Il découvre à ses lecteurs toutes les finesses de notre langue, & il les emploie lui-même avec beaucoup d’art. […] L’auteur étoit au désespoir d’avoir vu naître le mot brocanteur, & de mourir sans en avoir pu découvrir l’origine.
Il faut d’aussi bons yeux pour voir le fond et découvrir le père et la mère, qui sont toutefois au pied du lit et sur le devant, que de pénétration pour deviner le sujet qui les amène ! […] Je n’ai jamais pu le découvrir.
Je ne sais si le public a su découvrir entre les lignes de ce poème délicieusement ensorceleur les traces de l’anormal et dangereux penchant qui conduisit à leur ruine tant de nobles esprits. […] … J’entends en moi naître et s’élever la mélodie des élus du silence… Et le solitaire, abîmé sans la contemplation de sa beauté, dont la simple clarté du jour ruinerait l’infinie délicatesse incomprise, se perd de plus en plus dans les abîmes de jouissance qu’il découvre en lui-même, en sculptant sa propre image, d’une main que l’art rend toujours plus mystérieusement habile.
Nous suffira-t-il, pour découvrir leurs vrais traits d’union, d’examiner le premier venu, — ou nous faudra-t-il interroger ceux qui font profession de réfléchir, les penseurs, les faiseurs de systèmes ? […] « Chez ces peuplades errantes et inorganisées, nous dit Post 21 (les Fuégiens ou les Veddahs, par exemple), un savant préoccupé d’une théorie pourra découvrir aussi bien la promiscuité que la monogamie, la propriété privée, que la propriété collective » — ajoutons l’inégalité que l’égalité. — « En réalité, on n’y trouve rien du tout de cela, mais l’absence même de toute organisation rend possible une infinité de combinaisons qui n’arrivent même pas toujours à se consolider en formes sociales, et auxquelles, en tout cas, il faut se garder d’appliquer nos concepts modernes.
On sait qu’à la fin du siège de Mantoue, Bonaparte, arrivé de la veille, assista à l’écart, et le visage caché dans son manteau, à la conférence qui eut lieu entre Serrurier, commandant du blocus, et Klenau, envoyé de Wurmser, et qu’il ne se découvrit qu’au dernier moment, en accordant au vieux maréchal des conditions plus honorables qu’il ne lui était permis d’en espérer.
Cette émulation réciproque ne hâtait pas les progrès des vérités austères et fortes ; mais il ne restait pas une idée fine, une nuance délicate, que l’intérêt ne fît découvrir à l’esprit.
D’abord on commence à s’occuper de la langue elle-même, à la prendre comme objet de science, pour en découvrir les lois, ou lui en imposer.
Saint-Georges de Bouhélier ait découvert une formule originale et merveilleuse.
On se met à sa recherche, et Méniquette finit par le découvrir, blotti sous la remise, derrière une charrette, sanglotant et grelottant.
Vielé-Griffin ne les considère pas du tout ; il se tourne simplement vers les paysages ; il en admire l’ensemble et il essaye de s’harmoniser le plus possible avec le décor qu’il y découvre.
Il n’en reste pas moins qu’ayant découvert la Vénus hellénique, l’homme du xvie siècle fut fasciné par sa splendeur et il est aisé de relever dans notre littérature, dans notre architecture et dans nos arts plastiques les déviations que subit le génie national du fait de cette admiration.
Quoi qu’il en soit, il est intéressant pour la philosophie de rechercher ce que la science a pu découvrir jusqu’ici dans cette voie si nouvelle, si obscure, si délicate.
On a opposé à cette hypothèse qu’elle est démentie par l’observation, qui n’a jamais réussi à découvrir la structure tubulaire des nerfs.
I Il est des hommes doués de perceptions exceptionnelles qui découvrent des sources : l’eau, si profondément enfouie qu’elle soit, les attire.
s’ Gravesande : l’agréable assaisonne l’utile dans la Philosophie du bon sens, dont M. le Marquis d’Argens vient de donner une derniere édition considérablement augmentée ; mais l’esprit d’irréligion s’y montre trop à découvert.
Je n’ai pas la prétention d’avoir découvert M. […] Logiquement, et à l’inverse, c’est à toi qu’il incombe de leur parler de leur mérite ; et pour cela, il faut d’abord que tu perdes ton temps à leur en découvrir. […] Curieux du pourquoi des choses, il voulait qu’après quatre heures écoulées, le corps fût ouvert en présence de personnes qu’il nommait et qu’on examinât soigneusement l’état des parties internes, pour découvrir la cause de sa mort. […] Les voisins se cotisèrent pour enterrer décemment le propriétaire du logis, qu’on découvrit sous les ruines. On y découvrit aussi un petit cochon, et l’idée vint à un des spectateurs de lui donner une sépulture dans son estomac.
En dehors de ces Maîtres qui sont déjà le passé, le présent nous découvre, en nombre suffisant pour nous contenter, des œuvres vraiment belles ou distinguées, empreintes d’un sceau de vérité durable ou d’une marque d’authentique beauté. […] Il ne devait se découvrir que dans Atala. […] Il se découvre en effet plutôt plaintif comme un cygne qu’orageux comme un oiseau de mer. […] Béranger ne cesse pas d’être artiste et poète et en même temps il fait découvrir en lui le consolateur unique, le seul vengeur de la patrie. […] Où découvrent-ils les « sublimes ignorants » qu’ils opposent aux Gautier et aux Leconte de Lisle ou dans les générations plus récentes aux Sully-Prudhomme, aux André Lefèvre, aux Anatole France ?
Quels rires cependant, si c’était dans Thomas que l’on découvrît cette étonnante périphrase ! […] Et s’il arrive souvent qu’on ne découvre rien, n’arrive-t-il pas aussi parfois que l’on rencontre un filon vierge, une imperceptible veine encore inexplorée ? […] Cette imperceptible veine, je croirais assez volontiers que le roman contemporain est en train de la découvrir. […] Si je multipliais les citations, vous découvririez ce qu’aussi bien vous avez peut-être déjà découvert : c’est que ce trait final est toujours habilement choisi pour donner de la rondeur et du nombre à la phrase. […] Et ceci : « Au milieu des confidences les plus intimes… on découvre chez l’autre ou dans soi-même des précipices ou des fanges qui empêchent de poursuivre.
Je me rappelle un drame qui avait pour titre le Sorcier du Village ou le Vol et le mensonge découverts. […] Pour le découvrir, le marquis s’adresse au père Robert, qui est une manière de sorcier. […] En ce temps-là on se recueillait, on essayait de devenir sérieux, et l’on venait de découvrir que c’était le maître d’école allemand qui nous avait vaincus. […] Ces meubles qu’il a eu tant de peine à découvrir et à rassembler lui font peur à présent. […] Mais vous n’y découvrirez ni une carafe de Gallé, ni un émail de Soyer, ni une statuette de Rodin.
Le fond des âmes est impitoyablement découvert par cet investigateur à qui nul mobile n’échappe. […] Sacha Guitry est le disciple, découvrent une perversité foncière dans toutes les actions humaines. […] Mais il le paraît plus encore, lorsqu’on le rencontre en analysant l’œuvre d’un auteur qui semblait essentiellement mondain, et qu’on lui découvre ainsi le tempérament d’un apôtre ou d’un évangéliste. […] Dans l’Habit Vert, l’intrigue ne se découvre qu’à la fin du second acte et se résout dans l’entracte qui le sépare du troisième. […] Entre leurs créations se découvrent toutes les analogies et les parentés que peuvent admettre des œuvres appartenant à des domaines aussi étrangers l’un à l’autre que le sont la peinture et la poésie.
Il est bien aise de voir s’élever sur les mêmes matieres des sentimens différents ; parce qu’alors les auteurs interessez à défendre leur opinion, rassemblent avec tout l’art dont ils sont capables, les diverses raisons qui l’appuyent, les exposent dans leur plus grand jour, découvrent et font sentir le foible de leurs adversaires ; et qu’enfin par ces discussions éxactes, ils mettent le lecteur en état de juger sainement des choses. […] Découvrons ici quelques artifices ordinaires à ceux qui disputent. […] Tâchons, s’il se peut, de les découvrir. […] Ils découvrent un fonds vaste d’imagination dans le petit nombre d’idées parfaites que le jugement y a puisées, et ils tiennent également compte à l’auteur, et de ce qu’il employe par fécondité de génie, et de ce qu’il n’employe pas, par sûreté de goût et de raison. […] Quand un poëte pense ainsi de son art et de son ouvrage, il peut parler naïvement de l’un et de l’autre : il lui est permis de dire qu’il se connoît en poësie, comme à un peintre de croire qu’il entend la peinture, parce que ce témoignage signifie seulement qu’on a étudié un art, et non pas que par une pénétration singuliere, on a découvert des choses au dessus de la portée des autres.
Henri de la Garde découvrit chez un libraire d’Avignon et que publia dans le Journal des Débats Joseph d’Ortigues ; d’autres que le bibliophile Jacob a dénichés dans les bibliothèques, d’autres enfin que M. […] » Depuis que Beffara adressait cette question au public, bien des années se sont passées et les manuscrits de Molière n’ont pas été découverts. […] Poquelin Molière, découverts et publiés par M. […] Paul Lacroix découvrit en 1822, a été publié dans la Collection Moliéresque. […] (Voir le fac simile autographié de l’acte découvert par Beffara, dans l’édition des Grands écrivains français de M.
