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1376. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre VII. Dernières preuves à l’appui de nos principes sur la marche des sociétés » pp. 342-354

Il était impossible que l’enfance de l’humanité suivît une marche différente ; on a remarqué dans un axiome que les enfants ont au plus haut degré la faculté d’imiter le vrai dans les choses qui ne sont point au-dessus de leur portée ; c’est en quoi consiste la poésie, laquelle n’est qu’imitation.

1377. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

Il s’est placé sur un terrain si nouveau, et, je le reconnais, si supérieur à celui qu’il défendait dans le salon d’Uranie, que ma tâche sera très différente et beaucoup plus délicate. […] Les pièces de Molière nous font penser à celles d’Aristophane, qui sont différentes, et les pièces de Destouches, de Brueys, de d’Allainval, de Dancourt, de Marivaux, de Lemercier, d’Étienne, nous font penser à celles de Molière, qui sont plus parfaites. […] Y a-t-il plusieurs manières différentes, opposées, d’être comique, et une pièce de théâtre est-elle une comédie avant d’avoir reçu le baptême des mains d’un philosophe, seulement parce qu’un public ignorant tout, parce qu’un poète ignorant l’Esthétique, ont eu la fantaisie de l’appeler de ce nom ?

1378. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIIIe entretien. Littérature politique. Machiavel (2e partie) » pp. 321-414

Religieusement, nous comprenons très bien comment le christianisme naissant et grandissant a voulu peu à peu confondre dans les papes ces deux caractères si différents, d’oracle et de souverain. […] VI Plus tard, la lutte que les papes avaient soutenue contre les barbares pour l’Italie, ils la soutinrent contre l’empire germanique, antagoniste permanent de leur puissance temporelle : ils la poursuivirent contre la prépotence des différentes tyrannies féodales qui s’élevèrent çà et là dans le domaine italien ; ils furent l’obstacle à toute domination exclusive de quelques parties de l’Italie sur la patrie italienne ; ils furent le centre de la confédération, car l’Italie est essentiellement fédérale ; ils furent la présidence de la république nationale d’Italie. […] Leurs galères, empruntées par les différentes croisades pour les expéditions en Orient, y conquirent pour Gênes elle-même les places fortes de la côte de Syrie, telles que Laodicée et Césarée ; un de leurs consuls monta le premier à l’assaut de cette place réputée inexpugnable ; après la prise de Constantinople par les Latins, les Génois disputèrent aux Vénitiens les dépouilles de l’empire ; ils colonisèrent militairement les côtes du Péloponnèse, Coron et Modon.

1379. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (2e partie) » pp. 81-159

Cacault ajoutait que le genre des matières traitées, fort peu comprises par les séculiers et par ceux surtout qui professaient des principes différents, offrait un obstacle de plus à cette persuasion. […] « Quand il eut terminé je pris la parole, et je répondis que nous étions accusés à tort de complot et de rébellion, crimes indignes de la pourpre et de notre caractère personnel ; que notre conduite avait été très simple et très franche ; qu’il était faux que nous eussions fait un secret de notre opinion à nos collègues intervenus, que nous leur avions même parlé à ce sujet, mais avec la mesure qui était nécessaire afin de nous garantir de l’accusation d’avoir cherché à recruter des prosélytes pour accroître le nombre des non-intervenants ; que si, malgré notre prudence, on nous traitait de la sorte, on nous aurait blâmés bien davantage si nous avions endoctriné ceux dont l’avis était contraire au nôtre ; qu’aucun d’eux ne pouvait nier de bonne foi que nous ne lui avions pas manifesté notre opinion et les motifs sur lesquels elle se basait ; que nous n’avions pas, il est vrai, fait des ouvertures au ministre des cultes, mais que nous étions allés chez le cardinal Fesch, auquel, comme à notre collègue et à l’oncle de l’Empereur, nous avions cru pouvoir parler avec plus de liberté et moins de publicité, justement pour envelopper la chose dans le mystère ; que le plus ancien d’entre nous lui avait confié, avec abandon et sincérité, notre détermination ; que nous lui avions aussi suggéré le moyen d’empêcher tout éclat, en le priant d’obtenir de l’Empereur qu’on ne nous invitât pas, et qu’il voulût bien se contenter de l’intervention de ceux qui étaient d’un avis différent du nôtre, et qu’on n’avait pas accepté ce moyen terme. […] Cette fâcheuse coïncidence devait encore accroître la colère de l’Empereur recevant une lettre si différente de celle qu’il attendait.

1380. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre sixième »

Je n’aime pas ces traits qui conviennent également à deux conditions très différentes ; ils ne caractérisent ni l’une ni l’autre. […] Les impropriétés n’y sont pas rares ; les vers prosaïques, si différents des vers familiers, y abondent ; la rime n’y obéit pas toujours, et où elle n’obéit pas elle commande. […] Ce sont les différentes.

1381. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VII »

. — Celui-ci revient alors et forme toute la fin de l’ouverture, et successivement toutes ses fractions se mettent en évidence : d’abord A, B et C ensemble, puis B, qui s’altère de différentes façons ; et le motif A, B, C, revient encore trois fois, toujours arrêté par B qui se représente obstinément de plus en plus altéré, jusqu’à ce que D arrive à son tour ; E apparaît ensuite et semble une réponse à D et prend même à un moment un développement considérable ; et, à plein orchestre, une complication expressive met en valeur les notes finales qui se trouvent ici n’être plus autre chose que la répétition de B, au point d’être suivies enfin de D. qui s’affaisse bientôt, tandis que les bois reprennent, faiblement et de plus en plus en hauteur, le motif ascensionnel qui semble ici fuir, en se dissipant dans les hauteurs de l’orchestre, le milieu sonore encore troublé par les successifs déchirements et les vertigineuses éducations du motif fondamental. […] Le travail du traducteur est donc tout différent de nos jours. […] Cette conclusion sibylline peut être interprétée de différentes manières et elle a fait couler beaucoup d’encre.

1382. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIIe entretien. I. — Une page de mémoires. Comment je suis devenu poète » pp. 365-444

Et, à ce sujet, je ne puis m’empêcher de vous faire observer, en passant, que l’enfant, l’adolescent, le jeune homme, l’homme fait prendraient bien plus de goût à la littérature et à la poésie si les maîtres qui la leur enseignent proportionnaient davantage leurs leçons et leurs exemples aux différents âges de leurs disciples ; ainsi, aux enfants de dix ou douze ans, chez lesquels les passions ne sont pas encore nées, des descriptions champêtres, des images pastorales, des scènes à peine animées de la nature rurale, que les enfants de cet âge sont admirablement aptes à sentir et à retenir ; aux adolescents, des poésies pieuses ou sacrées, qui transportent leur âme dans la contemplation rêveuse de la Divinité, et qui ajournent leurs passions précoces en occupant leur intelligence à l’innocente et religieuse passion de l’infini ; aux jeunes gens, les scènes dramatiques, héroïques, épiques, tragiques des nobles passions de la guerre, de la patrie, de la vertu, qui bouillonnent déjà dans leur cœur ; aux hommes faits, l’éloquence, qui fait déjà partie de l’action, l’histoire, la philosophie, la comédie, la littérature froide, qui pense, qui raisonne, qui juge ; la satire, jamais ! […] Je fus agréablement surpris d’y trouver dans les maîtres et dans les disciples une physionomie toute différente. […] Le maître sourit et reprit : « La nature a ses temps de solennité, pour lesquels elle convoque des musiciens des différentes régions du globe.

1383. (1882) Types littéraires et fantaisies esthétiques pp. 3-340

Leur âme en est restée songeuse et un peu triste ; cela se voit à leur physionomie douce, modeste et résignée, fort différente de la physionomie tapageuse de l’ancien soldat français. […] Mais combien sont différents les sentiments qu’inspirent les personnages de la littérature espagnole ! […] Je vois bien trois paysages différents, mais je ne vois qu’une seule et même action dans ces trois dessins. […] je veux ce que tu veux. » Ce développement harmonique de son être, il l’a enfin trouvé, mais par une méthode bien différente de celle qu’il avait rêvée de suivre. […] Si la physionomie extérieure est différente, la structure intérieure est la même.

1384. (1923) Au service de la déesse

Michel Bréal entend les différents mots de la phrase ; mais il note que, « dans l’ensemble, la pensée est difficile à saisir ». […] différente. […] « Langage sans suffixes, ni préfixes, ni racines, où les êtres qui se ressemblent le plus ont les noms les plus différents. […] Ces deux œuvres ont de vifs contrastes et des mérites bien différents ; elles ont des analogies, et des infirmités presque pareilles. […] Venus des différentes classes de la société française, les combattants furent tout aussitôt une caste.

1385. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vaugelas. Discours de M. Maurel, Premier avocat général, à l’audience solennelle de la Cour impériale de Chambéry. (Suite et fin.) »

Ainsi, pour cette prononciation de ai ou oi, les mêmes personnes prononçaient différemment selon les différentes occasions. […] Il les dirait presque avec la même matière ; mais de quelle manière différente, de quel tour, et avec quelle vivacité de plus !

