Malebranche, est comparable à celui que Platon fait jouer à Socrate ; ce personnage a même un talent supérieur à celui du Grec, pour faire accoucher ses Auditeurs de vérités dont ils ne se doutoient pas, quoiqu’elles fussent en eux.
On y voit Jules représenté comme le plus grand guerrier de son siècle, parce que, dépourvu de fortune & de talent, il avoit fait, dans sa jeunesse, quelques campagnes en Italie, en qualité de simple soldat ; comme le plus habile médecin de l’Europe, parce qu’il avoit pris des dégrés dans la faculté de médecine de Padoue, & qu’il exerçoit cet art, moins pour guérir les autres, que pour s’empêcher de mourir de faim ; comme meilleur latiniste qu’Erasme, & supérieur en tout à Cardan, parce qu’il fut l’ennemi juré de l’un & de l’autre.
Et Greuze donc, qui est certainement supérieur dans son genre ; qui dessine, qui imagine, qui a le faire et l’idée.
» Selon eux, parmi ces organes, il en est un d’espèce supérieure, l’État, siège de l’intelligence : en lui seul réside la raison, la connaissance des principes, le calcul et la précision des conséquences ; dans les autres, il n’y a que des poussées brutes, tout au plus, un instinct aveugle.
Lebrun, par un heureux mélange de naturel et de passion, et aussi grâce au pathétique du sujet, réussissait avec éclat dans sa Marie Stuart, et cependant il ne pouvait faire agréer son second ouvrage, le Cid d’Andalousie, bien qu’il nous semble à quelques égards supérieur au premier76. […] Goethe l’eût écouté avec étonnement dans sa conversation pleine de verve, de saillies, de jets et d’efforts souvent heureux, de vues parfois lucides et perçantes ; mais en même temps il n’aurait pu s’empêcher de remarquer en lui que l’esprit français, pour faire ses nouvelles conquêtes, se donnait bien de la peine et tâchait beaucoup, qu’il y avait bien de l’inachevé, du heurté, du saccadé, un peu de crise de nerfs dans toute cette ambition généreuse, plus de commencements que de suites ; et lui, l’homme calme et supérieur, du haut de son approbation bienveillante il lui eût été difficile parfois de ne pas sourire. […] Pierre Leroux, intelligence supérieure, mais peu dégagée, homme de mérite, retenu à cette date au second plan dans des occupations secondaires et que l’on considérait comme la cheville ouvrière ou l’âme matérielle du Globe, M. […] Tocqueville consulte Ampère sur ses lectures, sur ses écrits, sur les deux derniers volumes de sa Démocratie en Amérique, et l’ami consulté ne manque pas de trouver, contrairement au jugement du public, ces deux derniers volumes encore supérieurs aux premiers. […] Au point de vue de la philosophie supérieure et suprême, qu’y a-t-il donc à regretter ?
Il était d’une intelligence trop supérieure pour se complaire à un aussi mesquin plaisir. […] Certes, ni Sainte-Beuve, ni Renan, ce dernier surtout, n’acceptaient entièrement une vue de l’univers qui, expliquant le supérieur par l’inférieur, refuse toute réalité subtantielle à l’Esprit. […] Mais c’est un témoin d’un ton unique et qui veut que sa déposition soit rédigée avec une supérieure qualité d’art. […] Oserais-je dire que je trouve Barrès supérieur au célèbre duc par la maigreur musclée de sa phrase, et aussi par la justesse de sa vision ? […] Il n’y a pas, dans notre littérature, de chef-d’œuvre supérieur à ce Candide, et c’est aussi le plus mortel bréviaire de nihilisme.
Non seulement elle crut en elle-même, mais elle ne crut qu’en elle-même, comme si elle était antérieure et supérieure à tout ; disons le mot, elle se fit Dieu. […] Si l’homme, en effet, n’a pu inventer la parole, il a fallu qu’elle lui fût révélée, et par qui lui aurait-elle été révélée, sinon par une intelligence supérieure, c’est-à-dire par Dieu ? […] Villemain, esprit de la même famille que M. de Fontanes, auquel il devait être supérieur par l’étendue de l’érudition et la pénétration de l’esprit, étaient déjà maîtres à une époque de la vie où l’on est encore élève. […] Émery, supérieur général de la compagnie, appela de Rodez MM. […] C’est là qu’il commença, de concert avec son frère, supérieur du séminaire, l’ouvrage intitulé, Traditions de l’Église sur l’institution des évêques.
Il y avait un peu, dans l’empressement joyeux qu’on mettait à le visiter, en même temps que de la très bien intentionnée curiosité, un peu de la joie qu’on éprouve à aller voir un prestidigitateur très supérieur, ou un prédicateur célèbre. […] Verlaine, le créateur avec Rimbaud du vers libéré, avait dans son esthétique complexe et peu certaine, avec des éclairs superbes, des coins où régnait encore du baudelairisme de l’ordre le moins supérieur. […] Il voit les humains partagés en deux castes ; ceux de la caste supérieure, dont l’ambition est de vivre du travail d’autrui, le payant et ainsi l’avilissant, créant autour d’eux les domestiques et les vices inhérents à cette condition ; ces gens de la caste supérieure occupent des logis, revêtent des toilettes, obéissent à des mœurs, qui créent entre eux et les déshérités une infranchissable barrière. Ces déshérités qui forment la caste inférieure n’ont qu’un but, arriver, par un moyen quelconque, par une similitude dans les vêtements, les bijoux, la facilité du travail, à ressembler à ceux de la classe supérieure. […] Supérieurs comme portée à leurs adversaires littéraires, ils n’en ont pas toujours eu l’abondance heureuse, ou l’opiniâtreté, ou le don de se présenter en une formule d’apparence définitive.
Est-il besoin d’observer que l’élite de celles qui possèdent un don est infiniment supérieure à la moyenne de ceux qui, tenant une plume, n’ont pour écrire d’autres motifs valables que l’obligation de gagner leur vie ou la satisfaction légèrement puérile de la vanité ? […] D’un tel point de vue, je ne pouvais me défendre de lui attribuer un intérêt supérieur, en dehors même du sujet traité, et qui dépassait de beaucoup la personnalité de son auteur, pour s’étendre à toute une catégorie d’esprits similaires. […] Malheur à celui qui ne se sent pas, à certaines heures, entraîné par une force supérieure à la raison, qui se flatte de pouvoir constamment tenir en main ces rênes intérieures qui gouvernent l’imagination ! […] Tout le terrain qu’il a abandonné comme artiste, il va le reprendre au nom d’un intérêt supérieur. […] L’artiste littéraire y apparaît supérieure à l’observatrice.
Comme lui, Racine n’avait que vingt-un ans quand il donna Les Frères ennemis ; mais Œdipe est aussi supérieur aux Frères ennemis que Racine lui-même est supérieur à Voltaire. […] Comment le même critique peut-il mépriser assez Sophocle pour décider qu’une pièce supérieure au chef-d’œuvre du théâtre grec, n’est point au nombre des chefs-d’œuvre de son auteur ? […] Mais, dira-t-on, ne doit-on pas des égards à un homme supérieur ? […] On ajoute que la même tragédie fut soumise au jugement du cardinal de Fleury, ministre supérieur aux Richelieu et aux Mazarin, si le bonheur des peuples est le chef-d’œuvre des ministres. […] Si Zopire, dans le tête-à-tête, paraît supérieur à Mahomet par le bon sens et la droiture, Mahomet à son tour écrase absolument Zopire par la force et par l’activité.
On peut, à ce point de vue, placer les oiseaux sur le même plan que les mammifères supérieurs. […] L’œil parfait ne se rencontre pas avant les articulés : crustacés, insectes, ni avant les mollusques supérieurs : céphalopodes. […] Il y a même aujourd’hui une tendance parmi les biologistes à le considérer comme un des plus anciens parmi les mammifères supérieurs. […] On voit ainsi des artisans demeurer socialement bien supérieurs aux riches marchands pour lesquels ils travaillent. […] Beaucoup de castes supérieures sont subdivisées en gotras ; or, les membres d’une même gotra ne peuvent s’épouser.
Cousin n’aime pas M. de La Rochefoucauld ; il se pique d’être lui-même d’une philosophie morale spiritualiste très supérieure ; il se réjouit, en cette occasion particulièrement, de surprendre le défenseur de la théorie de l’amour-propre en flagrant délit de vanité littéraire.
Il n’y a que les écrivains supérieurs qui sachent être brefs, sans être secs, et faire tenir un sens infini dans une étroite formule.
Elle ne nous fait connaître véritablement que leur diffusion dans les esprits du vulgaire ignorant, leur dégradation pour ainsi dire, et la force d’impulsion qu’elles ont manifestée : mais la genèse et l’évolution de ces idées même dans l’élite qui pense, les formes supérieures de la vie intellectuelle, ne se sont pas déposées alors, sinon par hasard, dans les œuvres de langue française.
Stanley sont, à aller au fond des choses, des entreprises commerciales dont le bénéfice est, je le sais, à longue échéance, ce qui leur communique une certaine beauté ; mais enfin les actes, pris en eux-mêmes, sont ici fort supérieurs aux pensées.
L’état d’âme que certains spectacles publics, une revue militaire, les funérailles d’un grand citoyen, propagent dans toute une multitude, cet état singulier, merveilleux, ou l’on se sent épris tous ensemble de quelque chose de supérieur à l’intérêt immédiat de chacun, tâchons de le ressusciter en nous jusque dans l’humble cours de nos occupations journalières, pour les spiritualiser.
Surtout, je l’ai vu « au travail » ; et — expliquez-moi cela, — bien que je ne pusse le comparer, je l’ai senti supérieur.
Jules Barbey d’Aurevilly Casimir Delavigne, très supérieur à Ponsard, avait déjà, bien avant lui, porté et senti sur son talent, sans grande vigueur pourtant, la flamme de cet astre du Romantisme qui se levait et qui n’était qu’à ses premiers feux.
Les successeurs de Hartley, dont nous allons parler, ont repris cette embryologie physiologique, sous une forme tellement supérieure à la sienne, qu’il serait oiseux de nous y attarder.