Ce n’est qu’un éclair dont la lueur nous a découvert d’autres horizons vers lesquels notre curiosité inassouvie se porte encore avec plus d’ardeur. […] Prenant un cheval à jeun, on découvre sur le côté de la mâchoire le canal excréteur de la glande parotide, on divise ce conduit, et rien n’en sort ; la glande est au repos. […] D’ailleurs ne voyons-nous pas certains poisons tels que l’opium, le curare, paralyser les nerfs et le cerveau sans qu’on puisse découvrir dans la substance nerveuse aucune altération visible ? […] Nous découvrons partout une liaison nécessaire entre les organes et leurs fonctions ; c’est là un principe général auquel aucun organe du corps ne saurait se soustraire. […] L’objet de la science est précisément de découvrir ces causes élémentaires afin de pouvoir les modifier et maîtriser ainsi l’apparition ultérieure des phénomènes.
Pareillement, si vous regardez l’Anglais au seizième siècle, vous découvrez en lui les penchants et les puissances qui, pendant trois siècles, vont gouverner sa culture et façonner sa constitution. […] Les plus grands seigneurs y mettent leur gloire ; quantité de gentlemen de campagne n’ont pas d’autre emploi ; le prince Albert, a près de Windsor, une ferme modèle, et cette ferme rapporte de l’argent ; il y a quelques années, les journaux annonçaient que la reine avait découvert un remède pour la maladie des dindonneaux. […] On peut la traiter comme une affaire, ramasser et vérifier des observations, combiner des expériences, aligner des chiffres, peser des vraisemblances, découvrir des faits, des lois partielles, posséder des laboratoires, des bibliothèques, des sociétés chargées d’emmagasiner et d’accroître les connaissances positives ; en tout cela ils excellent ; ils ont même des Lyell, des Darwin, des Owen capables d’embrasser, de renouveler une science ; dans la construction du vaste édifice, les maçons industrieux, les maîtres de second ordre ne manquent pas ; ce sont les grands architectes, les penseurs, les vrais spéculatifs qui leur manquent ; la philosophie, surtout la métaphysique, est aussi peu indigène ici que la musique et la peinture ; ils l’importent ; encore en laissent-ils la meilleure partie en chemin ; Carlyle est obligé de la transformer en poésie mystique, en fantaisies d’humoriste et de prophète ; Hamilton l’effleure, mais pour la déclarer chimérique ; Stuart Mill, Buckle, n’en prennent que l’espèce la plus palpable, un résidu pesant, le positivisme.
Un essai de réunir ce qui, à une époque donnée, a été découvert dans les espaces célestes, à la surface du globe, et à la faible distance où il nous est permis de lire dans ses profondeurs, pourrait, si je ne me trompe, quels que soient les progrès futurs de la science, offrir encore quelque intérêt, s’il parvenait à retracer avec vivacité une partie au moins de ce que l’esprit de l’homme aperçoit de général, de constant, d’éternel, parmi les apparentes fluctuations des phénomènes de l’univers. » Potsdam, au mois de novembre 1844. […] De savoir si les races d’hommes existantes descendent d’un ou de plusieurs hommes primitifs, c’est ce qu’on ne saurait découvrir par l’expérience.” » XIV Les recherches géographiques sur le siège primordial, ou, comme on dit, sur le berceau de l’espèce humaine, ont dans le fait un caractère purement mythique. […] Il regarde la terre, aussi loin qu’elle s’étend ; le ciel, aussi loin qu’il le peut découvrir, illuminé d’étoiles, comme son intime propriété, comme un double champ ouvert à son activité physique et intellectuelle.
Il montre la duchesse douairière épouvantée d’avance de l’arrêt qui lui découvrira « un enfantement sans douleur, une conception sans le secours de la génération, une filiation sans paternité », etc. […] La meilleure substance de l’antiquité gréco-romaine a passé dans son esprit ; il découvre dans la Bible ou l’Évangile les pensées d’Aristote ou de Platon ; il emploie Lucrèce à commenter la Genèse. […] Mais, avant de prêcher, il enseignait dans les collèges de sa compagnie ; il professa les humanités, la rhétorique, la théologie morale ; il y prit le pli qui ne s’effaça jamais ; après que ses supérieurs eurent découvert l’orateur qui était en lui, il resta un homme de science et d’enseignement : son éloquence fut toujours didactique, et chacun de ses discours fut un cours.
Il regarde la Corse et Sainte-Hélène, et y lit la destinée de Napoléon ; il voit cette destinée dans la bombe qui, partie de la terre, y revient après avoir touché le ciel ; il la voit dans le Vésuve, que l’œil découvre toujours au milieu de tous les sites et de toutes les merveilles de l’Italie ; et il rendra un culte d’artiste aux pyramides et à la colonne où Napoléon lui-même, ce grand artiste, a imprimé son sceau. […] La même inspiration panthéistique, le sentiment le plus exalté et le plus profond de la vie universelle, la foi que dans le monde tout est lié, tout est uni, accordé, qu’un anneau qui s’ébranle ébranle la chaîne, qu’une corde qui vibre fait vibrer toutes les cordes de cette harpe infinie qui est l’Univers ; voilà la grande pensée lyrique dans laquelle ils sont unis, et j’ose dire que c’est la toute leur religion ; voilà aussi la partie vivante de leur œuvre ; voilà ce qu’on découvre toujours sous l’enveloppe de leur poésie ; voilà le fond de leur âme sous toutes les formes transitoires qu’ils ont pu ou qu’ils pourront revêtir. […] La poésie que je sens encore dans sa réalité, c’est la poésie intime, la grande élégie de Joseph Delorme : un enfant de génie, qui a cru à cette égalité dont on a assourdi ses oreilles dès le berceau ; un homme qui se sent le cœur grand, les passions énergiques et la tête puissante ; qui rêve, dans une société équitable, la gloire et les plaisirs qui lui sont dus, et qui se trouve, lui poète, dans un hôpital, occupé à disséquer des cadavres ; qui se plonge dans l’athéisme obscur de Bichat et de Cabanis, se dessèche avec Locke et Condillac, jette un regard sur leurs successeurs parlant de liberté, de devoir et de vertu, et ne trouve en eux que des sophistes ; homme du peuple, plein de sympathie pour ce peuple qu’il voit traité comme un vil troupeau, plein de dégoût pour toutes ces distinctions de rangs fondées sur une absurdité et sur une iniquité ; cherchant avec enthousiasme la vertu pour l’honorer, et ne sachant à quel signe la découvrir ; à la fois emblème de la souffrance de l’artiste et de celle du peuple ; et qui finit par prendre en mépris le monde et l’Humanité, ne voit dans l’univers qu’un destin aveugle, et, relevant sa tête hors du tombeau où il est déjà couché, et où, brisé par la souffrance, il hésite devant le suicide, exhale ses derniers moments en sanglots étouffés, en plaintes arides, en ironie amère, entremêlés de chants sublimes et d’efforts qui touchent à la folie.
XII Mon père, à qui son goût pour la chasse avait fait découvrir ce site élevé et presque inabordable, s’y rendait souvent après le dîner, d’où l’on sortait alors à deux heures ; il y portait avec lui un livre, pour y passer en société d’un grand ou aimable esprit les longues soirées des jours d’été ; il m’y conduisait souvent avec lui, quand, vers l’âge de dix à douze ans, le collège me rendait à la famille. […] Un fusil double luisait au soleil sur ses épaules, un fouet de chasse badinait dans sa main, un chapeau rond découvrait à demi son front haut et ses cheveux noirs ; ses bottes fortes, armées aux talons d’éperons d’argent, trahissaient en lui l’homme de cheval et l’homme de chasse plus que l’homme du sanctuaire. […] La bienséance des écrivains pusillanimes ne découvre jamais ces nudités de l’âme en public, mais le cœur gonflé d’amertume soulève sur les plus mâles poitrines ces vaines bandelettes par une impudeur de sincérité plus chaste au fond que les fausses pudeurs de convention.
Les mots profondément comiques sont les mots naïfs où un vice se montre à nu : comment se découvrirait-il ainsi, s’il était capable de se voir et de se juger lui-même ? […] Nous pouvons avoir fréquenté longtemps une personne sans rien découvrir en elle de risible : si l’on profite d’un rapprochement accidentel pour lui appliquer le nom connu d’un héros de drame et de roman, pour un instant au moins elle côtoiera à nos yeux le ridicule. […] Mais dans les deux cas, soit qu’il affaiblisse la société soit qu’il renforce la nature, il poursuit le même objet, qui est de nous découvrir une partie cachée de nous-mêmes, ce qu’on pourrait appeler l’élément tragique de notre personnalité.
Nulle science digne de ce nom ne se borne à l’observation, à l’analyse et à la description des faits ; toutes les sciences, quel qu’en soit l’objet, que ce soit la nature, l’homme ou la société, ne s’arrêtent point dans leurs recherches avant qu’elles n’aient découvert et formulé les lois qui régissent les phénomènes. […] Voilà ce qu’il fallait découvrir, voilà où nulle méthode connue n’avait pu conduire les observateurs les plus sagaces et les plus profonds. […] En résumé, en allant des extrémités au centre, on découvre que le nerf moteur excite directement la contraction musculaire ; que la moelle épinière lie les diverses contractions partielles en mouvements d’ensemble ; que le cervelet coordonne ces mouvements d’ensemble en mouvements réglés de locomotion ; qu’enfin le cerveau les transforme en actes de volonté.
Alors seulement elle a pu découvrir les lois de son développement. […] C’est en appliquant la méthode si féconde de l’observation comparée aux diverses sociétés anciennes et modernes qu’il arrive à découvrir la loi des trois âges de l’humanité, âge divin, âge héroïque, âge humain, et qu’il a compris que certains personnages fabuleux ou même historiques, comme Hercule, Homère, Romulus, ne sont qu’une personnification des sentiments et des actions de leur époque ou de leur nation, chose dont l’antiquité ne s’était jamais doutée. […] En historien curieux et érudit, Augustin Thierry a cherché et découvert les vraies origines des choses ; sous les faits politiques des premiers temps de l’histoire d’Angleterre ou de l’histoire de France, il a vu les nécessités ethnographiques qui dominent et expliquent ces faits ; il a vu les traces de la longue lutte des races entre les Normands et les Saxons, les traces de la conquête franque sous les dynasties mérovingienne et carlovingienne, et dans toute la période du régime féodal33.