1386. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « La Bruyère »

, il nous dit, dans cet admirable chapitre des Ouvrages de l’Esprit, qui est son Art poétique à lui et sa Rhétorique : « Entre toutes les différentes expressions qui peuvent rendre une seule de nos pensées, il n’y en a qu’une qui soit la bonne : on ne la rencontre pas toujours en parlant ou en écrivant ; il est vrai néanmoins qu’elle existe, que tout ce qui ne l’est point est foible et ne satisfait point un homme d’esprit qui veut se faire entendre. » On sent combien la sagacité si vraie, si judicieuse encore, du second critique, enchérit pourtant sur la raison saine du premier. […] On lit dans les Mémoires de Trévoux (mars et avril 1701), à propos des Sentiments critiques sur les Caractères de M. de La Bruyère (1701) : « Depuis que les Caractères de M. de La Bruyère ont été donnés « au public, outre les traductions en diverses langues et les dix « éditions qu’on en a faites en douze ans, il a paru plus de trente « volumes à peu près dans ce style : Ouvrage dans le goût des Caractères ; « Théophraste moderne, ou nouveaux Caractères des Mœurs ; « Suite des Caractères de Théophraste ut des Mœurs de ce siècle ; les « différents Caractères des Femmes du siècle ; Caractères tirés de l’Écriture « sainte, et appliqués aux Mœurs du siècle ; Caractères naturels « des hommes, en forme de dialogue ; Portraits sérieux et critiques ; « Caractères des Vertus et des Vices.

1387. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIVe entretien. Mélanges »

Gosselin continua à des prix tout différents à éditer pendant plusieurs années l’auteur qu’il avait créé. […] Il quitta la Chambre et il suivit dans tous ses excès les différentes phases de l’opinion qu’il avait adoptée.

1388. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVIIIe entretien. De la monarchie littéraire & artistique ou les Médicis (suite) »

Jeune encore, il fit briller, au milieu des ténèbres de la barbarie qui s’étaient étendues sur toute l’Italie, une simplicité de style, une pureté de langage, une versification heureuse et facile, un goût dans le choix des ornements, une abondance de sentiments et d’idées, qui firent encore une fois revivre la douceur et les grâces de Pétrarque. » Si l’on ajoute à ces témoignages respectables les considérations suivantes, que les deux grands écrivains dont on prétend établir la supériorité sur Laurent de Médicis employèrent principalement leurs talents dans un seul genre de composition, tandis qu’il exerça les siens dans une foule de genres différents ; que, dans le cours d’une longue vie consacrée aux lettres, ils eurent le loisir de corriger, de polir, de perfectionner leurs ouvrages, de manière à les mettre en état de supporter la critique la plus minutieuse, tandis que ceux de Laurent, presque tous composés à la hâte, et, pour ainsi dire, impromptu, n’eurent quelquefois pas l’avantage d’un second examen, on sera forcé de reconnaître que l’infériorité de sa réputation comme poëte ne doit pas être attribuée à la médiocrité de son génie, mais aux distractions de sa vie publique. […] Les hommes sont sujets à différentes manies : la mienne est une admiration profonde pour les productions des grands sculpteurs, et peut-être en suis-je possédé plus qu’il ne convient à un homme qui peut avoir quelque prétention à la science.

1389. (1892) Boileau « Chapitre V. La critique de Boileau (Suite). Les théories de l’« Art poétique » (Fin) » pp. 121-155

Puis il y a une hiérarchie des genres, mais chaque genre a son idéal, sa perfection propre, absolue en soi ; et pour juger d’un ouvrage, il ne faut pas le comparer à d’autres de genre différent, mais le rapporter seulement au type déterminé par la définition du genre. […] Boileau ne semble pas s’apercevoir qu’il y a là deux principes très différents de classification des genres, et que des poèmes à forme fixe tels que la ballade et le sonnet, qu’on est obligé de caractériser à la mode antique, par leur forme métrique, et qui peuvent recevoir toutes les idées et tous les sentiments de tout ordre, ne sont pas du tout des genres comparables à l’élégie ou à la tragédie, ni à tous les autres, où, sous-entendant les conditions particulières de versification et de disposition métrique, il détermine surtout la nature du modèle à imiter et la qualité de l’émotion à produire.

1390. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mendès, Catulle (1841-1909) »

C’est un tourbillon chatoyant de vigueurs juvéniles, multiples et différentes, mirées aux yeux innombrables des amoureuses. […] Rachilde Gog : Enamourés tous les deux des choses du divin, ces deux esprits si opposés, Villiers et Catulle Mendès, en même temps amis intimes et adversaires l’un à l’autre également redoutables, liés normalement par la parité de leur merveilleuse puissance de travail, et non moins normalement séparés par leur différente compréhension du mystère, ces deux hommes terribles pouvaient seuls, au monde des lettres, concevoir la terrible idée d’une substitution de Dieu.

1391. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 août 1885. »

. — Mais, aussi, ce sera le spécial théâtre, très différent aux vulgaires et brutales salles de spectacle modernes, le théâtre que le Maître, bienfaisamment, nous a cherché et nous a trouvé, aussi libre des conventions, aussi idéalisé, aussi suggestif, et aussi parfait que possible, Bayreuth, le théâtre de bois et de briques, précédant que nous ayons gagné le théâtre spirituel du Livre, — la Jérusalem Terrestre, précurseur de l’autre. […] Edouard Rod, partant de ce principe de Wagner que « chaque art tend à une extension indéfinie de sa puissance, que cette tendance le conduit finalement à sa limite, et que cette limite il ne saurait la franchir sans tomber dans l’incompréhensible, le bizarre et l’absurde » accuse une école poétique contemporaine d’avoir voulu confondre des arts différents : mais la question serait si les poètes de cette école ont franchi ou seulement atteint la limite de leur art, ou, pour mieux dire, quelle est, justement, cette limite de leur art.

1392. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Sieyès. Étude sur Sieyès, par M. Edmond de Beauverger. 1851. » pp. 189-216

Cette conquête de 89, à laquelle Sieyès a pour jamais attaché son nom, subsiste : elle a traversé les différentes formes de gouvernement depuis 89, et elle semble destinée à les traverser encore, comme une condition désormais inhérente de tout ce qui veut durer. […] Ils ne m’ont jamais attendu que sur un chemin différent de celui que j’annonçais.

1393. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1877 » pp. 308-348

La procédure est différente, mais le résultat est absolument le même, qu’au dix-huitième siècle. […] Il ajoute avec un tact délicat : « Que le salon Charpentier aura peut-être la fortune — chose regardée comme impossible en France — de réunir et de mettre en contact des gens d’opinion différente, qui s’estiment et s’apprécient, chacun, bien entendu, gardant son opinion. » Et il parle de l’Angleterre, où le soir, dans le même cercle, les antagonistes les plus violents se donnent la main.

1394. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre deuxième. Le génie, comme puissance de sociabilité et création d’un nouveau milieu social »

Il dit qu’il y a un « homme intérieur » souvent très différent de « l’homme social » ; or, ajoute-t-il, on ne peut connaître cet homme intérieur que par les actes libres et non intéressés de l’individu, par le choix de ses plaisirs, par le jeu de ses facultés inutiles. […] Hennequin a tracé une liste des génies par époques, qui, bien qu’approximative et parfois inexacte, marque à quel point les diverses périodes littéraires d’une même nation présentent des génies » différents et opposables ».

1395. (1913) La Fontaine « II. Son caractère. »

Quand pourront les neuf Sœurs, loin des cours et des villes M’occuper tout entier, et m’apprendra des cieux, Les divers mouvements inconnus à nos yeux, Les dons et les vertus de ces clartés errantes Par qui sont nos destins et nos mœurs différentes ? […] La Fontaine, lui, comme vous venez de le voir, est tout à fait différent.

1396. (1898) Les personnages de roman pp. 39-76

En vérité, madame X. et madame Y. sont deux artistes de genre différent, et elles font véritablement école. […] La seconde opération de l’esprit est bien différente, celle de la mise au point, l’approfondissement des caractères, la combinaison des scènes, la création des personnages accessoires que l’idée maîtresse n’a pas nécessairement évoqués.

1397. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Charles Nodier après les funérailles »

Nous disons que Nodier fut toujours le même jusqu’à la fin, toujours le Nodier des jeunes années ; nous devons faire remarquer pourtant que sa vie littéraire se peut diviser en deux parts sensiblement différentes.

1398. (1874) Premiers lundis. Tome I « Victor Hugo : Odes et ballades — II »

Tout à côté du Trilby, quoique dans un ton bien différent, il faut placer sans hésiter l’admirable Ronde du sabbat.

1399. (1874) Premiers lundis. Tome I « Espoir et vœu du mouvement littéraire et poétique après la Révolution de 1830. »

Deux grands génies que nous aimons à citer ensemble et à embrasser dans une égale admiration, M. de Chateaubriand et madame de Staël ouvrirent cette révolution au début, par des côtés assez éloignés, et selon des directions un peu différentes, mais qui ont fini par converger et se confondre.

