le fatiguer souvent et de le mettre sur les dents, comme on dit), me revint plus d’une fois comme auxiliaire : Pendant ces intervalles et ces absences, j’avais, pour le remplacer, un de nos jeunes et aimables amis, poëte également, M. […] Jules Levallois resta près de moi pendant trois années aussi environ ; c’est à peu près le laps de temps qu’ont pu, généralement, me consacrer de jeunes et brillants esprits, bientôt émancipés par degrés, et qui avaient ensuite leur propre carrière à faire. […] Cet homme jeune encore, mais mûr, très-instruit, judicieux, me permit de marcher d’un pas plus ferme et plus assuré dans mes excursions historiques, dans cet ordre de considérations sérieuses que j’affectionne de plus en plus, à mesure que j’avance dans la vie.
Sismondi n’était cependant pas si absorbé par les aimables douairières qu’il ne rendît quelque justice à la génération des femmes plus jeunes. […] Mme de Chabot, la comtesse de Boigne qu’il nomme à part et distingue, lui montrèrent qu’on pouvait être jeune et continuer l’esprit, les grâces, la parfaite amabilité du passé. […] Ceux que vous avez plaints et révérés dans le malheur, vous les aimez aussi dans la prospérité ; ceux que vous avez exécrés quand ils exerçaient la tyrannie, vous les exécrez encore quand ils sont tombés… En comparant ces deux manières de fidélité, l’une aux principes, l’autre aux personnes, je remarquerai, quoi que vous en puissiez dire, que la vôtre est beaucoup plus passionnée, beaucoup plus jeune que la mienne, et que, quelques efforts que vous ayez faits pour vous calmer par l’étude de la philosophie et une longue retraite, vous avez encore le cœur plus chaud et les sentiments plus ardents que celui que vous accusiez quelquefois de trop de jeunesse. » Bientôt la correspondance cessa, s’interrompit ; en la renouant l’année suivante, Sismondi s’y prit d’un ton fort digne, pas trop humblement, et sans faire son mea culpa du passé. […] Si j’avais à conseiller à une jeune personne sérieuse, à une lectrice douée de patience, un livre d’histoire de France qui ne faussât en rien les idées, et où aucun système artificiel ne masquât les faits, ce serait encore Sismondi que je conseillerais de préférence à tout autre.
Il y a loin des infanticides de Carthage, et du roi sémite égorgeant son fils comme un mouton d’holocauste, à ce jeune Grec qui s’offre à la mort en échange de la patrie délivrée. […] L’homme a laissé les Sept tirant au sort les portes où chacun d’eux conduira sa troupe : — « Choisis donc les meilleurs guerriers, dit-il au jeune roi, et place les promptement aux avenues de la ville. » C’est alors que le Chœur des femmes entonne sa longue plainte par des litanies de dieux protecteurs appelés à l’aide : Arès d’abord, patron de la guerre : — « Antique enfant de cette terre, regarde cette ville que tu as tant aimée autrefois. » — Puis Zeus « Père » universel ». […] Et Cypris jeune aïeule de Thèbes : « Souviens-toi que nous sommes issus de ton sang ! […] tu es mort jeune, et tu m’as laissée veuve dans mes demeures, et je ne crois pas qu’il parvienne à la puberté, ce fils que nous avons engendré tous deux, malheureux que nous sommes !