À vingt ans, il avait découvert le secret d’un nouvel échappement pour les montres. […] Passant à l’examen du pamphlet, le prince de Kaunitz y découvrit de quoi confirmer ses soupçons. […] Elle est l’amie décente de M. de Nivernois… Il faut ici la plus grande curiosité ou la plus grande habitude pour découvrir quelque liaison entre les personnes des deux sexes. […] L’usage propre de la raison n’est-il pas de découvrir les lois générales de la nature et de l’esprit ? […] Il comprend les Mémoires et l’Apologie de M. le prince de Marcillac, curieux écrit découvert par M.
En revanche ils découvrent l’Europe. […] Il ne découvre pas plus le passage du Nord-Ouest que Colomb n’avait découvert les Indes. Mais comme Colomb il découvre l’Amérique. […] Déduire, inventer, tirer ses feux d’artifices, tout ce métier d’écrire qu’il a découvert à quarante ans, l’amuse. […] Le sens esthétique du mythe a été découvert, en somme, pour la première fois depuis les Grecs, par Goethe.
Du moins, ces œuvres les faut-il étudier de près, dans l’espoir anxieux d’y découvrir le germe d’une poésie dramatique à venir, capable de détrôner enfin (le puisse-t-elle !) […] D’autres y découvriraient la satire de l’hypocrisie. […] La symphonie, en s’effaçant, découvrait d’autant le dialogue ; il fallait qu’il montrât une singulière beauté pour résister à cette épreuve. […] A la musique, aux décors, aux ensembles, on découvrit du moins une qualité commune, l’effacement. […] Même, n’y découvrent-ils pas un vers libre de douze pieds ?
Il y entre un peu et même beaucoup du phénomène physiologique de la suggestion que vient de découvrir l’école de Nancy. […] Nisard, qui n’y découvre, avec le ton de critique large, le grand sens et la distinction de sentiment habituels à nos moralistes ? […] Le premier regard ne l’aperçoit point, la réflexion la découvre ; plus de réflexion la laissera-t-il subsister ? […] Mais je vous défie de découvrir autour de vous un objet, si familier qu’il soit, que M. […] Il avait découvert cela, je ne sais où.
. — Au deuxième acte, Roger découvre ce premier mensonge, et Antonia lui en fait un second à propos d’une photographie d’un de leurs amis, Pierre Lestang. — Au troisième acte, Roger découvre ce second mensonge et que, dans l’entr’acte, Antonia est devenue la maîtresse de Pierre. […] L’autre endroit, c’est quand, le soir de l’enlèvement, le républicain Bergerin, l’amant de Paméla, découvre le petit roi dans le panier de blanchisseuse. […] Il y a la scène où la grande comédienne est gamine et fait rire ; la scène où elle se déshabille, largement ; la scène où, les yeux chavirés, elle s’abandonne à des étreintes furibondes et colle sa bouche sur celle de son amant ; la scène attendrissante et généreuse où elle nous découvre la délicatesse de son cœur ; la scène de jalousie et la scène de rupture, où, parmi les sanglots et les hoquets, elle crie (du nez) sa souffrance, sa rage, son désespoir et, par surcroît, son mépris de l’humanité ; la scène philosophique où elle se révèle femme supérieure et experte aux ironies désenchantées… Et enfin il y a la scène non prévue, celle où elle fait ce qu’on ne l’avait pas encore vue faire.
Properce, d’ailleurs, était fait pour tenter un ardent jouteur : admirable poète, un peu obscur, un peu serré, dont le texte a subi sans doute les outrages du temps, mais splendide par places, et qui, là où il se découvre tout entier, laisse éclater la plus belle flamme.
Il a été répondu encore, et d’une manière plus directe (toujours au point de vue dont la commission n’avait point à s’écarter), que, toute part faite et toute justice rendue au talent de l’auteur, sur lequel il n’y avait qu’une voix, on ne pouvait découvrir réellement dans sa pièce d’autre intention dominante que celle de peindre ; qu’il avait porté son miroir où il avait voulu, qu’il avait fait une exhibition fidèle, inexorable, de ce qu’il avait observé, et avait montré les gens vicieux tels qu’il les avait saisis ; que ce n’était pas un reproche qu’on lui faisait, mais que c’était le caractère de sa comédie qu’on se bornait à relever, et que ce serait lui prêter gratuitement que de voir autre chose dans son Demi-Monde qu’une peinture attachante, ressemblante et vraie, digne d’être applaudie sans doute, mais non pas d’être récompensée comme ayant atteint un but auquel l’auteur n’avait point songé.
Et dans la Vie d’abord : il établit très bien qu’André Chénier n’a pas été un inconnu, un jeune poëte ignoré dont il était réservé à notre siècle de découvrir le génie.
Les moralistes découvrent des faiblesses, qui sont les ressemblances cachées de tous les hommes entre eux : l’historien doit prononcer fortement leurs différences.
Il semble que notre propre destinée se perde au milieu du monde qui se découvre à nos yeux ; que des réflexions, qui tendent à tout généraliser, nous portent à nous considérer nous-mêmes comme l’une des millièmes combinaisons de l’univers, et qu’estimant plus en nous la faculté de penser que celle de souffrir, nous donnons à l’une le droit de classer l’autre.
À travers l’incohérence et la puérilité des Études de la nature, on y découvre la matière d’un chef-d’œuvre, qui s’est fait : le Génie du christianisme.
Il part là-dessus avec une gravité de membre de l’Académie de médecine écrivant un rapport : « Une curieuse épidémie sévit depuis quelque temps sur les billets de cinq cents francs ; ils ne meurent pas tous, mais tous sont frappés d’un vague discrédit Le symptôme pathognomonique de la maladie est un épaississement accentué des tissus, avec complication de troubles dans le filigrane, etc… » Ou encore : « On vient de découvrir l’antisarcine ; comme son nom l’indique, ce médicament est destiné à combattre les effets du Francisque Sarcey qui sévit avec une si cruelle intensité sur la bourgeoisie moyenne. » Et alors il fait l’historique de la découverte ; il raconte que les études sur le virus sarcéyen ont démontré l’existence d’un microbe spécial qui a reçu le nom de Bacillus scenafairus (bacille de la scène à faire) ; que les premiers microbes ont été recueillis dans la bave d’un abonné du Temps, un malheureux qui « jetait du Scribe par les narines et délirait sur des airs du Caveau… et que son teint blafard (et Fulgence) désignait clairement comme un homme épris des choses du théâtre » ; que ces bacilles ont été recueillis, cultivés dans les « bouillons » du Temps et de la France, etc… Ce qui double encore l’effet de ces méthodiques extravagances, c’est le style, qui est d’un sérieux, d’une tenue et d’une impersonnalité effrayantes.
Dans sa petite maison claire, à volets gris, d’où se découvrent les Alpilles violettes, il a écrit tous ses chefs-d’œuvre, sauf Mireille qu’il composa dans le mas paternel.
Si Francis avait procédé avec la petite Adèle, etc. » Le prototype de ces phrases (un de mes amis prétend l’avoir découvert dans un roman de Bourget) serait : « Si quelqu’un avait voulu se rendre compte des étroits rapports qui lient le physique et le moral, il n’eût eu qu’à entrer, au five o’clock, dans le grand home de la petite Madame de… » Il est certain que ces préceptes tour à tour évangéliques et darwiniens étiquetant immanquablement l’anecdote à venir sont d’un comique à la longue irrésistible.
salués d’applaudissements de triomphe, des milliers de savants s’emploieront à des investigations physiques presque infinitésimales ; à rechercher la composition atomique et la structure microscopique du corps ; à explorer les formes innombrables de la vie animale et végétale, invisibles à l’œil tout seul ; à découvrir des planètes qui ont parcouru, inconnues pendant des siècles, leurs orbites obscurs ; à condenser, par la puissance du télescope, en soleils et systèmes, ce qui était regardé récemment encore comme la vapeur élémentaire des étoiles ; à traduire en formules numériques l’inconcevable rapidité des vibrations qui constituent ces rayons, si fermes en apparence que les plus forts vents ne les ébranlent pas ; à mettre ainsi en vue les parties les plus mystérieuses de l’univers matériel, depuis l’infiniment loin jusqu’à l’infiniment petit ; mais l’analyse exacte des phénomènes de conscience, la distinction entre les différences, si fines pourtant et si petites, des sentiments et des opérations ; l’investigation attentive des enchaînements les plus subtils de la pensée, la vue ferme mais délicate de ces analogies mentales qui se dérobent au maniement grossier et négligent de l’observation vulgaire, l’appréciation exacte du langage et de tous ses changements de nuances et de tous ses expédients cachés, la décomposition des procédés du raisonnement, la mise à nu des fondements de l’évidence : tout cela serait stigmatisé comme un exercice superflu de pénétration, comme une perte de puissance analytique, comme une vaine dissection de cheveux, comme un tissage inutile de toiles d’araignées ?
Du moment qu’elle devint confidente et dépositaire des sentiments et des pensées du roi, et même des secrets de l’État, elle cessa de s’appartenir à elle-même : ce fut un devoir pour elle de donner au roi une parfaite sécurité sur le dépôt que sa confiance mettait à la discrétion de son amie ; elle lui devait de rompre toute familiarité qui aurait pu compromettre ce dépôt : il n’y a rien de si difficile à cacher qu’un secret avec tes personnes à qui l’on parle habituellement à cœur ouvert ; et il y a des secrets à la cour qui se découvrent par le soin de les cacher ; si bien qu’affecter de taire certaines choses, c’est les dire.