1400. (1874) Premiers lundis. Tome II « Alexis de Tocqueville. De la démocratie en Amérique. »

Le premier volume de M. de Tocqueville est consacré à étudier la démocratie américaine dans les institutions et dans les lois écrites ; dans la Commune, le Comté, l’État ; dans la constitution particulière des différents États, et dans la constitution fédérale qui les unit ; dans les trois branches de pouvoirs, législatif, exécutif et judiciaire.

1401. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre IX. L’antinomie politique » pp. 193-207

De même qu’en économie, l’intérêt général est une fiction, puisque les hommes ont en réalité des intérêts toujours différents et divergents sur certains points, de même en politique, la volonté générale n’est pas autre chose qu’une entité verbale. — La prétendue volonté générale est au fond celle de l’oligarchie dirigeante ; tous les jeux de la politique n’aboutissant jamais qu’à changer d’oligarchies.

1402. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre III. Éducation de Jésus. »

Tel que nous le connaissons par la version éthiopienne, il est composé de pièces de différentes dates, dont les plus anciennes sont de l’an 130 ou 150 avant J.

1403. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXII. Machinations des ennemis de Jésus. »

Il faut reconnaître cependant que le tour de la narration de Jean a quelque chose de profondément différent des récits de miracles, éclos de l’imagination populaire, qui remplissent les synoptiques.

1404. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIII » pp. 237-250

        La bagatelle, la science, Les chimères, le rien, tout est bon ; je soutiens         Qu’il faut de tout aux entretiens : C’est du parterre où Flore épand ses biens ; Sur différentes fleurs l’abeille s’y repose,         Et fait du miel de toute chose.

1405. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 326-344

Qu'on parcoure les différens Eloges de M.

1406. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre neuvième. »

Rien ne forme autant le goût que la comparaison entre deux grands écrivains dont la manière est différente.

1407. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Prévost-Paradol » pp. 155-167

Ses goûts, c’est différent, je les connais.

1408. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Antoine Campaux » pp. 301-314

Mais au xve  siècle, c’était différent, et, si vaurien qu’on fût, il fallait pour se les permettre au moins plus qu’une âme de valet… Le Moyen Âge, qui a tout grandi, grandissait les petits coupables par l’atrocité du supplice.

1409. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Ch. de Barthélémy » pp. 359-372

Français comme Corneille et Racine, Fréron eut presque exclusivement la Critique française, mais pour être dans la tradition nationale du xviie  siècle et de ses mœurs, il n’en voyait pas moins, par-dessus la frontière, les qualités de l’esprit d’une race différente de la sienne, et il l’a bien prouvé pour les Anglais, à qui il reconnaît « ces cris du cœur qui pour lui sont l’expression la plus certaine du génie ».

1410. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Henri de L’Épinois » pp. 83-97

Si aujourd’hui, par impossible, les atroces Tartuffes qui veulent la mort du Christianisme par l’appauvrissement de la Papauté, et les imbéciles, plus nombreux encore, qui croient que pour la gloire et le renouvellement de la Papauté, avilie, selon eux, dans le pouvoir et les richesses, il faudrait la jeter vivante à la voirie des grands chemins et qu’elle allât tendre sa tiare à l’aumône comme Bélisaire y tendait son casque, avaient une vue juste de la réalité, le sou que la Chrétienté y ferait pleuvoir de toutes parts serait l’atome constitutif d’un pouvoir temporel nouveau, qui — le monde étant différent de ce qu’il était il y a dix-huit siècles — ne se développerait pas comme la première fois, mais trouverait une autre forme de développement.

1411. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Mademoiselle de Condé »

Il nous cite dans son Introduction des fragments d’écrits politiques retrouvés à la Bibliothèque du Louvre et dans lesquels, à différentes époques, ce La Gervaisais aurait montré une sagacité politique d’une grande acuité.

1412. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Valmiki »

Esprits d’une civilisation si complètement différente avec des habitudes et des mœurs qui pénètrent jusque dans ce que l’intelligence a de plus impersonnel et de plus intime, nous ne pouvons chercher dans les livres comme celui-ci que ce qui est universel par le sentiment humain et par la beauté.

1413. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXVI. Médecine Tessier »

Quant à la politique mise au service de la doctrine, c’est différent !

1414. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « La Bible Illustrée. Par Gustave Doré »

Mais, quoique je n’aie jamais cru aux traducteurs ou aux illustrateurs à la douzaine, quoique la puissance de s’incorporer à un génie, déjà très rare, n’implique nullement la puissance de s’incorporer avec tous ou avec plusieurs, et qu’interpréter à merveille les Contes drolatiques de Balzac, par exemple, ne soit pas une raison pour bien interpréter Shakespeare, cependant la difficulté de traduire les différents génies qui concourent à cette grande œuvre de la Bible, à cette Babel sans confusion de langues qui ne menace pas le ciel, mais qui le fait descendre sur la terre, cette difficulté tient encore plus à la grandeur des scènes et des personnages qu’on y trouve qu’à la diversité des génies qui les ont exprimés, et ici la question du surnaturalisme revient par un autre côté, car bien évidemment l’Histoire, la stature de l’Histoire et de l’homme, sont ici dépassées.

1415. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Le Docteur Favrot »

Le pauvre Edgar Poe l’a poussé comme Pascal ; Edgar Poe, organisé comme Pascal, mais dans un milieu différent, qui eut horreur de cet enfer du matérialisme d’être enterré vivant, comme Pascal avait horreur de l’autre enfer ; Edgar Poe, qui eut le cerveau timbré de cette terrible idée, qui en timbra ses œuvres, qui en timbra sa vie, et qui en mourut fou plus encore que du delirium, tremens !

1416. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Gérard Du Boulan »

Les mœurs adoucies, restées longtemps féroces et insolentes (voir l’histoire de Vardes et de Bussy, pages 61 et 69), l’état moral, la corruption de la justice et celle des femmes, — qui n’ont rien d’ailleurs de commun avec la justice, — la désorganisation du clergé, telle que la plupart des prêtres ne savaient plus la formule de l’absolution et que saint Vincent de Paul raconte que, seulement à Saint-Germain, il a vu huit prêtres dire la messe de huit façons différentes, tous ces honteux et dégradants côtés du xviie  siècle sont arrachés ici aux solennelles draperies dont Bossuet, Voltaire et Cousin ont couvert successivement une époque qui n’a eu — ainsi que je l’ai dit plus haut — toute sa force et toute sa beauté que sous la toute-puissante compression de la main de Louis XIV, — de ce Louis XIV qui pouvait également dire : « L’État, c’est moi !

1417. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Catulle Mendès »

, ce roman est partagé en deux parties, portant des sous-titres différents : la première, La demoiselle en or ; la seconde, La petite impératrice, et il rappelle un peu les romans oubliés d’Eugène Sue, mais avec une expression autrement vibrante et supérieure et un désintéressement de tout ce qui n’est pas l’effet dramatique, auquel la vérité humaine est sacrifiée dans la mesure qu’elle a, pour frapper plus fort.

1418. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Jules Janin » pp. 159-171

Cette différence dans la composition de ce qui n’est qu’un dialogue à ce qui est un livre — de ce qui n’est qu’une joute de morale entre deux interlocuteurs, et un feu roulant d’épigrammes littéraires dont le temps a émoussé la pointe ; d’anecdotes obscures et de commérages, à ce qui est l’histoire d’un siècle, liée autour d’un homme, — à ce qui est une question de société et de nature humaine, — cette différence doit produire mille autres conséquences différentes de celle-là qui est fondamentale, et elle n’a pas manqué de les produire.

1419. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Mm. Jules et Edmond de Goncourt. » pp. 189-201

Comparez, en effet, Les Hommes de Lettres de MM. de Goncourt au Grand Homme de province à Paris, qui est le même sujet, avec des idées de plus et une distribution différente.

1420. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre IX. Suite des éloges chez les Grecs. De Xénophon, de Plutarque et de Lucien. »

ou parce que le luxe de nos mœurs se communiquant à nos esprits comme à nos âmes, nous ôterait ce goût précieux et pur de simplicité ; ou parce que, l’inégalité plus marquée dans les monarchies, mettant plus de distinction entre les rangs, il doit nécessairement y avoir plus d’affectation, plus d’effort, plus de désir de paraître différent de ce que l’on est, et par conséquent quelque chose de plus exagéré dans les manières, dans les mœurs et dans la tournure générale de l’esprit, ou enfin, parce que chez un peuple indifférent et léger, qui peut-être voit tout avec rapidité et ne s’arrête sur rien, il faut, pour ainsi dire, que tous les objets soient en relief pour qu’ils soient aperçus ?

1421. (1853) Portraits littéraires. Tome II (3e éd.) pp. 59-300

Barbier a choisis indiquent assez qu’il a voulu personnifier dans ces sonnets les différentes faces, les différentes époques de l’art italien. […] Non seulement, en effet, les personnages et les incidents se multiplient sans que l’action principale s’engage ou promette de s’engager, mais il n’y a aucune relation nécessaire entre les différents chapitres de ce premier volume. […] L’Itinéraire de Paris à Jérusalem, destiné selon l’auteur à expliquer le poème des Martyrs, à familiariser le lecteur avec les différents climats, les différents paysages qui servent d’encadrement à l’action épique, est loin assurément de réaliser la promesse de M. de Chateaubriand. […] Quoique l’excellence dans un genre n’exclue pas nécessairement l’excellence dans un genre différent, cependant il faudra toujours au poète élégiaque des épreuves multipliées pour atteindre à l’animation dramatique. […] L’emploi de l’histoire au théâtre n’est-il pas soumis à des lois très différentes des lois du récit historique ?

