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739. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section II. Des sentiments qui sont l’intermédiaire entre les passions, et les ressources qu’on trouve en soi. — Chapitre II. De l’amitié. »

La confidence même que l’on s’adresse l’une à l’autre de sentiments moins exclusifs, porte avec elle le même caractère, et l’occupation qu’on a de soi, est un tiers importun successivement à toutes deux.

740. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Grosclaude. »

Le rire dont elles nous secouent intérieurement est le rire bouddhiste, lequel précède immédiatement, dans l’ordre des affranchissements successifs de nos pauvres âmes, la paix du Nirvâna… Le second et le troisième caractère de cette gaîté, c’est l’outrance et la méthode, portées toutes deux aussi loin que possible, et se soutenant et se fortifiant l’une l’autre.

741. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre II. Recherche des vérités générales » pp. 113-119

On est, par suite, amené à cette conclusion générale : que fia richesse de la rime et la régularité de la césure ont été dans l’alexandrin en raison inverse l’une de l’autre.

742. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre quatrième. L’aperception et son influence sur la liaison des idées »

Le révérend Georges Henslaw, doué d’une faculté qu’avait déjà Gœthe, voit, quand il ferme les yeux et qu’il attend un moment, l’image claire de quelque objet : cet objet change de formes pendant aussi longtemps qu’il le regarde avec attention ; mais, en étudiant la série de formes qui se succèdent, on reconnaît que le passage de l’une à l’autre est fourni tantôt par des relations de contiguïté, tantôt par des relations de ressemblance réductibles elles-mêmes à la contiguïté.

743. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre III. Suite des Époux. — Adam et Ève. »

Deux liqueurs sont mêlées dans la coupe de la vie, l’une douce et l’autre amère : mais outre l’amertume de la seconde, il y a encore la lie, que les deux liqueurs déposent également au fond du vase.

744. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Casanove » pp. 192-197

L’artiste a placé sur l’une des éminences un paysan avec un cheval.

745. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 18, reflexions sur les avantages et sur les inconveniens qui resultoient de la déclamation composée des anciens » pp. 309-323

Le bon acteur qui sent l’esprit de ce qu’il chante, presse ou bien rallentit à propos quelques notes, il emprunte de l’une pour prêter à l’autre, il fait sortir de même ou bien il retient sa voix, il appuïe sur certains endroits, enfin il fait plusieurs choses propres à donner plus d’expression et plus d’agrément à son chant qu’un acteur mediocre ne fait pas ou qu’il fait mal à propos.

746. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Les honnêtes gens du Journal des Débats » pp. 91-101

Nous nous en doutions bien un peu, et c’est même pour opposer ces littératures l’une à l’autre que nous nous sommes fondés, nous, les intolérants du Réveil !

747. (1868) Curiosités esthétiques « III. Le musée classique du bazar Bonne-Nouvelle » pp. 199-209

Guérin est représenté par deux esquisses, dont l’une, la Mort de Priam, est une chose superbe.

748. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Avant-propos de la septième édition »

Si on laisse de côté les théories qui se bornent à constater l’« union de l’âme et du corps » comme un fait irréductible et inexplicable, et celles qui parlent vaguement du corps comme d’un instrument de l’âme, il ne reste guère d’autre conception de la relation psychophysiologique que l’hypothèse « épiphénoméniste » ou l’hypothèse « paralléliste », qui aboutissent l’une et l’autre dans la pratique — je veux dire dans l’interprétation des faits particuliers — aux mêmes conclusions.

749. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XVIII. Siècle de Constantin. Panégyrique de ce prince. »

Rome païenne en fit un Dieu, Rome chrétienne en fit un saint ; il était le bienfaiteur de l’une, il était pour l’autre un homme tout-puissant et un prince qui avait eu de grands succès.

750. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre V. Du gouvernement de la famille, ou économie, dans les âges poétiques » pp. 174-185

Leur utilité consistait en ce que l’une des parties avait trop de terres riches en fruits dont l’autre partie manquait.

751. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Camille Jordan, et Madame de Staël »

j’ai vu l’une d’entre elles baignée de pleurs, dépouillée de ses vêtements, le corps renversé, la tête dans la fange. […] Il discute les moyens, il indique les points essentiels et les articles du programme ; il réfute les objections des empressés et des intéressés, des enthousiastes et des ambitieux, de tous les courtisans de la veille, et enfin il présente sans chimère, en homme d’ordre et de liberté, toutes les conditions, selon lui possibles, mais à la fois indispensables, qui eussent été à remplir, de la part du chef illustre que la France s’était donné, pour consommer l’œuvre de la réparation sociale et pour arriver (le mot déjà est de lui) jusqu’au « couronnement de l’édifice115. » Ceux qui ont prétendu et qui prétendent plus que jamais aujourd’hui que l’Empire était implicitement et nécessairement renfermé dans le Consulat, que l’un n’a été que la déduction et, pour ainsi dire, l’épanouissement de l’autre, devraient lire cette brochure de Camille Jordan : ils reconnaîtraient peut-être qu’il y avait en réalité deux issues possibles, que l’esprit du temps et la nature des choses ne commandaient pas l’une plutôt que l’autre, et que ç’a été surtout dans le caractère et la toute-puissante personnalité du chef qu’a été la raison dominante et invincible de la solution qui a prévalu. […] J’ai parcouru leurs honorables rangs, j’ai recueilli leurs libres sentiments, je n’en suis que l’organe, et c’est en leur nom que j’offre à la nation et au gouvernement des vérités qui seront à la fois un hommage pour l’une et une instruction pour l’autre. […] Quelle place vous prenez dans l’opinion par cette double résistance dont l’une interprète si bien l’autre120 ! […] Je pensais que, si vous aviez l’idée de faire un voyage, vous viendrez ici, — premier plan de bonheur, — et que nous songerions ensuite à vous envoyer à l’une des petites universités où votre talent pour traduire l’allemand trouverait à se placer.

752. (1898) Introduction aux études historiques pp. 17-281

Nous voici enfin au bout de cette description des opérations critiques ; elle a été longue parce qu’il a fallu décrire l’une après l’autre des opérations qui dans la pratique se font toutes ensemble. […] Si la contradiction est véritable, c’est que l’une des deux affirmations au moins est fausse. […] Une concordance n’est concluante qu’autant que les affirmations concordantes expriment des observations indépendantes l’une de l’autre. […] Il y a deux façons d’employer le raisonnement, l’une négative, l’autre positive ; on va les examiner séparément. […] Le raisonnement repose sur deux propositions : l’une générale, tirée de la marche des choses humaines ; l’autre particulière, tirée des documents.

753. (1923) L’art du théâtre pp. 5-212

C’est tout au moins l’une des causes de sa mort. […] J’ai fait allusion plus haut à cette conception de la scène considérée comme une chambre dont on a enlevé l’une des cloisons et où des hommes d’aujourd’hui, comme vous et moi, continuent à vivre leur vie, sans se soucier de savoir si un public entend et les voit. […] L’une et l’autre oublient que le mot est le noyau germinateur. […] L’une et l’autre oublient que la vérité au théâtre s’inscrit dans une convention à laquelle n’échappe, en fait, que l’âme du comédien possédé par son personnage. […] Cependant, les théâtres dits d’avant-garde issus du sien, la troupe de Dullin et celle de Jouvet, perpétuant ses leçons exemplaires, l’une avec plus de flamme, l’autre avec plus de minutie, rassemblaient un nombre croissant de spectateurs, toute une large élite, qui s’entendait au moins sur l’art.

754. (1886) Le roman russe pp. -351

De ces deux formes souveraines, l’une, la poésie, a rempli le commencement du siècle ; l’autre, le roman, a étouffé la première et tout accaparé depuis quarante ans. […] Le premier n’a laissé qu’une comédie, mais cette comédie est le chef-d’œuvre du théâtre russe et l’une des plus fortes œuvres du théâtre universel. […] Non-seulement elles ne sont pas apparentées, mais elles s’ignorent l’une l’autre. […] Deux chaînes, l’une sur l’autre, pendent à son cou, soutenant un ducaton. […] L’une d’elles, à la vérité, était étrangère et des plus communes.

755. (1925) Promenades philosophiques. Troisième série

Les deux classes existent, dressées, aujourd’hui comme hier, en face l’une de l’autre. […] Bouglé, « la rigueur de la règle générale qui isole les castes et les ferme éternellement l’une à l’autre ». […] L’une a une tendance à retarder, l’autre à avancer les aiguilles. […] L’une et l’autre ont leurs partisans, mais il est rare que l’ami des serins soit également l’ami des chats. […] L’une s’appelle Ioteyko et l’autre Stefanowska, toutes les deux docteurs en médecine, l’une chef de laboratoire à l’Université de Bruxelles, l’autre chargée de cours à l’Université de Genève.

756. (1884) Propos d’un entrepreneur de démolitions pp. -294

Ce ne fut certes pas l’une des moindres défections que le chenapanisme intransigeant de cette seconde moitié du siècle ait à déplorer. […] Il ne put accomplir ni l’une ni l’autre et s’en alla, après un nombre déterminé de jours frivoles, dans un autre royaume que le sien, dans un royaume bien étranger et dont l’Étiquette, par malheur, lui était bien peu connue. […] C’est sa manie la plus chère et l’une des plus exaspérées qui se puissent étudier en ce siècle de maniaques. […] Au contraire, l’une et l’autre ont toujours aimé le secret et l’argot du mystère. […] On se souvient de Pascal, ce grand aigle noir à deux têtes de la poésie, l’une pour regarder l’espérance, l’autre pour fixer l’enfer.

757. (1910) Rousseau contre Molière

Jourdain et l’amour-propre d’un ouvrier qui veut que son fils soit un bourgeois, voyez-vous une telle différence qu’il faille mépriser l’une et louer l’autre ? […] L’une consiste à la montrer et à nous en inspirer l’admiration et l’amour ; l’autre consiste à nous montrer le vice et à nous en inspirer la salutaire horreur. L’une consiste dans le Virtutem videant, intabescantque relicta. […] Dites alors que dans l’École des Femmes il y a, non la nature se battant contre un préjugé, mais deux forces de la nature, très semblables l’une à l’autre, qui se battent l’une contre l’autre. […] Il n’y a que des forces de la nature luttant l’une contre l’autre : passion de possession chez Dandin, passion d’indépendance et de jouissance chez Angélique.