On y découvre un historien d’un goût admirable & approchant de celui de Tacite.
Quiconque lira l’Évangile avec un peu d’attention y découvrira à tous moments des choses admirables, et qui échappent d’abord à cause de leur extrême simplicité.
Étrange illusion, indigne de vous, digne tout au plus de ceux qui, loin de ces sanctuaires des fortes études, s’imaginent découvrir le goût dans un manuel et se figurent qu’on peut se préparer à sentir et à comprendre le génie !
Je n’en doute point, et je le découvrirais, si je voulais m’en donner la peine.
Le buste en tombant en morceaux sous le coup de l’artiste, mit à découvert deux belles oreilles qui s’étoient conservées entières sous une indigne perruque dont Madame Geoffrin m’avait fait affubler après coup.
Dupont n’est pas, ainsi que le grand paysan de l’Écosse, un génie vraiment autochtone et primesautier comme les productions d’un sol qui, pour les donner, n’a pas besoin de, culture, mais un esprit qui s’est longtemps cherché avant de s’atteindre, qui a scié longtemps le marbre de la langue et du rythme avant d’y découvrir sa veine, brillant enfin dans les chansons !
C’est dans des pages pareilles que l’on découvre ce qu’il y a de si concret, de si direct dans cet écrivain souvent abstrus, recouvert parfois d’une phraséologie difficile. […] Or, il découvre et nous découvre que depuis 1887 l’écart entre le chiffre des enfants recensés et celui des enfants inscrits dans les divers établissements est allé sans cesse croissant. […] Individualistes, ils croient découvrir dans les doctrines qui nient l’armée et la patrie, un principe d’affranchissement. […] Nodier a découvert un volume rare. […] Cette seule définition découvre aussitôt le paradoxe sur lequel a posé l’œuvre en vers de Sainte-Beuve, comme plus tard celle de Baudelaire.
Mais, en même temps, c’est pour le véritable roman naturel, pour l’analyse et la mise en jeu des passions humaines, que Mme de Staël se prononce entre toutes les fictions ; elle les veut sans mythologie, sans allégorie, sans surnaturel fantastique ou féerique, sans but philosophique trop à découvert. […] A dater de 1811 surtout, en regardant au fond de la pensée de Mme de Staël, nous y découvrirons par degrés le recueillement que la religion procure, la douleur qui mûrit, la force qui se contient, et cette âme, jusque-là violente comme un Océan, soumise aussi comme lui, et rentrant avec effort et mérite dans ses bornes. […] Quant à Mme de Vernon, le caractère le mieux tracé du livre, d’après Chénier et tous les critiques, on s’avisa d’y découvrir un portrait, retourné et déguisé en femme, du plus fameux de nos politiques, de celui que Mme de Staël avait fait rayer le premier de la liste des émigrés, qu’elle avait poussé au pouvoir avant le 18 fructidor, et qui ne l’avait payée de cette chaleur active d’amitié que par un égoïsme ménagé et poli. […] Laisse-moi découvrir son secret à ta lèvre, Quand le fleuve éloquent y découle en vainqueur ! […] Je laisse le plaisir de le trouver aux admirateurs de la littérature napoléonienne, qui commencent à découvrir dans le héros le premier écrivain du siècle (Thiers, Carrel, Hugo, etc.). — Laissons à César ce qui lui appartient, mais ne lui apportons pas toutes les couronnes.
Jamais société fut-elle plus curieuse de hautes vérités, plus hardie à les chercher, plus prompte à les découvrir, plus ardente à les embrasser ? […] Nos Français qui en ce moment découvrent l’Angleterre en sont frappés. « En France, dit Montesquieu, je fais amitié avec tout le monde ; en Angleterre, je n’en fais à personne. […] Et si un homme ne l’a pas, il y a dix à parier contre un qu’on découvrira qu’il en est dépourvu, et alors tout son travail et toutes les peines qu’il a prises pour la feindre sont perdus. […] On rêve tristement à cette seconde scolastique, et l’on finit par découvrir que si elle s’est trouvée sans effet dans le royaume de la science, c’est qu’elle ne s’employait véritablement qu’à féconder le royaume de l’action. […] Dans ce tonnerre du choc, parmi ces bouillonnements de la vapeur ruisselante et brûlante, dans ces flammes rouges qui grincent autour des cuivres et tourbillonnent en grondant jusqu’au ciel, un spectateur attentif découvre encore l’espèce et l’accumulation de la force qui à fourni à un tel élan, disloqué de telles cuirasses et jonché le sol de pareils débris.
Dans mon désir extrême de découvrir l’auteur anonyme de ces articles, je m’étais adressé à l’ancien rédacteur en chef de la Décade, alors encore existant, M. […] Elle éclaire l’histoire intellectuelle du temps et découvre les points précis de division entre les esprits les plus avancés d’alors. […] C’est à l’observer dans cet esprit qu’on le découvre lui-même tirant tout de son fonds, ses idées, ses aperçus ; il entreprend l’histoire des troubadours, non en philologue, ni par esprit de patriotisme local, mais dans une vue intimement philosophique, et, je le répète, parce que cette époque lui paraît offrir la première fleur originale, le premier Avril en fleur de la civilisation moderne. […] Il en est résulté un livre où tout est neuf, et que les littérateurs et les historiens se disputeront, parce qu’il offre à ceux-là un monument poétique de la plus grande originalité, et à ceux-ci des documents authentiques sur un peuple inconnu, que l’Europe vient de découvrir au milieu de la Méditerranée. […] Le premier devait embrasser tout ce qui se pouvait découvrir ou conjecturer de positif ou de probable sur les origines, l’histoire et l’état de la Gaule, principalement de la Gaule méridionale, avant et pendant la domination romaine.
Tu m’as découvert et tu m’as sauvé. […] La réalité historique est bien assez poignante pour que son imagination de poète ne soit nullement embarrassée de l’y découvrir. […] Je viens d’avaler les trois volumes Charpentier et je consens à devenir moi-même Jules Vallès si on y découvre autre chose. […] Découvrira-t-il, lui aussi, un nouveau monde esthétique ? […] C’est le secret de tous les diables et l’on découvre que ces ennemis du genre humain l’ont très mal gardé.
Les Allemands et les Anglais ont beau jeu à découvrir des écrivains dramatiques sous les neiges du pôle, n’en ayant point chez eux. […] Et c’est pour les découvrir qu’elle va se réfugier dans la solitude. […] Ce n’est qu’à l’user que l’on découvre si l’on se convient, et alors on s’arrange, — ou on ne s’arrange pas. […] Si Nanjac vous épouse, il passera pour le plus déshonoré des hommes, et il en sera le plus malheureux s’il découvre votre trahison. […] Le mari, en cherchant les lettres d’un autre amant de la dame, a découvert celles de Marcel et doit lui en demander raison.
Quoique situé au centre de Paris, en face des Tuileries, à deux pas du Louvre, l’endroit était désert et sauvage, et il fallait certes de la persistance pour nous y découvrir. […] Une moitié lui revenait de droit, comme ayant découvert la chose et dirigé l’entreprise. […] Un sourire fou découvre des dents enchâssées dans des gencives d’un rouge sombre, et ses yeux fixes fascinent comme ceux des serpents. […] Il avait découvert l’âme ! […] Il ne le peignait pas, il le découvrait.
Une force à la fois cachée et palpable se montre continuellement occupée à mettre à découvert le principe de la vie par des moyens violents. […] Le philosophe peut même découvrir comment le carnage permanent est prévu et ordonné dans le grand tout. […] VIII « De cette prérogative redoutable dont je vous parlais tout à l’heure résulte l’existence nécessaire d’un homme destiné à infliger aux crimes les châtiments décernés par la justice humaine ; et cet homme, en effet, se trouve partout, sans qu’il y ait aucun moyen d’expliquer comment ; car la raison ne découvre dans la nature de l’homme aucun motif capable de déterminer le choix de cette profession.
C’est l’intelligence qui découvre l’intelligence dans l’univers, et un grand esprit est plus capable qu’un petit de voir Dieu à travers ses œuvres. […] « Les partis ont un merveilleux instinct pour découvrir les faiblesses des hommes éminents. […] Son tort, ce n’est pas d’avoir pris la dictature, alors nécessaire ; c’est de ne l’avoir pas toujours employée comme dans les premières années de sa carrière. » On voit ici la théorie à visage découvert : avoir du génie, faire le bien et demander le prix du bien qu’on a fait pour soi-même ; mais demander le prix du bien qu’on a fait ou qu’on veut faire pour soi-même, qu’est-ce autre chose que l’égoïsme, c’est-à-dire un vice au lieu d’une vertu ?
« Voilà le seul mal que je redoute et que je veux éviter ; tellement que, si vous me disiez en ce moment : — Socrate, nous rejetons l’accusation d’Anytus et nous te renvoyons absous, mais c’est à la condition que tu cesseras de philosopher, et, si l’on découvre que tu retombes dans tes habitudes de discuter sur les choses divines, tu mourras ! […] « — Cela sera fait, répondit Criton ; mais vois si tu as encore quelque chose à nous dire. » « Il ne répondit rien, et, un peu de temps après, il fit un mouvement ; alors l’homme le découvrit tout à fait : ses regards étaient fixes. […] D’ailleurs, sa théorie, infiniment plausible, d’une hiérarchie de puissances célestes, d’une échelle incessante d’êtres, agents de la divinité créatrice, dans les astres, dans les éléments, sur la terre, sur les âmes, cette théorie n’était nullement en contradiction avec le Dieu exclusif et souverain que sa raison découvrait et adorait au-dessus de toutes ces divinités d’emprunt.