1422. (1904) Le collier des jours. Souvenirs de ma vie

Et il choisissait, dans différents coins, des bouteilles poudreuses, dont le panier s’emplissait. […] Quoique de stature assez semblable, il était très différent de Maxime du Camp. […] Confinant à la chapelle, il semblait avoir formé, jadis, une église plus vaste, dans laquelle on avait disposé des compartiments, pour différents usages. […] J’adressai plusieurs lettres à la Vierge et aux saints, pour leur demander différentes choses — entre autres du chocolat — ayant été sage dans le but de les obtenir. […] Quand j’étais censée étudier seule, je me livrais à différentes fantaisies, pour rompre un peu la monotonie des gammes.

1423. (1900) Molière pp. -283

Quant à la forme de ce nouvel écrit, elle est autre, à certains égards et différente. […] Eh bien, vous allez voir de quelle manière différente l’une et l’autre l’expliquent, et vous allez voir aussi de quelle pâte différente elles sont pétries : ANGÉLIQUE Ah ! […] Quelle fécondité inépuisable dans la peinture des ridicules ; quelle souplesse dans notre malice, quelle variété de génie appliquée à combien d’espèces de comédies différentes depuis la grande comédie de caractère inaugurée par Le Menteur de Corneille, jusqu’aux bouffonneries du théâtre de la Foire ! […] Nos observations sur cette matière pourront d’autant plus aisément se varier que nos auteurs comiques ont enfermé dans un petit nombre de types semblables, sous des intrigues analogues et quelquefois sous la même donnée, des mœurs fort différentes. […] Le privilège est un arbre qui porte deux fruits amers : la violence et la fraude ; et, s’il est bon, pour beaucoup de causes, qu’il y ait dans l’État une hiérarchie sagement mesurée, mais une hiérarchie sans dureté et sans morgue, trop d’intervalles infranchissables entre les différentes portions d’un même peuple sont rarement utiles au bonheur de tous et à la sécurité de chacun.

1424. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome III pp. 5-336

Je ne suivrai pas, il faut vous le redire, un ordre chronologique des auteurs qui se sont succédé dans les différents âges, mais un ordre analytique des conditions par lesquelles leurs ouvrages se sont perfectionnés. […] Mettons désormais le Lutrin en son rang, et disons que l’épopée satirique, dont ce poème est le modèle, se place spécialement dans le genre épique, ainsi que la comédie, bien différente de la parodie, est une des espèces du genre dramatique. […] La seconde condition épique, c’est la mesure de l’action, règle très différente dans l’épopée et dans la poésie dramatique. […] Là, Virgile, trop éclairé pour se faire aucune illusion, et dédaignant de tromper ses lecteurs par un vain artifice, vous déclare hautement qu’il traite une seconde fable d’une espèce toute différente. […] S’il eût remonté jusqu’à l’œuf de Léda, ou s’il eût commencé même à l’enlèvement d’Hélène, ou à l’ouverture du siège de Troie, il est évident que le poème aurait été un tissu d’actions différentes.

1425. (1890) Nouvelles questions de critique

Enfin, la classification des sens ou des différentes acceptions des mots n’est guère plus heureuse dans le Dictionnaire historique de l’Académie que le choix des exemples. […] Mêmes effets, et même cause, opérant par des moyens à peine différents, je les retrouve encore dans l’histoire ou dans l’évolution de la poésie proprement dite. […] c’est la vraie manière, c’est la bonne, en tout cas, d’accroître les ressources des langues ; et c’est ici la définition même des différentes espèces de métaphores ou de tropes. […] Je n’y insiste point, mais on remarquera, pour le dire en passant, que c’est par là que les différents sens du mot de naturalisme se rejoignent, se concilient, et se confondent. […] C’est que, comme plus haut les différents sens du mot de naturalisme, les sens différents du mot d’idéalisme se rejoignent et se concilient à leur tour.

1426. (1868) Curiosités esthétiques « V. Salon de 1859 » pp. 245-358

La reine des facultés Dans ces derniers temps nous avons entendu dire de mille manières différentes : « Copiez la nature ; ne copiez que la nature. […] Je ne crains pas qu’on dise qu’il y a absurdité à supposer une même éducation appliquée à une foule d’individus différents. […] L’âme respire ici un parfum compliqué ; c’est la fraîcheur végétale, c’est la beauté tranquille d’une nature qui fait rêver plutôt que penser, et en même temps c’est la contemplation de cette vie ardente, aventureuse, où chaque journée appelle un labeur différent. […] A différentes époques, divers portraitistes ont obtenu la vogue, les uns par leurs qualités et d’autres par leurs défauts. […] Nous savons aimer l’art mystérieux et sacerdotal de l’Egypte et de Ninive, l’art de la Grèce, charmant et raisonnable à la fois, l’art de Michel-Ange, précis comme une science, prodigieux comme le rêve, l’habileté du dix-huitième siècle, qui est la fougue dans la vérité ; mais dans ces différents modes de la sculpture il y a la puissance d’expression et la richesse de sentiment, résultat inévitable d’une imagination profonde qui chez nous maintenant fait trop souvent défaut.

1427. (1772) Discours sur le progrès des lettres en France pp. 2-190

Elle eut à la vérité ses différens âges tirés de la rudesse ou de la politesse des plumes qui la traitèrent, comme le remarque le P. […] Ces difficultés proviennent, suivant Quintilien(*), de ce que la langue Latine, peu riche & peu féconde, est obligée de se servir de métaphores & de circonlocutions, pour exprimer beaucoup de choses qui n’ont point de nom propre ; & dans celles, ajoute cet excellent Rhéteur, qui ont une dénomination, la disette de la langue est si grande, qu’elle ramène souvent les mêmes termes ; au lieu que les Grecs étoient riches, non-seulement en mots, mais en idiomes tous différens les uns des autres. […] Telle étoit l’éloquence qu’on admiroit autrefois, bien différente de cette fausse éloquence, qu’on nous fait entendre aujourd’hui, toujours guindée, souvent enflée, séche ou puérile, dénuée de graces, de sentiment, de noblesse & d’ingénuité. […] Sa manière de voir, différente en tout de celle de Molière, ne lui présentoit jamais les objets du côté comique ou plaisant.

1428. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Appendice à l’article sur Joseph de Maistre »

Plus d’une fois il a cherché à rétablir au complet, et dans un sens différent, des citations que de Maistre tirait à lui ; cette discussion positive a de l’utilité.

1429. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XX. Du dix-huitième siècle, jusqu’en 1789 » pp. 389-405

Dans le siècle de Louis XIV, la perfection de l’art même d’écrire était le principal objet des écrivains ; mais, dans le dix-huitième siècle, on voit déjà la littérature prendre un caractère différent.

1430. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre IV »

L’ouvrier tailleur est aigri contre le maître tailleur qui l’empêche d’aller en journée chez les bourgeois, les garçons perruquiers contre le maître perruquier qui ne leur permet pas de coiffer en ville, le pâtissier contre le boulanger qui l’empêche de cuire les pâtés des ménagères, le villageois fileur contre les filateurs de la ville qui voudraient briser son métier, les vignerons de campagne contre le bourgeois qui, dans un rayon de sept lieues, voudrait faire arracher leurs vignes792, le village contre le village voisin dont le dégrèvement l’a grevé, le paysan haut taxé contre le paysan taxé bas, la moitié de la paroisse contre ses collecteurs, qui à son détriment ont favorisé l’autre moitié. « La nation, disait tristement Turgot793, est une société composée de différents ordres mal unis, et d’un peuple dont les membres n’ont entre eux que très peu de liens, et où, par conséquent, personne n’est occupé que de son intérêt particulier.

1431. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre IV. La langue française au xviie  »

Un autre avait mieux rencontré, quand il haranguait sur le dessein de l’Académie, et sur le différent génie des langues.

1432. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXV. Mort de Jésus. »

Les dernières paroles des condamnés célèbres sont toujours recueillies de deux ou trois façons complètement différentes par les témoins les plus rapprochés.

1433. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIII » pp. 109-125

On peut ajouter aux femmes de bonne compagnie de cette période madame de Scudéry, personne si différente de sa belle-sœur Madeleine et de Georges de Scudéry son mari, âgée de 19 à 29 ans.

1434. (1889) La critique scientifique. Revue philosophique pp. 83-89

L’air assez banal de Halévy, Jamais en France, jamais Anglais ne régnera, aurait-il donc des valeurs d’art différentes, selon la haine des auditeurs contre la perfide Angleterre ?

1435. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre IV. Mme Émile de Girardin »

Ils ont bien senti, même les moins fins, et surtout ceux-là, — par le contraste, — qu’il y avait ici une nature entièrement différente de la leur.

1436. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes de la Révolution » pp. 73-87

Mais, pour sainte de Staël, c’est bien différent ; on voit l’instant où la canonisation va se trouver impossible.

