La plus importante de ces considérations, puisée dans la nature même du sujet, consiste dans le besoin à toute époque, d’une théorie quelconque pour lier les faits, combine avec l’impossibilité évidente, pour l’esprit humain à son origine, de se former des théories d’après les observations. […] Car si, d’un côté, toute théorie positive doit nécessairement être fondée sur des observations, il est également sensible, d’un autre côté, que, pour se livrer à l’observation, notre esprit a besoin d’une théorie quelconque. […] Notre activité intellectuelle est suffisamment excitée par le pur espoir de découvrir les lois des phénomènes, par le simple désir de confirmer ou d’infirmer une théorie. […] Fourier sur la théorie de la chaleur. […] Or, avant d’ériger cette théorie en un principe réellement fondamental, ne faudra-t-il pas d’abord s’être rendu compte de cette immense exception ?
I La critique du Réveil a fait lever, dans le Journal des Débats, le gibier d’une magnifique théorie. […] Le Journal des Débats, qui est un journal grave, un vieux bohème de la grande espèce, plein de jours et de profondeur, a pensé que ses légers confrères de la petite ne mettaient pas assez au jeu contre nous en n’y mettant que la monnaie de singe de leurs grimaces, et lui, qui a des théories à revendre, s’est cavé contre nous d’une théorie. C’est la théorie un peu égoïste, il est vrai, de « l’honnêteté littéraire », et la mise à l’ordre du jour, parmi les critiques, des coups de chapeaux ! […] Partisans du statu quo littéraire d’aujourd’hui, comme ils le furent jadis d’un autre, misanthropes en politique, mais optimistes comme des Pangloss en littérature et suffisants comme des Turcarets, ils ne dressent pas seulement une théorie « d’honnêteté » contre nous, qui sommes des insolents littéraires, mais, ce qui est plus fort ! […] » Et Joseph de Maistre remarquerait avec raison que cette théorie de « l’honnêteté littéraire » n’est, après tout, qu’un vers de Voltaire délayé, pour faire quelques idées, dans l’écritoire de Μ.
C’est toute une théorie, tout un système. […] … La théorie n’en a que plus de poids. […] Commode théorie ! […] » Mais nous touchons ici à une théorie qui a tenu une grande place dans la littérature contemporaine, la théorie de la responsabilité sociale. […] Deux ans plus tard, elles se traduisaient en clameurs furieuses et en théories insensées.
On fait la théorie de la science comme d’autres font la théorie de la végétation, de l’esprit, des nombres. […] Elle explique toutes les théories de Mill. […] Or, vous savez que la logique a deux pierres angulaires, la théorie de la définition et la théorie de la preuve. […] Cette théorie est le chef-d’œuvre de Mill. […] Il s’agit de la théorie de la rosée du docteur Well.
Premières conséquences L’application de cette théorie est aisée Motifs de confiance, persuasion que l’homme est par essence raisonnable et bon. […] Il est admis que, d’elle-même et par sa propre force, la théorie engendre la pratique, et qu’il suffit aux hommes de décréter ou d’accepter le pacte social pour acquérir du même coup la capacité de le comprendre et la volonté de l’accomplir. […] Au contraire, dans la théorie nouvelle, c’est contre le gendarme que tous les principes sont promulgués, toutes les précautions prises, toutes les défiances éveillées. […] Secondes conséquences Par la théorie nouvelle l’État devient despote Précédents de cette théorie La centralisation administrative L’utopie des économistes Nul droit antérieur n’est valable Nulle association collatérale n’est tolérée Aliénation totale de l’individu à la communauté Droits de l’État sur la propriété, l’éducation et la religion L’État couvent spartiate. […] Rousseau admirait encore Montesquieu, tout en faisant ses réserves ; mais, depuis, la théorie s’est développée et l’on rejette tout droit historique. « Alors, dit Condorcet (Ib.