Chasles, découvrit il y a quelques années cet homme des bois, Audubon, dans un salon de curiosités vivantes de Londres. […] À sa longue chevelure, à son col découvert, à l’indépendance de ses manières, à la mâle élégance qui le caractérisait, vous n’eussiez pas manqué de dire : Cet homme n’a pas vécu longtemps dans la vieille Europe ; notre civilisation, mère de la politesse affectée qui s’est répandue des cours dans les villes et des villes dans les villages, substituant de vains symboles à des sentiments réels, ne l’a pas marqué de son empreinte vulgaire. […] « Mon père crut découvrir dans ce penchant si vif une aptitude naturelle pour les arts du dessin.
C’était un mince petit volume d’une magnifique impression, édité à cinq ou six cents exemplaires, et qui paraissait plus fait pour être offert par un auteur timide à un petit nombre d’amis d’élite et de femmes de goût, qu’à être lancé à grand nombre dans le rapide courant de la publicité anonyme ; je n’avais pas même permis à M. de Genoude et au duc de Rohan, mes amis, qui s’en occupaient à mon défaut, d’y mettre mon nom. « Si cela réussit, leur disais-je, on saura bien le découvrir, et si cela échoue, l’insaisissable anonyme ne donnera qu’une ombre sans corps à saisir à la critique. » III Le volume ne fut mis en vente que la veille de mon départ de Paris. […] Le prince de Carignan, devenu depuis le roi Charles-Albert, repentant de son apparente complicité dans la révolution militaire de Turin, était venu y cacher sa faute chez son beau-frère, le grand-duc de Toscane, dans une retraite du palais Pitti ; son écuyer, Sylvain de Costa, un de mes amis les plus intimes et les plus loyaux, me découvrit dans mon hôtel ; il annonça à son prince mon arrivée, et revint de sa part me demander une entrevue secrète chez moi. […] J’achetai ses œuvres en douze volumes, et je voyageai par tous pays muni de ce viatique ; je fus longtemps avant de découvrir que le vide était plus sonore que le plein, et que la froide déclamation n’était pas de la poésie, encore moins du drame.
Mais, dans ces thèmes naïfs, au rythme jamais banal, que chantèrent enfants les mères de nos ancêtres, recherchez patiemment et sachez découvrir la qualité primitive de notre mélodie, et, par votre inspiration, par votre labeur personnel, développez jusqu’à une parfaite manifestation artistique l’âme musicale, inconsciente, de la patrie. […] L’auteur d’Opéra et Drame a découvert une Amérique dans l’art dramatique, et ce n’est pas imiter Christophe Colomb que de faire un voyage à New-York. […] Wagner prend contact avec le bouddhisme par sa lecture de Schopenhauer qu’il découvre en 1853 avec Le Monde comme Volonté et Représentation.
Ouvrez l’Edda et les Niebelungen ; la lecture la plus superficielle y découvre un goût de rêverie et des sentimens profonds, sombres ou exaltés qui nous rappellent sans cesse que les héros et les bardes de ces vieilles poésies n’ont pas vu le ciel de l’Italie ou celui de l’Espagne. […] La formule de Thalès en fit découvrir d’autres, et peu à peu la science mathématique se forma. […] Il y a d’abord l’idée particulière d’un certain meurtre commis dans telle ou telle circonstance, avec tel ou tel instrument déterminé ; il y a aussi l’idée non pas d’un meurtrier en général, mais de tel ou tel meurtrier, qu’il s’agit de découvrir.
C’était le temps, il est vrai, où la philanthropie dans toute sa confiance et son ingénuité se donnait carrière, où le sentiment exalté d’humanité qu’aucun échec n’avait encore averti se passait toutes ses espérances et tous ses rêves, où des zélés en venaient jusqu’à proposer de créer des espions du mérite et de la vertu pour dénoncer les beaux génies inconnus et modestes, pour découvrir les belles actions cachées, avec la même vigilance et la même adresse qu’on met à découvrir les mauvaises.
Ils ont découvert, en outre, que, comme il était prouvé (écoutez bien ceci) qu’un mille carré pouvait nourrir dix fois plus d’hommes civilisés que d’hommes sauvages, la raison indiquait que, partout où les hommes civilisés pouvaient s’établir, il fallait que les sauvages cédassent la place. […] Il s’en faut bien que, dans le cours de ma longue vie, j’aie épuisé les classiques anciens et modernes : plus avant on pénètre dans cette mine et plus on y découvre.
Plus de la moitié des chances de succès sont là, non-seulement parce qu’il faut trouver un sujet qui intéresse le public, mais surtout parce qu’il en faut découvrir un qui m’anime moi-même et fasse sortir de moi tout ce que je puis donner. […] Cependant, voilà la jeunesse passée, et le temps qui marche ou, pour mieux dire, qui court sur la pente de l’âge mûr : les bornes de la vie se découvrent plus clairement et de plus près, et le champ de l’action se resserre.
Un jour qu’il se promenait avec son ami l’évêque de Comminges (Gilbert de Choiseul), dans le diocèse de ce dernier et à un endroit fort solitaire, d’où l’on découvrait d’assez près les hautes montagnes des Pyrénées, l’évêque, remarquant l’attention avec laquelle Rancé considérait ces lieux sauvages, y soupçonna du mystère : « Apparemment, monsieur, lui dit-il, vous cherchez quelque lieu propre à vous faire un ermitage. » Rancé se prit à rougir et n’en disconvint pas. — « Si cela est, repartit l’évêque, vous ne pouvez mieux faire que de vous adresser à moi ; je connois ces montagnes, j’y ai passé souvent en faisant mes visites : j’y sais des endroits si affreux et si éloignés de tout commerce, que, quelque difficile que vous puissiez être, vous aurez lieu d’en être content. » Rancé, avec sa vivacité naturelle, prenant cette parole à la lettre, pressait déjà M. de Comminges de les lui montrer : « Je m’en garderai bien, lui répondit le prélat en souriant, ces endroits sont si tentants, que, si vous y étiez une fois, il n’y auroit plus moyen de vous en arracher. » C’était en vain que cet évêque aimable et d’autres amis conseillaient à Rancé, jusque dans son repentir, « cette juste médiocrité qui fut toujours le caractère de la véritable vertu. » Cette médiocrité était précisément ce qu’il y avait de plus contraire à son humeur et de plus insupportable à ses pensées. […] » En vain, au début du livre, par manière de prélude, il se disait en une de ces paroles, telles que seul il les sut trouver : « La vieillesse est une voyageuse de nuit : la terre lui est cachée ; elle ne découvre plus que le ciel. » À deux pas de là, il oubliait cette vieillesse que les dieux de la Grèce ne connaissaient pas, ou il ne s’en souvenait que pour s’écrier : « Ô Rome !
Dans ses pièces plus longues, elle a moins réussi ; en quelques stances, pourtant, on découvrirait des éclairs de passion et surtout des traits de grâce. […] Chez elle, dans ses élégies, plus de petits moutons ni de bergère Célimène ; il était moins besoin de travestissement : c’est de l’amour après Parny ; Bouflers a déjà chanté le cœur ; le positif enfin se découvre tout à nu.
Pour le comprendre, l’esprit du spectateur découvre sans peine et monte avec une sorte d’orgueil paisible l’échelle d’idées par laquelle a passé le génie de l’artiste. […] Je ne l’avois jamais vue qu’à cinq ou six pas, et je l’avois toujours trouvée fort belle ; son teint me paroissoit vif et éclatant ; les yeux, grands et d’un beau noir, la gorge et le reste de ce qui se découvre assez librement dans ce pays, fort blanc.
Quand on veut se dire que rien n’est bien nouveau sous le soleil, que chaque génération s’évertue à découvrir ou à refaire ce que ses pères ont souvent mieux vu, qu’il est presque aussi aisé en effet de découvrir de nouveau les choses que de les déterrer de dessous les monceaux croissants de livres et de souvenirs ; quand on veut réfléchir sans fatigue sur bien des suites de pensées vieillies ou qui seraient neuves encore, oh !
Destutt de Tracy, voulant commenter Montesquieu, découvre que le grand historien s’est tenu trop servilement attaché à l’histoire, et il refait l’ouvrage en construisant la société qui doit être au lieu de regarder la société qui est. — Jamais, avec un aussi mince extrait de la nature humaine, on n’a bâti des édifices si réguliers et si spécieux. […] C’est par elle qu’on a pu découvrir les droits de l’homme. » Comme en mathématiques, on les a déduits d’une seule définition primordiale, et cette définition, pareille aux premières vérités mathématiques, est un fait d’expérience journalière, constaté par tous, évident de soi. — L’école subsistera à travers la Révolution, à travers l’Empire, jusque pendant la Restauration383, avec la tragédie dont elle est la sœur, avec l’esprit classique qui est leur père commun, puissance primitive et souveraine, aussi dangereuse qu’utile, aussi destructive que créatrice, aussi capable de propager l’erreur que la vérité, aussi étonnante par la rigidité de son code, par l’étroitesse de son joug, par l’uniformité de ses œuvres, que par la durée de son règne et par l’universalité de son ascendant.
XIV Les émigrés, à la tête desquels était Philippe Strozzi, tentèrent de surprendre Florence dans le tumulte qui éclata quand on eut découvert l’horrible fin du duc. […] — J’ai découvert dans Pierre des qualités telles, qu’elles m’ont offert un fondement solide qui portera, sans aucun doute, tout ce que je pourrai édifier sur lui.
