. — Quantité de phénomènes analogues ont été constatés et expliqués par l’excitation persistante et l’excitabilité diminuée que présente la rétine après avoir subi l’action de la lumière. — Mais il y en a d’autres du même genre, qui se produisent sans que la lumière ait besoin d’intervenir. […] Cette cause ou condition peut manquer, puisque sa présence n’est qu’ordinaire ; en tout cas, qu’elle soit présente ou absente, le jugement localisateur est une illusion, puisque nous situons toujours la sensation où elle n’est pas. […] L’atlas visuel, construit au moyen de l’atlas musculaire et tactile, en est tout à fait différent ; il n’en est point une copie, mais une transcription sur une autre échelle, avec d’autres notations, d’usage bien plus commode, qui résume sur une carte ce que l’autre éparpille en vingt planches, et qui nous présente ensemble, d’un seul coup, tel vaste groupe que, dans l’autre, nous serions obligés d’atteindre discursivement, lentement, à travers vingt feuillets. […] Ici comme tout à l’heure, l’illusion du sens vient de son éducation, et son éducation vient des lois qui lient la naissance de telle sensation à la présence presque constante de telle condition extérieure ; de sorte qu’aujourd’hui, quand l’illusion se produit, presque toujours la condition extérieure est présente. […] Alors deux cas se présentent.
Un jour de cette année, il s’est présenté à la fois devant elle treize concurrents pour briguer la succession d’Émile Augier ; et il lui a été impossible de former sur le nom d’aucun d’eux une majorité. […] Et combien d’autres œuvres d’importance ont été ou omises de propos délibéré, ou présentées sous un jour qui leur nuit, ou placées hors de l’endroit qui leur convient, parce qu’elles ne se pliaient pas assez commodément à la théorie des pertes et des gains ! […] tant ils se présentaient avec cet air de franchise qui d’abord vous gagne le cœur ! […] Ne suffît-il point de mettre en saillie, d’un air grave, de telles remarques, pour que le mariage se présente à notre imagination sous un aspect qui répugne ? […] Il n’y reconnaît pas un besoin supérieur qui nous glorifie dans notre petitesse ; quand il n’y voit pas, d’aventure, une ambition qui nous est pernicieuse, il se plaît à la présenter comme une prétention au-dessus de nos forces, qui nous abîme de ridicule !
Le tout forme une sorte de Panthéon, comme le Romancero d’Henri Heine ; et, à vrai dire, aux yeux d’un artiste ou d’un poète, c’est ainsi que se présente l’histoire. […] Telles sont les raisons que l’Angleterre et les neutres peuvent se donner à eux-mêmes ; ils en ont d’autres a présenter au gouvernement prussien. […] C’est pour cela que je me hasarde à présenter le mien, afin l’en provoquer d’autres. […] En fait de régime, il accepte celui qui existe, et notamment la république présente, non par amour, mais par crainte de pis ; voilà son poids dans la balance politique. […] Naville le présente, il ne semble pas approprié à la majorité des électeurs français.
Imaginez que vous feuilletez, pour passer le temps, un album d’autographes ou de photographies : c’est à peu près cela que je vous présente. […] Je prends la première page qui se présente, le début de l’Oraison funèbre de la Reine d’Angleterre. […] … Ils se croient forts contre la passion, tant que l’occasion ne se présente pas de la satisfaire. […] Elle présentait le flanc. […] Le fardeau de la vie présente est allégé, peut-être par le rêve indistinct d’une autre vie réparatrice.
Une autre fois cependant, j’essaierai peut-être de présenter quelques observations timides aux réformateurs. […] Amaury se présente ; un sourire de confiance l’accueille ; mais on se sent ému de colère, à le voir, amant honteux, bavard et sophiste, encore tout souillé de caresses achetées à vil prix, « substituer la vie subtile du cœur au trouble épais de l’heure précédente », et achever dans des entretiens mystiques des soirées commencées dans les mauvais lieux. […] Le Grand-Mogol, auquel le résident anglais avait adressé une pétition pour me présenter à Sa Majesté, tint gracieusement un durbar pour me recevoir. […] Alors je présentai mes respects à l’Empereur, qui voulut bien me conférer un khélat ou vêtement d’honneur, lequel me fut endossé en grande cérémonie sous l’inspection du premier ministre ; et, affublé comme Taddéo en Kaimakan (si vous vous rappelez L’Italiana in Algeri), je reparus à la cour. […] Jacquemont voyageait donc pour la science, en dépit des soupçons de Runjet-Sing ; mais, bien qu’il ne cherchât pas les aventures, son voyage en fourmille : à chaque instant, l’aventure se présente et dispute le pas à la science ; la science est bien souvent obligée de céder.
Duclos répondait à une première objection qui se présentait naturellement, à savoir, que la véritable histoire de Louis XI était déjà faite par Philippe de Commynes. […] Duclos, qui est philosophe et qui méprise l’astrologie, dit en deux mots : « L’on prédit, suivant l’usage, beaucoup de choses vagues, et flatteuses pour le prince régnant. » Je n’ai pas grand regret à la suppression du détail de l’horoscope ; mais, comme Duclos appliquera presque partout cette méthode de suppression et retranchera les détails qui peignent le temps, il en résulte à la longue maigreur et sécheresse, tandis que l’abbé Le Grand, qui ne songe qu’à raconter fidèlement et non à peindre, se trouve présenter un récit qui a plus de corps et de substance, et qui est nourri de ces choses particulières que l’esprit aime à saisir.
C’est ainsi qu’en se couvrant du nom de La Rochefoucauld, Marivaux présente sa propre défense ; il cite encore Montaigne, le grand exemple cher aux novateurs, comme un des écrivains dont les critiques de 1725 eussent chicané le style : « Car il ne parlait ni français, ni allemand, ni breton, ni suisse : il pensait, il s’exprimait au gré d’une âme singulière et fine. » Et La Bruyère, n’est-il pas tout plein de singularités ? […] Jouir d’une mine qu’on a jugée la plus avantageuse, qu’on ne voudrait pas changer pour une autre, et voir devant ses yeux un maudit visage qui vient chercher noise à la bonne opinion que vous avez du vôtre, qui vous présente hardiment le combat, et qui vous jette dans la confusion de douter un moment de la victoire ; qui voudrait enfin accuser d’abus le plaisir qu’on a de croire sa physionomie sans reproche et sans pair : ces moments-là sont périlleux ; je lisais tout l’embarras du visage insulté : mais cet embarras ne faisait que passer.
Une des pièces qui me le présentent avec le plus de franchise par un de ses aspects tout littéraires, c’est celle qu’il fit contre les amateurs du genre pastoral et champêtre, alors à la mode comme depuis. […] Et pourtant, dans sa jeunesse, ne s’était-il donc jamais arrêté par quelque jour de printemps devant le frais et verdoyant spectacle que présentait dans toute sa longueur, sur son revers méridional, la montagne Sainte-Geneviève ?
Je sais que le nom de Benjamin Constant s’est présenté à votre idée ; j’ai pensé que vous trouveriez bien que je vous fisse connaître l’opinion des hommes faits pour en avoir une ; la voici : c’est aussi la mienne. […] Napoléon n’a ni colère ni rancune ; il prend les hommes pour ce qu’ils sont, selon leur utilité réelle et leur aptitude à la chose présente, selon qu’ils peuvent se prêter et servir à son dessein du moment.
Et une première réflexion, avant tout, se présente. […] Il est certain qu’elle eut une jeunesse fort émancipée et à demi virile, et qu’elle trancha de l’amazone ; mais ensuite, et quelles que fussent les chansonnettes et les propos légers, tels que ceux que nous venons de lire, il paraît bien qu’elle vécut à Lyon fort considérée, fort entourée de tout ce qu’il y avait de mieux dans la ville, et de tout ce qui y passait de voyageurs savants et distingués qui se faisaient présenter chez elle : car elle avait une maison, un salon ; on y faisait de la musique, on y lisait des vers, on y causait de sciences et de belles-lettres.
Je sens toute la générosité de tes soins, la pureté de tes vœux, et plus je les apprécie, plus j’aime ma captivité présente. […] Mme Champagneux m’y avait autorisé, en se fiant à moi du soin d’expliquer et de présenter sous leur vrai jour, ou même de passer tout à fait sous silence certaines confidences des Mémoires, qu’elle m’avait d’ailleurs à peine indiquées, désirant ou ne trouvant pas mauvais que j’en eusse connaissance, mais évitant elle-même de s’y arrêter. » Il faut le savoir en effet, et c’est un sujet fort digne de réflexion : la fille de Mme Roland, cette Eudora si cultivée par sa mère et dont elle avait soigné l’éducation jusqu’à l’âge de onze ans avec un zèle éclairé et tendre, Eudora était devenue fort religieuse, — disons le mot, fort dévote avec les années.
Entendons-nous bien encore : je crois qu’en France on sera toujours sensible au bien dire, à un tour vif, sémillant, spirituel, à une manière fine et piquante de présenter les choses ; on sait et l’on saura assurément toujours la distinguer. […] Sans être précisément le jardinier en même temps que le convive, il est bon d’avoir, au sujet du fruit qu’on goûte, le plus de notions possible, surtout si l’on a charge bientôt soi-même de le servir et de le présenter aux autres.