Et Jésus recommence à faire tour à tour l’homme supérieur et l’artiste, ce qui n’est pas du tout la même chose que le Dieu. […] Meilhac se contente parfois de vieilles intrigues consacrées et classiques (l’Ingénue, Brevet supérieur) ou de quelque antique conte bleu (la Cigale). […] Ces « autres » sont souvent des esprits médiocres, des journalistes à la douzaine ; et, s’ils sont d’aventure des esprits supérieurs, on est toujours libre de considérer qu’ils ne sont point infaillibles. […] Jean est admirablement calme, bon, doux, patient, indulgent : il a seulement le tort d’être tout cela d’un air supérieur. […] Sans nul ménagement dans les mots, sans aucune mesure dans la pensée, il exalte emphatiquement, devant ces petits, « l’homme supérieur », et fait, devant ces ouvriers, l’apothéose du patron.
Cette adresse supérieure serait ce qui fait la supériorité de l’esprit. […] Le philosophe ne prend pas des idées préexistantes pour les fondre dans une synthèse supérieure ou pour les combiner avec une idée nouvelle. […] Sa solidité est infiniment supérieure à celle d’une fixité qui n’est qu’un arrangement éphémère entre des mobilités. […] Un contact fréquent avec tant d’hommes supérieurs devait agir sur l’intelligence comme un stimulant. […] Il arrive que des hommes supérieurs se découvrent de mieux en mieux eux-mêmes à mesure qu’ils pénètrent plus avant dans l’intimité d’un maître préféré.
Nous avons à nous reprocher nous-même d’avoir, dans le Globe d’alors25, relevé soigneusement les taches de ce roman, plutôt que d’en avoir fait valoir les beautés supérieures. […] La scène a beau être disposée historiquement avec toute la science et l’application dont le poëte est capable ; ce jour fantastique et prestigieux, qui tombe d’en haut comme dans un souterrain, nous avertit toujours que nous avons affaire à l’idéal amant des régions supérieures. […] Alfred de Vigny, en ceci et ce jour-là supérieur par le cœur (je me plais à le reconnaître), m’écrivait : « Je rentre ce soir : j’étais sorti après avoir lu et relu votre poëme tout haut… Je viens de lire votre préface : elle m’a profondément affligé pour vous.
Il y a naturellement des variétés d’hommes, comme des variétés de taureaux et de chevaux, les unes braves et intelligentes, les autres timides et bornées, les unes capables de conceptions et de créations supérieures, les autres réduites aux idées et aux inventions rudimentaires, quelques-unes appropriées plus particulièrement à certaines œuvres et approvisionnées plus richement de certains instincts, comme on voit des races de chiens mieux douées, les unes pour la course, les autres pour le combat, les autres pour la chasse, les autres enfin pour la garde des maisons ou des troupeaux. […] Si, au contraire, l’homme naturellement sain et équilibré limite volontiers l’étendue de ses conceptions pour en mieux préciser la forme, on verra, comme en Grèce, une théologie d’artistes et de conteurs, des dieux distincts promptement séparés des choses et transformés presque dès l’abord en personnes solides, le sentiment de l’unité universelle presque effacé et à peine conservé dans la notion vague du Destin, une philosophie plutôt fine et serrée que grandiose et systématique, bornée dans la haute métaphysique5, mais incomparable dans la logique, la sophistique et la morale, une poésie et des arts supérieurs pour leur clarté, leur naturel, leur mesure, leur vérité et leur beauté à tout ce que l’on a jamais vu. […] À cet égard un grand poëme, un beau roman, les confessions d’un homme supérieur sont plus instructifs qu’un monceau d’historiens et d’histoires ; je donnerais cinquante volumes de chartes et cent volumes de pièces diplomatiques pour les mémoires de Cellini, pour les lettres de saint Paul, pour les propos de table de Luther ou les comédies d’Aristophane.
Ce phénomène du génie hérité, accumulé, croissant et enfin fructifiant dans un grand homme frappe l’esprit en étudiant, dans l’histoire ou dans la biographie, les origines morales des hommes supérieurs. […] » On voit par ces lettres que la mère du Tasse était une de ces femmes rares qui forment de leur sang les hommes supérieurs, poètes, philosophes, héros. […] « Vous me faites sentir plus que jamais combien la Fontaine est charmant dans ses bonnes fables ; je dis dans les bonnes, car les mauvaises sont bien mauvaises ; mais que l’Arioste est supérieur à lui et à tout ce qui m’a jamais charmé, par la fécondité de son génie inventif, par la profusion de ses images, par la profonde connaissance du cœur humain, sans faire jamais le docteur ; par ces railleries si naturelles dont il assaisonne les choses les plus terribles !
L’organisation de l’enseignement supérieur ouvre aux orateurs une carrière nouvelle. […] La révolution de Juillet le fit pair de France, membre du conseil supérieur de l’instruction publique, directeur de l’École normale, ministre de l’instruction publique.Éditions : Cours de philosophie professé à la Faculté des Lettres pendant l’année 1818, 1836, in-8 (Du vrai, du beau et du bien, 1853, in-8) ; Cours d’histoire de la philosophie, 1826 (revu 1810 et 1863) ; Cours d’hist. de la phil. moderne, 1841, in-8 ; Cours d’hist. de la phil. morale au xviiie s., 1810-41 ; Fragments philosophiques, 1826, in-8 ; édition de Descartes, 11 vol. in-8, 1826 ; traduction de Platon, 1825-1840, 13 vol. in-8. […] Conférences, 1849, 4 vol. in-8. — Félix Dupanloup (1802-1878), supérieur du petit séminaire de Paris, prof, d’éloquence sacrée à la Sorbonne, év. d’Orléans en 1849 ; après 1871, député et sénateur.
Est-ce parce que leur forme est supérieure à celle de nos poètes et de nos romanciers ? […] Les personnages supérieurs, chez Sand et Hugo, songent plus au bonheur de l’humanité qu’à leur propre perfectionnement moral. […] Et au surplus, pour en revenir au règlement présent de cette espèce de compte de « doit et avoir » ouvert entre les races, ne resterait-il pas à chercher si le piétisme d’Eliot, l’idéalisme contradictoire et révolté d’Ibsen, le fatalisme mystique de Tolstoï sont nécessairement quelque chose de supérieur soit à l’humanitarisme, soit au réalisme français ?
Il en est ainsi du respect : le respect est naturel chez les simples, les superficiels s’en défendent avec une fatuité très comique ; il renaît chez les sages par une vue supérieure. […] Le déva de l’Inde est un être supérieur à l’homme, nullement notre Dieu. […] En cela Mme de Staël lui est bien supérieure.
Cette charmante apparition de Terni avait alors à peu près dix-huit ans ; elle était fille de madame Sophie Gay, femme supérieure très-méconnue. […] Madame Gay, liée d’antécédents et d’opinion avec les royalistes, conduisit sa fille dans les salons de cour de madame la duchesse de Duras et de quelques autres femmes supérieures du temps ; les salons, longtemps fermés ou muets sous l’Empire, se vengeaient de leur silence par un culte passionné pour les talents qui promettaient un nouveau siècle de Louis XIV aux Bourbons. […] Ce parti ne pouvait pas choisir une personne plus accomplie pour l’un ou l’autre de ces rôles : Diane de Poitiers n’était pas plus belle, madame de Maintenon pas plus supérieure ; mais la jeune fille à qui on destinait leur rôle avait l’innocence qui manquait à l’une, la franchise qui manquait à l’autre.
Nos poètes et nos artistes doivent donc s’attacher uniquement à plaire aux esprits d’élite ; c’est même le plus sûr moyen d’avoir un peu plus tôt ou un peu plus tard le succès populaire : car la pensée de quelques hommes supérieurs finit toujours par diriger la foule. […] Si les œuvres d’André Chénier, de ce poète immense, sitôt moissonné par la faux implacable qui n’épargnait aucune royauté, eussent été publiées à la fin du dernier siècle, quelque incomplètes, quelque imparfaites qu’elles soient, à cause de cette mort précoce, nul doute que l’âme des hommes supérieurs ne se fut prise alors à cette poésie virile et naturelle, et la réconciliation qui s’accomplit lentement eût été avancée de trente ans. […] Après avoir montré la France des deux derniers siècles, infiniment supérieure par sa prose à toutes les autres nations ensemble, il nous a fallu avouer son évidente infériorité dans les hauts genres de poésie, qui n’ont été réellement cultivés que par l’école actuelle ; nous sommes heureux de pouvoir lui rendre sa suprématie dans la littérature dramatique.
Ces hommes, d’ailleurs, consommés dans la connaissance de ce qui fait la force, n’avaient pas encore jugé nécessaire d’entrouvrir les sources précieuses qu’ils possédaient seuls et qu’ils avaient tenues si longtemps fermées pour des raisons bien supérieures aux vues de l’habileté humaine. […] Mais là encore n’est pas la raison supérieure qui doit faire choisir le parti le plus hardi comme le plus habile. Cette raison supérieure n’est rien moins que l’instruction du pouvoir, que sa propre expérience par l’histoire.
On passera, du plan supérieur où tout était ramassé dans une seule représentation, à des plans de moins en moins élevés, de plus en plus voisins de la sensation, où la représentation simple est éparpillée en images, où les images se développent en phrases et en mots. […] Au contraire, dès que nous faisons effort pour nous souvenir, il semble que nous nous ramassions à un étage supérieur pour descendre ensuite progressivement vers les images à évoquer. […] On s’accorde à reconnaître que l’effort donne à la représentation une clarté et une distinction supérieures.
Dans les dernières années de sa vie, et à deux reprises, il écrivit à ses supérieurs pour être déchargé par eux de ce ministère de la parole publique dont il commençait à sentir le poids, et pour obtenir de prendre enfin une retraite dont la nature en lui éprouvait le besoin : Il y a cinquante-deux ans que je vis dans la compagnie, non pour moi, mais pour les autres ; du moins plus pour les autres que pour moi. […] … Ces instances, dont on ne sut le détail qu’après lui, demeurèrent sans effet : ses supérieurs le jugeaient trop utile et trop à sa place pour s’en priver.