La sottie soulevait l’opinion publique contre la fureur et l’ambition de l’Église romaine, sous les habits de qui se découvrait à la fin Mère Sotte. […] Recueil du British Muséum, découvert à Berlin vers 1840 : 64 pièces (61 farces), imprmées séparément en format d’agenda.
Racine va trouver sa voie, et La Fontaine se découvrir. […] Enfin, quand il fut tout à fait certain que sa vie était finie, il se démit du cardinalat : humilité que le public admira, et qui découvrit au malin Bussy le secret du personnage.
Et l’espèce d’éblouissement qui m’est resté dans les yeux après cette lecture n’est-elle pas le meilleur hommage, étant le plus involontaire, que je puisse rendre au plus puissant assembleur de mots qui ait sans doute paru depuis que l’univers existe, depuis qu’il y a des yeux pour voir les objets matériels, des intelligences pour concevoir des idées, des imaginations pour découvrir les rapports cachés entre tout le visible et tout cet invisible, et des signes écrits dont les combinaisons peuvent exprimer ces rapports ? […] » et quand je vois que ce qu’il a découvert, au bout du compte, c’est le manichéisme le plus naïf, ou l’optimisme le plus simplet, je me dis : « Que d’embarras !
Les deux villes anglaises, au ras d’un souvenir s’effacent, avec leurs reliquaires de savoir, flèches, enfin ; par une perspective, me laissant, dira-t-on, terre à terre : n’importe, si le sol est le nôtre et que j’y découvre ce noble pécule. […] La situation, celle du poëte, rêvé-je d’énoncer, ne laisse pas de découvrir quelque difficulté, ou du comique.
Quant au rôle prépondérant du sénat dans la grandeur romaine, il s’en faut que Montesquieu l’ait découvert le premier. […] Cette littérature lui découvre les ressorts de ces sociétés, explique et compare leurs constitutions, leurs lois, les causes de leur fragilité ou de leur durée, l’invite à se faire juge de toutes ces choses par sa raison, désormais appelée à faire partie d’une puissance nouvelle qui se nommera l’opinion publique.
Aux préventions romantiques dont elle avait hérité à l’endroit de la femme fatale, s’ajoutait l’influence de Schopenhauer, qu’elle venait de découvrir, et qui déniait à la femme toute vertu d’intelligence et de beauté. […] Sa passion reste clairvoyante et, sous les perfections de l’amie, découvre ses défauts.
Mais l’essentiel est de découvrir le meilleur, et ce n’est pas chose facile. […] Je suppose, par exemple, que la chimie découvrît à l’heure qu’il est un moyen pour rendre l’acquisition de l’aliment si facile qu’il suffit presque d’étendre la main pour l’avoir ; il est certain que les trois quarts du genre humain se réfugieraient dans la paresse, c’est-à-dire dans la barbarie.
XXII Je demande pardon au lecteur pour mille aperçus partiellement exagérés qu’il ne manquera pas de découvrir dans ce qui précède et je le supplie de juger ce livre, non par une page isolée, mais par l’esprit général. […] Au plus humble degré est le dogmatisme absolu des ignorants et des simples, qui affirment et croient par nature et n’ont pas aperçu les motifs de douter Quand l’esprit, longtemps bercé dans cette foi naïve, commence à découvrir qu’il a pu être le jouet de sa croyance, il entre en suspicion et s’imagine que le plus sûr moyen pour ne pas être trompé, c’est de rejeter toute chose : premier scepticisme qui a aussi sa naïveté (sophistes, Montaigne, etc.)
Non que je croie aussi que cette apparition soit un renversement ou une découverte ; Jésus-Christ n’a ni renversé ni découvert. […] Un avenir favorable et déterminé s’ouvre devant vous ; vous voyez le but, vous n’avez qu’à marcher vers lui… Vous aurez un avantage immense, un dogme rigoureusement formulé… Vous conserverez de la largeur ; puissiez-vous ne jamais découvrir une désolante incompatibilité entre deux besoins de votre cœur et de votre esprit.
Nous sommes plus éclairés, dit-on, depuis qu'on a tout soumis au creuset de la Philosophie ; mais ces prétendues lumieres dont on se glorifie, ne sont-elles pas comparables aux flammes d'un incendie, qui ne frappent la vue que pour mieux découvrir leurs ravages ? […] Autrefois l'ignorance & la barbarie en étoient les sources ordinaires ; mais alors, comme nous l'avons remarqué ailleurs, se montrant plus à découvert, ils étoient moins dangereux.
Au lieu de la face radieuse de la guerre, le héraut découvre son revers sinistre. […] Le Chœur l’excite à pousser sa piste sanglante : — « L’étrangère est sagace comme un chien de chasse, elle flaire les meurtres qu’elle va découvrir. » — Elle vient de flairer, en effet, celui qui s’apprête dans l’intérieur du palais ; elle tombe en arrêt devant lui, l’œil ardent, la bouche écumante.
A ces paroles, l’honneur des jeunes fous se dégrise et se réveille ; leurs fronts se découvrent, leurs têtes s’inclinent. […] Laffemas a reçu ordre du cardinal de découvrir celui que Diane aime ; car il lui faut la vie de celui qui a conspiré sa mort.
Quiconque le voudrait prendre purement et simplement comme un homme politique, et prétendrait découvrir par des raisons de cet ordre les motifs fondés de ses variations et de ses disparates, n’en viendrait jamais à bout. […] Soyez ambitieux tout de bon et à front découvert, c’est plus noble et plus estimable.
Elle ne l’avait point reconnu ; l’alarme avait été donnée, et il s’était vu poursuivi et découvert par tous nos gens. […] Mais-il n’y était que depuis peu de jours, quand la mère de Sophie, Mme de Ruffey, l’y découvrit, et elle n’eut pas besoin pour cela de beaucoup de ruse.
Si vous êtes curieux au point de lui demander comment s’appelait le marchand anglais qui le premier en 1612 est entré en Chine par le Nord, et l’ouvrier verrier qui le premier en 1663 a établi en France une manufacture de cristal, et le bourgeois qui a fait prévaloir aux états-généraux de Tours sous Charles VIII le fécond principe de la magistrature élective, adroitement raturé depuis, et le pilote qui en 1405 a découvert les îles Canaries, et le luthier byzantin qui, au huitième siècle, a inventé l’orgue et donné à la musique sa plus grande voix, et le maçon campanien qui a inventé l’horloge en plaçant à Rome sur le temple de Quirinus le premier cadran solaire, et le pontonnier romain qui a inventé le pavage des villes par la construction de la voie Appienne l’an 312 avant l’ère chrétienne, et le charpentier égyptien qui a imaginé la queue d’aronde trouvée sous l’obélisque de Louqsor et l’une des clefs de l’architecture, et le gardeur de chèvres chaldéen qui a fondé l’astronomie par l’observation des signes du zodiaque, point de départ d’Anaximène, et le calfat corinthien qui, neuf ans avant la première olympiade, a calculé la puissance du triple levier et imaginé la trirème, et créé un remorqueur antérieur de deux mille six cents ans au bateau à vapeur, et le laboureur macédonien qui a découvert la première mine d’or dans le mont Pangée, l’histoire ne sait que vous dire.
Quant à Guérin et Girodet, il ne serait pas difficile de découvrir en eux, d’ailleurs très-préoccupés, comme le prophète, de l’esprit de mélodrame, quelques légers grains corrupteurs, quelques sinistres et amusants symptômes du futur Romantisme. […] On croit découvrir par-ci par-là des échantillons de progrès ; mais si de certains tableaux plus récents témoignent que certaines importantes qualités ont été poussées à outrance, l’esprit impartial perçoit avec confusion que dès ses premières productions, dès sa jeunesse (Dante et Virgile aux enfers est de 1822), M.
Rien de moins fondé sans doute ; et, lorsque l’auteur des Stromates et de l’Exhortation aux Gentils prétend toujours découvrir dans les philosophes et les poëtes de la Grèce des traces du monothéisme hébraïque et des emprunts faits à sa législation, à son histoire, à ses prophètes, la preuve manque souvent et la préoccupation paraît excessive. […] La même érudition croyait découvrir dans d’autres circonstances des fêtes et des jeux grecs une fréquente imitation de l’histoire et de la poésie d’Israël36 ; elle étendait cette hypothèse au mythe de Bacchus, dont elle trouvait le type dans Noé ; enfin elle supposait les Lacédémoniens une colonie des Juifs et dérivait leur nom même du mot hébreu lekadmoni.
La duchesse du Maine avait parmi ses femmes cette spirituelle Delaunay qui a écrit : « Les grands, à force de s’étendre, deviennent si minces, qu’on voit le jour au travers ; c’est une belle étude de les contempler, je ne sais rien qui ramène plus à la philosophie. » Et encore : « Elle (la duchesse du Maine) a fait dire à une personne de beaucoup d’esprit que les princes étaient en morale ce que les monstres sont dans la physique : on voit en eux à découvert la plupart des vices qui sont imperceptibles dans les autres hommes. » C’est en effet dans cet esprit qu’il faut étudier les grands, surtout depuis qu’on a appris à connaître les petits : ce n’est pas tant comme grands que comme hommes qu’il convient de les connaître.
mon amie, ne faisons point de mal ; aimons-nous pour nous rendre meilleurs ; soyons-nous, comme nous l’avons toujours été, censeurs fidèles l’un à l’autre. » « Je disais autrefois à une femme que j’aimais et en qui je découvrais des défauts (madame de Puisieux) : Madame, prenez-y garde ; vous vous défigurez dans mon cœur : il y a là une image à laquelle vous ne ressemblez plus. » Dans une lettre, Diderot raconte comment il est tout occupé de la philosophie des Arabes, des Sarrasins et des Étrusques ; puis il s’écrie avec un élan de tendresse incomparable : « J’ai vu toute la sagesse des nations, et j’ai pensé qu’elle ne valait pas la douce folie que m’inspire mon amie, j’ai entendu leurs discours sublimes, et j’ai pensé qu’une parole de la bouche de mon amie porterait dans mon âme une émotion qu’ils ne me donneraient pas.