Assez semblable en tout à François Ier et à Louis XIV, on peut dire aussi de lui que c’était un roi chevalier… Il a pu entrer dans ma politique de le présenter autrement que je ne l’ai vu ; mais il est certain que sa conduite en 1812 et 1813 a été supérieure à ce que j’aurais attendu de lui, bien qu’il m’eût prévenu en sa faveur. […] Ce que je puis dire, c’est que Jomini paraissait tenir beaucoup à ce Précis inédit, qui devait présenter la relation complète et dernière de ses propres années les plus critiques et les plus combattues.
» Avec un auteur comme Du Bellay, dont tout le discours est ainsi pavé de réminiscences antiques, de telle sorte qu’on ne peut faire un pas avec lui sans marcher sur une pensée d’un Ancien, il est bon d’avoir un éditeur qui ait son Antiquité bien présente. […] Une question se présente lorsqu’on relit, comme nous le faisons, l’Illustration de Du Bellay.
Telle de ces allusions soudaines qu’on faisait jaillir d’un texte consacré, telle de ces grandes images qu’on empruntait tout à coup pour revêtir une pensée présente, était réputée éloquence et invention. […] Bien qu’il ait annoncé précédemment qu’il ne tracerait pas l’idée complète et exemplaire du poète, il va pourtant le dépeindre et le présenter dans les conditions qu’il estime les plus favorables pour entreprendre une telle œuvre, c’est-à-dire doué d’une excellente félicité de nature, instruit dès l’enfance de tous les bons arts et sciences, versé dans les meilleurs auteurs de l’Antiquité, nullement ignorant avec cela des offices et devoirs de la vie humaine et civile, pas de trop haute naissance surtout ni appelé au régime public, ni non plus de lieu abject et pauvre, afin d’être exempt des embarras et des soucis domestiques, mais tranquille et serein d’esprit par tempérament et aussi par bonne conduite : il est touchant de lui voir définir cette heureuse médiocrité de condition et de circonstances, qui permet mieux en effet toute sa franchise de vocation et tout son essor au génie.
Il est très-fâcheux qu’à l’origine de cette espèce d’invasion de la presse dite à quarante francs, les conséquences morales et littéraires n’en aient pas été présentées avec vigueur et netteté par quelqu’une des plumes alors en crédit. […] Mais comment alors, dans le gouvernement, des hommes d’État sérieux et vertueux ont-ils pu prêter appui à la légère, et dans des vues toutes momentanées, à des opérations qui n’ont jamais présenté aucune chance de succès légitime et qui entraînaient visiblement à une corruption immédiate ?
Tous les deux travaillent à leur manière philosophiquement ou historiquement, par les prévisions ou par les souvenirs, à orner sur de larges surfaces et à de grandes hauteurs le monument de la société présente qu’ils acceptent, qu’ils saluent non sans réserve, mais qu’ils sont surtout faits eux-mêmes pour honorer. […] N’est-ce pas un rare mérite d’exécution aussi, que, chez lui, le fait se présente sous une prise mince, nette, détachée, par le coupant plutôt que par le plat de la lame, si aisément sonore et brillant ?
La question dite romantique n’est restée aussi parfaitement présente à aucun autre critique, et nul ne continue d’y porter un coup d’œil plus vigilant, plus scrutateur et moins désespéré. […] Magnin vient de publier présentent toute espèce de choix et de variété : Grèce, romantisme, Portugal et Chine, nul échantillon n’y manque ; cette qualité de style dont nous parlons en fait l’harmonie.
Je ne sais si toute cette théorie, mi-partie poétique et mi-partie critique, est fort claire ; mais je la crois fort vraie, et tant que les biographes des grands poëtes ne l’auront pas présente à l’esprit, ils feront des livres utiles, exacts, estimables sans doute, mais non des œuvres de haute critique et d’art ; ils rassembleront des anecdotes, détermineront des dates, exposeront des querelles littéraires : ce sera l’affaire du lecteur d’en faire jaillir le sens et d’y souffler la vie ; ils seront des chroniqueurs, non des statuaires ; ils tiendront les registres du temple, et ne seront pas les prêtres du dieu. […] Il les balance l’un par l’autre, les dessine vigoureusement par une parole mâle et brève, les contraste par des reparties tranchées, et présente à l’œil du spectateur des masses d’une savante structure.
Elle cherchait un régulateur, il ne lui présentait qu’un complice. Il lui présentait un Cromwell.
« Je ne sais, disait-il, si le public goûtera cette histoire qui sort de toutes les routes connues, et qui présente une nature et des mœurs tout à fait étrangères à l’Europe. […] Je me peignais les bois à travers lesquels cette onde avait passé, et mon âme était tout entière à la solitude. » Un matin, il revêt ses habits de sauvage et va se présenter à Lopez, l’arc et les flèches à la main, en déclarant qu’il veut reprendre sa vie de chasseur.
La littérature bourgeoise, en sa forme narrative, se présente à nous sous deux espèces : le Roman de Renart, et les Fabliaux. […] La société d’animaux qu’on nous présente est, par hypothèse, tout idéale et toute fantaisiste : elle combine des actions et des formes propres à l’homme avec des actions et des formes propres aux bêtes.
C’est le naïf Candide et la tendre Cunégonde, flanqués du docteur Pangloss et du philosophe Martin, qui viennent jeter à bas l’optimisme et la Providence : une série de petits faits, secs, nets, coupants, choisis et présentés avec une terrible sûreté de coup d’œil, anéantissent insensiblement dans l’esprit du lecteur la croyance qui console du mal. […] En fait, sa philosophie est absolument matérialiste ; sa morale, sa politique, son économie politique, tous ses désirs de réformes et d’améliorations sociales sont d’un homme qui borne ses pensées à la vie présente.
En face de ces études réalistes sur la vie contemporaine, Flaubert nous présente de hardies, d’étranges tentatives de restitution de mœurs ou d’âmes bien lointaines : la Légende de saint Julien l’Hospitalier, Hérodias, dans les Trois Contes, la Tentation de saint Antoine (1874), et surtout le roman carthaginois de Salammbô (1802). […] Ce dernier roman est une complète erreur ; mais les précédents, dans le décousu et l’incohérence de leur composition, présentent d’admirables parties.
Mais si c’est le père du duc d’Anguien qu’on nous présente, nous sommes un peu fâchés de voir le récit d’une partie de la guerre de Trente ans tourner autour de ce médiocre personnage. […] D’abord elle est dirigée tout entière en vue du premier rôle qu’il doit jouer, et cette idée lui a toujours été présente, en sorte que sa fierté même a pu être intéressée à se plier aux rudes programmes qu’on lui imposait.
Fabio dit qu’il veut se présenter à tout hasard, et que, s’ils ont peur, ils n’ont qu’à s’en retourner sur leurs pas. […] Mais c’est Virginia qui lui répond et qui se présente.
Fourier la formulait ainsi : « L’industrie présente une subversion saillante : c’est la contrariété des deux intérêts collectif et individuel. […] La morale professionnelle résout le problème suivant posé par Nietzsche : « J’essaie une justification économique de la vertu. — Le problème, c’est de rendre l’homme aussi utilisable que possible et de le rapprocher, autant que faire se peut, de la machine infaillible : pour cela, il faut l’armer des vertus de la machine ; il faut qu’il apprenne à considérer les conditions où il travaille d’une façon machinale et utile comme les plus précieuses : pour cela il est nécessaire qu’on le dégoûte, autant que possible, des autres conditions, qu’elles lui soient présentées comme dangereuses et décriées. — Ici la pierre d’achoppement est l’ennui, l’uniformité qu’apporte avec elle toute activité mécanique.
Tout cela est connu, mais prouve avec quel soin il faut étudier, sous les deux faces qu’ils présentent, les résultats de l’influence mondaine. […] Elle ne craint pas de remuer des idées ; d’aborder les grosses questions politiques et religieuses, si bien que la police croit utile de s’y glisser, invisible et présente, et que pour la dépister on invente un argot incompréhensible aux profanes.
J’étais présente. […] La religion, qui avait présenté l’obstacle, offrit donc aussi le moyen, pour l’accomplissement des désirs du monarque.
Il se présente ici par le côté poétique et gai. […] Les objets du dehors qui se présentent aux yeux ne sont vus que du côté de l’ombre, qui en dérobe tout l’agrément.
Quand Laure le fait passer pour son frère et qu’elle le présente sur ce pied à toute la troupe, le respect avec lequel il est reçu par tous, depuis les premiers sujets jusqu’au souffleur, la curiosité et la civilité avec lesquelles on le considère, touchent de près à l’une des prétentions les plus sensibles de ce monde des comédiens d’autrefois : « Il semblait, dit-il, que tous ces gens-là fussent des enfants trouvés qui n’avaient jamais vu de frère. » C’est qu’en effet les comédiens (je parle toujours de ceux d’autrefois), précisément parce qu’ils étaient le plus souvent peu pourvus du côté de la famille, étaient d’autant plus fiers et attentifs quand ils en pouvaient montrer quelques membres comme échantillon. […] Le jardin se présente de la plus jolie manière que j’aie jamais vue pour un jardin de ville.