Selon lui, si les hommes pris en détail dans leur conduite et leur caractère diffèrent entre eux, les siècles pris dans leur ensemble ne diffèrent pas moins les uns des autres ; la plupart des hommes qui y vivent, qui y sont plongés et qui en respirent l’air général, y contractent certaines habitudes, certaine trempe ou teinte à laquelle échappent seuls quelques philosophes, gens plus propres à la contemplation qu’à l’action et à critiquer le monde qu’à le corriger : Il serait à souhaiter cependant que dans chaque siècle il y eût des observateurs désintéressés des manières de faire de leur temps, de leurs changements et de leurs causes ; car on aurait par la une expérience de tous les siècles, dont les hommes d’un esprit supérieur pourraient profiter. […] Et puisque j’en suis à rappeler ces souvenirs fortifiants et ces antidotes en regard d’un exemple de dégradation qui afflige, qu’il me soit permis de joindre ici la traduction de la fameuse Hymne d’Aristote à la Vertu, où circule encore et se resserre en un jet vigoureux toute la sève des temps antiques : Vertu qui coûtes tant de sueurs à la race mortelle, ô la plus belle proie de la vie, c’est pour toi, pour ta beauté, ô Vierge, qu’il est enviable en Grèce, même de mourir, et d’endurer des travaux violents d’un cœur indomptable ; tant et si bien tu sais jeter dans l’âme une semence immortelle, supérieure à l’or et aux joies de la famille, et au sommeil qui console la paupière !
Cette omniprésence de la pensée supérieure sur tous les points de l’organisation, à une époque de réforme et de création récente, est bien plutôt propre à vivifier les ressorts qu’à les ralentir et à les gêner. […] Cependant je regretterais de ne point citer quelque chose de la partie neuve et qui m’a le plus intéressé, de celle qui traite de l’introduction régulière des sciences (géométrie, cosmographie, chimie, physique) dans les classes des lettres, dans la division supérieure, c’est-à-dire à partir de la troisième jusqu’à la rhétorique.
disait-il, le sublime génie qui anime et soutient cet illustre corps m’a seul inspiré le glorieux dessein d’en être membre ; et comme, étant supérieur à tout, il n’a que de grandes vues, j’en reçois heureusement celles que je n’aurais osé prendre de mon chef, et que vous avez bien voulu rendre effectives. […] L’orateur ne montrait pas seulement la maison d’Autriche abaissée et réduite aux abois, mais encore les éléments soumis et assujettis par ce génie supérieur des quatre éléments, toutefois, un seul était pris au propre, l’eau de la mer retenue par la digue de La Rochelle ; les autres éléments ne figuraient qu’à l’état métaphorique : c’était le feu de la rébellion éteint avec celui de l’hérésie ; c’était l’air devenu plus serein, et la terre étonnée de tant de prodiges.
Toutes ces parties de son livre sont supérieures de vues, et, qui plus est, pittoresques à ravir. […] Son étude de Tite-Live surtout nous montrera dans un beau jour ses qualités littéraires supérieures, mais encore adhérentes à un système.
Lui aussi il était, mais il n’était qu’à demi de la race de René, en ce sens qu’il ne se croyait pas une nature supérieure : bien loin de là, il croyait se sentir pauvre, infirme, pitoyable, et dans ses meilleurs jours une nature plutôt écartée que supérieure : Pour être aimé tel que je suisa, se murmurait-il à lui-même, il faudrait qu’il se rencontrât une âme qui voulût bien s’incliner vers son inférieure, une âme forte qui pliât le genou devant la plus faible, non pour l’adorer, mais pour la servir, la consoler, la garder, comme on fait pour un malade ; une âme enfin douée d’une sensibilité humble autant que profonde, qui se dépouillât assez de l’orgueil, si naturel même à l’amour, pour ensevelir son cœur dans une affection obscure à laquelle le monde ne comprendrait rien, pour consacrer sa vie à un être débile, languissant et tout intérieur, pour se résoudre à concentrer tous ses rayons sur une fleur sans éclat, chétive et toujours tremblante, qui lui rendrait bien de ces parfums dont la douceur charme et pénètre, mais jamais de ceux qui enivrent et exaltent jusqu’à l’heureuse folie du ravissement.
Béranger croit en Dieu comme Rousseau, et avec plus de conséquence encore, car il est optimiste, ce qui va bien avecla foi en un Être supérieur et bon. […] « Mettre des faits dans la mémoire, c’est se donner de l’expérience, c’est rivaliser avec le temps. » Il lui explique Phèdre, Britannicus, et en quoi l’une ou l’autre de ces pièces est supérieure.
La France a perdu, le 17 janvier 1863, un de ses grands peintres, un de ses talents supérieurs et populaires comme elle les a aimés de tous temps, comme elle les préfère toujours, un grand talent naturel et facile. […] Je ne comprends pas ces générations qui se prévalent de quelque indifférence acquise pour faire les supérieures et se donner de grands airs superbes à l’égard de leurs aînées et devancières, pour les traiter du haut de leur grandeur et comme des enfants qui faisaient assez bien pour leur âge : générations hautaines et gourmées, je ne sais comment on vous traitera vous-mêmes un jour, mais vous êtes bien peu agréables en attendant, et bien peu équitables aussi.
Ce qui frappe en le lisant, c’est combien il considère la prédication purement et simplement comme un métier ; rien de moins, rien de plus ; toute inspiration de christianisme vif, toute idée d’un ministère supérieur et sacré est absente et lui demeure étrangère. […] Il aimait ces sortes de gageures ; il se montrait supérieur encore dans l’improvisation à ce qu’il était dans le discours étudié.
C’est l’école que je redoute, ce sont les disciples non avoués d’un maître supérieur, mais un peu imprudent. […] On a besoin de se croire supérieur aux autres, de croire qu’on a raison sur eux, qu’on a dans sa main la clef des vérités ; on veut se donner les avantages publics du triomphe.
La fondation de l’Académie française par Richelieu (1635) ne fut que la reconnaissance publique et, pour ainsi dire, la promulgation officielle de ce besoin des esprits qui réclamait plus ou moins son organe et son Conseil supérieur de perfectionnement en fait d’élocution. […] Dessinant toujours son programme, et voulant donner idée de ce qu’un homme éloquent aurait pu faire et dire en sa place dans cette Rhétorique supérieure qu’il décrit : « Il eut encore fait voir, dit-il, qu’il n’y a jamais eu de langue où l’on ait écrit plus purement et plus” nettement qu’en la nôtre ; qui soit plus ennemie des équivoques et de toute sorte d’obscurité ; plus grave et plus douce tout ensemble, plus propre pour toutes sortes de styles ; plus chaste en ses locutions, plus judicieuse en ses figures ; qui aime plus l’élégance et l’ornement, mais qui craigne plus l’affectation.
mais encore une fois, bien de la sève et de la vitalité, et, en même temps que le talent supérieur du paysage, un beau et large jet de sentiment moral épanoui. […] Et si son frère (dans les pages magnifiques du Centaure) porte mieux au front le sceau du génie, la flamme, combien Eugénie lui est supérieure par la vraie grandeur : l’oubli de soi, constant, sans recherche, le don du cœur à un autre cœur !
Le problème moral que soulève le personnage de Talleyrand, en ce qu’il a d’extraordinaire et d’original, consiste tout entier dans l’assemblage, assurément singulier et unique à ce degré, d’un esprit supérieur, d’un bon sens net, d’un goût exquis et d’une corruption consommée, recouverte de dédain, de laisser-aller et de nonchalance. […] Comme ce n’est point de l’histoire sévère que j’écris en ce moment, et que je ne vise qu’à mettre en lumière quelques traits essentiels d’un haut et curieux personnage, je veux marquer encore par un contraste sensible ce qu’il avait de supérieur en son genre et en quoi, par exemple, il l’emportait incomparablement pour la tenue, pour le secret, l’esprit de conduite et une dignité naturelle sur des acolytes, gens de beaucoup d’esprit, mais légers, intempérants, et qui ne venaient que bien loin à sa suite dans l’ordre de la politique et de l’intrigue.
Eugène de Rothelin, publié en 1808, paraît à quelques bons juges le plus exquis des ouvrages de Mme de Souza, et supérieur même à Adèle de Sénange. […] Sous cet aspect, le joli roman cesse d’être une œuvre individuelle et isolée, il a une signification supérieure ou du moins plus étendue.
Sa mission est de faire aspirer les hommes au monde invisible et supérieur, de faire proférer le nom suprême à toute chose, même muette, et de remplir toutes les émotions qu’il suscite dans l’esprit ou dans le cœur de je ne sais quel pressentiment immortel et infini, qui est l’atmosphère et comme l’élément invisible de la Divinité. […] Homère lui révèle d’abord un monde supérieur, une immortalité de l’âme, un jugement de nos actions après la vie, une justice souveraine, une expiation, une rémunération, selon nos vertus ou nos crimes, des cieux et des enfers ; tout cela altéré de fables ou d’allégories, sans doute, mais tout cela visible et transparent sous les symboles, comme la forme sous le vêtement qui la révèle en la voilant.
Il s’engageait à faire voir que le siècle de Louis XIV était non pas plus grand à lui seul que tous les siècles passés, mais supérieur à n’importe quel siècle pris à part, même à celui d’Auguste. […] Mais « pour la tragédie, nous sommes bien supérieurs aux Latins » ; et aussi pour le vaudeville.
La comédie du xviiie siècle est supérieure à la tragédie : elle nous fournit deux talents éminents et singuliers, Marivaux et Beaumarchais ; et elle nous présente un grand fait, la naissance du drame. […] Tous les genres que j’ai nommés, anciens et récents, déformations et créations, toutes les traditions et toutes les nouveautés, comédie larmoyante, comédie de caractère, comédie de mœurs, bouffonnerie, satire morale, sociale, philosophique, aristophanesque, tout cela se réunit dans l’œuvre supérieure que le théâtre comique nous présente à la fin du siècle, dans l’étincelant et complexe génie de Beaumarchais, qu’il nous faut réserver pour le faire apparaître à sa date496.
Thierry posait l’antagonisme des races comme donnée primordiale et comme loi supérieure de l’histoire, en Angleterre, en France : les races étaient pour lui des entités irréductibles, indestructibles ; et il lui semblait, au bout de six ou de dix siècles, retrouver les vainqueurs et les vaincus face à face. […] Ce style de Michelet, âpre, saccadé, violent, ou bien délicat, pénétrant, tendre, en fait un des deux ou trois écrivains supérieurs de notre siècle.
Hugo est excellente et supérieure : à défaut d’idées nettes, il a des tendances énergiques, et il agite en nous certaines angoisses sociales et métaphysiques. […] Son dégoût d’être ne paraît pas un produit de mésaventures biographiques : il se présente comme une conception générale, supérieure à l’esprit qui se l’applique885.