Vous savez qu’en vers mais, en vers, c’est moins fort peut-être qu’en prose vous savez qu’en vers il a dit souvent au moins un peu de mal des enfants : Certain enfant qui sentait son collège, Doublement sot et doublement fripon Par le jeune âge… Et il ajoute qu’il a été gâté aussi par l’éducation. […] C’était une toute jeune femme à cette époque, à l’époque du poème d’Adonis. […] Je vous dis cela pour vous préparer et pour vous faire comprendre ce qu’il y a de véritable passion, de passion sincère et profonde, dans des vers comme ceux-ci, que Corneille fait dire à une jeune femme dans la Suite du Menteur ; vous les connaissez pour la plupart, mais enfin je veux vous les citer encore : Quand les ordres du ciel nous ont faits l’un pour l’autre, Lyse, c’est un accord bientôt fait que le nôtre : Sa main entre les cœurs, par un secret pouvoir, Sème l’intelligence avant que de se voir. […] Je n’aurais pas alors Contre le Louvre et ses trésors, Contre le firmament et sa voûte céleste Changé les bois, changé les lieux Honorés par les pas, éclairés par les yeux De l’aimable et jeune bergère Pour qui, sous le fils de Cythère, Je servais engagé par mes premiers serments.
« Camarade, je suis confus Qu’une jeune et belle bergère Conte aux échos les appétits gloutons Qui t’ont fait manger ses moutons. […] Les fables prouvant que les animaux ont de l’esprit, qui sont renfermées dans le Discours à Mme de La Sablière, c’est-à-dire dans la fable première du livre dixième, sont celles-ci : la fable, ou plutôt l’histoire du vieux cerf qui se substitue au jeune cerf lorsque, chassé, il ne peut plus soutenir la course. … Cependant, quand aux bois, Le bruit des cors, celui des voix, N’a donné nul relâche à la fuyante proie, Qu’en vain elle a mis ses efforts A confondre et brouiller la voie, L’animal chargé d’ans, vieux cerf, et de dix cors, En suppose [en substitue] un plus jeune et l’oblige par force A présenter aux chiens une nouvelle amorce. […] Chaque castor agit ; commune en est la tâche : Le vieux y fait marcher le jeune sans relâche ; Maint maître d’oeuvre y court et tient haut le bâton.
Elle en veut aux jeunes nobles de son temps de n’être pas des gentilshommes du temps de Henri III. […] Nous ne manquons ni de jeunes savants, ni de jeunes littérateurs à qui il semble que les besognes du professorat sont indignes de leur mérite et qu’en s’y abaissant ils se font à eux-mêmes une espèce d’injure. […] Il n’y a dans la physionomie du jeune Barbey rien d’exceptionnel ; et elle ne nous frappe que par son air d’absolue banalité. […] Mais, aux yeux du jeune provincial, quelle destinée ! […] Il n’a rien de vivace, rien de fécond, rien de jeune.
Il était jeune alors, plein d’espoir, le cœur haut, tout dressé aux grandes pensées. […] Son frère, ce nouveau duc d’Orléans, c’était un beau jeune prince, qui n’avait que trop d’esprit et d’audace, qui caressait tout le monde… Donc rien d’ami ni de sûr.
Mais ce n’est plus fort rare aujourd’hui, et tous les jeunes poètes de l’école à laquelle il appartient ne le lui cèdent point à cet égard. […] Stace au lieu d’imiter Virgile. — C’est un très habile homme que ce jeune poète.
Nous nous blasons même des excellents paysages norwégiens, des Harrison et des Mesdag, qui nous prirent tant il y a quelques années, nous sommes saturés du plein air et de la pleine vie, mais n’est-ce pas déjà charmant de constater la réunion de deux ou trois jeunes talents, les Aman-Jean, les Louis Picard, les Jean Veber ? […] Vuillard, et je cite volontiers le plus plein d’avenir de ces jeunes talents, a dépassé en hardiesse et en réussite le problème des artistes sincères : « Ne faire que ce qu’on voit. » Il n’y a pas une ombre, pas un reflet, pas une teinte de chic.
Il était, comme le portrait de ce livre l’atteste, jeune et beau, — d’une beauté presque féminine, et quoiqu’il soit mort vieux, avec des cheveux blancs, souillés et ensanglantés comme ceux de Priam, l’Imagination s’obstine à ne voir sa tête que jeune et charmante, telle qu’elle était du temps de cette Reine à laquelle il s’était dévoué, et comme si un dévouement pareil au sien ne pouvait appartenir qu’à l’enthousiasme de la jeunesse !