Washington y est très bien vu et présenté dans un judicieux portrait. […] S’adressant aux amis du genre classique et à ceux du genre romantique, il posait avec un grand sens et avec une haute impartialité l’antagonisme et la concurrence légitime des deux genres ; il en présentait en quelque sorte la Charte, — hélas !
Il disait encore de lui, après l’espèce de réconciliation de 1781 : Tandis que mes amis, que son étrange réputation et son talent pour faire peur avaient effarouchés, l’étaient au point de me croire mort seulement à son approche, je n’ai trouvé que ce que j’avais laissé : de l’esprit autant qu’il est possible d’en avoir ; un talent incroyable pour saisir toutes les surfaces, et rien, rien du tout dessous ; et, au lieu d’âme, un miroir qui prend passagèrement toutes les images qu’on lui présente et n’en conserve pas le moindre souvenir. […] Sans lui répondre, je lui présentai la lettre que je venais de recevoir.
Mais, d’après ces seuls traits, on fait plus qu’entrevoir l’idéal qu’elle n’était pas fâchée de présenter de sa beauté, ou, si vous voulez, le correctif de sa laideur. […] Les actions et la conduite de tous ces personnages (tant elle les travestit) deviennent presque d’accord avec cette manière factice de nous les présenter ; une même nuance de faux couvre le tout.
Elle l’assurait du suffrage de ses amis, qui étaient fort nombreux dans cette compagnie : « On a même essayé de tourner en ridicule, dit-il, ce qui est une chose très réelle : c’est que l’on n’était guère reçu à l’Académie que l’on ne fût présenté chez elle et par elle. […] Il nous présente en dix endroits de ses lettres Mme de Lambert sous un jour assez particulier : C’était, dit-il, ma plus ancienne amie, et ma contemporaine… Elle était née avec beaucoup d’esprit : elle le cultivait par une lecture assidue ; mais le plus beau fleuron de sa couronne était une noble et lumineuse simplicité dont, à soixante ans, elle s’avisa de se dédire.
La duchesse de Grammont, présente au dîner, prend la parole : « Pour çà (dit-elle), nous sommes bien heureuses, nous autres femmes, de n’être pour rien dans les révolutions. […] Sa Prophétie de Cazotte à la main, il peut se présenter même auprès des générations rebelles pour qui son Cours de littérature n’est plus une loi vivante : elles se contenteront de cette seule page mémorable, et, après l’avoir lue, elles le salueront.
Une réflexion déjà se présente. […] Le lyrique Jean-Baptiste Rousseau, que Bonneval avait accueilli et présenté à Vienne, a célébré ce haut fait dans son Ode sur la bataille de Peterwaradin : Quel est ce nouvel Alcide Qui seul, entouré de morts, etc.
Je voudrais présenter d’une manière claire et incontestable pour tout le monde la vraie situation de Carrel au National, dès l’origine en janvier 1830, et les diverses gradations d’idées, de sentiments et de passions par lesquels il arriva à la polémique ardente et extrême qui a gravé son image dans les souvenirs. […] Il s’est arrêté quelques instants devant une des batteries d’artillerie de la Garde nationale… On s’est précipité autour du roi pour lui presser la main, comme le jour de son arrivée de Neuilly ; un canonnier lui a présenté un verre de vin qu’il a bu tout à cheval… Tel est le bulletin du 1er novembre (1830) de la plume de Carrel même, et rien n’annonce encore le duel personnel et la guerre à mort qui suivront.
Le Barbier était destiné d’abord à être mis en musique, Beaumarchais voulait en faire un opéra-comique ; on dit même qu’il le présenta sous cette première forme aux Italiens de son temps. […] En voilà une qui se présente : une veine franche y jaillit, elle frappe, elle monte, elle amuse ; l’esprit moderne y prend une nouvelle forme, bien piquante, bien folle et bien frondeuse, bien à propos.
Le président de Brosses a l’idée bien naturelle de se présenter pour remplacer le président Hénault ; mais ici il retrouve Voltaire. […] — Que les philosophes véritables fassent une confrérie comme les francs-maçons, qu’ils s’assemblent, qu’ils se soutiennent, qu’ils soient fidèles à la confrérie, et alors je me fais brûler pour eux. — Non, mais je ferai brûler ou du moins exclure qui je voudrai. » — Au premier vent qu’eut Voltaire de la candidature du président de Brosses, il écrivit à d’Alembert (10 décembre 1770) : On dit que le président de Brosses se présente.
Samedi 17 décembre Aujourd’hui un collectionneur de tableaux de mes amis, avec le sens du pittoresque des choses qu’il a au plus haut degré, me peignait la mimique de l’heure présente des commis des grands marchands de tableaux, pour la vente d’une toile. […] L’un déclarant qu’il s’est présenté aux élections sénatoriales, qu’on lui a demandé des engagements signés, qu’il s’est retiré.
Dans l’autre cas, au contraire, le paysage écrit n’est pas une description, mais une construction de logique élémentaire ; les mots échouent à prendre des postures nouvelles, qu’aucune réalité intérieure ne détermine ; ils se présentent nécessairement dans l’ordre familier où la mémoire les a reçus : ainsi depuis cinq siècles les poètes français inférieurs chantent, avec les mêmes phrases nulles, le printemps virgilien. […] Je relève dans les quinze premières lignes du feuilleton d’un homme qui, toutes les semaines, se fait le juge de la littérature, ces expressions : « Un gouvernement sans gloire et une paix sans dignité. — Se consolaient de leur misère présente en songeant aux splendeurs du passé — Effort surhumain — Univers émerveillé — la magnificence de ces souvenirs — vulgarité régnante — chambre servile. etc », C’est l’union parfaite du cliché et du lieu commun, — d’où l’impression inattendue de convenance et de correction.
« Je serais d’accord avec les vitalistes, dit-il, s’ils voulaient simplement reconnaître que les êtres vivants présentent des phénomènes qui ne se retrouvent pas dans la nature brute, et qui par conséquent leur sont spéciaux. […] La vie, en effet, est en quelque sorte le nœud du problème que nous présente l’univers, car la vie tient d’une part à la matière en général, et de l’autre elle tient à la sensibilité et à la pensée.
Sans futiles artifices, elle présentera une œuvre d’harmonie et de simplicité. […] Tout au plus, pourra-t-il trouver des thèmes à méditations ; or, un roman ne fut et ne sera jamais, que je sache, une suite de méditations présentées en chapitres et groupées selon un certain plan d’unité dans leur ensemble. » En réalité c’était une révolte de la sensibilité contre la discipline8.
C’est l’exposition, l’analyse, & la discussion de ces caractères qui font l’objet de son livre ; c’est l’histoire de l’état actuel de la langue écrite qu’il y présente. […] On présente ensuite le mot sous tous les sens différens, & avec toutes les acceptions diverses dont il peut être susceptible.
Le Prince C’est une assez bonne méthode pour décrire des tableaux, surtout champêtres, que d’entrer sur le lieu de la scène par le côté droit ou par le côté gauche, et s’avançant sur la bordure d’en bas, de décrire les objets à mesure qu’ils se présentent. […] Le marmot sourit, laisse la pomme que sa mère lui offre, et tend ses petits bras vers le chat qui lui est présenté.
— Si je vous présente à mon tour quelques types, c’est que leur individualité se détache vivement de la trivialité de l’ensemble. […] L’Anglais fait marcher ses bataillons carrés de guinées sur Paris, — et un jour viendra où quelque maître d’hôtel lui présentera les clefs de la France sur un plat à rôti.
Le christianisme, naissant au sein d’un peuple grossier, promettant à ses apôtres les fers et la mort ; annonçant à Rome et à Athènes, au sein des lumières, la morale d’un homme qui venait d’expirer sur la croix, renversant les idoles jusque dans les métropoles du culte idolâtre ; contredisant tous les orgueils de l’homme ; les chrétiens, mourant comme leur maître, et donnant leur mort même pour preuve de leur mission ; consentant ainsi à l’ignominie du supplice ou à la honte du mensonge : tel est le tableau que présente l’établissement du christianisme. […] Mais les premiers poètes furent bien loin de se présenter, comme des inventeurs.
Elle introduisit un jeune homme qui se présenta comme voisin et comme rédacteur d’un journal ami : il demeurait rue Notre-Dame des Champs, et il écrivait dans le Globe.
Il y a une profonde et consolante vérité à nous présenter ainsi le peuple comme certain de lui-même, sentant sa vigueur croissante et son avénement prochain ; à lui faire donner une sévère leçon au poëte qui trop souvent en nos jours, lui qui devrait diriger, s’égare, s’exaspère, n’entend que la voix de l’orgueil blessé, au lieu de répondre d’une lyre sympathique à l’appel fraternel des hommes, et farouche, inutile, manquant de foi au lendemain, s’enfuit comme Salvator dans les montagnes84.