758. (1902) La formation du style par l’assimilation des auteurs

La Bruyère a défini l’antithèse : « Une opposition de deux vérités qui se donnent du jour l’une à l’autre ». […] Donner du jour à deux vérités l’une par l’autre n’est pas nécessairement faire une antithèse. […] Il y a bien là deux pensées qui « s’opposent l’une à l’autre et qui se donnent du jour » ; mais l’antithèse est plus que cela. […] Deux idées avaient soulevé le moyen âge hors de l’informe barbarie : l’une religieuse, qui avait dressé de gigantesques cathédrales et arraché du sol les populations pour les pousser sur la Terre Sainte ; l’autre séculière, qui avait bâti les forteresses féodales et planté l’homme de cœur debout et armé sur son domaine ; l’une qui avait produit le héros aventureux ; l’autre qui avait produit le moine mystique ; l’une qui est la croyance en Dieu ; l’autre qui est la croyance en soi. […] « Il y a, dit le comte de Ségur, deux espèces d’admirations : l’une stérile, l’autre fertile.

759. (1922) Nouvelles pages de critique et de doctrine. Tome I

Deux convictions dominaient ces catholiques : l’une que toute société pour vivre doit être religieuse, l’autre que le triomphe de la Révolution et de ses principes était et demeurerait inévitable. […] Le Mérimée des Nouvelles, — son vrai titre de gloire est là, — remplit l’une et l’autre condition. […] L’une consiste à redouter un danger positif. […] Vous vous rendez compte que ce petit coin de frontière a comme affronté deux variétés du type latin, toutes voisines et cependant irréductibles l’une à l’autre. […] Est-il besoin d’ajouter, après ces noms, que l’une et l’autre formules peuvent donner naissance à des chefs-d’œuvre ?

760. (1889) La littérature de Tout à l’heure pp. -383

Avec une agilité qui surprend, elle sait s’appuyer sur les deux forces qu’on eût crues les plus réfractaires à son influence, que le Christianisme a toujours — pour l’une — dominée, — pour l’autre — combattue : la Royauté et la Renaissance. […] Mais de l’une à l’autre des deux impulsions, de l’un à l’autre des deux courants, il se fit des échanges qui formèrent le grand fleuve d’unité classique. […] Il y a ses deux propositions, dont l’une empoisonne l’autre : l’orgueil de naître bon s’est tourné en vanité délétère pour l’homme dépravé par la société. […] En dehors de ce principe, que la science et la foi ne sont pas pour se nier l’une l’autre, mais au contraire pour se compléter l’une par l’autre, il n’y a qu’erreur et confusion… » Que Gœthe exprime directement, avec cette simplicité auguste, les conclusions de ses méditations profondes, ou qu’il les confie à Faust, les Romantiques ne l’écoutent ni ne l’entendent. […] En lui le Mysticisme et la Science se rencontrent pour concourir au triomphe de l’un par l’une ; le mérite fabuleux de la Fiction, — quoiqu’elle reste, hélas !

761. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIIe entretien. Fior d’Aliza » pp. 177-256

Le marquis de La Pierre était mort en exil ; il avait laissé en mourant une nombreuse et belle famille, composée de : la marquise de La Pierre, sa veuve, et de quatre filles d’une beauté remarquable et d’un caractère accompli ; l’une a épousé le marquis de Grimaldi, aide de camp du roi Charles-Albert ; trois autres vivent à Turin dans la pratique de toutes les vertus pieuses. […] XXV Deux princesses charmantes, sœurs l’une de l’autre et presque du même âge, embellissaient cette cour et donnaient de la grâce à ses vertus. L’une était la jeune veuve du précédent grand-duc, mort récemment ; l’autre était la grande-duchesse régnante, qui partageait avec sa sœur les honneurs de ce trône à deux.

762. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre neuvième »

Armande Béjart ne ressemblait-elle pas trop à Célimène pour que le mari de l’une n’eût pas tous les sentiments de l’amant de l’autre ? […] Chez les autres, l’une ou l’autre de ces facultés a dominé, et tel s’est attiré des critiques pour s’être laissé trop aller à la tendresse, tel autre parce que la raison y paraît trop en forme ou que l’imagination n’y est pas assez réglée. […] Au lieu de regarder d’un coin de la salle, dans l’ombre d’une loge, l’effet de la pièce sur le public, avec un parti pris de tendresse pour l’une et de prévention contre l’autre, et l’excuse toute prête de quelque cabale pour expliquer les sifflets, il interrogeait lui-même le public.

763. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre II. L’antinomie psychologique l’antinomie dans la vie intellectuelle » pp. 5-69

On les a opposées parfois l’une à l’autre comme deux termes antithétiques : l’une représentant la pensée individuelle ; l’autre représentant la pensée sociale. […] On peut distinguer deux définitions de la vérité : l’une dans laquelle on définit la vérité en termes purement intellectuels (parfaite clarté et distinction des idées, accord de la pensée avec les choses, accord de nos jugements entre eux).

764. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1860 » pp. 303-358

Et un matin, revenant d’une pleine eau dans la Méditerranée, à l’une de ces trois femmes rencontrée sur le seuil de sa chambre, une femme de trente-cinq ans, une magnifique créature, il jetait un de ces baisers où l’on jette son âme… Ce furent une fontaine de délices, puis des larmes, puis des lettres, puis plus rien. […] Ces deux jeunes filles toutes blondes, au bleu sourire des yeux, et dont l’une a le type angélique d’une vierge de Memling, se font apporter deux côtelettes de veau… « Elles ont leurs mères », disent-elles, et nous voici dans un gasthaus d’un faubourg de Berlin, ténébreux comme la caverne de Gil Blas, et verrouillé de serrureries et de ferronneries comme un vieux burg, et servis par un garçon considérant ces femmes avec l’air à la fois niais, cocasse et sensuel de Pierrot, regardant, par une fente, l’intérieur d’une école de natation de femmes… Chez la jeune fille au type de Memling, les yeux dans le plaisir, au lieu de se voiler et de mourir, vous regardent comme des yeux de rêve. […] Ce qui venait a ouvert la porte du cintre, et deux femmes, dont l’une, une chandelle à la main, se sont trouvées dans la grande salle.

765. (1840) Kant et sa philosophie. Revue des Deux Mondes

La Critique de la Raison pure (Critik der reinen Vernunft) est précédée de deux préfaces (Vorrede), l’une de l’édition de 1781, l’autre de l’édition de 1787, ainsi que d’une longue introduction (Einleitung). […] Ni la thèse du sensualisme, ni la thèse de la théologie ne peuvent se soutenir, car l’une et l’autre vont de la matière à la forme, de l’objet au sujet, de l’être à la pensée, de l’ontologie à la psychologie, tandis que le procédé opposé est le seul qui soit légitime. […] Mais de deux choses l’une ou le principe de contradiction dérive de l’expérience, ou on est obligé de lui donner une autre base.

766. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Robert » pp. 222-249

Descendez de là, regardez sous les arches et voyez dans le lointain, à une grande distance de ce premier pont, un second pont de pierre qui coupe la profondeur de l’espace en deux, laissant entre l’une et l’autre fabrique une énorme distance. […] La hauteur de cette voûte est coupée en deux, l’une éclairée et l’autre obscure. […] Les trois lumières, dont l’une vient du devant, l’autre du fond, et la troisième descend d’en haut, font à celui-ci un effet aussi neuf que piquant et hardi.

767. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Nouvelle correspondance inédite de M. de Tocqueville (suite et fin.) »

L’une de celles qui me troublent le plus l’esprit vient du mélange d’histoire proprement dite avec la philosophie historique ; je n’aperçois pas encore comment mêler ces deux choses (et il faut pourtant qu’elles le soient, car on pourrait dire que la première est la toile, et la seconde la couleur, et qu’il est nécessaire d’avoir à la fois les deux pour faire le tableau) ; je crains que l’une ne nuise à l’autre, et que je ne manque de l’art infini qui serait nécessaire pour bien choisir les faits qui doivent, pour ainsi dire, soutenir les idées ; en raconter assez pour que le lecteur soit conduit naturellement d’une réflexion à une autre par l’intérêt du récit, et n’en pas trop dire, afin que le caractère de l’ouvrage demeure visible.

768. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [IV] »

Ceci répondait à l’une de ses préoccupations constantes depuis quelques années, et à une objection ouverte ou sous-entendue qu’il rencontrait sans cesse à travers sa route. […] Après Leipsick, Jomini crut devoir se retirer du quartier général des Alliés ; il en demanda, dès Weimar, l’autorisation à l’empereur Alexandre, alléguant « que rien n’arrêterait plus les armées alliées jusqu’au Rhin ; que de deux choses l’une : ou que l’on ferait la paix, si l’on se contentait d’avoir assuré l’indépendance des puissances européennes ; ou que, si l’on continuait la guerre, on marcherait vers Paris ; que dans ce dernier cas il lui paraissait contre sa conscience d’assister à l’invasion d’un pays qu’il servait encore peu de mois auparavant. » Jomini estimait, à la fin de 1813, que l’invasion de la France serait pour les Alliés une beaucoup plus grosse affaire qu’elle ne le fut réellement : « J’avoue, écrivait-il en 1815, qu’aussitôt qu’il a été question d’attaquer le territoire français mon jugement politique et militaire n’a pas été exempt de prévention, et que j’ai cru qu’il existait un peu plus d’esprit national en France… Est-il besoin, ajoutait-il pour ceux qui lui en faisaient un reproche, de se justifier d’un sentiment de respect pour un Empire que l’on a bien servi et auquel on a vu faire de si grandes choses ? 

769. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Béranger en 1832 »

Le Jour des Morts, la plus grave erreur, et l’une des plus anciennes, de sa première manière, était une concession de faux respect humain à cette gaieté de rigueur qui circule à la ronde, une désobéissance dérisoire et presque sacrilège à la voix de son cœur et de son génie. […] Outre ces deux principales affaires, Béranger en eut encore deux autres dans l’intervalle : l’une en mars 1822, à propos de la publication des pièces du premier procès, il fut acquitté ; et plus tard une légère chicane pour contrefaçon, qui n’eut pas de suite.

770. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Racine — I »

Mais d’abord je cherche vainement dans Racine ce temple merveilleux bâti par Salomon, tout en marbre, en cèdre, revêtu de lames d’or, reluisant de chérubins et de palmes ; je suis dans le vestibule, et je ne vois pas les deux fameuses colonnes de bronze de dix-huit coudées de haut, qui se nomment, l’une Jachin, l’autre Booz ; je ne vois ni la mer d’airain, ni les douze bœufs d’airain, ni les lions ; je ne devine pas dans le tabernacle ces chérubins de bois d’olivier, hauts de dix coudées, qui enveloppent l’arche de leurs ailes. […] La poésie alors, qui faisait partie de la littérature, se distinguait tellement de la vie que rien ne ramenait de l’une à l’autre, que l’idée même ne venait pas de les joindre, et qu’une fois consacré aux soins domestiques, aux sentiments de père, aux devoirs de paroissien, on avait élevé une muraille infranchissable entre les Muses et soi.

771. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Du génie critique et de Bayle »

Mais en la considérant moins dans la diversité des sujets que dans le procédé qu’elle y emploie, dans la disposition et l’allure qu’elle y apporte, on peut distinguer en gros deux espèces de critique, l’une reposée, concentrée, plus spéciale et plus lente, éclaircissant et quelquefois ranimant le passé, en déterrant et en discutant les débris, distribuant et classant toute une série d’auteurs ou de connaissances ; les Casaubon, les Fabricius, les Mabillon, les Fréret, sont les maîtres en ce genre sévère et profond. […] Je fais cas de l’une et l’autre main : Tous deux ont un bon style et le langage sain.

772. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre IV. Construction de la société future »

Désormais il y aura deux histoires425, l’une celle du passé, l’autre celle de l’avenir, auparavant l’histoire de l’homme encore dépourvu de raison, maintenant l’histoire de l’homme raisonnable. […] Si l’une de ces conditions manque, la raison, surtout la raison politique, est absente. — Chez le paysan, chez le villageois, chez l’homme appliqué dès son enfance au travail manuel, non seulement le réseau des conceptions supérieures fait défaut, mais encore les instruments internes qui pourraient le tisser ne sont pas formés.

773. (1895) La musique et les lettres pp. 1-84

L’une à l’autre tendant avec magnanimité le flambeau, ou le retirant et tour à tour éclaire l’influence ; mais c’est l’objet de ma constatation, moins cette alternative (expliquant un peu une présence, parmi vous, jusqu’à y parler ma langue) que, d’abord, la visée si spéciale d’une continuité dans les chefs-d’œuvre. […]     Alors, on possède, avec justesse, les moyens réciproques du Mystère — oublions la vieille distinction, entre la Musique et les Lettres, n’étant que le partage, voulu, pour sa rencontre ultérieure, du cas premier : l’une évocatoire de prestiges situés à ce point de l’ouïe et presque de la vision abstrait, devenu l’entendement ; qui, spacieux, accorde au feuillet d’imprimerie une portée égale.

774. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIII. La littérature et la morale » pp. 314-335

L’une soutient que la littérature, ayant pour but unique le beau et ainsi sa fin en elle-même, n’a rien à voir avec la morale, n’a nullement à se soucier de savoir si elle pousse au bien ou au mal. […] Suivant que l’une ou l’autre prédomine, les caractères de la littérature sont bien différents.

775. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Bussy-Rabutin. » pp. 360-383

Bussy tient à honneur de nous faire entrer dans l’esprit de cette campagne, l’une des plus glorieuses pour Turenne, quoiqu’il y en ait eu de bien plus brillantes : Il ne tiendrait qu’à moi de ne rien dire de cette action, écrit-il au sujet d’une des affaires de cette campagne ; et peut-être que les flatteurs du maréchal ne l’ont pas sue ou n’ont pas été assez habiles pour la remarquer ; mais ni l’amitié ni la haine ne me feront jamais manquer à ce que je dois à la vérité.  […] Et là-dessus Bussy ayant écrit à son ancien général une lettre de compliment et de reconnaissance, Turenne lui avait répondu par une lettre qui, « dans sa manière courte et sèche (c’était son genre), était peut-être une des plus honnêtes qu’il ait jamais écrites ». — Je crois maintenant en avoir assez dit, mais il m’était resté comme un remords de n’avoir caractérisé qu’imparfaitement ce portrait de Turenne par Bussy, lequel portrait, d’ailleurs, est en soi l’une des pièces les plus nettes et les plus achevées de notre littérature : c’est un simple dessin sans couleur aucune, mais des plus expressifs et des plus parlants.

776. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre I. Le Bovarysme chez les personnages de Flaubert »

C’est elle que, du nom de l’une des principales héroïnes de Flaubert, on a nommée le Bovarysme. […] On peut se représenter ici deux lignes, prenant naissance en un même point idéal, la personne humaine : l’une figurant tout ce qu’il y a dans un être de réel et de virtuel à la fois, tout ce qui est en lui tendance héréditaire, disposition naturelle, don, tout ce qui fixe nativement la direction d’une énergie, l’autre figurant l’image que, sous l’empire du milieu et des circonstances extérieures : exemple, éducation contrainte, le même être se forme de lui-même, de ce qu’il doit devenir, de ce qu’il veut devenir.

777. (1864) William Shakespeare « Conclusion — Livre III. L’histoire réelle — Chacun remis à sa place »

Yvan est sur l’une comme Mustapha sur l’autre. […] Si vous êtes curieux au point de lui demander comment s’appelait le marchand anglais qui le premier en 1612 est entré en Chine par le Nord, et l’ouvrier verrier qui le premier en 1663 a établi en France une manufacture de cristal, et le bourgeois qui a fait prévaloir aux états-généraux de Tours sous Charles VIII le fécond principe de la magistrature élective, adroitement raturé depuis, et le pilote qui en 1405 a découvert les îles Canaries, et le luthier byzantin qui, au huitième siècle, a inventé l’orgue et donné à la musique sa plus grande voix, et le maçon campanien qui a inventé l’horloge en plaçant à Rome sur le temple de Quirinus le premier cadran solaire, et le pontonnier romain qui a inventé le pavage des villes par la construction de la voie Appienne l’an 312 avant l’ère chrétienne, et le charpentier égyptien qui a imaginé la queue d’aronde trouvée sous l’obélisque de Louqsor et l’une des clefs de l’architecture, et le gardeur de chèvres chaldéen qui a fondé l’astronomie par l’observation des signes du zodiaque, point de départ d’Anaximène, et le calfat corinthien qui, neuf ans avant la première olympiade, a calculé la puissance du triple levier et imaginé la trirème, et créé un remorqueur antérieur de deux mille six cents ans au bateau à vapeur, et le laboureur macédonien qui a découvert la première mine d’or dans le mont Pangée, l’histoire ne sait que vous dire.

778. (1856) Les lettres et l’homme de lettres au XIXe siècle pp. -30

« Je signalerai seulement deux pièces dignes de mention parmi celles qui ont succombé : l’une, un dialogue extrêmement spirituel, et parfois poétique aussi, entre deux anciens camarades de collège, un poète et un banquier ; le sujet du concours y est traité un peu trop sans gêne, toutefois. […] La vapeur dirigée, les machines substituées aux bras, la vitesse des transports dépassant les rêves de l’imagination ; le fluide bruyant qui nous menaçait dans la foudre, devenu le docile messager de nos besoins et de nos caprices ; la lumière, rivale du pinceau, fixant sur le papier les images les plus fugitives ; toutes les forces de la nature venant l’une après l’autre, comme des géants domptés, s’asservir sous la main d’un enfant ; voilà les prodiges dont notre siècle a été et doit être le fortuné témoin.

779. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « II — La solidarité des élites »

Il considère cette « autorité » extérieure comme l’une des conséquences, l’un des produits et l’une des phases, comme le degré supérieur de la solidarité sociale, comme l’union cordiale et intime de l’élite et de la foule dans une libre confiance commune, dans une mutuelle expansion.

780. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Appendice. [Rapport sur les primes à donner aux ouvrages dramatiques.] » pp. 497-502

Cette année, il n’y a lieu de donner ni l’une ni l’autre de ces récompenses, aucun des auteurs qui ont fait jouer des pièces sur le Théâtre-Français durant l’année 1853 n’ayant envoyé d’ouvrage au concours.

781. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Note »

La même Correspondance renferme une lettre de Béranger (9 décembre 1834) en réponse à l’une des miennes, par laquelle je m’étais plaint à lui de ses soupçons.

782. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. A. Thiers : Histoire de la Révolution française. IXe et Xe volumes »

L’une de ses qualités indispensables, c’est d’avoir cette bonne renommée qui repousse l’injustice.

783. (1874) Premiers lundis. Tome II « Henri Heine. De la France. »

Souvent, le soir, regardant quelque coin de ciel, des toits lointains, çà et là un rare feuillage, je me suis dit qu’un tableau qui retracerait exactement cette vue si simple serait divin ; puis j’ai compris que cette fidélité entière était impossible à saisir directement ; que mon émotion résultait du tableau en lui-même et de ma disposition sentimentale à le réfléchir ; que, de l’observation directe de l’objet, et aussi de la réflexion modifiée de cet objet au sein du miroir intérieur, l’art devait tirer une troisième image créée qui n’était tout à fait ni la copie de la nature, ni la traduction aux yeux de l’impression insaisissable, mais qui avait d’autant plus de prix et de vérité, qu’elle participait davantage de l’une et de l’autre19.

784. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Introduction » pp. 3-17

Non seulement la critique littéraire comporte d’autres divisions que celles que j’ai indiquées, mais on ne trouverait point de critique assez rigoureux, disons plutôt assez pauvre, assez incomplet, assez mutilé, pour appartenir exclusivement à l’une ou à l’autre de nos trois grandes écoles.

785. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Note sur les éléments et la formation de l’idée du moi » pp. 465-474

En outre, ses sensations musculaires étaient troublées ; il ne sentait pas le sol en marchant, ce qui rendait ses pas incertains et lui donnait la crainte de tomber ; ses jambes étaient mues comme par un ressort étranger à sa volonté ; il lui semblait constamment qu’elles ne lui appartenaient pas… Lorsqu’il causait avec quelqu’un, il lui voyait deux têtes incomplètement emboîtées l’une dans l’autre ».

786. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Guy de Maupassant »

L’indifférence de l’auteur paraît d’ailleurs égale pour l’une et pour l’autre ; car la vie de celui-ci n’est, comme la vie de celle-là, qu’une série d’événements produits par des forces fatales, et fatalement enchaînés entre eux.

787. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre VI. Le charmeur Anatole France » pp. 60-71

Pauvres esprits, étroits dogmatiques, que ceux qui ne veulent voir qu’une de ces lueurs qui ferment les yeux aux autres, se disant que, s’ils sont valablement éclairés par l’une, ils ne sauraient l’être par d’autres, comme si toute lumière était dans une lumière.