1437. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Oscar de Vallée » pp. 275-289

Ils furent comme la semaille des dents de ce nouveau dragon de Cadmus… Il y eut, dans des camps d’opinions différentes : Suleau, Loustalot, Camille Desmoulins, Mallet-Dupan, Rivarol, Champcenetz, Mirabeau lui-même qui s’en mêla, et Mirabeau Tonneau, son frère, et, parmi eux, le plus noblement désintéressé des partis qui souillaient tout alors, le plus pur, le plus probe et le plus sublimement énergique, André Chénier, qui mourut pour l’avoir été… Tels furent les premiers clairons de cette légion de trompettes qui sonnèrent la diane de la Révolution, et qui continueront, je le crains bien, de sonner l’anarchie, jusqu’à la trompette, qui les fera taire enfin, du jugement dernier !

1438. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Xavier Eyma » pp. 351-366

Eh bien, à partir de ces premières pages, il m’a été évident que le nouvel historien en qui j’espérais, allait recommencer, avec des faits de plus et une expression différente, les livres que nous connaissions, et, franchement, ce m’a été une déception… trop tôt, du moins !

1439. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Armand Carrel » pp. 15-29

Comme il est mort avant la naissance de la république, dont il eût aimé la dictature encore plus que la liberté, comme il s’est agité, mais n’a pas agi, — rien n’étant plus différent de l’action politique que les vaines agitations d’un journaliste de parti, — on peut sans danger lui établir une conscience posthume irréprochable, et supposer magnifique le rôle qu’il n’a pas joué.

1440. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Matter. Swedenborg » pp. 265-280

n’est que la négation des protestantismes antérieurs auxquels il substitue un protestantisme de sa façon, — ni des milieux où il a vécu aux différentes époques de sa vie, ni des croyants qu’il a faits, ni des incrédules qu’il rencontra.

1441. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « MM. Delondre et Caro. Feuchtersleben et ses critiques. — L’Hygiène de l’âme » pp. 329-343

… Le progrès ne doit-il pas, un jour, amener une mutation de génie entre tous les peuples, et les noyer, ces génies différents, dans une fusion universelle ?

1442. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « L’abbé Monnin. Le Curé d’Ars » pp. 345-359

S’il avait écrit pour le peuple, c’eût été différent ; mais à quoi bon ?

1443. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Athanase Renard. Les Philosophes et la Philosophie » pp. 431-446

moins de génie que Saint-Bonnet, auquel on ne peut, en ce moment, comparer personne, — mais, comme lui, il s’efforce, dans la mesure d’un talent inférieur et différent, de ramener la Philosophie égarée à la Métaphysique chrétienne.

1444. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Guizot »

— que ces Quatre grands chrétiens français, recueillis sur des terrains différents, jouant, ou plutôt ne jouant pas aux quatre coins, mais les faisant dans le livre de Guizot, l’homme, comme Thiers, son ancien collègue, de la balançoire éternelle, du juste milieu, de l’équilibre ; n’ayant pas (tous les deux !)

1445. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Ernest Hello »

Seulement, cette inégalité, qui est le pied d’argile de la tête d’or, et qui existe entre ces Contes, différents de sujet, n’existe plus dans ceux-là qui l’emportent nettement sur les autres… Ici, le talent de l’auteur ne défaille pas une seule fois, et il y plane au niveau de lui-même, toujours !

1446. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Maurice de Guérin »

Ici je viens pleurer sur la roche d’Onelle De mon premier amour l’illusion cruelle ; Ici mon cœur souffrant en pleurs vient s’épancher… Mes pleurs vont s’amasser dans le creux du rocher… Si vous passez ici, colombes passagères, Gardez-vous de ces eaux : les larmes sont amères ; parce que de Guérin a quelques-uns de ces vers finis parmi les vers non finis, mais charmants dans leur ébauche, qu’il nous a laissés, il n’est pas pour cela le jumeau posthume d’André Chénier dans un genre différent, et l’appeler l’André Chénier du panthéisme est même une expression contradictoire.

1447. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Gustave Rousselot  »

Les deux seuls ouvrages, en résumé, qui, dans l’ordre poétique, méritent de tirer la Critique de son abîme d’indifférence réfléchie, et d’être mis par elle l’un à côté de l’autre, comme on y mettrait deux cariatides de marbre ou d’airain différents.

1448. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Jules de Gères »

Mais la timidité, c’est différent.

1449. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « José-Maria de Heredia »

José-Maria de Heredia58 I Cette Histoire d’une conquête 59 en est une sur l’imagination… Cette antique chronique d’un vieux chroniqueur oublié et à peu près inconnu en France, traduite par la fantaisie éprise d’un écrivain qui a du sang espagnol et conquérant dans les veines et la plus profonde culture de la langue française, ce récit, si différent, par les sentiments et par le ton, du ton et des sentiments de l’histoire moderne, a fait son chemin en deux temps, comme les Dieux d’Homère.

1450. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Auguste Barbier »

Il y a des talents qui s’élèvent et qui tombent, mais qui mettent du temps et des efforts à s’élever et à tomber ; qui, en raison de la force qui les éleva, se retiennent dans leur chute et planent encore à différentes hauteurs, avant de définitivement sombrer.

1451. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Madame Sand et Paul de Musset » pp. 63-77

Ici, l’auteur d’Elle et Lui est seule en cause, quoiqu’elle n’y soit pas différente de la madame Sand que nous connaissons.

1452. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Jules Sandeau » pp. 77-90

Dans Balzac, dans Beyle, dans Walter Scott, cette femme, qui passe à travers trois puissants cerveaux différents, est une triple création renouvelée à chaque fois.

1453. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Deux romans scandaleux » pp. 239-251

Aujourd’hui, l’auteur d’Elle et Lui est seule en cause, quoiqu’elle n’y soit pas différente de la Mme Sand que nous connaissons.

1454. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Armand Pommier » pp. 267-279

Ce n’est pas non plus simplement par le titre que La Dame au manteau rouge rappelle la Femme en blanc : elle la rappelle aussi par la curiosité qu’elle inspire, quoique cette curiosité soit d’un ordre différent.

1455. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XIX. Panégyriques ou éloges composés par l’empereur Julien. »

Cependant on y trouve un morceau d’un ton très différent, et où l’orateur, sans citations, sans idées étrangères, ne marche appuyé que sur lui-même, et il faut convenir que sa démarche n’en est pas moins ferme.

1456. (1857) Réalisme, numéros 3-6 pp. 33-88

Ce livre se compose d’études faites sur nature ; beaucoup sont intéressantes, quelques-unes sont déplacées, écrites à des époques différentes ; l’assemblage de ces études forme un livre sans ensemble, sans unité. […] Michelet a choisi une forme toute différente de celle de M.  […] En concentrant partout son attention sur le général qui similise entre eux les cas les plus différents, il peut facilement négliger le particulier qui constitue entre eux leur différence. […] « Il saisit sa loi, lui obéit librement, et subordonne toujours l’individuel au général ; aussi aboutit-il forcément au même résultat final que le vrai idéaliste, si différente que soit la voie qui les y conduit tous deux. […] … mais il n’y a pas une gamme de mots comme une gamme de couleurs, et dans l’échelle des tons il y a des gradations insensibles, des nuances différentes depuis la demi-teinte jusqu’au millième de teinte ; il faudrait don

1457. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre II. La Nationalisation de la Littérature (1610-1722) » pp. 107-277

De là la vogue, en des genres bien différents, des petits vers de Voiture, au nombre desquels il y en a de charmants ; des Lettres ou des Traités de Balzac ; et des romans de Gomberville et de Gombaud, de l’Endymion et du Polexandre. […] On ne saurait guère imaginer de génie plus différent de celui de Molière que le génie de Racine, à moins peut-être que les rapports ne soient plus difficiles encore à préciser entre la nonchalance épicurienne de La Fontaine et la sévérité bourgeoise de Boileau. […] Ces choses, mêlées ensemble en mille manières différentes et compensées l’une par l’autre, forment aussi les différents états et les différentes conditions. » Et ce sont, dirons-nous après lui, ces mille combinaisons qu’il aime à démêler dans ses Caractères, les différentes conditions, les différents états, et non plus « l’homme en général ». […] I, II et III]. — Les tomes IV, V, VI, VII, VIII et IX sont remplis par les différents écrits de Fénelon sur le sujet du quiétisme, à l’exception des Maximes des saints ; — et les tomes X, XI, XII, XIII, XIV, XV et XVI par ses écrits sur ou contre le jansénisme.

1458. (1802) Études sur Molière pp. -355

Molière, âgé pour lors de trente-quatre ans, consacre les trois années suivantes à parcourir les différentes provinces ; partout il réussit, excepté à Bordeaux. […] Resserrons les extraits de ces différents ouvrages dans les bornes qui nous sont prescrites. […] Les caractères. — Tous variés, et tous les personnages bien fâcheux, quoiqu’avec des formes et des couleurs différentes. […] Ce petit nombre de remarques nous dispense de nous étendre sur le mérite de la pièce et de ses différentes parties ; il est d’ailleurs bien embarrassant de juger un auteur sur des ouvrages plus commandés par les événements ou des ordres supérieurs que par son génie. […] Le même discours, de la part d’une femme ou d’une personne ignorée, produit un effet bien différent. » Voici la traduction des vers d’Ennius.