Le sage se dit en vain qu’il y a quelque chose de supérieur et de meilleur, qui est de chercher la vérité ou d’assister au train des choses comme à un spectacle. […] Après le dilettante qui écrit, voici le dilettante qui n’écrit pas, supérieur peut-être au premier par la façon dont il entend la vie, par la sagesse plus rare qu’implique le rôle qu’il s’est donné.
Mais non : il y en a une bonne moitié qui sont incontestablement des esprits ou des talents supérieurs (ce qui est une jolie proportion !) […] Enfin, je vois que quatre ou cinq des plus grands génies littéraires de ce siècle, sans compter une douzaine de talents supérieurs, ont été repoussés ou oubliés par l’Académie.
Je trouve même supérieurs à tous les harmonieux, ceux qui ont une unité réelle dont le principe est intérieur. […] Le Geste excepté, aucun de ses livres n’est supérieur à La Fraude ; aucun non plus ne lui est très inférieur.
Telle qu’on la peut lire, elle constitue un mémorable morceau d’histoire, où le gouvernement de Robespierre est jugé d’un point de vue supérieur. […] Je ne saurais dire combien me paraît intéressant tout ce chapitre par le jour qu’il jette sur le procédé politique de Napoléon, sur le point fixe de sa croyance supérieure (croyance en Dieu), sur son indifférence profonde pour les articles secondaires et sur l’importance extrême qu’il affectait pourtant d’y attacher, en un mot, sur la règle de conduite qu’il regardait évidemment comme la seule loi des chefs d’empire, puisqu’il nous l’expose en termes si nets et si peu voilés.
Le talent, enfin, qui nous montre tout cela, est supérieur, est-il besoin de le dire ? […] Les hommes supérieurs qui ont passé par les affaires, et qui en sont sortis, ont un grand rôle encore à remplir, mais à condition que ce rôle soit tout différent du premier et que même ce ne soit plus un rôle.
Étienne, établi rédacteur en chef par ordre supérieur, conserva à leur poste les habiles rédacteurs littéraires, et leur adjoignit Hoffman. […] Hoffman, comme me l’indiquait M. de Féletz, est en réalité bien supérieur.
dans une lettre écrite de Genève, en septembre 1832, à une femme aimable et supérieure, qui eut le don jusqu’à la fin (et sans être Mme Récamier) de le dérider un peu et de le distraire, il écrivait : Puissance et amour, tout m’est indifférent ; tout m’importune. […] Lui, ravi de sa beauté et de ses charmes soumis, Adam sourit d’un amour supérieur, comme Jupiter sourit à Junon lorsqu’il féconde les nuages qui répandent les fleurs de mai : Adam presse d’un baiser sur les lèvres de la mère des hommes.
Les écrivains de ces âges plus ou moins classiques n’écrivaient qu’avec leur pensée, avec la partie supérieure et tout intellectuelle, avec l’essence de leur être. […] La puissance propre à M. de Balzac a besoin d’être définie : c’était celle d’une nature riche, copieuse, opulente, pleine d’idées, de types et d’inventions, qui récidive sans cesse et n’est jamais lasse ; c’était cette puissance-là qu’il possédait et non l’autre puissance, qui est sans doute la plus vraie, celle qui domine et régit une œuvre, et qui fait que l’artiste y reste supérieur comme à sa création.
« Rousseau avait l’esprit voluptueux. » a dit un bon critique ; les femmes jouent chez lui un grand rôle ; absentes ou présentes, elles et leurs charmes, elles l’occupentc, l’inspirent et l’attendrissent, et il se mêle quelque chose d’elles à tout ce qu’il écrit : Comment, dit-il de Mme de Warens, en approchant pour la première fois d’une femme aimable, polie, éblouissante, d’une dame d’un état supérieur au mien, dont je n’avais jamais abordé la pareille…, comment me trouvai-je à l’instant aussi libre, aussi à mon aise que si j’eusse été parfaitement sûr de lui plaire ? […] Mais ces folies et ces vices de l’homme ne sauraient prévaloir sur les mérites originaux, et nous masquer les grandes parties par lesquelles il se trouve encore supérieur à ses descendants.
Son génie lui parla ; un état médiocre ne lui parut point valoir assez pour être mis en balance avec cette destinée nouvelle qu’il tenait entre ses mains : « Il vaut mieux, pensa-t-il, déroger à sa qualité qu’à son génie » ; et, se reportant aux grandes actions qu’il avait été donné à d’autres plus heureux d’exécuter, il se dit : « Qu’il paraisse du moins, par l’expression de nos pensées et par ce qui dépend de nous, que nous n’étions pas incapables de les concevoir. » Cette prédominance, cette préoccupation toujours présente de l’action et de l’énergie vertueuse, supérieure et préférable à l’idée elle-même, est un des caractères du talent littéraire de Vauvenargues, et elle contribue à conférer aux moindres de ses paroles une valeur et une réalité qu’elles n’auraient pas chez tant d’autres, en qui l’auteur se sent à travers tout. […] Il offre le rare exemple d’un homme supérieur longtemps retenu au-dessous de son niveau, comprimé, abreuvé de disgrâces, qui ne s’aigrit ni ne se révolte, mais prend sa revanche noblement et se rouvre la carrière dans l’ordre de l’esprit avec vigueur et sérénité.
Là où d’Aguesseau me paraît supérieur et presque original par la combinaison et la mesure qu’il y apporte, c’est dans les considérations philosophiques dont il ne sépare jamais la morale et la religion. […] On le voyait rougir et se taire dans le même moment, la partie supérieure de son âme laissant passer ce premier feu sans rien dire, pour rétablir aussitôt le calme et la tranquillité dans la partie sensible, qu’une longue habitude rendait toujours également docile aux lois de la raison et de la religion.
Pourtant, si en littérature il est indigeste, dans les arts proprement dits, dans ceux de la main et du ciseau, même en France, le xvie siècle est fort supérieur par la qualité du goût aux deux siècles suivants ; il n’est ni maigre ni massif, ni lourd ni contourné. […] « Qui ne me voudra savoir gré, dit-il, de l’ordre, de la douce et muette tranquillité qui a accompagné ma conduite, au moins ne peut-il me priver de la part qui m’en appartient par le titre de ma bonne fortune. » Et il est inépuisable à peindre en expressions vives et légères ce genre de services effectifs et insensibles qu’il croit avoir rendus, bien supérieurs à des actes plus bruyants et plus glorieux : « Ces actions-là ont bien plus de grâce qui échappent de la main de l’ouvrier nonchalamment et sans bruit, et que quelque honnête homme choisit après, et relève de l’ombre pour les pousser en lumière à cause d’elles-mêmes. » Ainsi la fortune servit à souhait Montaigne, et, même dans sa gestion publique, en des conjonctures si difficiles, il n’eut point à démentir sa maxime et sa devise, ni à trop sortir du train de vie qu’il s’était tracé : « Pour moi, je loue une vie glissante, sombre et muette. » Il arriva au terme de sa magistrature, à peu près satisfait de lui-même, ayant fait ce qu’il s’était promis, et en ayant beaucoup plus fait qu’il n’en avait promis aux autres.
Voltaire fit plus, il inséra l’épître tout entière au mot Dispute de son Dictionnaire philosophique, en y mettant cette apostille : « Lisez les vers suivants sur les Disputes ; voilà comme on en faisait dans le bon temps. » Et en effet, cette épître, qui a été reproduite dans toutes les Leçons de littérature et que nous savions par cœur dans notre enfance, ressemble par le ton aux meilleures de Boileau, auxquelles elle est supérieure par la pensée. […] Homme de lettres, il était entré à l’Académie en 1787 avec un discours supérieur de vues et parfait d’élégance, qui lui avait valu un applaudissement unanime.
Ses articles nous semblent assez froids aujourd’hui ; mais les plaignants et les blessés appelaient cela des satires pleines de fiel, et si on le lui reprochait, comme l’honnête Dorat le fit un jour, il répondait naïvement : « Je ne puis m’en empêcher, cela est plus fort que moi. » Voilà le critique, celui à qui Voltaire n’avait pas besoin de crier Macte animo , comme il fit tant de fois, celui dont il a eu tort de dire que « son courage était égal à son génie », mais égal, et même supérieur à son goût, c’est ce qu’il eût fallu dire. […] Entendons-nous bien : ne demandons à La Harpe aucune de ces vues supérieures qui sortent de certaines habitudes et de certaines limites, et qui supposent des comparaisons neuves et étendues.
Quinault lui paraît supérieur à Racine, et le peintre Le Brun (ô sacrilège !) […] Il croit Versailles très supérieur au Parthénon, et il cite le Val-de-Grâce pour écraser la fontaine des Innocents.
La princesse des Ursins, qui m’a amené à toucher cette corde délicate, était une femme politique, non pas, je le crois, du premier ordre, mais bien supérieure comme telle à Mme de Maintenon. […] Avec ce ton de raillerie supérieure qui lui est particulière, Mme des Ursins est agréable à entendre là-dessus : Dans quel emploi, bon Dieu !
En outre, la théorie de Herbart est impuissante à expliquer les plaisirs et les peines les plus élémentaires qui se retrouvent au fond des autres et qui, en se compliquant, produisent les sentiments supérieurs. […] Les sens supérieurs, qui paraissent n’avoir aujourd’hui presque rien d’affectif, sont un développement ultérieur et un raffinement des autres ; à y regarder de près, on trouverait dans tout son et dans toute couleur une combinaison de plaisirs et de peines à l’état naissant.
Au milieu de son speach, une allusion à l’église de Montmartre lui fait dire : « Moi, vous savez depuis longtemps mon idée, je voudrais un liseur par village, pour faire contrepoids au curé, je voudrais un homme qui lirait, le matin, les actes officiels, les journaux ; qui lirait, le soir, des livres. » Il s’interrompt : « Donnez-moi à boire, non pas du vin supérieur que boivent ces messieurs — il fait allusion à une bouteille de Saint-Estèphe — mais du vin ordinaire, quand il est sincère, c’est celui que je préfère, non pas du Bourgogne, par exemple : ça donne la goutte à ceux qui ne l’ont pas, ça la triple à ceux qui l’ont… Les vins des environs de Paris, on est injuste pour eux, ils étaient estimés autrefois, on les a laissé dégénérer… ce vin de Suresnes sans eau, ce n’est vraiment pas mauvais… Tenez, monsieur de Goncourt, il y a longtemps de cela, mon frère Abel, en sa qualité de lorrain et de Hugo, était très hospitalier. […] Il a bataillé violemment, et s’est presque chamaillé avec le sculpteur Jacquemart, pour prouver qu’il avait eu plus de poux en Égypte que lui, qu’il lui avait été supérieur en vermine.