788. (1911) La valeur de la science « Deuxième partie : Les sciences physiques — Chapitre VI. L’Astronomie. »

Ces règles, d’ailleurs, Hipparque, Ptolémée, Copernic, Kepler les ont discernées l’une après l’autre, et, enfin, il est inutile de rappeler que c’est Newton qui a énoncé la plus ancienne, la plus précise, la plus simple, la plus générale de toutes les lois naturelles.

789. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Les petites revues » pp. 48-62

Il était alors dans l’une des phases de son évolution.

790. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Première partie. Plan général de l’histoire d’une littérature — Chapitre IV. Moyens de déterminer les limites d’une période littéraire » pp. 19-25

La grosse difficulté est de marquer le point précis où l’une finit, où l’autre commence.

791. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 140-155

Quelle idée avantageuse peut-on s’en former, quels fruits peut-on s’en promettre pour la culture de l’esprit & la perfection des mœurs, quand on voit les vrais principes attaqués, les regles méconnues, les bienséances violées, l’anarchie & la confusion établies sur les débris du goût & de la raison ; quand la Religion, la morale, les devoirs, la vertu, deviennent la proie d’une Philosophie extravagante qui outrage l’une, corrompt l’autre, prononce sur ceux-ci, & défigure celle-là au gré de ses caprices ou de ses intérêts ?

792. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Première Partie. Des Langues Françoise et Latine. — L’orthographe, et la prononciation. » pp. 110-124

Ils trouvoient absurde que l’orthographe ne répondît pas à la prononciation ; que l’une fût continuellement en contradiction avec l’autre.

793. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Madame Therbouche » pp. 250-254

On s’opiniâtre, on couvre de couleurs vingt toiles l’une après l’autre, on montre, on écoute, on n’entend rien.

794. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 5, des études et des progrès des peintres et des poëtes » pp. 44-57

Sa tête n’est que la tête d’un homme : Raphaël l’a traitée dans le goût des têtes que les peintres font pour les christs, et l’on n’y trouve d’autre difference que celle qu’il faut mettre, suivant les loix de l’art, entre deux têtes, dont l’une est destinée à représenter le pere, et l’autre à représenter le fils.

795. (1912) L’art de lire « Chapitre VI. Les écrivains obscurs »

Tous ne sont pas lisibles par des gens comme nous, et il en est qui ne le sont que par gens appartenant à l’une des trois catégories que j’indiquais plus haut.

796. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Le marquis de Grignan »

Telle était la vie générale, la vie régulière, correcte, irréprochable, réglée comme un papier de musique… militaire et dansante, de toute la noblesse française au temps de Louis XIV, de ce roi qui fut aimé de sa noblesse autant que de La Vallière, et qui ne méritait ni de l’une ni de l’autre le sentiment qu’il eut de leur immortelle fidélité !

797. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Notre critique et la leur »

Construits autrement que les deux revues sosies l’une de l’autre dont nous venons de parler, les journaux sont-ils l’expression de la critique comme nous la concevons, impersonnelle et autoritaire, qui n’est ni d’un parti, ni d’une coterie, ni d’une boutique ?

798. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Swift »

Il les leur brisa à toutes deux, tua l’une et abandonna l’autre.

799. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « V. Saint-René Taillandier »

Pendant que les talents qui fondèrent l’une et rejetèrent l’autre, et qui avaient trop de personnalité et de vie pour se laisser grossièrement éteindre, s’en allaient successivement à la file, il resta et passa maître, les maîtres partis.

800. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Deltuf » pp. 203-214

Dans l’une et l’autre de ces nouvelles, il y a une étude de vieille fille, de ce type toujours très-fécond quand il sera bien attaqué, qui fait vraiment honneur à l’observation de M. 

801. (1891) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Quatrième série

Rigal, qui ne les a pas seulement lues, mais analysées, l’une après l’autre, et beaucoup plus longuement, à notre avis du moins, qu’elles n’en valaient la peine. […] La peinture ou l’imitation d’une réalité toute prochaine encore devenait l’une des conditions du genre. […] C’est la question à laquelle on aurait depuis longtemps répondu, si nous n’avions été nourris dans le respect de l’une des paroles certainement les plus absurdes qui soient jamais tombées de la bouche d’un doctrinaire. […] La nature est une chose, dit-on, le naturel en est une autre ; et cela fait deux ; et si l’on ne va pas jusqu’à dire qu’elles sont le contraire l’une de l’autre, en vérité, je crains qu’on ne le pense. […] Ne le sait-on pas bien, d’ailleurs, quand on le loue « d’avoir remporté ce jour-là l’une des plus glorieuses victoires de son règne » !

802. (1900) La culture des idées

Il ne faut pas mêler l’idée de gloire à l’idée de beauté ; la première est tout à fait dépendante des révolutions de la mode et du goût ; la seconde est absolue, dans la mesure où le sont les sensations humaines ; l’une dépend des mœurs, l’autre dépend de la loi. […] On a dit que l’aumône était l’une des insultes du riche envers le pauvre. […] La destinée d’une langue est déterminée par deux causes, l’une intime et l’autre d’action extérieure, l’une toute littéraire et l’autre toute politique. […] Personnellement j’aurais moins d’hésitation sur l’orthographe anglaise que sur l’italienne, et pourtant autant l’une est démente, autant l’autre est raisonnable. […] Sur deux filles couchées ensemble, l’une faisant le garçon et parlant à sa compagne.

803. (1930) Physiologie de la critique pp. 7-243

Il est rare que l’une des trois reconnaisse le droit des deux autres à une existence indépendante. […] L’une, disions-nous, porte sur une littérature triée, celle du passé, et l’autre sur une littérature qui n’est pas triée, celle du présent. […] Mais précisément cette critique idéale n’existe pas, il n’existe que des critiques réels, en chair et en os, et dans lesquels domine l’une des deux tendances. […] Mais ne les confondez pas, ne donnez pas à l’une le nom de l’autre. […] L’esprit humain sous toutes ses formes, les plus humbles comme les plus sublimes, consiste à unir l’un à l’autre, mais jamais sur le pied d’égalité, et à employer l’une au service de l’autre.

804. (1891) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Première série

Pour maintenir l’idée de création contre l’idée évolutionniste, certes c’était quelque chose d’être un bon logicien, de ramener la question à ses premiers termes, de dire : l’éternité des choses bornées et contingentes « st contradictoire ; le monde a commencé ; donc avant il n’y avait rien ; que rien soit devenu quelque chose, peu importent les siècles et le peu à peu, c’est contradictoire ; donc il y a eu création extérieure ; c’est quelqu’un qui a créé ; ce quelqu’un est le fond et l’âme de tout ; — et d’amener ainsi l’esprit du lecteur à cet extrême point où il faut se décider, prendre parti, ne plus voir que deux idées sans accommodement possible, et incliner vers l’une. […] D’autres viendront qui, infiniment séduits, au contraire, à l’idée évolutionniste, et comme pénétrés d’elle, verront Dieu, non plus comme « cause première », mais comme cause finale, et le monde comme plein de lui, non en ce qu’il en vient, mais en ce qu’il y tend ; qui se figureront l’univers comme se soulevant vers l’Être et le réalisant lentement par cet effort ; qui estimeront, par conséquent, que l’éternel changement, et non plus l’éternelle immobilité, est ce qui fait Dieu possible ; et qui témoigneront Dieu ainsi à leur manière, qui témoigneront plutôt de l’éternel besoin des hautes intelligences de rattacher à l’idée de Dieu, par l’une ou l’autre extrémité, la chaîne de leurs idées générales. […] Mme de Staël, à cette époque, qui va de la Littérature (1800) à Delphine (1802) et un peu jusqu’à Corinne (1807), semble comme partagée entre une idée et un sentiment, dont l’une est consolante et fait sa joie, l’autre douloureux et lourd à son âme. Elle mettra l’une dans ses théories, l’autre dans ses romans. […] Mais que pense-t-elle du grand fait moral qui sépare l’antiquité des temps modernes et fait de l’une et l’autre époque comme des mondes différents ?

805. (1922) Gustave Flaubert

Les comprendre et les rendre l’une et l’autre, l’une par l’autre, est pour l’art le seul moyen d’exprimer une réalité solide, en profondeur : le faux goût classique reste dans un espace à deux dimensions. […] Les désillusions de l’une seront celles de l’autre. […] il considérait le jugement de l’une comme infaillible, et cependant il trouvait l’autre irréprochable ». […] Férocité barbare, férocité punique, l’une contre l’autre, que celle-ci soit victorieuse ou celle-là, rien ne nous est plus étranger. […] Mais dans l’une le riche est l’homme d’action, et, dans l’autre, il est le sentimental.

806. (1893) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Première série

La littérature, dans l’acception la plus générale du mot, est une chose vague, immense, mal définie, intermédiaire entre la science et l’art, participant plus ou moins de l’une et de l’autre, et, grâce à ce caractère mixte, échappant à la prise de tout ce qu’on peut dire de spécial sur l’une ou sur l’autre. […] J’ai parfaitement conscience du quiproquo par lequel je confonds et substitue l’une à l’autre deux immortalités différentes : celle du principe de vie qui est dans la personne, et celle du principe de vie qui est dans le livre. […] Les cimetières de l’histoire littéraire sont encombrés des victimes de deux maladies opposées, mais aussi meurtrières l’une que l’autre, la médiocrité imitatrice et l’originalité affectée. […] Si vous ne pouvez faire cela, il n’est d’aucune utilité de persister à assembler des rimes, à faire sonner l’une contre l’autre des sensibilités, et de vous nommer vous-même Poète ; il n’y a aucun espoir pour vous. […] Pas plus l’une que l’autre, ces deux formules banales ne résistent à la critique.

807. (1905) Propos de théâtre. Deuxième série

L’une et l’autre poursuivent une vengeance ; chacune des deux abhorre dans l’autre une rivale. Aucun excès de haine, aucune extravagance de fureur ne peut nous étonner de la part de l’une ou de l’autre. […] Il se trouve que l’une, Cléopâtre, dispose d’un trône. […] L’une c’est Claire et Freydières, l’autre c’est Madeleine et Freydières. […] Il ne faut jamais dire : de trois choses l’une, parce qu’il y en a toujours une quatrième, et ainsi de suite.

808. (1866) Nouveaux essais de critique et d’histoire (2e éd.)