Il s’agissait, pour plusieurs maréchaux et généraux, de faire disparaître l’homme, ou, en d’autres termes, de frapper Napoléon au fond de quelque défilé ou d’un bois écarté, de creuser un trou et d’y ensevelir son corps, sans qu’on pût en découvrir la moindre trace.
… » Et en continuant sa recherche, l’écrivain ne découvre dans l’opposition de ce siècle que Gilbert qui puisse compter.
La généralisation découvre ce qu’il faut saisir dans chaque particularité ; elle marque pour ainsi dire le point d’attache des idées que l’on rapproche.
Il a tout découvert, et il chasse la petite comtesse.
Restons à notre place : peut-être finirons-nous par lui découvrir quelque charme.
Pour peu qu’on les lise avec attention, on y trouve à découvert le tableau de son ame & la trempe de son caractere.
Du haut de la tour bâtie au milieu de ces couvents, on découvre des landes de sable, d’où s’élèvent les têtes grisâtres des pyramides, ou des bornes qui marquent le chemin au voyageur.
Oui, certes, on découvre chez les meilleurs écrivains des spécimens de toute espèce de défauts ; mais, parce que ces négligences n’ont pas nui à leurs qualités, est-ce une raison pour ne point recommander d’abord leurs qualités ?
Il nous découvre tout à coup un esprit et une imagination inattendus.
Imaginez-vous qu’on eût découvert le Journal de Périclès par Périclès ; le Journal d’Auguste, écrit de la main d’Auguste !
Il n’avait pas non plus l’humeur de Timon, et si, par hasard, il en avait eu le figuier, il ne l’aurait pas gardé pour qu’on s’y pendit, mais pour en faire manger les figues à la ronde, n’étant pas mauvais, au fond, ce vieux Gaulois de Cormenin, découvert tout à coup sans bile, sans âcreté et sans mordant, et qui serait même bonhomme, sans son envie d’être dévorant et déchirant par amour pur du pamphlet et de cette vieille petite enragée de rhétorique !
Cette publication, après nous avoir découvert dans le grand Écrivain, comme ses amis l’appellent encore, le prosaïsme fondamental sous la poésie de la surface le sans esprit absolu, la nullité ou la médiocrité des aperçus, le commun insupportable de ces lettres qui tuent le poète plus ou moins artificiel qui est dans ses ouvrages, mais qui ne sort jamais ni du fond de l’âme ni du fond de la vie, cette publication met à bas, tout à coup et du même coup, le masque poétique et grandiose que Madame Sand s’était composé et sous lequel on la voyait, fantaisie errante et féconde, imagination désintéressée !
Mais ces différences de degré elles-mêmes correspondent à celles qui nous ont semblé séparer les deux manifestations de l’égalitarisme ; elles confirment donc, bien loin qu’elles le bouleversent, le parallélisme découvert.
Plus tard les Empereurs durent écarter tous les voiles dont les préteurs avaient enveloppé l’équité naturelle, et la laisser paraître tout à découvert, toute généreuse, comme il convenait à la civilisation où les peuples étaient parvenus.
« Ainsi notre propre nuit, l’obscurité de nos cœurs complices de la fraude, bientôt mise à découvert, pâlira devant le règne de Dieu.
Mauriac découvre en Racine un intrigant et un arriviste sans scrupules, qu’il compare à l’astucieux Acomat, et même à l’ignoble Narcisse ! […] Elle s’embarque tout aussitôt avec Pâris et mène d’abord avec lui la vie inimitable, quitte à découvrir par la suite qu’il n’avait aucun intérêt. […] Mais il commet la gaffe de découvrir ce pot au rose à Lucien, qui s’était cru aimé pour lui-même. […] Les Goncourt eux-mêmes racontent qu’ils le découvrirent chez la princesse Mathilde. […] Il est bon de se soumettre au réel, mais on a toujours le droit de le juger, et il faut d’abord le découvrir.
Comme ce jeune rat, de peu de cervelle, nos romantiques découvrent le Caucase devant la moindre taupinée. […] Ces-tourments vont plus haut qu’un chant d’adoration ; ils lui découvrent plus nettement la beauté terrible de cette terre. […] La table était dressée sur une terrasse d’où l’on découvrait toutes les merveilles du paysage athénien. […] Je découvre en cela une règle établie fort sagement. […] — Oui, me répondit Tiberge, ce sont trois poètes que j’ai découverts.
On étudie les hommes dans la societé, pour pénétrer dans leur coeur au-delà de ce qu’ils en découvrent : les hommes qu’on voit au théatre sont tous dévoilés, et ne sont précisément que ce qu’ils paroissent. […] Acomat ne dit là que ce qu’il pense dans l’occasion présente ; et l’auditeur y découvre en même-tems le caractere général de l’amour. […] Alphonse a découvert que dom Pedre ne s’est armé que pour une épouse. […] J’avoüe volontiers ma méprise ; et je compte pour quelque dédommagement d’en avoir découvert la raison. […] Suivons l’ordre de votre préface ; et s’il est vrai, comme je n’en doute point, que vous ne cherchiez que la vérité, tâchons de la découvrir ensemble.
L’Auteur se fait écouter par le plaisir, & les préceptes de la plus austère morale se trouvent établis sans qu’on ait découvert le but de l’Ecrivain ; pectora mollescunt. […] Quand je vois une grande âme, je cherche, j’éxamine ; & je découvre bientôt un grand esprit : quand je vois, au contraire, un homme célèbre faire une bassesse, je relis ses ouvrages, je scrute ; & je crois m’appercevoir qu’il n’est point homme de génie ; car qu’importe d’illustrer ses talens, si l’on n’illustre sa personne ; & comment peut-on consentir à renoncer à l’estime(33), quand on prétend à la gloire ? […] pardonnons à l’esprit généreux, avide de connoissances utiles, qui se plaît à pénétrer le sanctuaire de la Nature ; qui y repose avec délices ; qui, dans ce qu’il découvre, apperçoit ce qui lui reste à parcourir, & qui sent la Nature, s’il ne peut déchirer tous les voiles qui la couvrent. […] & nous ne pourrions composer sans le secours des Grecs, des Romains, de Babyloniens, des Thraces, &c. nous irions chercher un Agamemnon, un Œdipe, un Oreste, &c Nous avons découvert l’Amérique, & cette découverte subite a créé mille nouveaux rapports ; nous avons l’Imprimerie, la poudre à Canon, les Postes, la Boussole, &c. […] Ayant à tracer des peintures vigoureuses sur des modèles recens, il lui est défendu de concilier l’intérêt de son art avec l’intérêt des mœurs ; il ne peut guere attaquer le vice qu’en peignant la vertu, & au-lieu de traîner par les cheveux le vice sur la scène, de montrer à découvert son front hideux, il est obligé de faire une languissante tirade de morale.
Heureusement pour ceux-ci, Balzac, dans son ambition de parcourir jusqu’à ses extrêmes confins le vaste champ qu’il avait découvert, a posé plus de jalons et accumulé plus de matériaux qu’il n’a élevé de monuments. […] Champfleury n’a rien découvert ; il n’a ni créé un genre, ni fondé la moindre école. […] Ponsard. — Abel et le bon jeune homme découvert par M. […] Ponsard, le bon sens avait été découvert ; — et du jour où il y eut trois hommes sur la terre l’école se trouva fondée. […] Dennery, — le Paradis perdu. — Il avait fouillé les vingt-cinq Édens des coulisses parisiennes sans y découvrir une Ève un peu présentable.
Descartes analyse la matière qui nous est immédiatement donnée, c’est-à-dire les idées, et il y découvre des éléments dont le caractère propre est d’être évidents au regard de l’intuition intellectuelle. […] De même, dit-il, il convient de continuer à se servir d’une théorie qui a permis de grouper un nombre incalculable de faits et qui chaque jour conduit à en découvrir de nouveaux. […] Toutes les fois qu’il s’agit de faits qui ont pu ou qui auraient pu être observés, c’est affaire au savant de travailler à les découvrir. […] D’autre part, les liaisons de phénomènes psychiques que l’on peut découvrir par l’observation intérieure demeurent très lâches et indéterminées. […] Voilà donc l’idée de loi naturelle entrée dans la science sociale ; mais les publicistes dont nous venons de parler ont posé d’avance, selon leurs désirs, les lois qu’ils veulent découvrir dans le cours naturel des choses.
Oreste se découvre d’abord à Pammène, vieillard attaché à la famille d’Agamemnon. […] Comme si le besoin de justice que l’homme porte en soi, la peine qu’il a parfois à découvrir où elle est, et les angoisses qui s’ensuivent, n’étaient pas matière d’art ! […] Le comte de Rysoor, au moment le plus décisif de la conspiration contre l’étranger, découvre que Karloo, son ami le plus cher, presque son fils, est l’amant de sa femme. […] On découvre, derrière Sapho et Gaussin enchaînés, comme une longue perspective, une enfilade de couples mélancoliques et ignominieux. […] Un autre monsieur, qui s’est assis sur un banc fraîchement peint, découvre le fond de son pantalon zébré de vert.