Or, on peut avancer que c’est à l’aide de ces instrumens qu’ont été faites les observations qui ont enrichi l’astronomie et l’histoire naturelle, et qui ont rendu ces sciences supérieures aujourd’hui à ce qu’elles étoient autrefois. […] En mil six cens quarante-trois Toricelli mécanicien du grand duc Ferdinand II remarqua en essaïant de faire des expériences, que lorsqu’un tuïau fermé par l’orifice supérieur et ouvert par l’orifice inferieur, étoit tenu debout plongé dans un vase plein de vif-argent, le vif-argent demeuroit suspendu à une certaine hauteur dans ce tuïau, et que le vif-argent suspendu tomboit tout entier dans le vase, si l’on ouvroit le tuïau par son orifice superieur.
Pour toutes ces raisons, elle s’oppose à la vie que nous traînons quotidiennement, comme le supérieur s’oppose à l’inférieur, l’idéal à la réalité. […] Par cela seul qu’elle prend conscience de soi, elle enlève l’individu à lui-même et elle l’entraîne dans un cercle de vie supérieure.
Comme nature, les guinné sont intermédiaires entre l’homme et le dieu supérieur dénommé ou pressenti. […] Ces exorcistes sont doués d’un pouvoir plus ou moins fort C’est sous la dictée de l’un d’eux qui se targue d’une puissance supérieure à celle de ses confrères, que j’ai transcrit le conte intitulé L’ensorcelée de Thiévaly.
Depuis Le Signe et Les Chairs profanes, il a publié Les Cornes du Faune, œuvre que je n’hésite point à proclamer supérieure à la plupart des insipides volumes de vers qui s’impriment aujourd’hui. […] Ce sont les foules que nous voulons élever aux conceptions artistiques les plus nobles ; car, pour nous il n’y a pas d’hommes supérieurs : il n’y a que des hommes inférieurs.
Comparez-le à un autre idyllique-élégiaque, — André Chénier, par exemple, — et malgré tout, malgré l’inspiration sensuelle et païenne, la vieille mythologie usée, tout un monde connu et l’imitation archaïque d’André qui se fait Grec, et aussi malgré l’inspiration chrétienne au contraire, qui donne toujours un accent profond, malgré des mœurs neuves en poésie, et supérieures en morale, enfin malgré tous les détails du pays moins connu et moins classique de ce Breton qui se défait Breton, voyez si l’originalité, l’inoubliable originalité, n’est pas du côté de celui qui devrait être, à ce qu’il semble, le moins original des deux ! […] … Le génie du poète, c’est de faire vivre l’imagination dans son rêve comme dans la réalité même, et plus, car c’est une réalité supérieure.
Je goûte infiniment ses odes ; elles sont bien supérieures à toutes les productions lyriques de nos poëtes anglais. » Lady Montague jugeait là comme le monde du temps ; elle croyait Rousseau peu honnête homme et grand poëte, conditions qui s’excluent devant la postérité. […] Européens, mahométans, Hindous de castes diverses, il est pour tous un être supérieur en sagesse et en bonté.
et, en supposant qu’il ne soit pas un peu téméraire d’écrire aujourd’hui sur une matière qui a exercé tant d’esprits supérieurs, n’aurais-je pas dû au moins étudier leurs ouvrages ?
Intelligence supérieure, il se rendait compte de tout ; peintre incomplet, il n’eût su tout rendre, mais plume habile, déliée et pénétrante, il trouvait moyen d’atteindre et de fixer les impressions intérieures les plus fugitives et les plus contradictoires.
Que si l'on entend par là désigner l’absence de tout pouvoir supérieur, de toute autorité souveraine, on se méprend fort ; car jamais gouvernement, quel qu’il fût, monarchie ou dictature, ne fut plus exigeant, ni plus obéi que la Convention d’alors et ses comités ; et, plus on avance dans cette sombre époque, ou, en d’autres termes, plus cette prétendue anarchie augmente, plus aussi la force du pouvoir se centralise et s’accélère dans sa marche irrésistible.
Nous en sommes donc, en 1830, à la tolérance religieuse la plus absolue ; la philosophie, qui naguère était hostile aux cultes, est plutôt devenue bienveillante, et l’indifférence un peu matérielle, dont la société souffre depuis plusieurs années, commence à céder à des besoins de moralité plus épurée et de solutions supérieures.
Dans ses meilleurs contes, là où il se montre réellement inventeur et original, il sait, par les rapprochements fortuits les plus saisissants, par une combinaison presque surnaturelle de circonstances à la rigueur possibles, exciter et caresser tous les penchants superstitieux de notre esprit, sans choquer trop violemment notre bon sens obstiné ; ce qu’il nous raconte alors peut sans doute s’expliquer par des moyens humains, et n’exige pas à toute force l’intervention d’un principe supérieur ; mais, bien que notre bon sens ne soit pas évidemment réduit au silence, et qu’il puisse toujours se flatter de trouver au bout du compte le mot de l’énigme, il y a quelque chose en nous qui rejette involontairement cette explication pénible et vulgaire, et qui s’attache de préférence à la solution mystérieuse dont le leurre nous est de loin offert comme derrière un nuage.
L’homme qui a cette disposition voit dans le monde beaucoup plus de sujets de jalousie qu’il n’en existe réellement ; et pour se croire à la fois heureux et supérieur, il faudrait juger de son sort par l’envie que l’on inspire : c’est un mobile dont l’objet est une souffrance, et qui n’exerce l’imagination, cette faculté inséparable de la passion, que sur une idée pénible.
En déclarant que nul poète ne lui est supérieur par l’imagination ni par l’expression.
Elle avait toute la beauté du sacrifice désintéressé: car cette vie n’était si étroitement ordonnée que pour permettre au fils, à l’héritier, de connaître un jour une forme supérieure et plus élégante de la vie.
Il y a une reine charmante, extraordinairement instruite, d’une intelligence supérieure et d’une imagination puissante, qui, pouvant exercer le métier de reine, préfère celui d’homme de lettres, recherche l’approbation de ses « confrères » bourgeois et accepte avec joie et simplicité, si même elle ne les sollicite, les récompenses de l’Académie française.
Bien qu’il devienne peu à peu célèbre dans le monde supérieur de l’art littéraire, ses livres : Les Lèvres closes, la Messe du vaincu, les Amants, Poèmes et poésies… sont peu connus de la foule, — et je suis sûr qu’il n’en souffre pas.
— supérieure en beauté à ce qu’il y a de plus beau dans Shakespeare.
L’auteur expose le plus gravement du monde, dans la dédicace, l’analogie qu’il aperçoit, d’abord entre la partie supérieure et noble de ses personnages et la dédicace qu’il présente à Sa Majesté, puis entre la partie basse et monstrueuse de ses héros et l’œuvre qu’il dépose aux pieds de la reine. » Après avoir passé en Italie l’été de 1623, les Comici Fedeli revinrent en France et y représentèrent pendant l’année 1624 et le commencement de l’année 1625.
L’impression a dédommagé de la représentation, & c’est toujours beaucoup d’être à portée de juger, à la lecture, que cette nouvelle Comédie a des traits encore supérieurs à celle des Philosophes.
La vieille barbarie asiatique n’est peut-être pas aussi dépourvue d’hommes supérieurs que notre civilisation le veut croire.
Il est bien supérieur au poëme de Gai sur l’évantail, poëme cependant dicté par les graces, le naturel & la fine plaisanterie.
Son amour-propre lui fit jouer toute sa vie un rôle pour lequel il n’était point fait, et auquel il était fort supérieur.
Les ouvrages qu’il a tenté de faire sont, si l’on veut, d’une classe supérieure.
A ce jeu, on s’habitue à un immense orgueil et à se considérer comme infiniment supérieur, ce qui d’abord est assez déplaisant, et ce qui ensuite rend très peu capable de grandes choses ; car c’est en regardant en haut qu’on fait effort et qu’on tire de soi tout ce qui est possible qu’on en tire.
Nodier disait plus loin : « Il est évident qu’un genre de considérations si élevé ne sera jamais la théorie d’un parti, parce qu’il est trop supérieur pour cela aux idées ordinaires, aux passions communes des hommes.
Quand la question est ainsi posée, et elle l’est par la nature des choses, il n’est pas permis de rester froid, de tenir en suspens la décision de sa pensée et de jouer à une impartialité supérieure qui ne serait que l’impartialité de l’embarras.
Auguste Nicolas était déjà connu par ses Études philosophiques sur le Christianisme, qui firent tant d’impression quand elles parurent, son talent ayant cela de particulier et de supérieur dans sa mesure qu’il touche juste et vous prend où il a touché.
Cochin, à qui je ne crains pas de m’associer en cette occasion — de s’inspirer dans les questions religieuses du principe supérieur de la tolérance… Je dis que sur ce point vous pouvez compter à la fois et sur la vigilance du gouvernement pour maintenir les droits de l’État, et sur l’esprit nouveau qui l’anime (Applaudissements répétés au centre et à droite)… Cet esprit nouveau, c’est l’esprit qui tend, dans une société aussi profondément troublée que celle-ci, à ramener tous les Français autour des idées de bon sens, de justice et de charité qui sont nécessaires à toute société qui veut vivre… » (Vifs applaudissements sur les mêmes bancs.
Les Gaules l’attendaient, d’esprit mieux préparé pour les développements d’énergie mentale dont l’Hellade se trouvait l’initiatrice supérieure. […] Il ne fut réellement supérieur que dans la poésie légère. […] J’avoue que je suis d’un avis opposé, et que, tout en ne refusant ni mon admiration ni ma sympathie à Schiller, je crois Goethe bien supérieur à tous égards. […] Lasserre a vu l’objection, tant pour Hegel que pour Kant, qu’il juge très supérieur à Hegel, mais surfait, lui aussi. […] Les hommes supérieurs n’échappent pas entièrement à l’influence du milieu.