Madame d’Alonville, la mère d’Adrien, est une jeune veuve, et nous aimons cette idée de veuve, cumulant le père et la mère dans la fonction sacerdotale de l’éducateur ; mais cette femme aimable, raisonnable, expériente des choses du monde, n’est, au fond, en matière d’éducation, qu’une agréable nullité. […] Quand madame d’Alonville, qui a de l’esprit et qui aime à faufiler de la tapisserie de caractères, nous a parlé de la bienveillance, de l’égoïsme, de l’orgueil, de la vanité, du devoir d’être de son temps, de la grâce d’être jeune, de l’avantage d’être timide (quand on a vingt ans), de la susceptibilité, du loisir contraire à l’ordre de la nature, de l’esprit de conversation, de la réprobation de l’épigramme, des horreurs du jeu, de la Bourse (enfin !)
Jeune, presque enfant, elle disait du catéchisme ce qu’elle dit plus tard de saint Paul : « Comprenez-vous, vous ! […] Elle n’a rien de sa vieille amie, bien plus jeune qu’elle, en dépit de ses soixante et mille ans, comme elle disait.
On ne peut même pas par des citations suppléer à tout cela… Le jeune mourant, qui a creusé dans l’idée de la mort pour ajouter à la profondeur du mal dont il meurt, est, par ce côté, plus qu’une curiosité humaine. […] qu’une bonne poitrine en acier de Sheffield, si l’on pouvait, par quelque vivisection bien savante, l’introduire et la substituer à ma pauvre poitrine de chair, qui n’est plus que plaie et poussière, qu’une telle machine, jouante et sifflante, bien pompante et aspirante, rendrait donc non seulement à mon corps assaini vie et souplesse, mais à mon esprit dilaté, élargi, aéré, non plus comprimé, non plus moisi, et toutes fenêtres ouvertes, lucidité, largeur, verve, originalité, puissance ; à mon cœur, non plus racorni par la souffrance, non plus isolé par la faiblesse, et, malgré lui, ployé par mille besoins à tous les égoïsmes, mais soulevé par le souffle vivifiant du bien-être et rafraîchi par tous les jeunes courants qui le fuient maintenant, sensibilité, poésie, relèvement moral, apaisement intérieur, tous les trésors de l’âme… » Et la phrase tout à coup s’interrompt, jugulée brutalement par le mot : FIN !
En effet, qui de nous, quand il était enfant, n’a pas eu sa Bible illustrée, n’a pas penché son jeune front, curieux ou rêveur, sur quelques images, plus ou moins bien exécutées, qui nous faisaient entrer dans l’esprit le texte sacré par les yeux ? […] De tempérament, il est un merveilleux moderne, je dirais presque un tempérament romantique, si le mot n’avait bien vieilli pour exprimer une chose si jeune et si vivante que son talent.
C’est l’histoire la plus simple et la plus unie d’une jeunesse qui ne montre jamais cette prétention de littérature, si exclusive et si tourmentante dans un jeune esprit, quand on l’a. […] Rentré en France, il allait entrer dans la célébrité, qui n’est belle que quand on est jeune, mais il venait de dépasser ces vingt-cinq ans regrettés de Byron et le livre finit tout à coup… Ce n’est que quelques pages où l’auteur n’est jamais, mais où il y a Lamartine et Lamartine tout entier.
Étonnés et touchés de l’épouvantable et idéal dénûment de cet hôte mélancolique et digne qui leur fait un si bon visage du fond de sa détresse, ils l’engagent à se joindre à eux, qui tirent vers Paris, où il trouvera peut-être fortune, et le jeune noble y consent d’autant plus vite, qu’il se sent invinciblement attiré par une jeune comédienne de la troupe.