1459. (1914) Une année de critique

Sa perception des choses extérieures devient différente, sa conscience se déforme ; ce n’est plus un homme normal, c’est un sujet dominé par un magnétiseur. […] Quand Marie et René se retrouvent, ils se retrouvent différents. […] Il faudrait le comparer jusque dans le détail, à Madame Bovary, car un rapprochement s’impose tout de suite entre ces livres si différents. […] Il y a là des pages qui ne le cèdent point, pour la nostalgie qu’elles exhalent, aux plus belles de Loti ; mais que le sentiment de l’exotisme est donc différent chez les deux écrivains ! […] On venait de mener une enquête sur l’influence allemande en France, et les réponses avaient donné prétexte à des discussions sur les qualités respectives des différentes races, ou plutôt des différentes nations européennes.

1460. (1882) Essais de critique et d’histoire (4e éd.)

En lui vivent plusieurs poètes, qui chacun aperçoivent une face différente de la vie humaine, et se réunissent en une sorte de chœur harmonieux pour la chanter tout entière et en exprimer toutes les beautés. […] Il note les différentes parties de sa vision à mesure qu’elles passent en lui, tour à tour, et la construction marque leur suite. […] Il en donna encore de petites à différentes personnes. » La belle curée ! […] C’est que nulle force ne se limite d’elle-même : son invincible effort est de s’accroître, non de se restreindre ; limitons-la, mais par une force différente ; ce qui pouvait réprimer la royauté, ce n’était pas la royauté, mais la nation. […] Ce point de vue différent rendait les maximes différentes, et excusait alors ce que nous condamnons aujourd’hui.

1461. (1894) La bataille littéraire. Cinquième série (1889-1890) pp. 1-349

Comme tout le monde, elle avait dit, chaque hiver, chaque printemps ou chaque été : « J’ai beaucoup changé depuis l’an dernier. » Mais toujours belle, d’une beauté un peu différente, elle ne s’en inquiétait pas. […] Si vous saviez combien je traverse d’états d’esprits qui font de moi des femmes si différentes, selon le temps, ma santé, ce que j’ai lu, ce qu’on m’a dit ! […] Tout le volume est rempli de morceaux d’une valeur égale en différents genres ; il n’est pas de si petit détail qui ne fasse vibrer quelque chose de l’âme du poète, témoin cette lettre où le seul bruit d’une charrette qui passe vient évoquer pour lui tout un jour de son enfance. […] Je lui cède la parole en divisant par des titres, différentes parties de ce livre d’un si haut intérêt. […] Corneille et Racine, Rossini et Meyerbeer sont de grands esprits dans des formes différentes, Gluck est demeuré et Piccinnid a disparu.

1462. (1926) La poésie de Stéphane Mallarmé. Étude littéraire

De l’ironie et de l’allusion, qu’il faut prendre en son sens strictement étymologique, sur leurs niveaux différents la source demeure pourtant la même. […] Le symbole implique entre deux images plastiques différentes une analogie de rapports telle que l’art, se plaçant pour l’animer à l’intérieur de l’une, reproduise des rapports de succession analogues à ceux qui constituent la vie de l’autre. […] Centre vers lequel penchent des ordres de beauté aussi différents que la nostalgie de Chateaubriand, la poésie des ruines, le Magnitudo parvi de Victor Hugo, la grande ode de Lamartine Eternité de la nature, brièveté de l’homme. […] L’expression des choses implique un ordre différent de celui que figure la succession brute des choses ; elle exige, par-delà le temps donné, le rétablissement du temps vrai. […] L’Anniversaire pour Verlaine ne reproduit pas le cimetière qu’il évoque, mais la suite fuyante et vaporeuse d’images qui, très différentes peut-être d’un cimetière pour qui veut les résoudre en visions, continuent chez le poète le cimetière quitté.

1463. (1885) Les étapes d’un naturaliste : impressions et critiques pp. -302

Quelques années plus tard, la situation était bien différente, Bordeaux n’avait plus ses avocats, mais la France avait les Girondins. […] Il n’en était point ainsi de Mathieu, lui ; il avait chanté sous des noms différents, la seule Zani qu’il aimait. […] Dans le Commandeur Mendoza, dont nous ne disons qu’un mot pour ne point céder aux aveuglements du traducteur, — dans le Commandeur Mendoza, le cas est différent. […] Voilà les différents côtés de cette physionomie que devra mettre en pleine lumière la nouvelle édition de ses œuvres, que M.  […] C’était la même chose, et cependant, c’était bien différent.

1464. (1888) Impressions de théâtre. Première série

L’esprit du Cid est tout différent, et presque contraire. […] Cette forêt du Nord est aussi différente du bois sacré où s’assied Œdipe, que l’âme de Shakespeare de celle de Sophocle. […] Aussi, comme plusieurs l’ont remarqué, Jean Baudry n’est-il pas, au fond, très différent de l’évêque Myriel. […] Les mêmes faits y sont racontés cinq ou six fois, plus ou moins longuement, par des personnages différents. […] Et, sous une forme littéraire très différente, vous trouveriez un mélange analogue dans plus d’une pièce de MM. 

1465. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre III. L’Âge moderne (1801-1875) » pp. 388-524

Et il faut noter, à ce propos, qu’environ trente ans plus tard, Henri Heine, dans le livre où il refera celui de Mme de Staël, ne donnera pas du romantisme une idée si différente ! […] La définition du romantisme n’est pas une question d’étymologie ni de doctrine, mais d’histoire ; et le mot de romantisme, n’ayant point en soi de signification principale ou première, n’est rempli que des sens différents dont les hommes et les œuvres l’ont chargé dans l’histoire, c’est-à-dire dans le temps. […] C’est ce qui nous rend facile aujourd’hui d’en reconnaître les vrais caractères ; et, par exemple, de voir clairement que, ce que des œuvres aussi différentes en apparence que les Poèmes antiques, 1852, Le Demi-Monde, 1855, et Madame Bovary, 1857, ont pourtant de commun, c’est d’être en premier lieu ce que nous appelons des œuvres « impersonnelles ». […] Il a dû à d’autres raisons ; — différentes quoique connexes ; — de survivre lui-même au romantisme ; — et par exemple à son goût du « petit fait » ou du fait précis et « documentaire » ; — à sa tendance à transformer en lois de l’esprit ou de la nature des anecdotes particulières ; — à sa manière d’écrire, anonyme ou impersonnelle, mais surtout « analytique » ; — et d’ailleurs à la valeur de quelques-unes de ses observations. — Si cependant la valeur même « documentaire », — et surtout la valeur littéraire de La Chartreuse de Parme, 1839, — sont aussi considérables qu’on l’a quelquefois prétendu ? […] Le recueil intitulé Dix ans d’études historiques, publié en 1834, comprend, avec les Lettres sur l’histoire de France [nouvelle édition], un certain nombre d’articles de l’auteur sur différents sujets d’histoire et de littérature ou de philosophie.

1466. (1858) Cours familier de littérature. V « XXIXe entretien. La musique de Mozart » pp. 281-360

Quant à la tradition des deux oiseaux au sexe différent, dont l’un chanta six notes graves et l’autre six notes douces, on voit que l’opinion des Chinois était qu’il y avait des notes mâles et des notes femelles. […] Mais à la fin de ces lettres, datées des différentes villes d’Italie qu’il parcourt, il y a toujours la note tendre : c’est le moment où il pense à sa mère absente et au foyer attristé de Salzbourg. […] J’y ai acheté différentes choses ; outre diverses reliques, je t’apporte une particule de la vraie croix.

1467. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIIIe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (1re partie) » pp. 5-96

On doit les supposer dans tous ces êtres, mais à des degrés différents, et seulement dans la proportion indispensable à la destination de chacun d’eux. […] Les prétendants seuls seraient ici différents. […] « C’est, dit-il, l’habitant susceptible d’être élevé au pouvoir civil. » Il passe de là à l’État lui-même et aux différentes formes de constitution : monarchie, oligarchie, aristocratie, démagogie.

1468. (1899) Les industriels du roman populaire, suivi de : L’état actuel du roman populaire (enquête) [articles de la Revue des Revues] pp. 1-403

Or, il s’était si bien rompu à cette manœuvre qu’il pouvait mener de front jusqu’à cinq feuilletons quotidiens dans cinq journaux différents ! […] Seuls, les directeurs des journaux aimés de la masse, qui disposent à la fois des auteurs et du public, seraient en mesure d’assumer la maîtrise de l’âme populaire et de lui imprimer une impulsion toute différente. […] Frédéric Loliée, qui s’est chargé d’approfondir l’état actuel du mal, des penseurs romanciers et journalistes éminents ont bien voulu à leur tour éclaircir, à différents points de vue, ce problème des plus importants pour notre grandeur morale.