Voilà la marque. — Et surtout, ce qui est art de composition supérieure encore, l’impression générale est d’une grande unité. […] — Non, l’entretien d’une femme supérieure est intimidant. […] Il croit que tout, même le mal, est réglé et voulu par une parfaite intelligence en vue d’une fin supérieure ; et par conséquent que tout est bien. […] Dieu est pour lui un service auxiliaire et supérieur de la police : « Il ne faut point ébranler une opinion si utile au genre humain. […] La tragédie française est incomparablement supérieure à la tragédie grecque.
Lorsqu’ils veulent marquer d’une façon irrémédiable le mépris qu’ils ont de quelqu’un, ils disent de lui, avec un air de supérieure impertinence et de sacerdotal dégoût : « Pouah ! […] C’est qu’avec des qualités rares et brillantes qui suffisent à la contemporanéité qui les acclame, ils ne possédaient pas les dons supérieurs qui font les œuvres fortes et durables : le sens de la vie et l’amour de la nature. […] Et l’on se demande avec tristesse si l’auteur des Lundis, par les résultats de son influence et de ses jugements, fut véritablement supérieur à M. […] — supérieure en beauté à ce qu’il y a de plus beau dans Shakespeare. […] C’est en cela que je crois La Princesse Maleine supérieure à n’importe lequel des immortels ouvrages de Shakespeare.
Je retrouve en rentrant du cimetière, au Grenier, Rodenbach qui me dit écrire un poème inspiré par sa maladie, où il cherche à peindre l’affinement produit par la souffrance, l’espèce d’étape supérieure, que cela fait monter à notre humanité. […] Non, sauf chez les Grecs, je ne connais pas de bustes pareils : oui des bustes supérieurs à ceux de Houdon, au fond d’un faire un peu sec et rétréci, oui des bustes ou aucun sculpteur n’a mis comme lui, dans le marbre, le bronze, la terre cuite, la vie grasse de la chair. […] Vendredi 14 septembre Les éléments de la cuisine (viande de boucherie, gibier, poisson, légumes) sont si mauvais en Picardie, cette province, où règne le veau aux pruneaux, que Rattier père, qui était un gourmet supérieur, après avoir passé une journée à Doullens, où son fils était sous-préfet, lui dit : « Fais-toi nommer à Bayonne, ou n’importe où, et aussi loin que tu voudras… j’irai te voir… mais ici, jamais je ne reviendrai, on mange trop mal ! […] Jeudi 25 octobre Une discussion picturale, dans laquelle, à propos de la remarque faite par moi, que les peintres supérieurs attrapent rarement cette ressemblance, que conquièrent des peintres très inférieurs, Léon Daudet dit ingénieusement : « Oui, les premiers sont les hommes de l’objectivité, les seconds les hommes de la subjectivité. […] Sur la tablette supérieure des bibliothèques, sont posés de petits bronzes japonais, dont les anses sont ingénieusement imaginées, d’après la figuration de crevettes arc-boutées contre le col ; de tay, les poissons aimés par les gourmets de là-bas, en la remonte d’une cascade ; de petits rameaux de courges avec les gourdes, au milieu de leurs feuilles trilobées.
Pourquoi donc les produire à peine par quelques allusions ou quelques fragments cités à de longs intervalles, alors que des commentaires étendus se trouvent consacrés à des hommes qui ne leur sont assurément pas supérieurs ? […] Sans nous en rendre précisément compte, nous vivons sur la légende de l’homme façonné à l’image de Dieu, créature supérieure et privilégiée, la dernière et la plus parfaite qui soit sortie des mains de Jéhovah. […] Le cerveau qui a simplement conçu cette idée de reconstituer Carthage avant Annibal pourra se montrer par la suite d’une trempe supérieure ; il est bien, en tous cas, d’une essence spéciale et singulière : et l’étude plus complète de l’œuvre ne servira qu’à appuyer cette impression du premier moment. […] Ici du reste, comme pour les précédentes œuvres du maître, il ne s’agit point de rechercher dans laquelle de ses manières il a été le plus grand, et si Salammbô est supérieure ou inférieure à Madame Bovary. […] Leconte de Lisle ; il est supérieur à Baudelaire, souvent contourné et presque embarrassé.
Et dans ce domaine-là je me sens supérieur à tous parce que je connais les richesses cachées de notre langue. […] Notre invitation trouva un accueil de beaucoup supérieur à ce que nous aurions jamais osé croire. […] Ma famille me reprochait ma paresse, comme on l’appelait, et faisait miroiter devant mes yeux l’emploi supérieur que j’aurais pu obtenir à Athènes. […] Personne, ni de ses supérieurs, ni de ses inférieurs, n’a jamais osé lui résister. […] Puis, et pour finir, elle me paraît être un motif supérieur de comédie pour le théâtre de l’avenir !
Son seul mauvais côté, peut-être, c’est qu’elle est le signe qu’aucun génie supérieur ne s’est manifesté ; car, s’il s’en était produit un. […] Comme il est intéressant d’étudier des artistes qu’aucune influence supérieure n’excite, mais aussi qu’aucune influence supérieure ne gêne, ne refroidit, n’intimide ! […] » Mais le fond était bien modestie sincère, cette modestie que toutes les intelligences supérieures ont connue. […] L’animal supérieur a beaucoup de facultés et autant d’organes que de facultés, sans quoi il ne vivrait pas. […] Les qualités mêmes, supérieures, de Maupassant, devaient l’amener à cet état d’esprit.
Née avant nous, et destinée à nous survivre, il y a longtemps qu’en effet la critique serait morte, si elle n’avait un objet, un rôle, une fonction, extérieurs ou supérieurs à l’idée que s’en font M. […] Il savait bien que si son goût était bon, ce n’était pas comme sien, mais, au contraire, comme extérieur et supérieur au sien propre, et que l’objet de la critique est d’apprendre aux hommes à juger souvent contre leur propre goût. […] C’est l’honneur du pessimisme que de faire le fond des religions supérieures qui se partagent encore aujourd’hui le monde. […] Ou bien encore essayez de faire sentir ce que les Sermons de Bossuet ont d’unique sans essayer de faire toucher du doigt ce qu’ils ont de supérieur à ceux de Bourdaloue, et réussissez-y sans le secours de la rhétorique ! […] Ce sont là matières d’enseignement supérieur.
Et c’est pourquoi notre littérature, en absorbant à l’excès la philosophie congénitale des Anglo-Germains, y a puisé des inspirations qui donnent le pas aux parties inférieures et mi-animales de l’âme sur ses parties supérieures et purement humaines. […] Ils sont, comme intelligence générale et psychologie, d’un étiage extrêmement supérieur à ceux de Wagner ; il n’y a pas de comparaison. […] L’amitié de cet être supérieur, je n’en ai joui en réalité que pendant un an. […] Leurs visages les mêmes reliefs, le même élan vers les choses supérieures, la même splendeur d’honnêteté. […] Il avait cette richesse affective supérieure qui suppose l’ordre naturel des affections.
Quant à nous, que l’âge, la retraite, la distance, l’isolement des partis rendent, non indifférent, mais impartial, prenons hardiment cet homme supérieur à deux siècles pour type de la littérature diplomatique ; feuilletons à la fois sa vie et ses pensées sur les intérêts permanents de la France sous tous ces gouvernements transitoires. […] Il prit, avec sa dextérité souveraine et avec sa convenance innée, l’attitude, les manières, le ton d’un ministre supérieur à son poste, et qui, en acceptant la direction extérieure de la république, semblait autant la protéger que la servir. […] XXXVII Des ministres inhabiles, ou trop compromis dans sa cause, n’avaient ni les vues supérieures, ni l’autorité européenne, ni le caractère indépendant nécessaires pour imposer à leur maître et à l’Europe. […] Sans doute, il devait lui en coûter de paraître apostasier son principe, la légitimité, pour aller représenter le principe de l’illégitimité dynastique à Londres ; mais peu lui importait cette inconséquence apparente, pourvu qu’il sauvât son principe supérieur, la paix.
Je cherchais ainsi à me représenter l’œuvre d’art qui doit embrasser tous les arts particuliers et les faire coopérer à la réalisation supérieure de son objet. […] Il distingue celui des lecteurs de journaux, celui des amateurs de théâtre, des académistes, des tragiques, et leur oppose le vrai public, supérieur au temps et au monde sensible. […] La musique de la Passion, par exemple, reflète les sentiments les plus profonds de l’âme ; n’évoque-t-elle pas en même temps des visions d’un ordre supérieur à tout ce que peut nous donner le théâtre contemporain, ce théâtre qui a pour but principal la distraction ? […] Gabriel Monod (1844-1912), normalien, fut, entre autres, le professeur d’histoire à l’École normale supérieure d’André Suarès et de Romain Rolland.
Ajoutons qu’un poète pindarique ne s’attache, par l’instinct même de son génie, qu’à chanter des choses grandes, permanentes, éternelles s’il le peut, des choses supérieures aux lieux, aux temps, aux mobiles opinions des hommes, aux passions variables et fugitives des partis et des factions, des choses, en un mot, aussi intéressantes et aussi vraies dans la postérité la plus reculée qu’aujourd’hui. […] C’est dans les régions supérieures, occupées sans distractions du travail de la pensée, qu’on trouve le génie d’un peuple ; c’est sur les hauteurs que resplendit le plus de jour. […] Non seulement c’était une femme du cœur le plus maternel pour moi, qu’elle traitait comme son propre fils, mais c’était une femme d’une éducation supérieure à son état ; je lui dois tout ce qui a pu germer ou fleurir plus tard en moi de bons instincts, de haute raison, de tardive sagesse. Je ne pense jamais sans m’attendrir aux bontés de cette femme accomplie pour moi ; à ses conseils, qui sont devenus mes proverbes ; aux soins qu’elle se donnait pour me procurer, à Péronne, l’éducation et l’instruction les plus propres à faire de moi, un jour, ou un artisan supérieur à sa condition, ou un homme distingué dans les professions libérales, vers lesquelles elle se complaisait à me diriger. » On peut lire à cet égard de très intéressants détails justificatifs de mon opinion dans le Petit Évangile de la jeunesse de Béranger, selon un artisan son disciple, M.