Victorin Fabre avait des qualités de jeune homme, et supérieures à celles que cet âge présente d’ordinaire : il avait la générosité de la jeunesse, il y joignait un esprit grave, une application constante, une faculté d’analyse et d’examen qui, dans l’expression, savait se revêtir de nombre et d’un certain éclat.
Ici le souvenir reste inachevé ; on sent qu’il pourrait aller plus loin, qu’il touche à la vie présente du poète, et que c’est là pour lui le plus familier, le plus charmant refuge après l’agonie.
Il ne s’agit que de poser élégamment les termes du problème, de façon que la solution se présente instantanément à l’esprit.
En écrivant ces lignes, je n’ai nullement l’intention de nous présenter comme des modèles d’érudition.
Cintio se présente sous le même travestissement.
L’Italie, qui avait précédé la France dans la découverte et dans l’imitation de l’antique, lui présenta, à côté des modèles de l’Attique et de Rome, des modèles italiens, des œuvres déjà parfaites en quelques ordres, dans la peinture notamment et dans la sculpture.
Ici se présente une objection d’une autre espèce : — Sans contredit, dans le moment même le plus critique d’une crise politique, un pur ouvrage d’art peut apparaître à l’horizon ; mais toutes les passions, toutes les attentions, toutes les intelligences ne seront-elles pas trop absorbées par l’œuvre sociale qu’elles élaborent en commun, pour que le lever de cette sereine étoile de poésie fasse tourner les yeux à la foule ?
Il se présenta deux infames délateurs, Anite & Melite, qui l’accusèrent d’athéisme, parce qu’il se moquoit de la pluralité des dieux.
Il ne fait que présenter le pour & le contre d’un point de controverse.
Je n’ai pas besoin de dire que dans cet ordre d’études, un des premiers noms qui se présentent est celui de M.
Cette revue, rapidement accrue, présente le tableau le plus complet du mouvement provincial (coll.
Quelques autres fables, comme celle des animaux malades de la peste, présentent peut-être des leçons plus importantes, offrent des vérités qui ont plus d’étendue, mais il n’y en a pas d’une exécution plus facile.
Le poëte nous présente successivement, pour ainsi dire, cinquante tableaux qui nous conduisent comme par dégrez à cette émotion extrême, qui fait couler nos larmes.
Les empiristes, il est vrai, se sont généralement présentés comme les protagonistes de la science positive et leurs adversaires leur ont trop souvent laissé l’honneur et le bénéfice de ce rôle.
Moi, je ne serais pas flatté qu’un individu se présentât dans mon salon (montrant Saturet) accoutré comme il l’est !
Il faut, du reste, quand on relit, surveiller ces repentirs et ne pas se laisser trop aller au plaisir de la découverte et à celui du remords et à la taquinerie envers soi-même qui consiste à se dire qu’on a été précédemment un imbécile. « Vous avez eu tort, me disait un ami, d’avoir présenté Sainte-Beuve comme un positiviste, ou comme un sceptique, ou comme un agnostique.
Une parole, mais c’est la parole même de Dieu, une parole rend la victime présente pour être immolée de nouveau.
Protégé par cette demi-obscurité et peu éclairé par ce lampadaire, le nom, violemment pittoresque, ne se détachait que mieux, et tous les ignorants, qui rivalisent parfois avec les savants en pédantisme, ne manquaient jamais l’occasion, quand elle se présentait, de citer ce nom de Leopardi qui faisait bien dans la phrase et qui surtout faisait croire qu’ils l’avaient lu… Telle était, en France, la position de Leopardi.
c’était la grandeur d’un conseil, c’était l’intuition claire de la situation présente avec son bilan dans la main, — de cette situation qui a ses charges, et dont plus qu’aucun autre Napoléon III connaît le poids, puisqu’il le porte !
Les héros, récemment sortis des géants, étaient au plus haut degré grossiers et farouches, d’un entendement très borné, d’une vaste imagination, agités des passions les plus violentes ; ils étaient nécessairement barbares, orgueilleux, difficiles, obstinés dans leurs résolutions, et en même temps très mobiles, selon les nouveaux objets qui se présentaient.
La leçon exprimée par le Verbe est impérative dans sa teneur et se réfère à une loi absolue ; la figure présentée aux sens, explicite dans sa signification, positive et réaliste dans son type, se réfère également à un absolu. […] La réalité n’exclut pas la grâce, et si la grâce se présente, elle sera toujours la bienvenue. […] L’art ainsi entendu est un miroir grossier, et l’image qu’il présente, mille autres pourraient la reproduire avec autant de fidélité et aussi peu d’intérêt. […] Courbet est traité de factieux, mais parce qu’il les a présentés sous un aspect auquel la nature humaine répugne. […] Ce groupe formé par le peintre à son chevalet est, je le reconnais de bon cœur, remarquablement peint, et il a encore un autre mérite qu’il ne faut pas passer sous silence, celui de présenter, chose rare, une belle tête aux regards du public.
La fable est touchante ; c’est l’histoire de l’un de ces amours de passage qui préparent le cœur à aimer définitivement un jour ; cruelles études d’écolier le plus souvent, mais point dans le cas spécial que nous présente M. […] Hervieu, c’est la sorte d’indifférence avec laquelle il sait présenter les événements, même les plus dramatiques de son roman. […] Roussel se présenta à l’administration des Pompes funèbres pour payer les frais des funérailles, ils étaient déjà acquittés. […] de lui et présentons-le sous son titre : Les Disciples d’Emmaüs, ou les étapes d’une conversion, par M. […] C’est la partie historique du livre ; la seconde moitié nous initie à la vie privée de l’Impératrice, nous en présente le portrait moral et physique, nous fait assister aux drames et comédies qui se jouent, mais de l’autre coté de la toile.
J’en vis un grand nombre se mettre sur les rangs, & tous avaient droit de s’y présenter. […] Sa morale se présentait sous la forme la plus intéressante. […] Il faut qu’on la rencontre & non pas qu’elle se présente. […] Le Cid, qui renferme tant de beautés, ne présente guères moins de défauts. […] Il n’a point fait usage de toutes les ressources que présente aujourd’hui ce spectacle.
Surtout elle aurait voulu être présentée à la mère de Flaubert, s’introduire définitivement dans sa vie et celle de sa famille. […] Descharmes, « un court billet, dix lignes au plus, où il déclare à sa maîtresse qu’il est inutile à l’avenir de se présenter chez lui ; qu’il n’y sera jamais pour elle. […] En 1848, il s’était présenté à la députation dans la Seine-Inférieure et avait eu deux mille voix. […] Il regrette que Charles Bovary ne soit pas présenté comme un martyr du mariage, que nous ne puissions-nous intéresser à lui et pleurer sur lui. […] La Logique est présente, qui dit à Antoine que puisque ces dieux sont passés, le sien passera.
Brunetière jugea-t-il que la critique présentait le tableau le plus démonstratif de cette fameuse évolution ? […] La mémoire pourtant a pour rôle d’éclairer l’action présente. […] Cela présente certes des inconvénients, occasionne des injustices. […] Distinction à laquelle il faut donner, quand l’occasion s’en présente, de l’air et du jeu. […] Elle ne pourrait se présenter que sous forme de libertinage.
nourrice656. » Mais le vrai futur se présente, et Tom se sauve. […] Au reste tout ce théâtre y aboutit ; car remarquez qu’en fait de femmes, d’épouses surtout, je n’en ai présenté que les aspects les plus doux. […] Il présente le ménage comme une prison, le mariage comme une guerre, la femme comme une révoltée, l’adultère comme une issue, le désordre comme un droit, et l’extravagance comme un plaisir676. […] On les présente ici comme des gens de bel air ; ce sont les jeunes-premiers, les héros, et comme tels ils obtiennent à la fin les héritières679. […] Le sentiment national s’y réveille : les mœurs françaises y sont raillées : les prologues célèbrent les défaites de Louis XIV ; on y présente sous un jour ridicule ou odieux la licence, l’élégance et la religion de sa cour684.
D’aspect sérieux, comme dans ce bout apaisé, sauf les soirs de Bullier, de la viâ sacra, la maison présente un caractère de strict confortable suffisamment engageant. […] Le livre assez compact que présente Vanier au public n’eût, à mon avis, rien perdu à être plus aéré. […] Je fus ensuite présenté. […] La façon dont se fit notre connaissance pouvant présenter quelque intérêt pour l’histoire des Lettres contemporaines, il sied de la raconter en quelque détail. […] Dans le recueil que nous donne aujourd’hui le nouveau poète que j’ai le plaisir de vous présenter, vous trouverez l’émotion, la belle candeur, tour à tour forte et charmante de la jeunesse — la jeunesse !
. — Quelles forces ont produit la civilisation présente et élaborent la civilisation future. […] Quel est le modèle idéal qu’il présente et quelle conception originale va fournir à ce peuple son poëme permanent et dominateur ? […] Ainsi fixé et exprimé, il est désormais le moteur du reste ; c’est lui qui explique le présent, c’est de lui que dépend l’avenir ; sa force et sa direction produisent la civilisation présente ; sa force et sa direction produiront la civilisation future.