1469. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Granier de Cassagnac » pp. 277-345

Jamais, dans les plus courageuses publications contemporaines, on n’a jaugé d’une pareille main d’Hercule, et les idées auxquelles l’opinion est demeurée si longtemps en proie, et les différents partis dont l’action bruyante, turbulente et inepte, a caché la France à la France. […] Ainsi, il l’est quand il fait si exactement la décomposition de la légion romaine pour y trouver les différents dialectes qu’elle renfermait dans son sein. […] Voulez-vous compter avec moi de combien de forces différentes était faite la force d’ensemble de ce vigoureux ?

1470. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Bossuet et la France moderne »

J’oserai considérer le rôle de l’Église, dans l’histoire de la France moderne, à un point de vue quelque peu différent du point de vue en honneur, celui de la vérité simplement humaine, et je choisirai pour représenter cette Église, l’une de ses plus grandes gloires : Bossuet. […] Louis-le-Grand, le Roi-soleil, apparaît à la lumière de l’histoire, bien différent du monarque idéal que la légende et la flatterie se plurent à créer. […] Bossuet philosophe, politique, historien, polémiste, savant, écrivain, orateur… Je demande la permission d’examiner en détail ces faces différentes de son génie.

1471. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE KRÜDNER » pp. 382-410

Ce genre de supposition, en ne le forçant pas, a son avantage : c’est comme pour un tableau que l’on comprend mieux quand on s’en éloigne à différents points de vue, ou quand on le fait déplacer, monter, baisser peu à peu, jusqu’à ce qu’on ait atteint la vraie, la profonde perspective. […] Mme de Montolieu est encore ainsi : Caroline de Lichtfield, qui a tant charmé une première fois à quinze ans, ne peut se relire, pas plus que Claire d’ Albe ; Valérie, au contraire, a un coin durable et à jamais touchant ; c’est une de ces lectures qu’on peut se donner jusqu’à trois fois dans sa vie, aux différents âges.

1472. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Jouffroy »

Je n’indique qu’à peine l’art, parce que, bien que sorti d’un mouvement parallèle, il appartient à une génération un peu plus récente, et, à d’autres égards, trop différente de celle que nous voulons ici caractériser. […] Jouffroy, depuis, s’est décidé à parler, et il l’a fait avec le succès que nous présagions, bien que dans un sens un peu différent de celui qui nous semblait probable à cette date de décembre 1833, et que nous eussions préféré.

1473. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre II. Principale cause de la misère : l’impôt. »

La plupart, pusillanimes, défiants, engourdis, avilis », « peu différents des anciens serfs686 », ressemblent aux fellahs d’Égypte, aux laboureurs de l’Indoustan. […] À Nevers et à Moulins723, « tous les gens riches trouvent moyen de se soustraire à la collecte par différentes commissions ou par le crédit qu’ils ont auprès des élus, de sorte qu’on prendrait pour de vrais mendiants les collecteurs de Nevers de cette année et de l’année précédente ; il n’y a point de petits villages dont les collecteurs ne soient plus solvables, puisqu’on y prend des métayers ».

1474. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIVe entretien. Littérature politique. Machiavel (3e partie) » pp. 415-477

XIV Ferez-vous jamais des Piémontais avec des Siciliens, des Calabrais, des Napolitains, qui ont un esprit national aussi différent de Turin que les sommets neigeux des Alpes de Savoie sont différents des mers africaines, des plaines de la Campanie, des volcans de l’Etna et du Vésuve ?

1475. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXIIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (3e partie) » pp. 369-430

La nature semblait avoir créé exprès, et les différents ordres de la société avoir mis en réserve pour cette œuvre, les génies, les caractères et même les vices les plus propres à donner à ce foyer des lumières du temps la grandeur, l’éclat et le mouvement d’un incendie destiné à consumer les débris d’une vieille société, et à en éclairer une nouvelle. […] Agir ou se reposer, marcher ou s’asseoir, sont deux actes entièrement différents, qui nécessitent chez l’homme des attitudes entièrement diverses.

1476. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIVe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 257-320

Si du poète nous passons à l’homme, nous voyons que M. de Lamartine a passé en Italie, et par choix, les premières années de sa jeunesse ; qu’il y est revenu sans cesse à différentes époques ; qu’il y revient encore aujourd’hui. […] XLII Quelle que soit, au reste, la peine que puisse éprouver M. de Lamartine de voir ses intentions si amèrement inculpées, il doit peut-être de la reconnaissance aux auteurs des différents articles où on l’accuse, puisqu’ils le mettent dans la nécessité d’expliquer sa pensée méconnue, et de désavouer hautement les sentiments aussi absurdes qu’injurieux qu’on s’est plu à lui prêter.

1477. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIV. La littérature et la science » pp. 336-362

La littérature et la science La littérature et la science poursuivent deux buts différents : l’une cherche à plaire, l’autre à instruire ; l’une vise à la beauté, l’autre à la vérité. […] Quand quelqu’un souhaite lire, il bande, avec une grande quantité de toutes sortes de petits nerfs, cette machine ; puis il tourne l’aiguille sur le chapitre qu’il veut écouter, et en même temps, il en sort, comme de la bouche d’un homme ou d’un instrument de musique, tous les sons distincts et différents qui servent, entre les grands lunaires, à l’expression du langage. » On pourrait dire de même que de nos jours tel roman de Jules Verne, telle fantaisie d’un poète, de Victor Hugo, par exemple, dans Plein ciel, présagent l’invention des bateaux sous-marins ou des nacelles ailées qui opéreront la traversée effrayante d’un astre à un autre.

1478. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 février 1885. »

Ce serait séparer les différents éléments de l’œuvre totale si difficilement réunis. […] Les dix volumes de ses œuvres en prose ont été regroupés et publiés sous le titre de Gesammelte Schriften entre 1871 et 1888 pour la première édition, puis une seconde parut entre 1887 et 1888 avec une pagination différente.

1479. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre VII. Repos »

Les écrivains auxquels je demande l’indispensable réconfort sont bien différents les uns des autres. […] Les esthétiques de ceux que j’aime sont très différentes.

1480. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre premier. La sélection et la conservation des idées dans leur relation à l’appétit et au mouvement. »

Il n’en est pas moins vrai qu’il y a, dans le cerveau, des vibrations communes aux deux, avec irradiations différentes. […] Les physiologistes croient se dispenser d’admettre l’élément psychologique en attribuant comme propriété à la matière vivante l’irritabilité, mais cette irritabilité dont ils parlent tant est un mot vague qui désigne deux choses différentes, quoique inséparables : d’une part, la sensibilité intérieure, d’autre part, le mouvement extérieur.

1481. (1833) De la littérature dramatique. Lettre à M. Victor Hugo pp. 5-47

Il en est de même de votre vieillard, mal imité de Corneille, que vous placez trois fois dans trois pièces différentes, dans la même situation, disant presque la même chose et dans les mêmes mots. […] Il n’existe aucune rivalité entre nous ; et si vous vous êtes avisé de tourner vos pas vers le théâtre, nous y avons marché sur des routes si différentes, que nous n’avons jamais dû nous y rencontrer.

1482. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Victor Hugo »

Dante lui-même, quoique son poème embrasse trois sphères différentes, a l’unité de son grand cadre, circonscrit malgré sa grandeur. […] Quant aux vers qui entrelardent cette maigreur, ils ne sont pas différents des autres vers de leur auteur que par leur faiblesse, mais on les reconnaît encore, à une multitude de traits, pour être de cette inépuisable fabrique qui a peut-être trop fabriqué… Vous en jugerez : … Dieu ne nous a pas confié sa maison La Justice, pour vivre en dehors d’elle… Cette justice qui est une maison… Celui qu’on nomme un Pape est vêtu d’apparences !

1483. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « La princesse Mathilde » pp. 389-400

Parmi les différents arts, ceux de la forme et du dessin sont, à ses yeux, les préférés ; son goût, à cet égard, est même prédominant, et il entre un peu de condescendance pour ses amis et pour sa société dans ce qu’elle accorde à cet autre art si transportant et si ravissant, mais un peu vague d’objet et de moyens, à la musique.

1484. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire de la littérature française, par M. D. Nisard. Tome iv. » pp. 207-218

Je suis moi-même trop l’homme d’une certaine méthode pour n’avoir pas quelques objections à opposer aux méthodes différentes et plus ou moins contraires.

1485. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance de Voltaire avec la duchesse de Saxe-Golha et autres lettres de lui inédites, publiées par MM. Évariste, Bavoux et Alphonse François. Œuvres et correspondance inédites de J-J. Rousseau, publiées par M. G. Streckeisen-Moultou. — I » pp. 219-230

Toute cette troisième lettre ne serait guère qu’un résumé sérieux et lumineux des objections de Montaigne, si de doute en doute, de conjecture en conjecture, elle ne se terminait tout d’un coup par la supposition toute spiritualiste d’une infinité d’intelligences de mille ordres différents, répandues à tous les étages de l’univers, espèces d’anges que Cicéron et le plus sage des Scipions ne désavoueraient pas, « éternels admirateurs du jeu de la nature et spectateurs invisibles des actions des hommes. » Non, Rousseau a beau user de la méthode des sceptiques, il n’est pas sceptique lui-même, et la méthode se rompt brusquement entre ses mains, au moment où il la poussait à bout : il en jaillit au contraire l’illumination la plus imprévue, et faite à souhait pour ravir un idéaliste.