Il faut bien le dire, il a diminué la notion du roman, de cette chose complexe et toute-puissante, égale au drame par l’action et par la passion, mais supérieure par la description et par l’analyse ; car le romancier crée son décor et descend, pour l’éclairer, dans la conscience de ses personnages, ce que le poète dramatique ne fait pas et ne peut pas faire. […] Le roman d’aventures est dans les conceptions de l’esprit humain comme le roman complet, le roman d’observation supérieure ; car il y a dans l’esprit humain des choses petites à côté des choses grandes, et même il y en a beaucoup plus… Si je ne reconnaissais à Paul Féval une valeur native, si je ne retrouvais pas dans ses livres les rayons brisés d’un talent de romancier très au-dessus de son emploi, je croirais qu’il a cédé à son instinct en écrivant le roman d’aventures et qu’il est exactement de niveau avec son inspiration ; mais il est impossible de conclure ainsi quand on a lu Paul Féval. […] Ce succès, comme on n’en a pas revu depuis pour des livres bien supérieurs, dut être un de ces faits décisifs dont l’influence reste sur l’imagination d’un jeune homme qui débutait, comme tout jeune homme débute, par l’imitation, mais qui, dans son imitation cependant, en donnant la patte comme Eugène Sue, laissa percer à plus d’une place une griffe d’originalité. […] Pour un homme de l’organisation supérieure de Féval, à la double nature aristocratique et artiste, pour cet homme d’esprit qui échappe à tout par le don précieux de l’ironie et n’est dupe de rien, pas même peut-être de ses propres inventions, ne voilà-t-il pas une belle position et une belle gloire que d’être le Dennery du roman et de trôner comme roi d’un genre dans lequel Ponson du Terrail est évidemment le dauphin !
Elle est infiniment supérieure pour la clarté. […] … Mais le tonnerre s’est fait entendre, ses terribles effets sont remarqués ; les géants effrayés reconnaissent la première fois une puissance supérieure, et la nomment Jupiter ; ainsi dans les traditions de tous les peuples, Jupiter terrasse les géants. […] Les géants, effrayés par la foudre qui leur révèle une puissance supérieure, se réfugient dans les cavernes. […] Répétons donc ici le premier principe de la Science nouvelle : les hommes ont fait eux-mêmes le monde social, tel qu’il est ; mais ce monde n’en est pas moins sorti d’une intelligence, souvent contraire, et toujours supérieure aux fins particulières que les hommes s’étaient proposées.
Ce qui manque évidemment à Bernis dans toute cette carrière purement politique, c’est le caractère et la trempe d’un homme d’État supérieur ; n’en ayant ni le fond ni l’apparence, il ne sut point conquérir sur ses alentours cet ascendant qui ne s’accorde jamais à ceux à qui on peut le refuser. […] Dans cette absence d’ordre et de direction supérieure, le duc de Richelieu avait voulu revenir à Paris comme s’il n’y avait eu rien à faire en Hanovre (janvier 1758) ; tous les généraux demandaient à revenir de même : « Ce sont les Petites-Maisons ouvertes. » Le comte de Clermont, prince du sang, envoyé pour commander en chef, fit faute sur faute ; il commença par une retraite précipitée, d’une longueur exagérée, et semblable à une déroute.
Cette remarque essentielle d’André Chénier, en nous éclairant sur le côté faible de Malherbe, a l’avantage de faire apprécier Pindare par son côté supérieur et le plus inventif. […] Prenons Racan dans les ouvrages de moindre haleine, là où il est supérieur, là où, lui qui ne savait pas le latin, il s’est montré tout à coup un émule d’Horace et en partie héritier de sa lyre, comme a dit La Fontaine.
Dans le bien qu’elle avait fait à Saint-Cyr, elle comptait pour beaucoup les soins qu’elle avait pris de la récréation : C’est là, disait-elle, ce qui met l’union dans une maison et en ôte les partialités ; c’est là ce qui lie les maîtresses avec leurs élèves ; c’est là qu’une supérieure se fait goûter et épanouit le cœur de ses filles en leur donnant quelques plaisirs ; c’est là qu’on dit des choses édifiantes sans ennuyer, parce qu’on les mêle avec de la gaieté ; c’est là qu’en raillant on jette de bonnes maximes. […] Louis XIV et Mme de Maintenon croyaient à l’efficacité des prières, surtout à Saint-Cyr : « Faites-vous des saintes, répétait sans cesse la fondatrice à ses filles durant les guerres calamiteuses, faites-vous des saintes pour nous obtenir la paix. » Et vers la fin, quand un rayon de victoire fut revenu, mêlant quelque enjouement dans le sérieux de son espérance : « Il serait bien honteux à notre supérieure, écrivait-elle, de ne pas faire lever le siège de Landrecies à force de prières : c’est aux grandes âmes à faire les grandes choses. » Dans les dernières années de Louis XIV, Mme de Maintenon n’était heureuse que quand elle venait à Saint-Cyr « pour se cacher et pour se consoler ».
Je les admettais toujours au salon après le souper, là où le tapis offrant à leurs pieds plus de prise, ils pouvaient sautiller, bondir et se livrer à mille gambades dans lesquelles Bess, comme étant remarquablement fort et hardi, était toujours supérieur aux autres et se montrait le Vestris de la bande… De ces trois lièvres, Puss est celui que Cowper a pris le plus soin d’immortaliser. […] Il n’y avait point de monsieur dans tout le pays qui pût se vanter d’avoir mieux fait que moi des loges d’écureuils, des niches de lapins ou des cages d’oiseaux ; et en ce qui est de faire des filets (de pêche ou de chasse), je ne reconnaissais point de supérieur.
Mais Voltaire, en étant le dieu d’un tel monde et se modérant assez pour s’en contenter, se condamnant à mener cette vie de parfait galant homme, n’eût rien été qu’un Voiture accompli et un Hamilton supérieur : et il avait en lui une autre étoffe, bien d’autres facultés qui étaient à la fois son honneur et son danger. […] L’histoire, où il excellait aussi, et où il se montrait supérieur quand elle était contemporaine ou presque contemporaine, ne le conviait pas moins à devenir un auteur célèbre dans le sens le plus respectable du mot, le peintre de son siècle et du siècle précédent.
Son esprit vif, aiguisé, subtil, sa fermeté et son élévation de caractère, un certain art suivi de serrer les liens et de rattacher sans cesse les relations de société à des convictions et à des espérances d’un ordre supérieur, créèrent son ascendant sur tout ce qui l’entourait et l’approchait : son influence peu à peu s’organisa. […] Mme Edling était restée de la communion grecque, et cela faisait glace, à la fin, entre Mme Swetchine et elle28. — Après quelque conversation que j’eus avec Mme Swetchine, au sujet du comte Joseph de Maistre, et où je lui dus des communications précieuses, rentrant chez moi j’écrivais, entre autres notes, ces quelques lignes que je lis encore (1837), et qui ne portent que sur le ton et la façon : « Mme Swetchine, si respectable et si supérieure, a, dans le tour de l’esprit de l’expression, toute la subtilité du Bas-Empire, la stabilité russe ou celle d’un archimandrite grec. » On s’est épuisé en louanges au sujet de son salon, et certes ce serait affaire à un malotru de venir contester aux habitués d’un salon célèbre tous les agréments et les avantages qu’ils y ont trouvés et qu’ils regrettent.
Pour cela il lui fallait dissimuler avec son père et obtenir de ses supérieurs de quitter le séminaire en demandant d’aller à Saint-Lazare. Cette proposition réussit ; le supérieur de Metz donna au jeune homme son agrément et une obédience, comme on disait, pour la maison de Saint-Lazare ; et voici Merlin prêt à partir le lendemain matin pour Paris.
Un incident majeur, l’exil du supérieur et du curé de la paroisse, les ayant interrompues, il eut la pensée de les continuer à son compte et de les présider. […] Quoi qu’il en soit du mobile, il fut le principal auteur et acteur dans cette élévation d’un cran et cet anoblissement définitif de la Compagnie ; il obtint que l’Académie eût désormais ses séances dans une salle du Louvre et fût considérée comme un des ornements ou accessoires du trône ; il usa de tout son crédit pour la faire valoir en toute occasion et la maintenir dans l’intégrité de son privilège ; et un jour qu’allant complimenter le roi elle n’avait pas été reçue avec tous les honneurs rendus aux Cours supérieures, il s’en plaignit directement à Sa Majesté, en rappelant « que François Ier, lorsqu’on lui présentait pour la première fois un homme de Lettres, faisait trois pas au-devant de lui. » La querelle engagée entre l’Académie et Furetière intéressait au plus haut degré l’honneur de la Compagnie : « car c’est grand pitié, comme remarque très sensément Legendre, quand des personnes d’un même corps s’acharnent les uns contre les autres, et qu’au lieu de se respecter et de bien vivre ensemble comme doivent faire d’honnêtes gens, elles en viennent à se reprocher ce que l’honneur de la Compagnie et le leur en particulier aurait dû leur faire oublier. » Il s’agissait, au fond, de l’affaire importante de l’Académie, le Dictionnaire, et de savoir si un académicien avait le droit d’en faire un, tandis que l’Académie n’avait pas encore publié le sien.
Ce peuple est né pour la liberté ; il y est habitué, et, en respectant son supérieur, il sait qu’il est son égal devant la loi. […] L’appartement du poète, à l’étage supérieur de la maison, resta toujours fermé et comme sacré ; il y avait de même une place au moral que personne n’occupa97.
Les députés suisses avaient obtenu de la Cour de Turin de se rendre dans les vallées et de tâcher d’amener les Vaudois menacés à une composition qui épargnât les voies de violence ; leur représentant la situation désespérée et sans issue où on les voyait, cernés qu’ils étaient de toutes parts et hors d’état de résister à des forces si supérieures, à des puissances conjurées, ils proposèrent à ce petit peuple d’émigrer en masse et d’emporter avec lui ailleurs le flambeau de sa foi. […] Je sais que, toutes les fois qu’on parle de Catinat, il est de mode de dire beaucoup de mal de Feuquières ; Catinat n’eut pas à se louer de lui en deux circonstances, et il est plus que possible que Feuquières, en effet, par son caractère, et dans la pratique, ait eu quelques-uns des inconvénients qu’on lui a reprochés ; il faut bien croire, puisque tous l’ont dit, qu’il avait des vices de cœur : il n’en est pas moins vrai que, comme écrivain militaire, Feuquières est un esprit supérieur, et que la lecture de ses Mémoires ne soit un des livres qui donnent le plus à réfléchir.