La théorie de la sélection se sert, — pour relier le principe des variations dans une espèce déterminée à celui des répétitions du type ainsi né fortuitement, — de l’hérédité qui n’est en somme qu’une constatation de ressemblance par origine. […] Nous avons montré que dans l’état actuel de nos connaissances, et dans la forme absolue de ces théories, l’hérédité individuelle et l’ascendant du milieu ne s’exercent pas avec une telle régularité que l’on puisse ni en constater invariablement ni en prévoir les effets. […] Cf., la théorie de l’imitation sociale dans Bagehot [L’économiste britannique Walter Bagehot (1826-1877) est l’auteur des Lois scientifiques du développement des nations dans leurs rapports avec les principes de la sélection naturelle et de l’hérédité (1869). […] Hennequin pouvait trouver une présentation synthétique de la théorie sociale de Bagehot dans Les Origines de Pressensé (op. cit. […] Hennequin ne rejoint donc pas les théories de « l’art pour l’art », qui impliquent une dissociation complète de l’esthétique et de la morale.
La querelle des anciens et des modernes La théorie de Boileau est l’expression la plus complète qui ait été donnée de la littérature classique. […] Un seul axiome : rien n’est beau que le vrai ; axiome tout positiviste et qui fonde le caractère expérimental de la théorie. […] D’où donc a-t-il tiré cette théorie originale et féconde ? […] Aussitôt après l’éclat du Siècle de Louis le Grand, Perrault avait annoncé son intention de développer sa théorie dans un ouvrage méthodique : ce furent les Parallèles des anciens et des modernes, dont le premier volume parut à la fin de 1688 et le quatrième seulement en 1697. […] Il l’était si bien qu’il ne renversait la théorie moderne du « progrès » dont l’application à la littérature lui paraissait fort aventureuse, que par une théorie plus moderne encore, qui contient en germe les principes d’une critique toute « relativiste » et même « évolutionniste ».
Cette théorie de l’affirmation, dit-il, est conforme aux phénomènes de la famille de langues connues sous le nom d’Indo-Européennes. […] On pouvait donc présumer que cette théorie ne s’appliquerait pas à des langues d’une structure tout à fait différente. […] Si les naturalistes avaient voulu construire un type de l’organisme animal, sans avoir jamais vu autre chose que des vertébrés, leur théorie serait certainement insuffisante dans sa généralité. […] La grande particularité de cette théorie, comme le fait remarquer M. […] Quoi qu’on puisse penser de l’explication qui va suivre, il faut du moins reconnaître que l’auteur a très nettement vu qu’une théorie de l’induction est au fond une théorie de la cause.
Une solution comme celle que je cherche, comme celle que nous cherchons, si vous ne l’avez pas déjà trouvée, doit être, n’est-ce pas, une théorie de la critique faisant leur juste part aux dogmes littéraires, au sentiment littéraire, à l’histoire littéraire ? […] Et les théories ! […] Quand je lis la théorie de la tragédie par Hegel, je suis frappé d’admiration, comme en lisant l’Antigone ; mais quand je lis la théorie de la tragédie par M. […] X… J’admire les théories magnifiques, et c’est tout. […] J’ai reçu dans mon âme des impressions, des images… Faust est un ouvrage de fou466. » On fera toujours des théories insignifiantes, comme on fera des poèmes médiocres.
On s’expliquera ce que la théorie qui précède peut avoir d’insuffisant en se rappelant que M. […] En effet, tandis que dans la théorie courante, le sensorium étant restreint au cerveau, l’action qui a son centre dans la moelle épinière est dite réflexe et considérée comme d’une nature toute différente, la théorie de M. […] La théorie de l’action réflexe a remis en mémoire à M. […] C’est là le « cheval de bataille » de la théorie réflexe. […] Sous le titre de « nouvelle théorie du rêve » M.