Plutarque a raconté comment l’impatience du jeune prince ne s’arrêtant pas, pour consulter l’oracle, à la distinction de jours favorables ou néfastes, il entraîna de force la Pythie dans le sanctuaire, et comment alors, sur le cri de la prêtresse, « ô mon fils, on ne peut te résister », il ne voulut pas attendre d’autre prédiction, et partit pour accomplir celle-là. […] Deux choses à remarquer, cependant : le siècle d’Alexandre, si l’on peut appeler ainsi la course de dix ans du jeune héros, et les fondations d’empires qui, jetées sur son passage, s’achevèrent après lui, le siècle d’Alexandre fut bien loin d’atteindre, dans l’ordre des arts et du génie, à la gloire du siècle de Périclès, ou plutôt d’Athènes, dans sa période la plus étendue, de la naissance d’Eschyle à la mort de Platon.
Albert Delpit, qui est jeune et bouillant, a conté au jour le jour nos douleurs, nos rages, nos espoirs de vengeance, l’héroïsme de nos soldats et les trahisons de la fortune.
C’est dans cette source que la plupart de nos Auteurs didactiques d’aujourd’hui ont puisé les bons préceptes qu’ils ont donnés, & c’est d’après ces préceptes que les jeunes Littérateurs doivent travailler pour obtenir de véritables succès.
Les analyses qu’il a faites des Discours dont il est l’Editeur, sont exactes, claires, précises, & très-propres à donner aux jeunes Orateurs Chrétiens, l’idée d’un plan bien concerté & bien rempli par l’enchaînement des preuves.
Les jeunes personnes qui voudront se former le cœur & l’esprit, ne sauroient trop se nourrir de la lecture de ses Ouvrages.
La vivacité, l’esprit, l’imagination, & le goût, qui aiguisent ces petits Pamflets, donnent une idée avantageuse du talent de ce jeune Auteur, & laissent entrevoir qu’avec plus de suite dans le travail, il seroit en état d’entreprendre & de bien traiter des Ouvrages considérables.
XXV Bien que je fusse jeune au moment où Charles X s’écroulait, et bien que l’ardeur de mon sang fît fermenter puissamment en moi l’ambition patriotique de prendre une part platonique aux affaires de mon pays, je ne consultai pas cette ambition, très excusable à mon âge ; je consultai l’honneur, c’est-à-dire cette délicatesse de sentiment, peut-être plus chevaleresque que civique, qui semblait commander à un royaliste de naissance de tomber avec son roi qui tombe, de porter le deuil de sa cause vaincue, et de ne pas passer avec la fortune du camp du vaincu au camp du vainqueur. […] Il n’y avait, pour un jeune royaliste tel que moi et pour un homme de gouvernement quand même, aucune conscience, aucune décence, aucun honneur à se jeter dans ce parti comme dans un asile de vaincu cherché parmi les vainqueurs de 1830. […] Le jeune orateur républicain Garnier-Pagès, ravi mais étonné d’entendre un ancien ministre du roi de juillet proférer les doctrines les plus envenimées et les menaces les plus acerbes contre la couronne, se leva d’enthousiasme de son banc radical, à l’extrémité gauche de l’assemblée, pour crier bravo au ministre conservateur dépaysé dans l’anarchie. « Oui, bravo, bravo, répéta debout le républicain encore incrédule ; mais nous suivrez-vous jusqu’au bout dans cette voie ou vous nous devancez à cette tribune ? […] Comment les radicaux de l’extrême gauche se feront-ils royalistes par complaisance pour ce jeune Gracque qui a pris les marches d’un trône pour tribune de ses épigrammes contre son roi ? […] Le parterre de Paris vaut mieux aussi que le parterre d’Athènes : vous en êtes la preuve, vous et vos jeunes amis, puisque la fausse apparence seulement d’une raillerie mal comprise m’a valu, de la part de cette jeunesse si délicate et si généreuse, une protestation qui honore son cœur et relève le mien !