XVI Une analyse historique profonde, lucide et pénétrante de la conduite du pape Alexandre VI et de César Borgia, son fils, pour se créer une vaste domination en Italie, est présentée ici non comme modèle, mais comme exemple, à Laurent de Médicis, dans le livre du Prince : là est le venin. […] Lui seul peut le savoir ; mais il est bien difficile d’innocenter même l’histoire quand elle présente ainsi la ruse ou le meurtre à l’âme d’un prince, sans avertir au moins ce prince que la ruse est une bassesse et que le meurtre est un forfait. […] Naples, foyer du carbonarisme aristocratique et militaire, répondit sans le comprendre au cri de l’armée ; cette armée marcha sur Naples et présenta à la pointe des baïonnettes la constitution espagnole au vieux roi Ferdinand.
Il se mit à marcher en toute hâte dans les champs, prenant les chemins et les sentiers qui se présentaient, sans s’apercevoir qu’il revenait à chaque instant sur ses pas. […] Jean Valjean eût renouvelé ces tentatives, si parfaitement inutiles et folles, autant de fois que l’occasion s’en fût présentée, sans songer un instant au résultat, ni aux expériences déjà faites. […] XX Et la société est responsable de cette catastrophe du forçat et de la fille publique : double matière à indignation présentée au peuple ; Double erreur.
Une fois la sottise faite, la forme que prend son repentir, son volontaire abrutissement par l’absinthe, son suicide, tout cela est-il d’accord avec l’idée qu’on nous a donnée de son caractère Dans Marthe et dans Manette, telles qu’elles nous sont d’abord présentées et telles qu’elles se montrent un assez long temps, qui pourrait soupçonner la petite créature haineuse et féroce et l’épouvantable juive sous qui succombent la raison de Charles et la dignité et le talent de Coriolis ? […] Il se trouvait que ce farceur, ce paradoxeur, ce moqueur enragé des bourgeois avait, pour les choses de l’art, les idées les plus bourgeoises, les religions d’un fils de Prudhomme… Il avait le tempérament non point classique, mais académique comme la France…12 … Ce tableau était, en un mot, la lanterne magique des opinions d’Anatole, la traduction figurative et colorée de ses tendances, de ses aspirations, de ses illusions… Cette sorte de veulerie tendre qui faisait sa bienveillance universelle, le vague embrassement dont il serrait toute l’humanité dans ses bras, sa mollesse de cervelle à ce qu’il lisait, le socialisme brouillé qu’il avait puisé çà et là dans un Fourier décomplété et dans des lambeaux de papiers déclamatoires, de confuses idées de fraternité mêlées à des effusions d’après boire, des apitoiements de seconde main sur les peuples, les opprimés, les déshérités, un certain catholicisme libéral et révolutionnaire, le Rêve de bonheur de Papety entrevu à travers le phalanstère, voilà ce qui avait fait le tableau d’Anatole … 13 Anatole présentait le curieux phénomène psychologique d’un homme qui n’a pas la possession de son individualité, d’un homme qui n’éprouve pas le besoin d’une vie à part, d’une vie à lui, d’un homme qui a pour goût et pour instinct d’attacher son existence à l’existence des autres par une sorte de parasitisme naturel, etc. […] … Car si MM. de Goncourt ont la plume trop inquiète, trop prompte aux soubresauts, trop dédaigneuse des transitions pour nous présenter avec suite l’évolution d’un caractère, du moins ils excellent dans les portraits.
Les êtres que nous appelons vivants et ceux que nous regardons comme inanimés, les édifices naturels que la terre présente à nos regards et les édifices que l’homme y a ajoutés, seront les miroirs où il lira et fera lire sa pensée. […] Cependant, comme ils présentent l’un et l’autre ce désaccord, leur rapport mutuel en devient plus frappant. […] La distinction de ces deux poésies est aussi importante que facile à faire ; et avec elle on se rend compte de toutes les oppositions, de tous les contrastes que présente la littérature actuelle.
Les catholiques, après beaucoup de tâtonnements, ont fini par s’accorder sur un mot ; mais, lorsque les protestants ont commencé, il y a une trentaine d’années, à traduire la Bible en chinois, les difficultés se sont de nouveau présentées. […] Le physicien n’étudie pas le galvanisme dans les faibles quantités que présente la nature ; mais il le multiplie par l’expérimentation, afin de l’étudier avec plus de facilité, bien sûr d’ailleurs que les lois étudiées dans cet état exagéré sont identiques à celles de l’état naturel. […] Présentez donc le mythe des Marouths ou les visions d’Ézéchiel à un homme qui n’est pas initié aux littératures étrangères, il les trouvera tout simplement hideuses et repoussantes.
La volte-face de René, avec ou sans explication plausible, ne présente rien qui doive étonner ; des hommes autrement graves, tels que Maine de Biran, Degérando, etc., exécutèrent des pirouettes tout aussi prestes : les mœurs et les événements imposaient de semblables virements de conscience. […] L’adoration de soi-même est la vertu de René : en ces temps de révolution, il fallait resserrer ses affections dans le plus petit espace, les condenser dans sa peau, comme le philosophe grec portait sa fortune dans son crâne, afin de présenter au malheur la plus petite surface possible. […] Mais victorieuse, elle fut si épouvantée de son œuvre, qu’elle voulut qu’on en perdît le souvenir : elle posa l’homme bourgeois avec ses passions, ses vices et ses vertus, comme le type immuable de l’espèce humaine passée, présente et future.
Si des sciences particulières la pensée s’élève à la spéculation générale qui embrasse tout l’ensemble des connaissances humaines et tout le système de la réalité universelle, on est bien plus frappé encore du caractère de nécessité logique ou métaphysique que présente l’enchaînement des idées, des principes et des conclusions dont se compose chacune de ces grandes et vastes synthèses. […] Tel est l’aspect sous lequel l’observateur doit voir les choses de l’âme humaine au point de vue où il s’est placé : l’acte volontaire lui apparaît comme lié et enchaîné à tel ou tel antécédent, et présente l’apparence extérieure d’un phénomène déterminé comme tous les autres. […] Qu’importe que la vie humaine, sous l’impulsion d’un penchant, d’une passion, ou sous l’autorité de la raison, présente un certain caractère d’uniformité, soit dans un sens, soit dans un autre ?
Par la sensibilité réfléchie, par la pensée émue, par la forme très savante et très sincère, il pourrait bien être le plus grand poète de la génération présente. […] Quand un petit enfant présentait à la ronde Son front à nos baisers, oh ! […] Un étranger se présente, à qui le poète donne à souper. […] La phrase ample et longue, savamment aménagée et équilibrée, exprime quelque chose de complet, présente à la fois l’idée, principale et les incidentes, tout ce qui l’explique, la renforce ou la modifie. […] Zola le laisse énigmatique et ne nous le présente que par l’extérieur : son nihilisme n’est là que pour faire un contraste saisissant avec le socialisme incertain et sentimental de l’ouvrier français et pour préparer la catastrophe finale.
Ce monstre métaphorique, c’est l’Amour, qui se présente à Psyché sous l’aspect d’un fort beau jeune homme et qui l’emporte dans un palais merveilleux. […] Ce n’est pas tout ; don Juan nous est présenté, au cinquième acte, sous un aspect encore plus difficile à prévoir. […] Le bon élève, l’élève soumis et piocheur leur a été présenté sous les traits de Thomas Diafoirus. […] Dumas n’a-t-il pas pris soin de nous la présenter comme une créature un peu exceptionnelle ? […] La Belle Hélène présente déjà un intérêt historique, un intérêt de document.
En tout cas il cherche une forme d’art où la vie et la beauté soient réalisées et soient profondément unies, où la beauté soit présentée vivante, mouvante et agissante ; et où la vie soit présentée en beauté, toujours en beauté et sous toutes les formes de beauté, musique, rythme, vers, noblesse des attitudes, union intime de la beauté et de la vie, union intime de l’état apollinien et de l’état dionysiaque, réalisation approximative de l’olympisme. […] Toute notre poésie, du plus haut au plus bas, est marquée et plus que marquée par l’importance diffuse que l’on donne à l’amour, présenté toujours comme événement principal. […] Le voilà précisément, l’homme théorique présenté comme roi du monde ! […] La conscience est une chose multiple qui se présente à nous comme une, ce qui lui donne de l’autorité ; une chose variable qui se présente à nous comme immuable, ce qui lui donne du crédit ; et une chose très conditionnée elle-même et très relative, qui se donne à nous comme absolue, ce qui lui donne une divinité qu’elle n’a nullement. […] Développement de la théorie Arrivé à ce point de révolution de sa pensée, Nietzsche a été (je crois) arrêté par une objection qui s’est présentée évidemment plus d’une fois au lecteur de ce volume.