Il fonda deux revues et rédigea l’une d’elles presque seul. […] Il voulait l’une pour maîtriser les esprits comme l’autre pour maîtriser les corps. […] Les raisonneurs du temps ont conclu logiquement de l’une aux autres. […] C’est une erreur que de demander à dona Anna des plaintes sans mélodie ; c’est une erreur que de demander à Bérénice des plaintes sans éloquence ; l’une exprime sa douleur par des notes liées, comme l’autre par des raisons suivies, et on n’a rien dit contre l’une ni contre l’autre lorsqu’on a remarqué contre l’une et contre l’autre que la passion ne s’exprime ni par le développement oratoire ni par le chant musical. […] C’est un pêle-mêle d’idées courantes collées l’une sur l’autre par des esprits incultes et de mauvais aloi.

809. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXIIe entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff (suite) » pp. 317-378

À longue distance l’une de l’autre, s’élevaient en colonnes d’un jaune pâle des arbres immenses ; d’autres, plus jeunes, dressaient plus serrées leurs tiges sveltes. […] Devant la fenêtre ouverte d’une jolie maison située dans une des rues extérieures du chef-lieu du département d’O… (l’histoire se passe en 1842), étaient assises deux femmes, dont l’une pouvait avoir cinquante ans et l’autre soixante et dix. […] Cependant Ivan ne s’abandonna pas longtemps aux doux sentiments de la paternité ; il faisait en ce moment la cour à l’une des plus célèbres Phrynés ou Laïs du jour. […] Tout à coup, la lumière reparut à l’une des fenêtres de l’étage inférieur, passa devant une seconde croisée, puis devant la troisième… Quelqu’un s’avançait tenant la lumière en main. — Est-ce Lise ? […] La maîtresse du logis était depuis longtemps descendue dans la tombe ; Maria Dmitriévna était morte deux ans après que Lise avait pris le voile, et Marpha Timoféevna n’avait pas bien longtemps survécu à sa nièce ; elles reposent l’une à côté de l’autre dans le cimetière de la ville.

810. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1894 » pp. 185-293

Jeudi 12 avril Il est question de Marseille, et Richepin parle assez drolatiquement de deux parentes de sa femme, natives de ladite ville, qui ont passé avec les enfants de l’une, quelques jours dans son logis, et dont le séjour a été pour lui une vraie jubilation. L’une, la mère, très exubérante, très grande parleuse, l’autre une concise, mais formulant des phrases, dans lesquelles était condensée toute l’exagération de la parole méridionale. […] Partout des figures hostiles, des yeux me regardant de travers, des bouches chuchotant des choses méchantes… Oh, mais voici un de mes amis les plus intimes, qui se trouve là, par un hasard inexplicable, et auquel je demande à me reconduire… Et ne voilà-t-il pas que, sans me regarder, sans m’écouter, sans me répondre, il prend la taille d’une femme, se met à valser, et la salle s’agrandissant à chacun de ses tours de valse, il disparaît à la fin dans l’éloignement de la salle, devenue une salle à perte de vue, et où tout le monde a disparu à sa suite, et où dans l’effrayant vide, les lampes s’éteignent l’une après l’autre. […] Des reliures de Wiener de Nancy, des reliures de Prouvé, le peintre, dont l’une : « Mélancolie d’Automne » représente sur une peau, couleur de feuille morte, et en relief, le recroquevillement des feuilles sèches dans cette saison, sur les chemins. […] Des trois chambrettes du haut de la maison, dans l’une desquelles est mort mon frère, il a été fait deux pièces, dont la moins spacieuse ouvre sur la grande, par une baie qui lui donne l’aspect d’un petit théâtre, dont la toile serait relevée.

811. (1901) Figures et caractères

L’une suit l’autre, sur laquelle elle redouble. […] C’était un incomparable conteur d’histoires ; il en savait des milliers qui s’enchaînaient l’une à l’autre. […] L’une y occupa un théâtre, l’autre un hangar. […] Tantôt l’une anticipe, quelquefois l’autre précède. […] Rien de plus vrai, si l’on ajoute que ces deux tendances furent l’une, momentanée, l’autre circonstantielle.

812. (1894) Critique de combat

Ces deux tendances, aussi naturelles, aussi respectables l’une que l’autre, ont un droit égal à être satisfaites. […] Il lui a donné deux Chambres, dont l’une est nommée par lui, dont l’autre est élue par le suffrage restreint. […] Heurter et briser l’une contre l’autre les opinions est le régal favori du professeur de néant, qu’est de plus en plus M.  […] Il faut non les opposer ; mais les réunir et les corriger l’une par l’autre. […] L’une, c’est la sympathie pour tous les hommes, même quand ils ne sont pas nos concitoyens.

813. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1867 » pp. 99-182

L’une a été autrefois, l’autre est, à l’heure présente, la salle à manger des Parisiens. […] » Ce soir, aux Champs-Élysées des filles causaient près de moi sur des chaises : « Laisse donc, dit l’une, je suis franche. […] On nous citait une femme gagnant une très grosse somme par jour, avec le talent qu’elle a seule d’enfiler un collier de perles : c’est-à-dire d’assembler les perles, de les faire valoir l’une par l’autre, de les harmonier, de chercher pour ainsi dire leurs accords, sur des espèces de registres de musique en ébène. […] Ils étaient de deux maisons dans la montagne, l’une un peu au-dessus de l’autre.

814. (1895) La science et la religion. Réponse à quelques objections

Chacune d’elles a son royaume à part ; et puisqu’il ne dépend que de nous de nous rendre les sujets de l’une, ou de l’autre, ou de toutes les deux à la fois, que veut-on, que peut-on demander davantage ? […] L’une et l’autre opinion, si différentes qu’elles puissent paraître, n’en reviennent pas moins au même point, qui est de faire de la morale une invention ou une conquête de l’humanité. […] Mais ce qui est essentiel, et ce qui est certain, c’est que la morale et la religion ne prennent tout leur sens, elles ne réalisent la totalité de leurs définitions, pour ainsi parler, qu’en se pénétrant l’une l’autre, et si je l’ose dire, qu’en s’amalgamant. […] Mais, si la religion et la morale n’ont pas toujours fait corps l’une avec l’autre, je croyais l’avoir dit assez nettement dans cette page.

815. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers, Tome xix. (L’île d’Elbe, — L’acte additionnel. — Le champ de mai.) » pp. 275-284

Cela fait l’effet d’une expérience de physique en petit et à huis-clos au sortir d’un de ces grands spectacles naturels qui étonnent ; l’une explique l’autre.

816. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Les poëtes français. Recueil des chefs-d’œuvre de la poésie française »

— Un dernier souvenir à l’un de nos anciens amis ou du moins à l’une de nos connaissances de jeunesse.

817. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre IV. De la philosophie et de l’éloquence des Grecs » pp. 120-134

L’une des principales causes finales des grands événements qui nous sont connus, c’est la civilisation du monde.

818. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XI. De la littérature du Nord » pp. 256-269

Le climat est certainement l’une des raisons principales des différences qui existent entre les images qui plaisent dans le Nord, et celles qu’on aime à se rappeler dans le Midi.

819. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section II. Des sentiments qui sont l’intermédiaire entre les passions, et les ressources qu’on trouve en soi. — Chapitre IV. De la religion. »

Quand le vrai chrétien s’est acquitté de ses devoirs, son bonheur ne le regarde plus ; il ne s’informe pas quel sort lui est échu, il ne sait pas ce qu’il faut désirer ou craindre, il n’est certain que de ses devoirs ; les meilleures qualités de l’âme, la générosité, la sensibilité, loin de faire cesser tous les combats intérieurs, peuvent, dans la lutte des passions, opposer l’une à l’autre, des affections d’une égale force ; mais la religion donne pour guide un code, où, dans toutes les circonstances, ce qu’on doit faire est résolu par une loi.

820. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Conclusion » pp. 355-370

Sans définir les mots d’art et de science (ce dont il faut se garder, si l’on veut s’entendre soi-même et se faire entendre), on peut dire qu’entre la science et l’art il y a cette différence que, dans l’une les gens médiocres peuvent rendre d’utiles services, au lieu que dans l’autre ils ne font rien qui vaille.

821. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Dumas, Alexandre (1802-1870) »

Quel beau commencement d’une vie littéraire qui reste l’une des plus dignes d’envie de ce siècle, malgré les fréquentes misères dont elle a été troublée par l’imprévoyance, la prodigalité et le désordre !

822. (1894) Propos de littérature « Chapitre Ier » pp. 11-22

Mais ne vois-tu qu’hélas la Destinée tient l’une de nos mains ?

823. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VI. La commedia sostenuta » pp. 103-118

Si tu ne veux essayer des cachots de la Vicaria, et si tu n’as point d’argent, choisis de deux choses l’une : ou recevoir sur la paume des mains dix coups de cette férule, ou bien, les braies basses, recevoir cinquante coups d’étrivières ; car de toute façon tu ne sortiras pas de nos mains sans faire pénitence de tes fautes.

824. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XV. La commedia dell’arte au temps de Molière et après lui (à partir de 1668) » pp. 293-309

Les deux filles de Dominique, Françoise et Catherine Biancolelli débutèrent en 1683, l’une comme première amoureuse sous le nom d’Isabelle, l’autre comme soubrette sous le nom de Colombine.

825. (1890) L’avenir de la science « I »

Le premier pas de celui qui veut se donner à la sagesse, comme disait la respectable antiquité, est de faire deux parts dans la vie : l’une vulgaire et n’ayant rien de sacré, se résumant en des besoins et des jouissances d’un ordre inférieur (vie matérielle, plaisir, fortune, etc.) ; l’autre que l’on peut appeler idéale, céleste, divine, désintéressée, ayant pour objet les formes pures de la vérité, de la beauté, de la bonté morale, c’est-à-dire, pour prendre l’expression la plus compréhensive et la plus consacrée par les respects du passé, Dieu lui-même, touché, perçu, senti sous ses mille formes par l’intelligence de tout ce qui est vrai, et l’amour de tout ce qui est beau.

826. (1890) L’avenir de la science « IX »

— Si et jusqu’à quel point les races actuelles sont réductibles l’une à l’autre.

827. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre III. L’analyse externe d’une œuvre littéraire » pp. 48-55

La science a ainsi deux façons de procéder qui se suivent, s’enchaînent régulièrement et se complètent l’une l’autre.

828. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Fontenelle, et le père Baltus. » pp. 2-16

Ses deux filles, Mréo, Eénegu, sont, l’une, l’église Romaine, & l’autre, l’église de Genève.

829. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Le Christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet »

Indépendamment de ce qui est commun à l’une et à l’autre, de cette résistance de la race bien plus que de l’individu qu’elles opposent au Christianisme toutes les deux, — car on n’a pas déformé la tête humaine pendant des milliers d’années dans des doctrines de perdition pour qu’elle se courbe, au premier mot, sous le signe sacré du baptême, et pour que la lumière de la vérité y pénètre tout à coup dans la douceur de son premier rayon, — la Chine, de son côté, qui ne le sait ?

830. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Lenient » pp. 287-299

De deux choses l’une en effet : ou il y a trop de citations en ce livre, ou il n’y en a pas assez.

831. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Le cardinal Ximénès »

L’une de ces dissertations, entre autres, la plus curieuse et la plus instructive, est consacrée à relever les nombreuses erreurs du chanoine Llorente sur l’inquisition d’Espagne, et la suivante à raconter le rôle que Ximénès a joué dans cette formidable institution.

832. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Léopold Ranke » pp. 1-14

Dépendant également de la Raison et de l’imagination, l’Histoire tombe alternativement sous la seule et absolue domination de l’une ou de l’autre, tantôt fiction, tantôt théorie, souvent toutes les deux. » Nous en demandons bien pardon à Macaulay, mais si la difficulté de la composition historique ne venait que de l’accord qu’il faut savoir établir entre l’imagination et la Raison, elle ne serait que celle de tous les genres de composition littéraire, qui n’existent pas plus que l’Histoire sans la fusion harmonieuse de ces deux grandes facultés.

833. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Silvio Pellico »

Risqué déjà à une autre époque, ce noble aveu — on se le rappelle — rapporta un orage de sifflets à l’une des tragédies du poète, mais maintenant que cet aveu est affermi et courageusement répété, tous ceux qui avaient drapé Silvio Pellico en martyr contre l’Autriche reprendront leur pitié… et leurs sifflets, et ce n’est plus une tragédie qu’ils siffleront.

834. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « L’abbé Galiani »

L’une de ces lettres, très grave, très noble et très éloquente, est de la Reine Caroline, qui exhorte avec ferveur l’homme qu’elle admire à mourir en chrétien, et l’autre est la réponse du mourant, qui déclare que, malgré ses erreurs et ses péchés, il n’a pas cessé d’être chrétien et de demander à Dieu sa miséricorde.

835. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXVII. Silvio Pellico »

Risqué déjà à une autre époque, ce noble aveu, — on se le rappelle, — rapporta un orage de sifflets à l’une des tragédies du poëte, mais aujourd’hui que cet aveu est affermi et courageusement répété, tous ceux qui avaient drapé Silvio Pellico, en martyr contre l’Autriche, reprendront leur pitié… et leurs sifflets, et ce n’est plus une tragédie qu’ils siffleront !

836. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Armand Hayem »

et l’auteur de l’Etre social partage l’une et l’autre avec eux.

837. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Émile Augier, Louis Bouilhet, Reboul »

Dans l’une comme dans l’autre de ces poésies, Augier est, en effet, le même poète sans idéal et sans profondeur.

838. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Charles Didier » pp. 215-226

L’une de ces histoires est celle du pauvre lieutenant Palmerino, qui est véritablement très-belle et très-touchante, très-contenue et très-émue, mais qui n’est pas l’égale de l’autre histoire, dans laquelle M. 

839. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre III. L’Âge moderne (1801-1875) » pp. 388-524

On a mesuré trop étroitement sa place à Augustin Thierry dans l’histoire de la formation des doctrines romantiques ; et il est temps enfin de la lui faire, si, de toutes les conquêtes du romantisme, il se pourrait que ce fût lui qui eût réalisé l’une des plus durables. […] Et si l’on a pu dire enfin, si je crois avoir dit moi-même que le romantisme avait pris en tout le contrepied du classicisme, la grande raison en est uniquement que le classicisme avait fait de l’impersonnalité de l’œuvre d’art l’une des conditions de sa perfection. […] Nul n’a protesté plus énergiquement que Dumas contre cette confusion, l’une des plus fâcheuses qu’il y ait au monde, puisqu’elle fait servir le nom de l’art à couvrir, de tous les commerces, le plus égoïste ; et nul, plus éloquemment que lui, n’a dénoncé ce qu’il y avait dans le dilettantisme de dangereux et d’anti-social. […] 3º Les Œuvres. — Il existe deux éditions des Œuvres complètes de Lamennais, l’une en douze volumes, Paris, 1836-1837, P.  […] Il existe deux éditions des Œuvres, l’une en huit volumes in-8º, Paris, 1868-1870, Michel Lévy ; et l’autre en six vol. in-12, Paris, 1883-1885, A. 

840. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Théocrite »

Puis je traduirais en regard (car ces premières idylles de Théocrite se correspondent, se corrigent et se rejoignent exactement l’une l’autre comme les tuyaux du syrinx, et c’est déjà être infidèle que d’en détacher une ou deux isolément), je traduirais, dis-je, en entier l’idylle sixième, toute poétique, et dans laquelle les deux bouviers adolescents ou pubères à peine, Damœtas et Daphnis, se mettent à chanter les agaceries de la nymphe Galatée, qui jette des pommes au troupeau et au chien de Polyphème, et les coquetteries du cyclope, qui fait semblant à son tour de ne la point voir. […] Ménalcas, qui vient de gronder son chien endormi, dit à ses brebis, avec ce naturel de langage qui anime toute chose : « Les brebis, ne soyez point paresseuses, vous autres, à vous rassasier d’herbe tendre ; vous n’aurez pas grand’peine pour la faire repousser de nouveau. » — Daphnis, à l’une de ses répliques d’amour, dira : « Et moi aussi, hier, une jeune fille aux sourcils joints, me voyant du bord de l’antre passer tout le long avec mes génisses, se mit à dire : « Qu’il est beau ! […] L’une d’elles alors s’avise qu’il est tard, que son mari n’a pas dîné ; et là-dessus elles s’en retournent au logis.

841. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

Pour décider la question entre ces deux autorités, il faudrait que j’eusse, comme l’une et comme l’autre, une notion a priori du comique et de la comédie. […] Schlegel la contredit, seulement pour n’en pas perdre l’habitude ; Jean-Paul l’écoute, et oublie l’une après l’autre toutes ses métaphores ; Hegel, sans le savoir, s’instruit à son école. […] Par une subtilité pleine de candeur, qui était bien dans la nature de son génie, Corneille avait besoin de trouver dans les anciens des exemples et des règles pour faire autrement que les anciens, et il voulait leur rester soumis en leur désobéissant ; voici comment il justifie l’une de ses pièces d’être sans modèle dans l’antiquité : « L’amour de la nouveauté était l’humeur des Grecs dès le temps d’Eschyle, et, si je ne me trompe, c’était aussi celle des Romains, Nec minimum meruere decus, vestigia græca Ausi deserere.

842. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre VI. La poésie. Tennyson. »

Bien des soirs, auprès des eaux nous avons suivi les grands navires, —  et nos âmes s’élançaient l’une dans l’autre à l’attouchement de nos lèvres. […] Ils sont excessifs, raffinés, prompts aux larmes, au rire, à l’adoration, à la plaisanterie, enclins à mêler l’une à l’autre, précipités par une verve nerveuse à travers les contrastes et jusqu’aux extrêmes. […] Et çà et là aussi on aperçoit la profonde expression de leurs grands yeux rêveurs. « Des larmes, chante l’une d’elles, de vaines larmes, je ne sais pas ce qu’elles veulent dire. —  Des larmes sorties de la profondeur de quelque divin désespoir — s’élèvent dans le cœur et se rassemblent dans les yeux — lorsqu’on regarde les heureux champs de l’automne — et qu’on pense aux jours qui ne sont plus1530. » — Voilà la volupté exquise et étrange, la rêverie pleine de délices et aussi d’angoisses, le frémissement de passion délicate et mélancolique que vous avez déjà trouvés dans Winter’s Tale ou dans la Nuit des Rois.

843. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIe entretien. Vie et œuvres de Pétrarque » pp. 2-79

Les moines alors se mêlaient à tout ; les cordeliers s’étaient divisés en deux sectes, dont l’une voulait s’abstenir totalement du droit de propriété, dont l’autre voulait conserver ses biens immenses. L’empereur Louis de Bavière avait pris parti pour l’une de ces opinions ; il avait marché à Rome, à la tête d’une armée d’Allemands, pour soutenir les cordeliers rebelles au pape. […] assure donc les fondements de ce corps qui menace ruine ; ce corps s’écroulera avant ta maison, tu seras bientôt forcé de quitter l’une et l’autre de ces demeures ! 

844. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (1re partie) » pp. 413-491

Plusieurs années après seulement, je m’aperçus que mon malheur ne venait que du besoin, ou, pour mieux dire, de la nécessité de sentir en même temps mon cœur occupé d’un noble amour, et ma pensée d’une œuvre élevée ; chaque fois que l’une de ces deux choses m’a fait défaut, je suis resté incapable de l’autre, dégoûté, ennuyé et tourmenté au-delà de toute expression. […] Elle appartenait par son père à l’une des plus nobles familles de la Thuringe, et se rattachait par sa mère, fille du prince de Hornes, à l’antique lignée de Robert Bruce, qui donna des rois à l’Écosse du moyen âge. […] Une médaille fut frappée pour perpétuer le souvenir de cet événement ; sur l’une des faces, on voyait le portrait de Charles-Édouard, sur l’autre celui de la jeune femme, et la légende, inscrite aussi sur la muraille de la chapelle, portait ces mots en latin : Charles III, né en 1720, roi d’Angleterre, de France et d’Irlande. 1766.

845. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre onzième »

Tandis que par l’une il se paye de généralités ambitieuses, par l’autre il se dérobe aux devoirs, fidèle à un amour platonique, au milieu de tous les désordres de l’infidélité. […] Pour l’amitié, il crut la figurer dans deux caractères de jeunes femmes s’aimant d’une tendresse passionnée, ce qui n’est pas commun, mais aimant le même homme, l’une en amante, et l’autre plus qu’en amie, ce qui est d’utopie. […] De même la morale a pu être gênée par les mœurs publiques, et la nature par l’éducation ; mais les préceptes de l’une et la voix de l’autre ont parlé toujours assez haut pour quiconque ne se bouchait pas les oreilles.