Il s’est pris d’admiration pour Milton, à part de son siècle et aussi à part des théories du nôtre, et de cela — de ces deux à-partés — il est sorti un livre droit et simple, grave et renseigné, très heureusement pensé par places, et partout écrit avec une ampleur un peu traînante et un peu lourde, mais de cette lourdeur, que je ne crains pas, qui tient à l’étoffé du style et que l’on pourrait comparer à celle d’une draperie de velours. […] Edmond de Guerle déclare avoir peu de goût pour les théories avec lesquelles on explique présentement les grands hommes, en les diminuant ; car tout est jaloux dans un temps envieux, même les théories. Avec la largeur et l’élévation de son bon sens, M. de Guerle ne doit évidemment se fier ni à la théorie représentative, qui fait des grands hommes la représentation des petits, — de sorte qu’on peut se demander, dans cette théorie, combien de sots il faut pour faire un homme de génie, comme on se l’est déjà demandé pour faire un public, — ni non plus à cette théorie des milieux, ramassée partout, car elle triomphe partout, et que M.
Alors ne risquons-nous pas de nous perdre dans la diversité même de leurs théories, et, en suivant le fil des idées qui leur sont propres, de rencontrer, en lieu et place de l’unanimité cherchée, la variété dies opinions individuelles ? […] Rien n’y serait plus vieux au contraire, suivant certaines théories : l’idée de l’égalité ne serait sans doute pas universelle, mais elle serait primitive. […] Et ce n’est pas seulement dans les théories que cette nouveauté des idées se manifeste, c’est dans les institutions mêmes. […] L’idée se fait jour qu’il existe une humanité, dont chaque membre a sa valeur propre : ce sont bien nos théories égalitaires qui brillent déjà dans le crépuscule de l’antiquité. […] La première théorie est celle de H.
L’ordre dans le temps. — Théorie de Guyau. Théorie de James Ward ; les signes temporels. Théorie de M. […] La théorie de Spencer est, au fond, analogue à celle de M. […] Voir l’appréciation de la théorie de M.
René Ghil et ses théories instrumentistes, écrit Van Bever en son Anthologie. […] Tout ce que j’ai pu entendre de la théorie exposée par M. […] Et il n’énonce pas encore de théorie expressive. […] de la théorie générale. […] Ils détaillaient ensuite la théorie d’Instrumentation verbale, la montrant soudée à la théorie évolutive et des modes d’art une rationnelle synthèse.
Dès qu’il s’agissait de coordonner les théories de ses différents écrivains, on sentait qu’une dislocation était inévitable. […] Simple dans sa mise, correct dans ses mœurs, il a pour idéal le Beau dans le Bien et cherche à conformer ses actes avec ses théories. […] Tout en ne se donnant que pour le critique, c’est-à-dire le Sarcey de l’École symboliste, il entendait faire prévaloir ses théories. […] (Il ne faudrait pas cependant attacher à ses théories sociologiques ou autres plus d’importance qu’il ne le fait lui-même. […] Dans l’article déjà cité de L’Événement j’ai expliqué leurs théories.
Nous allons voir sur quels raisonnements elle se fonde, et de quelle théorie à demi formulée, en dernière analyse, elle se réclame : le lecteur n’est pas sans la deviner peut-être. […] L’hérédité, la sélection naturelle qui s’opère entre les artistes et les facultés de l’artiste, les lieux ou l’habitat, ces trois facteurs, juge-t-il, ne nous donnent pas grand-chose, même entre les mains de Taine ; leurs influences sont indécises, et les théories de ce puissant critique ne semblent ni justes dans leur rigueur, ni surtout vérifiables. […] Relisant le livre, évoquant le tableau, faisant résonner à son esprit le développement sonore de la symphonie, l’analyste, considérant ces ensembles comme tels, les restaurant entiers, les reprenant et les subissant, devra en exprimer la perception vivante qui résulte du heurt de ces centres de force contre l’organisme humain charnel, touché, passionné et saisi4. » Et enfin (p. 217), « saisissant ainsi des intelligences telles quelles, les analysant avec une précision et une netteté considérables et les replaçant ensuite par une minutieuse synthèse dans leurs familles, leurs patries, leurs milieux, l’esthopsychologie, un ensemble d’études particulières de cette science, sont appelés à vérifier les plus importantes théories de ce temps sur la dépendance mutuelle des hommes, sur l’hérédité individuelle, sur l’influence de l’entourage physique et social ». […] Une théorie des héros, mais non pas providentielle à la Carlyle, semble être la pensée secrète de M. […] Le principe de ressemblance entre les exemplaires et les adhérents affecte ici, dans la pratique, un sens que le « principe de répétition » ne me paraît pas avoir dans la théorie.