Tel écrivain, aujourd’hui bien connu et encore très jeune, débuta dans le recueil des jeux floraux, de Toulouse. […] Trop de choses nouvelles veulent entrer et d’autres sont entrées déjà dans les jeunes esprits ; il faut leur faire place. […] Le père pousse sa fille à se faire épouser par un jeune homme riche, puis voyant qu’il ne survient pas d’héritier, imagine de le procréer lui-même, et, à la grande joie du jeune monstre, devient son amant et la rend mère. […] Quand la science donne six ans de vie à une jeune tuberculeuse, c’est comme si elle lui donnait l’avenir, car six ans contiennent toutes les possibilités. […] Représentons-nous un monsieur jeune, riche, de très bonne santé, devant la carte très variée d’un grand restaurant.
Le souci politique de jeunes arrivistes pour qui l’art est un moyen. […] Que nos jeunes socialistes lisent donc l’histoire qu’en écrivit alors Karl Marx. […] Et d’entre les ouvriers comme d’entre vous, jeunes bourgeois à particules, l’un deviendra soucieux d’art et de lettres, s’il en a le loisir. […] Nous nous souvenons tous des salles d’exécution de jeunes organisées à l’Odéon sous la présidence de M. […] Nous n’oublions pas non plus qu’il a osé comparer à Victor Hugo qui ne pouvait se défendre le jeune et millionnaire, M.
Voilà, ce me semble, un mea culpa par lequel je romps avec l’école de la routine et des à-peu-près et je me mets en règle avec la jeune science philologique.
La poésie et les arts ont en eux deux représentants de plus ; décidément c’est l’heure de ce qu’on a longtemps appelé les jeunes générations ; elles arrivent, elles se casent, elles s’assoient.
Mais laisse-moi du moins regarder dans ton âme, Comme un enfant plaintif se penche vers les eaux ; Toi, si plein, front pâli sous des baisers de femme, Moi, si jeune, enviant ta blessure et tes maux.
Fallait-il que la preuve fût ainsi donnée de la sincérité du nupticisme de la jeune Littérature ?
Sainte-Beuve De vous je ne parlerai non plus, harmonieux poète de la vie domestique et des joies du Foyer (les Chants du foyer), Madame Auguste Penquer, qui avez, depuis, étendu votre vol et enhardi votre essor dans les Révélations poétiques (1865) ; âme et lyre également bien douées, à la note large et pleine, aux cordes sensibles et nombreuses ; que rien de particulièrement breton ne distingue, si ce n’est l’amour du pays natal ; qui avez mérité d’être saluée comme une jeune sœur de ceux que vous nommez « le Cygne de Mâcon » et « l’Aigle de Guernesey », et qui n’avez qu’à vous garder d’un éblouissement trop lyrique en présence des demi-dieux.
On a reproché à ce jeune Auteur de n'avoir pas mis assez de simplicité dans son style.
Trois filles pas trop belles, pas trop jeunes, passant des guirlandes de fleurs autour des bras et des pieds d’un innocent qui les laisse faire.
CXXIII Il faut avoir connu Villemain dans le temps où, jeune, il avait tout son succès, où il sentait qu’il conquérait par son esprit une position plus grande qu’il n’aurait pu d’abord espérer, et où il avait à monter encore. […] À l’un de ses mercredis, Mlle D., jeune personne de vingt-cinq ans, fille de tête et d’esprit, l’était allé voir ; elle le trouva seul ; ils entrèrent en conversation, et il se mit pour la troisième fois à lui parler de dessins qu’on lui avait rapportés d’Orient, de Constantinople, et à les lui montrer. […] Dubois, il me montra sur sa table les deux volumes d’Odes et ballades qu’il venait de recevoir et dont il me proposa de rendre compte : « C’est de ce jeune barbare, dit-il, Victor Hugo, qui a du talent, et qui de plus est intéressant par sa vie, par son caractère ; je le connais et je le rencontre quelquefois. » J’emportai les volumes, et quelques jours après je vins lire à M. […] Leroux et quelques autres ne furent point de cet avis, et ils me demandèrent dans cette crise le secours plus fréquent de ma plume : j’étais jeune, vif, ardent, vacant ; je ne demandais pas mieux. […] (Suivait la pièce de vers de Victor Hugo : À la jeune France.)