Il est très-permis alors de pénétrer dans les coulisses de cette scène où l’acteur tout le premier vous a introduit, et de lire, s’il se peut, avec l’impartialité du moraliste, sous le masque, de tout temps très-mal attaché, de celui que la popularité proclama un grand citoyen, et qui fut seulement un esprit supérieur et fin, uni à un caractère faible et à une sensibilité maladive. […] Ce ne fut là que l’un des côtés de la raison supérieure de Benjamin Constant, mais ce côté est hors de doute ; sa conversation s’y tournait le plus volontiers.
Le génie de Molière est le plus sublime modèle de ce talent supérieur. […] En effet, l’homme supérieur ou l’homme sensible se soumet avec effort aux lois de la vie, et l’imagination mélancolique rend heureux un moment, en faisant rêver l’infini.
Tous les dimanches, aux prônes, il se crie des lieutenances et des sous-lieutenances (de saints) : à tant la lieutenance de saint Pierre Si le paysan tarde à mettre le prix, vite un éloge de saint Pierre, et mes paysans de monter à l’envi736. » — À ces cerveaux tout primitifs, vides d’idées et peuplés d’images, il faut des idoles sur la terre comme dans le ciel. « Je ne doutais nullement, dit Rétif de la Bretonne737, que le roi ne pût légalement obliger tout homme à me donner sa femme ou sa fille, et tout mon village (Sacy en Bourgogne) pensait comme moi. » Il n’y a pas de place en de pareilles têtes pour les conceptions abstraites, pour la notion de l’ordre social ; ils le subissent, rien de plus. « La grosse masse du peuple, écrit Gouverneur Morris en 1789738, n’a pour religion que ses prêtres, pour loi que ses supérieurs, pour morale que son intérêt ; voilà les créatures qui, menées par des curés ivres, sont maintenant sur le grand chemin de la liberté ; et le premier usage qu’elles en font, c’est de s’insurger de toutes parts parce qu’il y a disette. » Comment pourrait-il en être autrement ? […] » — Tous leurs supérieurs leur sont suspects, et du soupçon à l’hostilité il n’y a pas loin.
Et croyez que cet art est le plus grand de tous, bien supérieur à la petite habileté qui équilibre de bonnes phrases correctes, à la rhétorique qui enferme toutes les idées dans le même moule, aux recettes littéraires qui font la période de Rousseau et de Johnson, ou le vers de Pope et de Voltaire. […] Ces mots si particuliers et si pittoresques, ces tournures si simples, ce mètre si imitatif et si varié, cette exacte imitation de la nature n’ôtent pas à son style la liaison et l’unité, qui rendent l’art supérieur à la nature.
Celui-ci, s’il peut gagner passablement sa vie par une occupation quelconque, s’apercevra à peine qu’il a changé de condition ; tandis que celui-là, d’un ordre supérieur, regardera comme le plus grand des maux de se voir obligé de renoncer aux facultés de son âme, de faire sa compagnie de manœuvres, dont les idées sont confinées autour du bloc qu’ils scient, ou de passer ses jours, dans l’âge de la raison et de la pensée, à faire répéter des mots aux stupides enfants de son voisin. […] Parmi les végétaux supérieurs, il s’égare volontiers sous ces arbres dont les sourds mugissements imitent la triste voix des mers lointaines ; il affectionne cette famille américaine qui laisse pendre ses branches négligées comme dans la douleur ; il aime ce saule au port languissant, qui ressemble, avec sa tête blonde et sa chevelure en désordre, à une bergère pleurant au bord d’une onde.
(Il faut, bien entendu, que cet homme soit intéressant et supérieur à la moyenne des esprits. ) — C’est par là d’abord que les romans de M. […] Par contre, c’est parmi ceux qui ne savent pas lire que l’artiste a le plus de chance de trouver des paysans originaux et de grande allure, et c’est moins dans la Touraine ou l’Ile-de-France que dans les provinces reculées, mieux défendues contre les « bienfaits de la civilisation » Et pourtant il faut bien qu’une sélection se fasse, que les classes dites supérieures soient entretenues et rajeunies par celles d’en bas.
J’y trouve que « la Dame » est un être supérieur et charmant, « fait de sécurité inébranlable », comme si la sécurité était dans la dame et non pas dans l’adorateur. […] En vérité, je ne crois pas qu’aucun écrivain, non pas même Stendhal, ait montré une pénétration supérieure dans l’étude des « passions de l’amour ».
Reconnaissons dès lors que la Tosca est supérieure au Cid, et Les Femmes collantes à Amphitryon, car on ne s’est jamais esclaffé à Molière comme à Gandillot, jamais désolé à Corneille comme à Sardou. […] Ce n’est pas leurs succès qui nous rassurent : leurs meilleures œuvres furent mal reçues : Les Corbeaux, si supérieurs à La Parisienne qu’on affecte de seule connaître, subirent un accueil moins que médiocre ; fut jouée trois fois.
Reconnaissons dès lors que La Tosca est supérieure au Cid, et Les Femmes collantes à Amphitryon, car on ne s’est jamais esclaffé à Molière comme à Gandillot, jamais désolé à Corneille comme à Sardou. […] Ce ne sont pas leurs succès qui nous rassurent : leurs meilleures œuvres furent mal reçues ; les Corbeaux, si supérieurs à la Parisienne qu’on affecte de seule connaître, subirent un accueil moins que médiocre ; Grand’mère fut jouée trois fois.
Ceux qui considèrent comme légitime d’arguer des phénomènes aux noumènes, peuvent à bon droit soutenir que l’hypothèse de la nébuleuse implique une cause première aussi supérieure au Dieu mécanique de Paley, que celui-ci l’est au fétiche du sauvage132. » III Appliquée aux phénomènes sociaux et politiques, l’idée d’évolution a pour résultat de faire ressortir l’analogie d’une société avec le corps organisé. […] L’animal supérieur, au contraire, a ses nerfs, son axe cérébro-spinal d’une structure compliquée ; tout comme l’Angleterre a son parlement, ses ministres, ses shérifs et ses juges animés d’une même pensée et obéissant à une impulsion commune.
Tout atteste que M. de Mora, fort jeune encore, était un homme d’un mérite supérieur et destiné à un grand avenir, s’il avait vécu. […] quarante ans ; elle regrettait amèrement le départ de M. de Mora, ce véritable homme délicat et sensible, ce véritable homme supérieur, quand elle s’engagea à aimer M. de Guibert, ce faux grand homme, mais qui était présent et séduisant.
Mais, n’étant qu’une personne très aimable, très spirituelle, et non supérieure, elle subit les influences de son moment. […] On sent, en lisant Grimm, un esprit supérieur à son objet, et qui ne sépare jamais la littérature de l’observation du monde et de la vie.
Saint-Simon pourtant, dans son ensemble, n’était point un homme tout à fait supérieur, en ce sens qu’avec des portions et des facultés supérieures de l’esprit, avec des dons singuliers, il n’a point su gouverner, distribuer le tout, et donner à ses points de vue la proportion et l’harmonie qui remettent à leur place les vanités ou les préjugés, et qui laissent régner les lumières.
Pourtant il oublie trop que Georges le laboureur, André le vigneron, Jacques le bonhomme (comme il les appelle) n’ont rien qui les élève et les moralise, qui les détache de ces intérêts privés auxquels ils sont tous acharnés et assujettis ; qu’à un moment donné, s’il faut un effort, un dévouement, une raison supérieure d’agir, ils ne la trouveront pas, et qu’à telles gens il faut une religion politique, un souvenir ou une espérance qui soit comme l’âme de la nation, quelque chose qui, sous Henri IV, s’appelait le roi, qui plus tard s’appellera l’empereur, qui, dans l’avenir, sera je ne sais quel nom : sans quoi, à l’heure du péril, l’esprit d’union et d’unité, le mot d’ordre fera faute et la masse ne se soulèvera pas. […] Le colonel Bugeaud, pendant ces années, pratiquait sincèrement l’agriculture ; vaillant soldat pour qui le nom d’Austerlitz n’était en rien une métaphore, il tenait la charrue tout de bon, et il en devait sortir ce qu’on l’a vu, rude, plus aguerri encore et endurci, mais avec ces qualités supérieures qui ont forcé la destinée, et qui ont valu la gloire à sa vigoureuse vieillesse.
Le public voit les choses plus dans leur ensemble, et quand il y a un souffle supérieur et une haute empreinte dans une œuvre, il suppose à l’auteur de la raison sur tous les points, et il se prête à l’impulsion qu’il en reçoit. […] Et encore (ceci est pour Mme Geoffrin) : « Je n’ai pas été fâché de passer pour distrait ; cela m’a fait hasarder bien des négligences qui m’auraient embarrassé. » Cet esprit supérieur et qui, sans le vouloir, a donné naissance ou prétexte à cette quantité de demi-Montesquieu qui sont si tranchants d’ordinaire et si suffisants, était, lui, la modestie même : Hommes modestes, s’écriait-il dans les Lettres persanes, venez, que je vous embrasse !
Elles sont pourtant la seule moralité supérieure qui serve de garantie dans les personnes publiques, qui les sauve du pur machiavélisme ; et on aime à retrouver le signe de cet esprit religieux sous une forme ou sous une autre, ce sentiment sacré d’une divinité singulière invoquée et reconnue de tous les grands chefs et fondateurs d’États et des conducteurs de peuples. […] Cette mission lui convenait fort ; mais les propositions de la reine qui lui vinrent par le maréchal d’Ancre l’emportèrent : « Outre qu’il ne m’était pas honnêtement permis, dit-il, de délibérer en cette occasion, où la volonté d’une puissance supérieure me paraissait absolue, j’avoue qu’il y a peu de jeunes gens qui puissent refuser l’éclat d’une charge qui promet faveur et emploi tout ensemble. » En entrant au Conseil, il y devient du premier jour le personnage important ; il a, comme nous dirions, le portefeuille de la Guerre et celui des Affaires étrangères, de plus, la préséance sur ses collègues comme évêque ; et tout cela à trente et un ans.
. — Ce volume prouvera, du reste, une fois de plus, que la supériorité d’un homme, quand il est supérieur, se retrouve partout. […] Ce sont ces coutumes, supérieures à toute loi écrite, à tous ces papiers qu’on appelle « des constitutions », que l’épée du premier venu déchire quand ce n’est pas la main populaire, moins belle qu’une épée, ou la gueule, la basse gueule des tribuns !