Et tout d’abord, quand on présente un tableau des progrès de la langue dans la première moitié du xviie siècle, on rencontre au seuil l’écrivain qui a fait école et qui a marqué un temps décisif de réforme dans l’ordre de la langue et du goût : c’est un poète, c’est Malherbe, l’inévitable. […] J’aurai beaucoup à louer en Malherbe, mais je ne dissimulerai pas d’abord les côtés défectueux que son rôle et son œuvre présentent. […] Ceci revient, encore une fois, à dire que l’Ode n’a plus de destination directe, d’occasion présente, de point d’appui dans la société. […] La reine, après l’avoir parcourue des yeux, commanda à la princesse de Conti, qui était présente, de la lire tout haut.
Quand vous avez trouvé vos pauvres, une seconde difficulté se présente : c’est d’établir entre eux et vous des rapports vraiment affectueux et qui leur semblent, à eux comme à vous, « naturels ». […] Il y vit « sept étalons de l’Ukraine » présentés en liberté. […] Il ne perd pas la tête et demande à présenter ses hommages à Sa Majesté Louis XVII. […] Cette fois, c’est trop vraiment ; Lia se révolte contre son destin d’éternelle déçue et d’éternelle sacrifiée ; et au pasteur Pétermann qui lui dit : « Tu sais où est la consolation, tu te tourneras vers Dieu, tu prieras », elle répond : « Non, mon père. » À ce moment critique, se présente un lieutenant de hussards, neveu de Dursay, et qui n’a d’autre caractère que d’être lieutenant de hussards, car c’est tout ce qu’il fallait ici.
.) — « Je ne peux, je ne sais plus dormir, quand je le veux absolument et que je ferme les yeux, il se présente devant moi, une feuille blanche avec un encadrement et une grande lettre ornée : une page toute préparée pour être remplie, et qu’il faut que je remplisse absolument. Celle-ci écrite, une autre se présente, et encore une autre et toujours ainsi. » Vendredi 22 janvier C’est paradoxal vraiment, le prix des choses. […] Toute la légère fabulation s’est envolée, s’est perdue dans le vide, comme un oiseau sous un coup de pierre, et tous les efforts de mon imagination, travaillant à ressaisir l’ébauche de création de la soirée, n’aboutissent qu’à reconstruire dans ma cervelle, et me faire toute présente, la néfaste figure de M. […] Là-dessus arrive Saint-Victor, qui présente Dalloz.
Il se mêle trop de préoccupations extra littéraires dans l’hugolâtrie de l’heure présente. […] Sa mise en œuvre exclusive des idées de la Révolution dont la banqueroute est prochaine, son manque de sensibilité, son optimisme têtu l’éloignent de plus en plus des jeunes esprits que travaillent les inquiétudes de l’heure présente et qui se montrent davantage hospitaliers aux poèmes d’un Laforgue, d’un Verlaine, d’un Corbière, d’un Rimbaud dont la blague fiévreuse ou l’apaisement triste, par leur outrance délicieuse, ont préparé les voies à une renaissance classique. […] Ne pouvant, d’autre part, franchir la barrière antérieure du siècle écoulé, pour aller au déclin du dix-huitième, quérir André Chénier et vous le présenter avec le bénéfice de ma sympathie, c’est un bulletin blanc que je dois déposer dans votre urne. […] — Le journaliste attaqué par M. de Gourmont s’est mis le doigt dans l’œil, et certainement la présente consultation le lui prouvera.
— Si tout ce monde-là votait encore pour lui dans la circonstance présente ! […] Dans les recueils importants le repas pourrait être moins bourgeois et présenter des entrées, des relevés, des hors-d’œuvre, des entremets. — Cela vaut tout un système philosophique. […] Il bâtit ses aperçus sur le retour de ces similaires, ce qui le rend apte à juger de tout ce qui est dans l’ordre ; mais en tout ce qui se présente pour la première fois, sa science retourne à son origine. […] Toute notion qu’elle présente est une grandeur absolue, de même que toutes les décisions qu’elle arrête ; et tel est aussi l’idéaliste digne de ce nom, dans son savoir et dans ses actes. […] Un tableau de bonhomie se présente un jour, intitulé les Demoiselles de village, n’ayant, du reste, pas d’autre mérite.
au fond, la vraie sagesse, c’est la modération en toutes choses. » Certes, une telle tentative est honorable, une telle perspective ainsi présentée est spécieuse : mais est-ce là véritablement aller au fond des choses ?
Denis nous transporte dans les bocages d’Otahiti, séjour charmant de la poésie et de la volupté, où le navigateur oublie l’Europe et la patrie ; soit qu’aux bords sacrés du Guige, il nous retrace les caractères des beaux lieux qu’il arrose, la plénitude de la végétation, des villes au sein des forêts, (les gazelles et les biches auprès du buffle et du tigre, l’éléphant sauvage et sa vaste domination sur les hôtes des bois, et ses guerres sanglantes contre des armées entières de chasseurs ; soit qu’accomplissant cette fois toute sa mission, il nous montre la littérature portugaise passant du Gange au Tage, et qu’il présente les fables des Indiens, et leurs riantes allégories, et leurs croyances si douces et si terribles tour à tour ; alors, en s’adressant aux poètes, il est poète lui-même ; sa pensée, singulièrement gracieuse, s’embellit encore d’une expression dont l’exquise pureté s’anime des couleurs orientales.
L’occasion d’aller le voir se présenta.
Il y a pourtant d’excellentes choses dans ces Réflexions, des vues générales et profondes : mais elles sont enveloppées ; jamais elles ne se présentent franchement, en pleine lumière ; et ce n’est pas une petite affaire de les extraire.
Le projet de présenter par des illustrations littéraires non plus des réponses mais des questions de morale sociale n’est pas nécessairement répréhensible.
Les langues de l’ouest et du centre de l’Asie présenteraient plusieurs phénomènes analogues dans la superposi-tion du chinois ancien et du chinois moderne, du tibétain ancien et du tibétain moderne ; et les langues malaises, dans cette langue ancienne à laquelle Marsden et Crawfurd ont donné le nom de grand polynésien, qui fut la langue de la civilisation de Java, et que Balbi appelle le sanscrit de l’Océanie.
Comme le latin en ce temps-là est beaucoup plus écrit que parlé, comme ils consultent leurs yeux plutôt que leurs oreilles, la forme qui se rapproche le plus visiblement de la forme ancienne est celle qui se présente le plus aisément à leur pensée.
Pour moi, je demeure tranquille par la vérité de mon procédé. » Les observations qui se présentent à la lecture de cette lettre ne sont pas indifférentes.
Les années 1677 et 1678 ne présentent que la continuation, à la fin très monotone, des mêmes alternatives de refroidissement et d’ardeur entre le roi et madame de Montespan ; de galanteries entre le roi et quelques femmes de la cour ; et au milieu de ces aventures d’un genre fort commun, le progrès lent, très peu dramatique, très peu sensible de l’empire que madame de Maintenon prenait sur l’esprit du roi, par la sagesse, la convenance, le charme de sa conversation121.
Par-tout une poésie noble, tendre, harmonieuse, toujours conforme aux regles du langage & de la versification, présente des charmes aussi séduisans pour l’oreille, qu’ils l’ont été pour le cœur.
Ne pouvons-nous remplir la tâche que Dieu nous donne parce qu’elle présente un nombre trop grand d’obligations ?
Ainsi, dans une de ses expériences, les images suivantes se présentèrent : un arc, une flèche, une personne tirant de l’arc et n’ayant que les mains visibles, un vol de flèches occupant complètement l’œil de la vision (contiguïté), des étoiles tombantes, de gros flocons de neige (ressemblance), une terre couverte d’un linceul de neige (contiguïté), une matinée de printemps avec un brillant soleil (contiguïté et contraste), une corbeille de tulipes, disparition de toutes les tulipes à l’exception d’une seule ; cette tulipe unique, de simple, devient double ; ses pétales tombent rapidement, il ne reste que le pistil, le pistil grossit, etc.
« Tant qu’il ne se présentera au sceau que de ces gladiateurs de plume, ne soyez point avare des graces du prince, & relâchez un peu de votre sévérité.
Ce Journal a pour objet de présenter un tableau des mœurs & des ridicules du siécle.
C’est l’abbé le Blanc qui s’est présenté à mon idée, et j’ai bâillé d’ennui.
Quoi donc, s’il arrivait que l’on me présentât un morceau si bien fait de tout point dans la manière de Raphaël, de Rubens, du Titien, du Dominiquin, que moi et tout autre s’y trompât, l’artiste n’aurait-il pas exécuté une belle chose ?
Quoi qu’il en soit, l’épître paraît plus faite pour réussir aujourd’hui ; elle se présente modestement et sans appareil ; la philosophie d’ailleurs, cette philosophie qui de gré ou de force s’introduit partout, croit y être plus à sa place, parce qu’elle s’y trouve plus libre, et plus maîtresse du ton qu’elle veut prendre.
Il est impossible de le présenter mieux au public comme une chose à soi, de mieux raconter cette liaison tout entière avec un homme qui tombe du haut de sa fierté et de son génie dans le plus bête de tous les amours !
Tous ces insurgés de l’heure présente, dans un aveuglement que Dieu permet et qu’ils ont mérité, retournent, croyant faire du nouveau, l’esprit chrétien faussé contre le Christianisme.