846. (1890) L’avenir de la science « XVII » p. 357

S’il y avait en face l’une de l’autre deux races d’hommes, l’une civilisée, l’autre incivilisable, la seule politique devrait être d’anéantir la race incivilisable ou de l’assujettir rigoureusement à l’autre. […] C’est que nous nous méprenons ; c’est que chacune de ces libertés que nous avons tant désirées, c’est que la liberté elle-même n’est pas et ne saurait être le but où une société comme la nôtre aspire… Prenez l’une après l’autre toutes nos libertés, et voyez si elles sont autre chose que des garanties et des moyens : garanties contre ce qui pourrait empêcher la révolution morale, qui seule peut nous guérir, moyens de hâter cette révolution…, etc. » Ce n’est pas beaucoup dire que d’avancer que les libertés publiques sont maintenant mieux garanties qu’à l’époque où apparut le christianisme : et pourtant je mets en fait qu’une grande idée trouverait de nos jours pour se répandre plus d’obstacles que n’en rencontra le christianisme naissant.

847. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VII »

Je ne vois qu’une seule façon de tourner la difficulté ; se serait de tenter une solution approximative en faisant, parallèlement, ceux traductions : l’une littérale et littéraire, comme je l’ai indiquée, — l’autre, littérale aussi, mais qui ne se soucierait que des exigences de la musique, et qui ne craindrait pas de sacrifier à ces exigences la syntaxe, pour placer chaque fois que cela est nécessaire, et sans une seule exception, le mot sous le mot et sous la note. […] Pour plus de clarté je choisirai une phrase entière qui est composée de deux moitiés, l’une accentuée, l’autre qui ne l’est pas. […] Elles se déroulent l’une et l’autre dans le temple du Graal.

848. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1874 » pp. 106-168

» s’écrie tout haut, l’une d’elles en français. […] Elle s’est tout à coup dressée sur les pieds, et m’entraînant dans le grand salon, qu’elle m’a fait plusieurs fois parcourir d’un bout à l’autre, dans une promenade, au pas hâté, presque militaire, elle s’est mise à me parler des déceptions que la vie vous apporte : « Ça donne presque envie de rire, dit-elle, quand il arrive une seule de ces choses, à la fois, mais lorsqu’il y en a beaucoup, à la suite l’une de l’autre, cela fait réfléchir tristement !  […] Les deux façades dont l’une regarde Catinat, dont l’autre regarde le parc et Montmorency, sont pour ainsi dire deux grandes baies vitrées, par lesquelles le soleil et la lumière entrent à flot.

849. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Le Comte Léon Tolstoï »

Dans l’exécution de son œuvre Tolstoï réalise, à rencontre de tous les romanciers idéalistes, l’une des principales lois de toute vitalité et de toute vivification : il a su reconnaître et montrer d’instinct qu’un être ne peut être décrit dans les limites bornées d’une série cohérente et dramatique d’incidents, d’une, action que la multiplicité des faits physiques et psychiques dont il est le centre déborde, que l’homme est du plus au moins toujours un microcosme complet, divers, désuni, d’une infinie variété ; qu’ainsi le roman, s’il veut être l’image et contenir tout l’intérêt et l’importance de la vie, doit être complexe, nombreux et diffus comme elle ; construite sur cette intuition profonde, l’œuvre perdra en fini, en concentration artificielle d’effet, en unité factice des caractères ; mais elle pourra se hausser à la variété frémissante et nuancée des vrais faits et des vraies âmes, au point de déployer la même richesse de contrastes et subtils développements, que la nature où les individus ne sont en définitive que des centres réflecteurs sous un angle défini de toutes choses, des particules essentiellement participantes. […] Ces êtres sont étudiés non en une aventure particulière, en une manifestation spéciale de l’une ou de l’autre des grandes passions humaines, mais suivis pas à pas dans leur carrière extérieure, leur évolution mentale et corporelle ; c’est le cours même de la vie, le flux des pensées, des forces, de l’existence, du temps en l’homme qu’ils montrent, comme ils mesurent de leur nombre et de leur variété l’épais enchevêtrement d’un peuple. […] Nous avons vu de quels éléments hostiles l’une et l’autre sont formées, comment les premiers livres de Tolstoï sont de larges et proches images de la nature et de l’homme, comment la vie même s’y est reproduite par les caractères profonds et cachés dont se marque sa révélation ; comment une infinie variété d’âmes humaines y existent vraiment, âmes de femmes, de jeunes filles, d’enfants, de soldats, d’hommes, prises à même de la multitude diverse, créées mobiles, variables, individuelles, réelles, agitées, bruissantes et telles que la sagacité de l’analyste s’oublie devant le succès et l’illusion de la synthèse.

850. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIIe entretien. Littérature italienne. Dante. » pp. 329-408

Je pris deux âmes émanées le même jour, comme deux lueurs, du même rayon de Dieu : l’une mâle, l’autre femelle, comme si la loi universelle de la génération par l’amour, cette tendance passionnée de la dualité à l’unité, était une loi des essences immatérielles de même qu’elle est la loi des êtres matériels animés (et qui est-ce qui n’est pas animé dans ce qui vit pour se reproduire ?). Je lançai ces deux âmes sœurs, mais devenues étrangères l’une à l’autre, dans la carrière de leur évolution à travers les modes de leur vie renouvelée. […] Puis, après ces douze ou vingt transfigurations accomplies, qui tantôt les rapprochaient de Dieu par leurs vertus, tantôt les en éloignaient par leurs fautes, en même temps que ces vertus ou ces fautes les rapprochaient aussi ou les séparaient davantage l’une de l’autre, je les réunissais enfin dans l’unité de l’amour mutuel et de l’amour divin, à la source de vie, de sainteté et de félicité d’où tout émane et où tout remonte par sa gravitation naturelle vers le souverain bien et le souverain beau, l’Être parfait, l’Être des êtres, Dieu.

851. (1857) Cours familier de littérature. IV « XIXe entretien. Littérature légère. Alfred de Musset (suite) » pp. 1-80

Laissez-nous donc analyser lourdement et péniblement cette double ivresse, l’une saine, l’autre malsaine qui sort des coupes et des fleurs de ce charmant poète, et si nous sommes trop sévères, trop délicats, trop froissés par le mauvais pli d’une feuille de rose comme le Sybarite, ne vous y trompez pas, ce n’est pas mollesse, c’est conscience ; rien de ce qui froisse l’âme ou de ce qui ternit la pudeur ne doit être pardonné à celui qui écrit pour la jeunesse, ce printemps de la pureté. […] Dans l’une de ces circonstances, je me rappelais trois longs mois d’hiver passés à Paris dans la première fleur de mes années. […] Tu as chanté sur une guitare italienne ou espagnole les tarentelles enivrantes des nuits de Séville ou de Naples, au lieu de rejeter cet instrument aviné des orgies nocturnes, de saisir l’instrument sacré de Pétrarque, et de confondre, dans des hymnes rivaux des siens, les deux notes du cœur humain qui s’immortalisent l’une par l’autre, l’amour et la piété.

852. (1884) Articles. Revue des deux mondes

Ainsi, dans l’une des rédactions du Physiologus, ce recueil bizarre qui, pendant près de mille ans, servit de manuel populaire de zoologie, « l’âne sauvage figure le diable. […] Comment ne pas rappeler cette page, l’une des plus belles qu’ait inspirées la philosophie de la nature  ? […] Toujours il est vrai que tout ce qui est nuisible ou inutile au vivant a dû ou doit être éliminé, de telle sorte qu’il soit scientifiquement légitime, dans l’une ou l’autre alternative, de chercher le pourquoi, c’est-à-dire la cause finale de tout organe et de toute fonction6.

853. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre III. Le roman » pp. 135-201

Le Choix de la Vie c’est la simple histoire de la rencontre de deux femmes : l’une élégante et lettrée, l’autre un peu primitive, jolie, naïve et malheureuse. […] L’Impossible sincérité de Mme Hélène de Zuylen de Nyevelt marque un poète douloureux et humble devant l’éternel mystère des âmes étrangères l’une à l’autre. […] Tu as l’une des âmes les plus belles, parmi les femmes que j’ai rencontrées.

854. (1929) Critique et conférences (Œuvres posthumes III)

Plus encore de cordialité, de bonhomie, s’il est permis de parler de l’une et de l’autre quand il s’agit de gens de lettres. […] Et je me souviens, à ce sujet, d’un détail amusant que je veux dire aux grands enfants qui me lisent et qui montrent ce puissant poète sous l’une de ses faces les plus charmantes. […] C’est une vieille ville qui possède une superbe église dont la tour rappelle l’une de celles de la cathédrale de Rouen ; elle s’enorgueillit encore d’une blanche statue de M.  […] Merci de l’attention prêtée à la parole d’un hôte pour qui cette heure demeurera l’une des plus mémorables et honorables d’une existence toute consacrée à la cause des Lettres ». […] Le « Théâtre » de Verlaine consiste en deux piécettes, l’une en vers et l’autre en prose.

855. (1769) Les deux âges du goût et du génie français sous Louis XIV et sous Louis XV pp. -532

Dailleurs, nulle élévation, nulle élégance ni dans l’une, ni dans l’autre. […] C’est la Sainte Chapelle de Paris & celle de Vincennes, bâties l’une & l’autre, en effet, sont remarquables par la hardiesse & la délicatesse de leur construction. […] Elles resterent en présence l’une de l’autre, ayant leurs chefs en avant. […] Elle effectua l’une & l’autre entreprise. […] Son récitatif prouve qu’il connaissait l’une & l’autre.

856. (1895) Nos maîtres : études et portraits littéraires pp. -360

Et l’une, dont les cheveux blonds avaient la pâleur calme des soirs, lui dit qu’elle était la Vertu, qu’elle le conduirait aux lieux cruels hantés par les hydres, et qu’elle lui donnerait la victoire des luttes, les fatigues mortelles qui glorifient. […] Mais bientôt celles-ci, souvent répétées, ont laissé dans l’âme une empreinte ; elles s’y sont liées au point que l’une d’elles évoque les autres. […] La vie est un enchaînement d’idées sensibles et abstraites, se produisant l’une l’autre, et d’émotions ; vous permettrez à tous ces éléments d’entrer dans votre œuvre, et vous rechercherez les signes spéciaux qui conviennent à chacun d’eux. […] Voici l’une d’elles : longuement elle m’était contée par les claires soirées de printemps, tandis qu’auprès de nous coulait, avec un murmure, le bon Dniester un peu gelé. […] Je voulais une vraie science, une science capable de confondre ma nourrice ; et on m’offrait un choix de sciences en simili, à l’usage du public, s’avariant l’une l’autre.

857. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire (suite et fin). »

La description de la Grande-Chartreuse, telle que nous la lisons dans cette lettre datée de 1785, est d’avance une page du Génie du Christianisme, l’une des plus simples et des plus belles : « Le monde n’a pas d’idée de cette paix, c’est une autre terre, une autre nature. […] Abufar ou la Famille arabe réussit fort, après quelque petite hésitation, et fut l’une des émotions littéraires du printemps de 1795 : au sortir de la tyrannie de Robespierre, on se plaisait à ces images de pasteurs et de chameaux du désert, à ces peintures patriarcales embellies.

858. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite et fin.) »

Il est des races d’esprit, des espèces séparées qui demeurent étrangères l’une à l’autre et qui ne se pénètrent pas. […] » — Au même moment quelque chose d’inusité appela l’attention du roi ; debout à l’une des fenêtres de son cabinet, un binocle sur les yeux, Louis-Philippe cherchait à se rendre compte d’un mouvement de troupes, d’une espèce de charge de cavalerie qui se faisait autour du palais Bourbon.

859. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vaugelas. Discours de M. Maurel, Premier avocat général, à l’audience solennelle de la Cour impériale de Chambéry. (Suite et fin.) »

. — Quand on demandait à l’une d’elles qu’on voyait couchée et dolente : « Êtes-vous malade ?  […] Coëffeteau. » Et il montre que ce prélat, bon prédicateur en son temps et l’une des plumes les mieux taillées qui fussent alors, aurait mieux fait de songer à être exact aux choses d’importance que de s’attacher à des scrupules si excessifs de mots : cela lui eût épargné quelques bévues, comme lorsqu’en son Florus il fait de la ville de Corfinium un capitaine Corfinius qui n’a jamais existé.

860. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Chateaubriand — Chateaubriand, Mémoires »

les voilà devant nous, l’une aussi présente, l’autre aussi dévoilé qu’ils peuvent l’être, unis tous les deux sous l’amitié vigilante d’un même cœur. […] Ceux qui cherchent dans les parents des grands hommes la trace et la racine des vocations éclatantes, ceux qui demandent aux mères de Walter Scott, de Byron et de Lamartine, le secret du génie de leurs fils, remarqueront ce caractère à la fois mélancolique et cultivé de madame de Chateaubriand ; ils auraient à remarquer aussi que deux des sœurs du poëte, et l’une particulièrement, ont laissé des pages touchantes ; qu’un de ses oncles paternels, prêtre, faisait des vers, et qu’un autre oncle paternel vivait à Paris, voué aux recherches d’érudition et d’histoire.

861. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre III »

— Incessamment rallumée, la querelle du Parlement et de la Cour sera l’une des flammèches qui provoqueront la grande explosion finale, et les brandons jansénistes qui couvent sous la cendre trouveront leur emploi en 1791 lorsqu’on attaquera l’édifice ecclésiastique  Mais, dans cet antique foyer, il ne peut y avoir que des cendres chaudes, des tisons enfouis, parfois des pétillements et des feux de paille ; par lui-même et à lui seul, il n’est point incendiaire. […] D’après les aveux officiels, le déficit annuel était de soixante-dix millions en 1770, de quatre-vingts en 1783565 : quand on a tenté de le réduire, ç’a été par des banqueroutes, l’une de deux milliards à la fin de Louis XIV, l’autre presque égale au temps de Law, une autre du tiers et de moitié sur toutes les rentes au temps de Terray, sans compter les suppressions de détail, les réductions, les retards indéfinis de payement, et tous les procédés violents ou frauduleux qu’un débiteur puissant emploie impunément contre un créancier faible. « On compte cinquante-six violations de la foi publique depuis Henri IV jusqu’au ministère de M. de Loménie inclusivement566 » et l’on aperçoit à l’horizon une dernière banqueroute plus effroyable que toutes les autres.

862. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIVe entretien. Mélanges »

Je lus un jour, en Syrie, dans les journaux français, que nos troupes s’étaient emparées de deux femmes errantes qui paraissaient être du parti de la duchesse de Berri, mais dont on n’avait pu encore découvrir le nom, qu’elles cachaient avec soin à leurs persécuteurs ; que l’une de ces femmes inconnues portait un poignard attaché à sa jarretière, avec lequel elle s’était défendue. « Oh ! dis-je à mes amis, M. de Parseval, M. de Capmas et M. de Laroyère, qui m’accompagnaient, quoique nous soyons si loin des nouvelles de Nantes et de Paris, je puis par hasard vous dire le nom de ces deux héroïnes: l’une est la marquise de L…, et celle qui portait un poignard passé dans sa jarretière est mademoiselle de Fauveau. — Et comment le savez-vous, me répondirent mes trois amis, puisque nous n’avons depuis trois mois d’autres nouvelles de France que ces feuilles de journaux dont les auteurs ignorent eux-mêmes les noms de ces héroïques aventurières ?

863. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre dixième. »

La fable et la morale semblent n’être qu’un raisonnement, dont l’une forme les prémisses et l’autre la conclusion. […] A cela près, censeurs, je vous conseille De dormir comme moi sur l’une et l’autre oreille92 .

864. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quinzième. »

Mme de Sévigné et Saint-Simon ont peint les individus, l’une d’une main qui esquisse, l’autre avec le luxe de couleurs qui rend les tableaux saisissants. […] Quand venait le moment de les introduire dans le récit, je suppose qu’il reprenait toutes ces esquisses successives, et qu’au lieu de les modifier, de les compléter l’une par l’autre, il les entassait dans le même portrait.

865. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « II »

Ernst reproche d’aller chercher à Bayreuth « quelle dose de demi-vérité et d’émotion moyenne, un compositeur pourrait offrir sans trop de risques au public parisien » a, dans Manon, appliqué avec bonheur le procédé wagnérien de l’union intime de la musique et de la parole, et même tenté une expérience assez délicate pour déterminer les limites où l’une finit et où l’autre commence. […] Si le premier prélude est l’un des plus radieux fragments symphoniques de Wagner, le récit du Saint-Gral, qui d’ailleurs est dérivé de ce prélude, demeure l’une des pages les plus hautement suggestives que le maître ait écrites.

866. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur de Latouche. » pp. 474-502

Dans l’une des rares rencontres où j’ai eu le plaisir de voir M. de Latouche, je lui ai entendu raconter une petite anecdote que je retrouve consignée par lui-même dans un de ses nombreux écrits ; car s’il contait bien, il n’aimait point à perdre ses récits ni ses jolis mots. […] Bizet) ajoute positivement : « Ce que je sais, c’est que Latouche s’est plusieurs fois vanté devant moi d’avoir fait supprimer le journal, action qu’il considérait comme l’une des plus belles de sa vie. » Or, cette disposition est ici ce qui importe bien plus que le fait lui-même.

867. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Sieyès. Étude sur Sieyès, par M. Edmond de Beauverger. 1851. » pp. 189-216

Je m’attacherai avant tout à montrer l’homme et à bien dessiner cette forme d’esprit, l’une des plus hautes et des plus absolues qui soient sorties des mains de la nature. […] Toutes ses illusions étaient perdues, qu’il en nourrissait peut-être une encore : c’était qu’on adopterait enfin cette Constitution modèle qu’il avait de longue main élaborée, qui devait rompre le flot de la démocratie en le divisant, et triompher des passions des hommes en les balançant et les contrepesant l’une par l’autre.

868. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre troisième. La reconnaissance des souvenirs. Son rapport à l’appétit et au mouvement. »

Au reste, ces deux directions de la force ne vont jamais l’une sans l’autre : toutes les sensations renaissantes, comme l’image d’un serpent qui a failli me mordre, sont accompagnées de mouvements renaissants, comme un frisson instinctif, d’actes de volonté renaissants, comme un geste de défense. […] Quand on voit double dans l’espace, c’est que les deux images ne se superposent pas ; de même, quand on voit double dans le temps, c’est qu’il y a dans les centres cérébraux un manque de synergie et de simultanéité, grâce auquel les ondulations similaires ne se fondent pas entièrement ; il en résulte dans la conscience une image double : l’une vive, l’autre ayant l’affaiblissement du souvenir ; le stéréoscope intérieur se trouvant dérangé, les deux images ne se confondent plus de manière à ne former qu’un objet.

869. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre V. Le Bovarysme des collectivités : sa forme idéologique »

III L’idée chrétienne avec les multiples emprunts que lui ont faits pour se constituer divers groupes sociaux, offre, avec mille nuances, des exemples de l’une et de l’autre aventure. […] À vrai dire le fait que la plupart des hommes appartiennent à la fois à deux collectivités tout au moins, dont l’une est d’origine nationale et l’autre d’origine économique, est la cause qui jette tant de trouble et de complexité dans les rapports sociaux à presque toutes les périodes de l’humanité.

870. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1858 » pp. 225-262

Il plaît, devient, quelques jours après, l’amant de l’une, l’épouse, donne bientôt à toutes les deux le goût du jeu, et les ruine. […] Et l’une des deux prise de dysenterie et attachée avec des cordes sur le cheval.

871. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre III. Le théâtre est l’Église du diable » pp. 113-135

Le théâtre est l’Église du diable Voilà comment tiennent, l’une à l’autre, ces œuvres fameuses de la comédie ; un lien secret réunit à Molière, au maître absolu de ce grand art, toutes les comédies qui ont été faites après lui, et de même que Longin appelait le théâtre d’Eschyle, d’Euripide et de Sophocle : le Relief des Festins d’Homère , on pourrait appeler les comédies qui ont suivi L’Avare, Les Femmes savantes, Le Misanthrope et L’École des femmes, le relief des soupers de de la petite maison d’Auteuil. […] Enfin, et ceci est une critique à faire aux pédants (meâ culpâ), armés de citations dans l’une et l’autre langue ( utriusque linguæ , disait Horace) : « Ne paraissez pas si savant, de grâce ; humanisez votre discours et parlez pour être entendu. » Qui voudrait avoir le secret de la critique appliqué à l’art du théâtre, se pourrait contenter d’étudier et de méditer La Critique de l’École des femmes ; il y trouverait les meilleurs et les plus utiles préceptes de prudence, de modération, de finesse, et comme dit un de nos vieux auteurs : En délectant profiteras.

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