Je ne parle pas de la beauté de la forme, ni des qualités proprement grecques, mesure, justesse, harmonie, ni des commencements de profonde psychologie qu’on y découvre. […] que j’y découvre de procédé ! […] Mais, en même temps, j’y découvrais une irréflexion, une étourderie d’improvisateur, un tragique tout en superficie, un échauffement sans profondeur, une outrance et comme une gesticulation de Canebière. […] Cependant le bon docteurs Desrosiers découvre les manœuvres de son coquin de neveu. […] Or, j’avais découvert — non pas le premier, j’imagine — un filon à peu près inépuisable.
C’est à découvrir cet idéal et conquérir cette sûreté de main que La Fontaine a travaillé toute sa vie. […] De même on découvre que les effets de force sont surtout des effets de nuance. […] Il découvrait la gangrène des infamies, et démaillotait de leurs langes blasonnés les âmes pourries des courtisans. […] Huysmans, on ne saurait découvrir un trait qui rappelle, même de loin, le « faire » si spécial et si reconnaissable de l’auteur de Rouge et Noir. […] De même que les grands peintres, un Rembrandt, un Rubens, un Titien, découvrent dans une construction de corps, dans la nuance d’une peau, dans les bouffissures et dans les amaigrissements d’une chair, quelque vérité de physiologie, il découvre, lui, à travers les paroles, les écrits, les actes d’un personnage d’histoire, l’évidence de quelque vérité aujourd’hui connue sur l’esprit.
Lanfranc, premier archevêque normand de Cantorbéry, logicien subtil, discuta habilement sur la présence réelle ; saint Anselme, son successeur, le premier penseur du siècle, crut découvrir une nouvelle preuve de l’existence de Dieu, et tenta de rendre la religion philosophique en faisant de la raison le chemin de la foi ; certainement l’idée était grande, surtout au douzième siècle, et on ne pouvait aller plus vite en besogne. […] Ce plaisir ne ressemble en rien à la joie physique qui est méprisable parce qu’elle est grossière ; au contraire, il aiguise l’intelligence, et fait découvrir mainte idée fine pu scabreuse ; les fabliaux sont remplis de vérités sur l’homme et encore plus sur la femme, sur les basses conditions et encore plus sur les hautes ; c’est une manière de philosopher à la dérobée et hardiment, en dépit des conventions et contre les puissances. […] Ouvrez les Voyages de sir John Mandeville105, le plus ancien prosateur, le Villehardouin du pays ; son livre n’est que la traduction d’une traduction106 : « Vous saurez, dit-il, que j’ai mis ce livre de latin en français, et l’ai mis derechef de français en anglais, afin que chaque homme de ma nation puisse l’entendre. » Il écrit d’abord en latin, c’est la langue des clercs ; puis en français, c’est la langue du beau monde ; enfin il se ravise et découvre que les barons, ses compatriotes, à force de gouverner des rustres saxons, ont cessé de leur parler normand, et que le reste de la nation ne l’a jamais su ; il transcrit son manuscrit en anglais, et, par surcroît, prend soin de l’éclaircir, sentant qu’il parle à des esprits moins ouverts. « Il advint une fois, disait-il en français107, que Mahomet allait dans une chapelle où il y avait un saint ermite. […] tant la jouissance de la liberté fait vite découvrir aux hommes la nature de la liberté ! […] Voilà ce que les lourds Saxons ont commencé à découvrir ; la conscience germanique s’est éveillée et aussi le bon sens anglais, l’énergie personnelle, la résolution de juger et de décider seul, par soi et pour soi.
Le phénomène que nous avons découvert est on ne peut plus facile à voir, et il était cependant passé inaperçu sous les yeux de beaucoup d’observateurs éminents, ainsi que sous les nôtres pendant longtemps. […] Ce qu’a découvert Pourfour du Petit persiste toujours ; il y a seulement un autre résultat qui est acquis en plus. […] C’est ce qui fait qu’on a été si longtemps à découvrir l’existence et la formation fonctionnelle de cette matière dans l’animal. […] J’examinai donc, d’après cette vue théorique, des urines de fœtus de veau de quatre à cinq mois, et je découvris en effet qu’elles contenaient des quantités notables de sucre. […] » Or, Messieurs, on découvre un fait, et l’on conçoit une théorie.
Nous pouvons donc d’autant moins espérer de découvrir les restes fossiles des formes transitoires de l’organisation que ces formes ont existé en moins grand nombre, relativement au nombre des représentants des espèces dont la structure est plus parfaite et mieux caractérisée99. […] Dans ce grand embranchement zoologique, il nous faudrait probablement descendre beaucoup au-dessous des strates fossilifères les plus anciennes pour découvrir la trace des premiers progrès au moyen desquels l’œil s’est successivement perfectionné. […] Pour découvrir les degrés primitifs de transition à travers lesquels cet organe a passé, il nous faudrait rechercher les formes ancestrales les plus anciennes qui se sont éteintes depuis longtemps. […] L’on pourrait objecter qu’on n’a pas encore découvert à l’état fossile toutes ces formes transitoires, ou du moins que nous n’avons pas saisi les traces de ces premiers habitants de l’atmosphère comme nous avons retrouvé ceux de la mer et des continents ; mais ce n’est là qu’un argument d’une valeur purement négative, dont on peut voir la portée dans le chapitre de ce livre concernant l’Insuffisance des documents géologiques.
Je regarde de plus près : je découvre des mouvements commencés, mais non pas exécutés, l’indication d’une décision plus ou moins utile, mais non pas la contrainte qui exclut le choix. […] Or, il suffirait d’énoncer une pareille proposition pour en découvrir l’absurdité. […] En creusant maintenant au-dessous des deux doctrines, vous leur découvririez un postulat commun, que nous formulerons ainsi — la perception a un intérêt tout spéculatif ; elle est connaissance pure. […] Mais nous découvrons ici l’erreur de ceux qui voient dans la perception une projection extérieure de sensations inextensives, tirées de notre propre fond, puis développées dans l’espace.
Il nous le dit lui-même en de bien jolis vers : voyant qu’on ne voulait pas du vin qu’il offrait et qu’il tirait de sa vigne, il l’a mis et couché bien cacheté au fond du cellier : que si dans trente ans on le découvre, on accordera peut-être à la vieille bouteille ce qu’on a refusé à la neuve : de mon clairet, dit-il, on fera du mâcon.
Il faut au contraire la concevoir dans toute son étendue, et se dire avec franchise : « Tout mouvement qui affermit l’ordre social par ses propres forces met à découvert la faiblesse des pouvoirs.
« La science moderne, en fouillant cette terre, a découvert les restes informes de races d’hommes, d’espèces informes aussi, immenses ; … d’autres mondes, d’autres globes existent, auprès desquels celui-ci n’est rien… Les royaumes se succèdent et se détruisent ; une civilisation est remplacée par une civilisation.
Non pas certes que nous prétendions, dans cet état de la salle que nous appelons le vrai prologue du drame, avoir découvert rien qui ressemblât nulle part à de la malveillance prononcée contre l’auteur.
Ce qu’il a dû éprouver (et je n’en excepte aucun) de rebuts, d’ennuis, de mortifications d’amour-propre, de piqûres à découvert ou d’affronts secrets, il le sait plus qu’il ne le dit, car c’est un gueux fier.
Le penseur sait tirer des conséquences d’une idée principale ; mais le premier mot de toutes choses, c’est le hasard, et non la réflexion, qui le fait découvrir à l’homme.
Tous les grands principes de la psychologie, toutes les lois et tous les faits de la vie morale, apparaîtraient ; le jeu mystérieux des causes infiniment petites et mêlées serait découvert.
Ce sont des hommes doux, bien meilleurs que moi, et qui ont coutume de découvrir, chaque saison, dans les pièces qui leur sont soumises, une bonne douzaine de « scènes supérieures » et de « scènes de premier ordre. » J’estime tout naturel que vous ayez plus de confiance en eux qu’en moi et que vous mettiez leur jugement fort au-dessus du mien ; mais enfin c’est le mien, et non le leur, que vous me demandiez, quand, avec l’espoir effréné que je vous trouverais du génie, vous m’avez convié à la représentation de votre drame et m’en avez même envoyé la brochure.
Rien de plus malaisé et de plus décevant que le métier de prophète ; mais il est des astronomes littéraires qui se piquent volontiers de découvrir les étoiles.
Alors il semble qu’on découvre ce qu’auparavant personne n’avait aperçu ; on voudrait dire comme Parsifal : « Nie sah ich, nie träumte mir was jetzt ich schau, und was mit Bangen mich erfüllt ». — Cela est exact en ce sens qu’on voit les choses sous une clarté particulière et par conséquent nouvelle, et si l’on est poète, si l’on ressent ce besoin d’expansion dans les formes dont je parlais à l’instant, il semble que la bouche s’ouvre d’elle-même pour crier ce que l’on sait et annoncer au monde son nouvel Évangile.
On ne le trouve nulle part, et on désespérait même de le découvrir, quand Kuranosuké, plongeant les mains dans son lit, s’aperçoit que les couvertures sont encore chaudes.
Est-ce que vous lui avez découvert quelque rapport bien évident et bien intime avec la langue romance ou romane ?
Les oracles ont dû tomber avec le paganisme, les démons disparoître, & les impostures des prêtres rester à découvert.
Mais les hommes s’intéressent encore moins au plaisir de découvrir la vérité au dedans d’eux-mêmes, qu’à celui de prouver à un autre qu’il ne l’a pas trouvée.
Un dépisteur habile, on ne le nie point, mais qui, comme tous les dépisteurs, a pris souvent son nez pour la truffe, Victor Leclerc, a pu s’occuper de découvrir le journalisme au Moyen Âge, mais l’auteur de l’Histoire de la Presse n’en dit rien dans son introduction qu’un seul mot, en passant, avec une légèreté incrédule.