Si chaque idée n’est pas nouvelle, ils la trouveront chaque fois présentée d’une manière piquante.
Le monde réparé, la terre réconciliée avec le ciel, un pacificateur entre Dieu et l’homme, un nouvel ordre de justice, une vie à venir et de grandes espérances, ou de grandes craintes au-delà des temps, tel était le tableau que cette éloquence présentait aux hommes.
C’est comme une « œuvre posthume » que se présentaient les Cahiers d’André Walter : M. […] Mais l’entrée en matière est peut-être un peu longue : on nous présente avec luxe de détails le compère de la revue, un jeune sorbonnard qui va au château en question consulter des manuscrits précieux pour la préparation de sa thèse de doctorat. […] Un chanoine recommandé par un cardinal se présente à la comtesse comme chargé d’une mission ultra-secrète. […] Étienne de Beaumont une bien curieuse tragédie en quinze actes, qui dure une demi-heure en tout, « chaque vocable-îlot doit, dans la page, présenter des contours abrupts. […] On ne peut insister sur les faits et gestes de l’oncle Édouard et de son neveu Olivier Molinier, qui nous sont présentés comme éminemment sympathiques, ni sur ceux du comte Robert de Passavant, autre homme de lettres et de même farine, moralement très inférieur, nous assure-t-on.
En 1685, dans la grande salle de l’université de Dublin, les professeurs occupés à conférer les grades de bachelier eurent un singulier spectacle : un pauvre écolier, bizarre, gauche, aux yeux bleus et durs, orphelin, sans amis, misérablement entretenu par la charité d’un oncle, déjà refusé pour son ignorance en logique, se présentait une seconde fois sans avoir daigné lire la logique. […] Il présente tous leurs traits grossiers, et ne présente que leurs traits grossiers. […] Il faut enfin que la passion de bien prouver se joigne à l’art de bien prouver, que l’orateur annonce sa preuve, qu’il la rappelle, qu’il la présente sous toutes ses faces, qu’il veuille pénétrer dans les esprits, qu’il les poursuive avec insistance dans toutes leurs fuites, mais en même temps qu’il traite ses auditeurs en hommes dignes de comprendre et d’appliquer les vérités générales, et que son discours ait la vivacité, la noblesse, la politesse et l’ardeur qui conviennent à de tels sujets et à de tels esprits. […] À Laputa, il oblige tous ceux qui se présentent devant lui à ramper sur le ventre, léchant la poussière du parquet.
Tout, cela est joliment présenté, sans hâte et sans encombrement, avec l’insistance qu’il faut aux bons endroits, de façon très experte et très aimable. […] Il y a un chapitre, qui est en soi absolument nécessaire, et qui, par la manière dont tout le reste du volume est présenté, devient inutile ou semble l’être. […] Il est difficile de ne pas reconnaître qu’un paysagiste n’a rien autre à souhaiter que de présenter à nos yeux de beaux paysages. […] Il est, sans contredit, je crois, l’homme de France qui connaît le plus complètement la littérature française, et qui l’a le plus présente à l’esprit. […] Il y avait apporté sa logique, son goût des distinctions nettes et des thèses et antithèses bien présentées dans tout leur jour.
Le monde ne se présente à nous, quand nous nous en tenons à l’observation, que fragmenté, que distribué en séries de phénomènes parallèles, mais distincts. […] Le fait proprement politique, le fait éthique, le fait religieux se présentent à nous comme incommensurables à d’autres. […] Est-il même exact qu’un pays soit, dans l’ensemble de ses richesses accumulées, la propriété de la génération présente ? […] Il suit de là que les titres de propriété de la génération présente peuvent être grevés de différentes charges qu’elle n’est pas libre de négliger. […] Selon ses conjectures, c’est une fantaisie de Hoffmann le Berlinois. » Et la suite… Avec quels arguments mettrez-vous en doute un incident présenté de la sorte ?
Il explique tous les gouvernements ; il explique l’activité humaine, la guerre, la paix, la justice, les arts ; il s’y plaît ; et, quoiqu’il subordonne tout à Dieu, et qu’il ne se laisse pas éblouir par l’orgueil de la vie présente, il s’y intéresse néanmoins, il l’aime, il la règle. […] Il ajoute à cette première condamnation les commentaires des Pères de l’Eglise, grands moralistes eux-mêmes, qui ont décrit ou flagellé ce vice, tel qu’il se présentait à eux de leur temps. […] L’austérité du ministère le gêne dans ses peintures, et, s’il cède souvent à cette force d’imagination qui lui présente la vie sous les plus belles couleurs, il semble se vouloir punir de cette complaisance en forçant le tableau de sa fragilité et de ses misères. […] Enfin, par une illusion non moins singulière, dans un livre où il prétendait se distinguer des quiétistes, Fénelon n’avait trouvé ni à blâmer, ni même à mentionner Molinos ; oublit qui pouvait être interprété tout au moins comme le manque d’une répugnance présente et forte. […] Ce livre ruinait les doctrines de l’archevêque de Cambrai, d’abord par les vrais principes, présentés de nouveau et résumés avec une invincible exactitude, puis par les motifs secrets que Bossuet eut le tort de révéler.
Il sera conforme aux règles d’une bonne méthode de n’étudier que les cas bien francs, typiques, c’est-à-dire ceux qui présentent l’un au moins de ces deux caractères : l’intensité, la durée. […] Ces expériences nous présentent sous la forme la plus simple l’état dit d’attention expectante ou de préattention. […] Aussi il y a des cas qui présentent au moins une ébauche de l’attention volontaire, ce qui est assez naturel chez ceux qui en ont contracté l’habitude. […] Il présente toujours des anomalies : paralysies, convulsions, contractures. […] Il ne s’agit pas de présenter au lecteur, en courant et sous forme d’épisode, une psychologie des sentiments.
Quand on a bien présente à l’esprit la théorie de Buffon, on comprend dans le même sens qu’elle ces paroles d’abord un peu obscures de Valéry. […] Et Valéry, pas plus que Mallarmé, n’a voulu quitter cet éther supérieur, sinon pour des jeux, des exercices présentés comme tels, et dont on ne trouve d’ailleurs d’exemples que dans ses Vers anciens, — une tête, une oreille, une figure en miroir. […] Toute feuille me présente Une source complaisante Où je bois ce frêle bruit... […] Il n’y a pas de quoi se présenter aux populations, comme Boileau, Lamartine et Hugo, assis sur un trépied et rempli par l’esprit divin. […] Cette gravure, qui est une interprétation, je ne la présente pas comme une révélation.
Pourquoi, selon moi, ne reste-t-il que le plus sage et le plus fort des ouvriers de l’heure présente ? […] Et celui-ci, se présente-t-il assez à point pour s’engrener à cette autre pièce, qui elle-même met en mouvement toute la machine ! […] Je veux indiquer rapidement ici la question d’argent, telle qu’elle se présente à un débutant qui débarque à Paris. […] Telle est l’histoire de presque tous les écrivains acclamés de l’heure présente. […] Quand il aura, par le travail, dégagé davantage sa note personnelle, il sera certainement un des plus vigoureux ouvriers de l’œuvre présente.
Ossian, Shakspeare, Homère, y sont présentés, en passant, sous un jour vrai et sans vague lueur ; on sent un esprit au courant de tous les systèmes et les jugeant sans s’y livrer ; on devine quelqu’un qui a lu Wolf et qui sait à quoi s’en tenir sur Ossian. […] Quelques Italiens surtout se montrèrent charmés de cette poésie du Nord qui se présentait, cette fois, si brillante, si nette de contours et si fraîchement dessinée. […] Voici un passage dans lequel il exprime l’impression vive qu’il ressentit lorsque la belle Vierge lui fut présentée par son second guide, par ce cher Fauriel, qui la lui amenait par la main. […] Tel est le vrai Fauriel ; c’est l’histoire qui a l’immense prédominance en lui, même lorsqu’il se présente à titre de critique. […] Mérimée lui fut présenté, Fauriel l’excita aussitôt à traduire les romances espagnoles d’après le même système qu’il venait d’appliquer aux chants grecs, et il eut quelque peine ensuite à ne pas voir dans l’ingénieux pastiche de la Guzla une atteinte légèrement ironique à des sujets pour lui très-sérieux et presque sacrés.
Toujours inquiet, toujours ondoyant, son esprit présente autant d’aspects que l’univers… (À part.) […] Pourquoi leur imposer des mystères, ou plutôt pourquoi les leur présenter comme tels ? […] Mais… le jour de notre jugement, il se présenterait sur le même pied que moi. […] Permettez-moi de vous les présenter. […] Les propos de M. le Baron présentaient tant — d’intérêt que, pour les mieux ouïr, je vous ai négligés… Excusez le vieillard : il a un peu oublié les bonnes manières.