1486. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Dübner »

Connaissant la nature des richesses littéraires que j’avais rapportées de mes différents voyages, il attachait la plus grande importance à leur prompte publication.

1487. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Appendice sur La Fontaine »

A ne les considérer que sous le côté littéraire, il est permis de soupçonner que Boileau et La Fontaine n’avaient peut-être pas tout ce qu’il fallait pour s’apprécier complétement l’un l’autre ; ils représentaient, en quelque sorte, deux systèmes différents, sinon opposés, de langue et de poésie.

1488. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. Victor Vousin. Cours de l’histoire de la philosophie moderne, 5 vol. ix-18. »

Ne faisant remonter la philosophie, comme science, que jusqu’à Descartes, le jeune professeur la voyait s’égarant presque aussitôt et ressaisissant seulement la vraie méthode au commencement du dernier siècle, mais avec des préventions exclusives dans les différentes écoles qui s’étaient alors partagé l’Angleterre, la France et l’Allemagne : « Le temps, disait-il, qui recueille, féconde, agrandit les moindres germes de vérité déposés dans les plus humbles analyses, frappe sans pitié, engloutit les hypothèses, même celles du génie.

1489. (1874) Premiers lundis. Tome II « Thomas Jefferson. Mélanges politiques et philosophiques extraits de ses Mémoires et de sa correspondance, avec une introduction par M. Conseil. — I »

Jeunes gens qui voulons nous retremper et nous affermir dans l’intégrité politique, qui voulons espérer en l’avenir sérieux dont l’aspect momentanément se dérobe, qui sommes résolus à ne nous immiscer d’ici là à aucun mensonge, à ne signer aucun bail avec les royautés astucieuses, à ne jamais donner dans les manèges hypocrites des tiers-partis, faisons donc, pour prendre patience et leçon, ce salutaire voyage d’Amérique ; faisons-le dans Jefferson du moins ; étudions-y le bon sens pratique, si différent de la rouerie gouvernementale ; apprenons-y la modération, la tolérance, qui sied si bien aux convictions invariables, la rectitude, la simplicité de vues, qui, si elle s’abstient maintes fois, a l’avantage de ne jamais s’embarquer dans les solutions ruineuses ; apprenons-y, quelle que soit la vivacité de nos préoccupations personnelles sur certains points de religion, de morale, d’économie ou de politique, à ne prétendre les établir, les organiser au dehors que dans la mesure compatible avec la majorité des esprits : car la liberté et la diversité des esprits humains sont le fait le plus inévitable à la fois et le plus respectable qu’on retrouve désormais dans le côté social de toutes les questions.

1490. (1875) Premiers lundis. Tome III « Nicolas Gogol : Nouvelles russes, traduites par M. Louis Viardot. »

Viardot, dans le choix qu’il a fait, a dû songer surtout à la variété ; les cinq nouvelles qu’il nous offre ont chacune un caractère à part, et appartiennent à un genre différent ; ce qui peut être plus agréable pour le lecteur, mais ce qui ne laisse pas d’embarrasser le critique.

1491. (1823) Racine et Shakspeare « Chapitre premier. Pour faire des Tragédies qui puissent intéresser le public en 1823, faut-il suivre les errements de Racine ou ceux de Shakspeare ? » pp. 9-27

C’est que même votre spectateur parisien est accoutumé à voir le temps marcher d’un pas différent sur la scène et dans la salle.

1492. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre III. Les dieux »

Toutes les fois qu’on lit dans Bossuet les triomphes de Dieu, on pense à ceux du prince ; le paradis qu’il décrit n’est pas fort différent de Versailles ; l’assemblée des élus est une cour où l’on distribue beaucoup de cordons bleus, et l’orateur lui-même, du haut de sa chaire, tonne par les mains de « son grand Dieu », comme l’ambassadeur en Hollande foudroyait les pauvres mynhers de la colère de son roi. — Et remarquez bien que ce dieu monarchique se trouve comme le roi placé entre le despote asiatique et le souverain moderne.

1493. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre II. Définition. — Énumération. — Description »

Le même procédé, dans un genre bien différent, a fourni à V. 

1494. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « José-Maria de Heredia.. »

Et, en effet, il n’a guère écrit que des sonnets, et il est assurément, avec le poète des Épreuves et dans un genre très différent, le premier de nos sonnettistes.

1495. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « La Plume » pp. 129-149

Combien ces réunions sont simples, cordiales, empreintes d’une bonhomie fraternelle et différentes de celles du Chat noir, par exemple, où l’art tourne vite au puffisme et à la parodie !

1496. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XIII, les Atrides. »

Il y a deux légendes différentes sur le crime qui le précipita aux Enfers.

1497. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Œuvres littéraires de M. Villemain (« Collection Didier », 10 vol.), Œuvres littéraires de M. Cousin (3 vol.) » pp. 108-120

Le tableau de l’éloquence chrétienne et de l’église durant les premiers siècles nous transporte dans un monde bien différent.

1498. (1899) Esthétique de la langue française « Le vers populaire  »

Une poésie non écrite doit avoir des règles de versification toutes différentes des règles de la poésie littéraire, naguère admises sans révolte, aujourd’hui, il est vrai, presque démodées.

1499. (1864) William Shakespeare « Conclusion — Livre II. Le dix-neuvième siècle »

La même observation peut être faite au sujet du mot socialisme, lequel prête à tant d’interprétations différentes.

1500. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — M. de Voltaire, et M. de Maupertuis. » pp. 73-93

celui d’avoir entre les mains un écrit, qui n’étoit pas un contrat, mais un pur effet de la volonté du roi de Prusse, ne tirant à aucune conséquence a, & un livre de poësies de ce même prince, qui, après en avoir fait tirer quelques exemplaires & les avoir distribués à différentes personnes, du nombre desquelles étoit M. de Voltaire, avoit ordonné qu’on brisât la planche.

1501. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre septième. »

Mais ce mérite devint bientôt une prétention, et plusieurs se rendirent ridicules ; on distingua alors différentes espèces de précieuses, mais le nom fut encore respecté.

1502. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre second. Philosophie. — Chapitre premier. Astronomie et Mathématiques. »

Elle a des paradoxes, des apparences de contradiction, des conclusions de système et de concession, des opinions de sectes, des conjectures même, et même des paralogismes156. » Si nous en croyons Buffon, « ce qu’on appelle vérités mathématiques se réduit à des identités d’idées, et n’a aucune réalité 157. » Enfin l’abbé de Condillac, affectant pour les géomètres le même mépris qu’Hobbes, dit, en parlant d’eux : « Quand ils sortent de leurs calculs pour entrer dans des recherches d’une nature différente, on ne leur trouve plus la même clarté, la même précision ni la même étendue d’esprit.

1503. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre VIII. Des romans. » pp. 244-264

Car Candide est tout différent de Zadig.

1504. (1824) Notice sur la vie et les écrits de Chamfort pp. -

Entre ces deux hommes, si différents en apparence, il s’établit promptement une véritable intimité, qui eut sa source dans le besoin que Mirabeau, dévoré de la soif de la gloire littéraire, avait du talent de Chamfort ; et dans l’amour-propre de Chamfort, que savait si bien caresser l’homme le plus habile qui fut jamais à se faire des amis de ceux qui pouvaient lui être utiles.

1505. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre VI. Du trouble des esprits au sujet du sentiment religieux » pp. 143-159

Notre position est toute différente, puisque, nous nous occupons seulement d’intérêts politiques ; puisque enfin les intérêts moraux sont fondés, et qu’il n’y a plus à s’occuper qu’à les conserver.

1506. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XV. Mme la Mise de Blocqueville »

… On compte dix-huit espèces de jaunes différents, dit Haller le naturaliste poëte.)

1507. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XX. Mme Gustave Haller »

« L’amitié peut subsister entre gens de différents sexes, exempte même de toute grossièreté.

1508. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXIV. Mme Claire de Chandeneux »

Ils feraient différent.

1509. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Le Sahara algérien et le Grand Désert »

Publiées à différentes époques, elles avaient, à toutes, frappé l’attention, et même elles l’avaient passionnée.

1510. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’ancien Régime et la Révolution »

Tocqueville nous explique ce phénomène par le choc des différentes classes « qui ne voulurent point se mêler, dans « ces assemblées électives auxquelles, en 1787, on « confia l’administration des provinces, jusque-là gouvernées par des intendants, expression du pouvoir central ».

1511. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Les civilisations »

il faut avoir le crâne conformé comme Faliés, qui croit aux crânes et qui en est un, et qui en a un… bien différent du mien, pour suer d’ahan sur ces questions-là.

1512. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le comte du Verger de Saint-Thomas »

Toutes les questions relatives au duel et qui le constituent : l’offense, l’appel, la nature des armes, les témoins et leurs devoirs, les différentes espèces de duels, les duels ordinaires et exceptionnels, sont examinées et discutées dans ce livre avec une compétence profonde.

1513. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le colonel Ardant du Picq »

Seulement, tels que les voilà, ces fragments, ils ont trois ou quatre beautés différentes pour les esprits sensibles à tous les genres de beauté.

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