Quand le jeune poète, mûri, appliquera ses qualités de facture à des idées plus personnelles, ne se contentera plus de thèmes parfois banals, — thèmes éternels sans doute, mais qu’il est nécessaire de renouveler, — ce sera quelqu’un de notable.
Albert Brandenburg est un très jeune poète, et son Euphorion a de réelles qualités de lyrisme.
. — La Jeune Italie (1844).
Bien au contraire, une poésie toute jeune, enfantine parfois ; tantôt les désirs de Chérubin, tantôt une sorte de nonchalance créole.
C’est là qu’il me lut Diogène, à une table de cabaret, sous une allée de lilas ; la comédie lyrique, satirique, aristophanesque, infiniment jeune et audacieuse m’intéressa extrêmement, et la personnalité de l’auteur encore plus.
Ernest Renan Mon jeune compatriote et ami, M.
C’est un électrique ce jeune maître, et je l’en loue ; son goût d’artiste est capable de s’émouvoir aux plus diverses beautés et va de l’antique au moderne, de Falguière à Verlaine, de Saint-Cloud à Chislehurst, et de la gloire à l’amour… [L’Hermine (1900).]
le voici : L’hôtel de Rambouillet nous offre d’abord le spectacle d’une société qui, sous les auspices d’une femme jeune, belle, spirituelle, de naissance illustre, épouse et mère d’une vertu exemplaire, se distingue par la pureté, la décence, la délicatesse de ses mœurs, et se sépare de la cour et des gens du monde de la capitale, tous plus ou moins entraînés dans des habitudes de dissolution et effrontée.
A quatre-vingts ans il composa encore des Chansons, qui feroient honneur à beaucoup de nos jeunes Poëtes.
Mathieu est aussi l’Auteur d’une Tragédie intitulée la Ligue, Tragédie mauvaise, comme on peut le croire, où l’on trouve ces Vers que Racine semble avoir imités : Je redoute mon Dieu, c’est lui seul que je crains… On n’est point délaissé, quand on a Dieu pour pere ; Il ouvre à tous la main, il nourrit les corbeaux, Il donne la pâture aux jeunes passereaux, Aux bêtes des forêts, des prés & des montagnes, Tout vit de sa bonté, &c…… L’Auteur d’Athalie dit : Je crains Dieu, cher Abner, & n’ai point d’autre crainte…..
A quatre-vingt-dix ans il est rare qu’on fasse de bons Vers : la verve de nos meilleurs Poëtes étoit éteinte bien avant cet âge-là ; celle de nos Poëtes modernes expire plus jeune encore, & néanmoins les Vers de M. de Saint-Aulaire sont remplis de délicatesse, de facilité, & d’agrément.
Sue le jeune, [Pierre] ancien Prévôt du Collége de Chirurgie de Paris, ancien Professeur d'Anatomie & de Chirurgie à l'Ecole pratique, des Académies de Montpellier, de Rouen, de Dijon, de Bordeaux, &c. né à Paris en 1739.
Je veux dire : la jeune littérature de 1830. […] De dix à seize ans, Jean-Jacques est du jeune être triste et secret. […] On pourrait le croire, au souvenir des jeunes générations qui, depuis lui, ont joué de la désespérance. […] Sous son bonnet carré ce docteur du seizième siècle n’est autre que le jeune Gœthe. […] Dès le plus jeune âge, nous le voyons la proie de ce prurit de se railler lui-même.