Il a généralement préféré les solutions positives aux solutions négatives dans les grands problèmes qui n’ont jamais cessé de se présenter à la conscience. […] Ils ont été, plus qu’eux, conscients d’une discipline morale qu’ils violaient quelquefois, mais qu’ils n’oubliaient pas, et qui restait présente à leur conscience. […] La philosophie d’Épicure, en effet, plus ou moins complaisamment interprétée, n’a guère cessé d’être présente à l’évolution de la conscience française. […] C’est au chapitre 20 du Livre II : L’inquiétude qu’un homme ressent en lui-même pour l’absence d’une chose qui lui donnerait du plaisir, si elle était présente, est ce qu’on nomme Désir, qui est plus ou moins grand, selon que cette inquiétude est plus ou moins ardente. […] L’idée de la grande chaîne des êtres, volontiers présente à la pensée des hommes du dix-huitième siècle, est renforcée par Leibniz.
Une fois, très loin dans les champs, une cour de ferme se présenta. […] Bientôt les invités arrivèrent et on me présenta à mon parrain, Maxime du Camp. […] Ainsi transformée, je fus jugée digne d’être présentée à la supérieure du couvent. […] — Monseigneur, lui dit-elle, je vous présente l’espoir de la communauté. […] — Je te présente mon autre fille, dit mon père.
Vous avez tous présente à l’esprit la fameuse tirade de Gros-René sur les femmes : … Voyez-vous la femme est, comme on dit, mon maître, un certain animal difficile à connaître9. […] La plus douce, celle qui présente le mariage de Molière avec Armande Béjart sous sa forme la plus acceptable, la voici : dans cette tradition, dans ce système, Armande Béjart, qu’il épouse, est tout au moins la sœur de cette Madeleine Béjart à la suite de laquelle il a couru fortune. […] Je tâcherai de vous les présenter successivement l’un après l’autre ; je ne crois pas à l’existence, chez la plupart des hommes de génie, d’une faculté unique et maîtresse. […] En sa qualité de bourgeois, il déteste et méprise la police au suprême degré, et, quand le commissaire de police se présente devant lui, il lui dit : « Monsieur, ne vous laissez pas graisser la patte au moins ! […] Le rôle de Dom Carlos, dans Dom Juan, présente une situation de frère très tragique.
Puis il présente ses excuses et offre ses services au citoyen Victor Hugues, commissaire de la Convention à la Guadeloupe. […] Voici d’abord Cléopâtre, présentée par M. […] Alfred de Vigny lui-même sortit un jour de sa tour d’ivoire pour se présenter aux électeurs de la Charente. […] Et, lorsqu’on présente l’étendard aux recrues, ils ne peuvent se défendre d’un frisson douloureux devant ce spectacle dont la grandeur émeut les plus sceptiques : « D’abord, l’éclair que font les sabres présentés, l’éclat de voix :“Trompettes, à l’étendard !” […] Ils sont, d’ailleurs, assez connus pour n’avoir pas besoin d’être présentés au public.
Le poète, au contraire, par le fait qu’il vit une idée et qu’il l’identifie à son âme, présente cette idée dans sa réalité psychologique ou fondamentale. […] Ainsi présentée, cette analyse demeure incomplète. […] Il y a des choses trop complexes, à la fois trop étendues et trop indivisibles, pour qu’elles puissent être présentées à la conscience par des procédés dialectiques. […] La strophe de Fort se présente toujours comme elle doit être parlée, et parlée, ne l’oublions pas, selon l’accent même de l’Ile de France. […] Ce qu’on nomme si improprement « le vers libre » est présenté sous son vrai jour, avec les multiples combinaisons auxquelles il est susceptible de se plier.
Le célèbre vase peint de Ruvo nous la montre accueillant dans un bosquet de myrtes l’adolescent que lui présente un Génie ailé. […] Lorsqu’on lui présenta sa tête tranchée par un centurion, il détourna le visage et ordonna de l’ensevelir. […] Son cruel génie est à deux tranchants ; il en présente la poignée et il en démontre l’escrime aussi bien au conspirateur et au tribun qu’au despote. […] Quand une femme lui présentait un placet, il le prenait en tournant la tête, pour ne pas la voir. […] On a déchiffré les hiéroglyphes de l’Égypte et les signes cunéiformes de Ninive ; personne encore n’a deviné l’énigme de cette race vivante et présente.
J’avais été présenté à Hugo, rue Jean-Goujon, par Gérard et Pétrus Borel, le lycanthrope. […] A cette époque, Balzac, dans toute la force de l’âge, présentait les signes d’une santé violente peu en harmonie avec les pâleurs et les verdeurs romantiques à la mode. […] Les examens passés, la grande question de la carrière à prendre se présenta. […] Quand un sujet se présentait à l’imagination de Pliloxène Boyer, sa vaste érudition dans toutes les langues mettait à son service une immense quantité de matériaux. […] Aussi, lorsque cette occasion se présenta de faire le voyage d’Orient en compagnie de M.
Là se présenteront des questions d’histoire et de philologie qui sont contentieuses, je l’avoue. […] Il y avait toute une mythologie chevaleresque, toute une série de noms et de souvenirs, qui était présente à la mémoire des habitants du pays. […] C’est ici que notre étude sur le moyen âge présente plus d’une difficulté, qu’il faut éluder discrètement. […] Dans ce point de vue, le premier troubadour qui se présente nous est déjà connu. […] Chacun présentait sa question, sa difficulté, avec tous les arguments que la science du temps pouvait fournir.
Je n’ai pas assez de bonheur pour qu’il se présente : je cherche cependant bien. » Après une tournée qu’il a faite à la tête d’une colonne mobile, il est invité par le général Meunier à assister à une distribution de drapeau et de croix qui se fait dans une plaine auprès d’Amailhou. […] Dans la mesure où tout cela est présenté (et il faut en savoir gré aux éditeurs qui ont dû quelquefois choisir entre divers passages de la correspondance), personne n’a à se plaindre. […] C’est le terrain des intrigants, des esprits médiocres, des faiseurs et des phraseurs ; ce n’est pas le mien. » Une belle position d’intervalle et d’attente se présente pour lui : il est nommé au commandement supérieur de Constantine (janvier 1850).
A un fonds de tendresse d’âme et d’imagination romanesque elle joignait une exactitude naturelle, et, comme le disait sa spirituelle amie, une divine raison qui ne lui fit jamais faute ; elle l’eut dans ses écrits comme dans sa vie, et c’est un des modèles à étudier dans ce siècle où ils présentent tous un si juste mélange. […] Plus tard, il lui présenta son ami le docte Huet, qui devint aussi pour elle un conseiller littéraire. […] Mme de La Fayette mourante était celle encore dont Mme Scarron, écrivant à Mme de Chantelou sur sa présentation à Mme de Montespan, avait dit en 1666 : « Mme de Thianges me présenta à sa sœur… Je peignis ma misère… sans me ravaler ;… enfin Mme de La Fayette auroit été contente du vrai de mes expressions et de la brièveté de mon récit. » En fait de société aimable et polie, unissant le sérieux et le vrai à la grâce, si j’avais été de M.
Tel fut le grand-père de Mirabeau, dans son château de Mirabeau en Provence, le plus hautain, le plus absolu, le plus intraitable des hommes, « exigeant que les officiers qu’il présente pour son régiment soient agréés du roi et des ministres », ne souffrant les inspecteurs de revue que pour la forme, mais héroïque, généreux, dévoué, distribuant la pension qu’on lui offre à six capitaines blessés sous ses ordres, s’entremettant pour les pauvres plaideurs de la montagne, chassant de sa terre les procureurs ambulants qui viennent y apporter leur chicane, « protecteur naturel des hommes », jusque contre les ministres et contre le roi. […] Dans le diocèse d’Auxerre, pendant l’été de 1789, les Bernardins de Rigny « se sont dépouillés, en faveur des habitants des villages voisins, de tout ce qu’ils possédaient : pain, grains, argent et autres secours, tout a été prodigué envers douze cents personnes qui, pendant plus de six semaines, n’ont cessé de venir se présenter chaque jour à leur porte… Emprunts, avances prises sur les fermiers, crédit chez les fournisseurs de la maison, tout a concouru à leur faciliter les moyens de soulager le peuple ». — J’omets beaucoup d’autres traits aussi forts ; on voit que les seigneurs ecclésiastiques ou laïques ne sont point de simples égoïstes quand ils résident. […] Presque toujours à côté de ces plaines fertiles, une terre mal entretenue et presque épuisée présente un contraste affligeant ; cependant la nature du sol est égale, ce sont deux parties du même domaine ; il voit que cette dernière est la portion de l’abbé commendataire. » — « La manse abbatiale, disait Lefranc de Pompignan, a souvent l’air du patrimoine d’un dissipateur ; la manse monacale est comme un patrimoine où l’on n’omet rien pour améliorer », en sorte que les « deux tiers » dont l’abbé jouit lui rapportent moins que le tiers réservé à ses moines. — Ruine ou détresse de l’agriculture, voilà encore un des effets de l’absence ; il y avait peut-être un tiers du sol en France qui, déserté comme l’Irlande, était aussi mal soigné, aussi peu productif que l’Irlande aux mains des riches absentees, évêques, doyens et nobles anglais.