La chaste continence de Scipion et celle du chevalier Bayard, qui respectèrent la pudeur des jeunes captives que la victoire leur soumettait, ne sont pas moins surprenantes : peu d’hommes aiment mieux leur gloire que la beauté. […] On se souvient de ces deux vers d’une épître au Roi : « Jeune et vaillant héros, dont la haute sagesse « N’est point le fruit tardif d’une lente vieillesse. La qualité de héros, dit ce risible aristarque, implique avec elle l’idée de la valeur ; l’épithète de vaillant est donc de trop : c’est un pléonasme ; le héros étant jeune, il n’est pas étonnant que sa haute sagesse ne soit pas le fruit tardif de la vieillesse. […] Il sentira que de premiers succès rendent les seconds plus douteux, que l’indifférence accueille indulgemment les jeunes inconnus qui s’essaient ; mais que la sévère rigueur, les préventions, et les rivalités, se proportionnent au mérite, et que plus il eut d’éclat, plus il faut que cet éclat s’épure, pour ne pas paraître se ternir. […] C’est par ses grands efforts de l’art, que les images du vieux et du jeune Horace nous représentent Rome toute entière ; et que Polyeucte, dégagé des liens temporels et des attaches de la matière, nous montre l’âme d’un martyr qui, par son essor fanatique, s’élance en idées hors de notre monde et aspire à l’éternité.
Jeune, il a pourtant une autre religion encore que celle de plaire, et qui le domine avant tout, celle de la gloire et de l’honneur militaire. […] Ce goût du jeune prince de Ligne pour les armes est quelque chose de plus que l’instinct brillant de la valeur : il a beaucoup écrit sur la guerre ; il a beaucoup étudié et médité sur toutes les parties de ce sujet ; il a analysé les actions et les mérites des grands capitaines des guerres précédentes et des généraux de son temps. […] Il s’était essayé sous Louis XV, et il réussit complètement sous Louis XVI, dans cette Cour jeune et folâtre, au milieu de ses véritables contemporains.
On sait qu’on lui confia dans un temps à élever le jeune M. de Louvois, tout à l’heure ministre. […] Je faisais ces jours-ci une expérience : je lisais, et avec le plus de fruit que je pouvais, l’admirable sermon de Bourdaloue Sur la pensée de la mort, mais je le lisais haut et devant de jeunes amis. […] Mes jeunes amis, qui m’écoutaient et ne me contredisaient pas, résistaient cependant ; et pourquoi ?
Ici la margrave a affaire à une tout autre matière qu’elle attaque avec moins de façon : on ne se fait aucune idée, quand on ne l’a pas lue, de la grossièreté gothique et ostrogothique qu’elle nous démasque dans son entourage, et, si supérieure qu’elle soit à son sujet, elle en a quelque chose dans sa manière ; il en rejaillit par moments sur elle et sur son ton des teintes désagréables : cette jeune femme qui écrit (car elle commença d’écrire ses mémoires à vingt-cinq ans) a des crudités de Saint-Simon quand il dévisage les gens, et, faute d’occasion sans doute, et de savoir où la placer, elle ne dédommage jamais par de la grâce. […] Or, elle n’avait obtenu du feu roi cette jeune personne qu’à la condition expresse et sur sa parole d’honneur qu’elle ne la marierait pas hors de Prusse. […] Ces jeunes Français sont trop peu philosophes pour s’accommoder de la vie solitaire que je mène : ce n’est le fait que de gens qui se sont dévoués aux lettres.
Le comte de Frise (Friesen), jeune seigneur allemand et neveu du maréchal de Saxe, très fat, très spirituel, se met en tête, un matin, de jouer au naturel le rôle de Lovelace ; il choisit son objet, il choisit aussi son confident : Pour rendre le roman complet dit Besenval, il fallait encore un Belfort, et j’en remplis le rôle sans en avoir le dessein. […] Il parle quelque part du jeune vicomte de Ségur, « qui s’amusait à dire des mots plaisants sur les affaires, au lieu de s’en mêler. » Lui il en disait aussi, même en s’en mêlant. […] Besenval avait pour le comte d’Artois un faible qui se déclare en toute occasion, et qui tenait plus peut-être aux gracieux défauts qu’aux qualités du jeune prince.