Ils n’ont quitté l’un et l’autre le scalpel de l’anatomiste que pour rêver chacun une théorie différente. […] Schlegel a fort bien remarqué que la question de l’origine du langage devait être traitée historiquement, et non point expliquée par une théorie spéculative. […] Mais je dois parler ici d’une théorie que j’ai fait pressentir plus haut ; d’une théorie vers laquelle gravitaient plusieurs archéologues, et entre autres Court de Gébelin ; théorie, au reste, à laquelle on a dû être amené par l’étude de l’écriture hiéroglyphique : cette théorie, qui va bien au-delà de celle de M. de Bonald, vient d’être développée avec un grand appareil d’érudition par M. […] Ainsi qu’on a pu le voir par tout ce qui a été dit, la théorie de M. de Bonald n’est point nouvelle : c’est, au contraire, une théorie très ancienne, surtout pour la première de ses propositions ; elle résulte de toutes les doctrines et de tous les enseignements de l’antiquité. […] Ces langues sacrées n’ont été livrées à la multitude que lorsqu’elles ont été parfaites : encore les inventeurs se sont-ils réservé la connaissance intime de leurs hautes théories.
On donne, en Angleterre, le nom de théorie Berkeleyenne de la vision à celle qui distingue les perceptions naturelles de la vue (lumière, couleurs) des perceptions acquises (distance, mouvement, etc.), ces dernières étant induites et non perçues directement. […] Bailey a vivement combattu cette théorie pour admettre expressément une vision directe et immédiate. […] Stuart Mill275, qui a discuté cette théorie, conclut que les arguments de M. Bailey n’ont jeté aucune lumière nouvelle sur la question et ont laissé la théorie de Berkeley telle qu’elle était. […] Cette théorie de la volonté est si bien d’accord avec celle des contemporains, que M.
Restait à instituer l’expérience pour vérifier les données de la théorie. […] C’est ainsi que nous comprenons l’importance purement directrice et provisoire des théories. […] Quant à la théorie du nerf grand sympathique, elle changera et se modifiera sans doute ; mais peu nous importe. […] Willis n’avait du reste fait aucune théorie sur la présence du sucre dans les urines. […] Puis vient alors cette confusion entre les faits et les théories.
Faguet et la théorie de Taine. — La formation littéraire de Taine. — Le témoignage personnel de Taine. — Taine et l’enseignement du style. […] C’est pour cela que Taine est un modèle… C’est dans Taine et dans les écrivains qui lui ressemblent qu’on apprendra le style qu’on peut apprendre. » Nous avons naturellement cité ce passage, si bien d’accord avec nos théories ; et c’est une joie de voir cette fois M. de Gourmont, contraint de se retourner contre M. […] M. de Gourmont l’avoue : « Taine, dit-il, a obéi aux influences d’alentour ; il a profité des leçons et des exemples de Gautier, de Saint-Victor et peut-être de Goncourt… Rien de plus légitime. » C’est exactement ce que nous disons, et c’est là toute notre théorie de la formation du style. […] Voilà le fait indéniable, qui confirme nos théories, et les plus belles plaisanteries du monde n’y changeront rien.
Cette oscillation nécessaire, qui maintenant ne s’observe plus qu’envers les plus difficiles théories, a pareillement existé jadis à l’égard même des plus simples, tant qu’a duré leur âge métaphysique, en vertu de l’impuissance organique toujours propre à une telle manière de philosopher. […] Il en est tout autrement sous l’autre aspect, c’est-à-dire, quant à la source intérieure des théories humaines, envisagées comme des résultats naturels de notre évolution mentale, à la fois individuelle et collective, destinés à la satisfaction normale de nos propres besoins quelconques. […] La terminaison de ce long Discours, où le véritable esprit positif a été caractérisé sous tous les aspects essentiels se rapproche ainsi de son début, puisque cette théorie de classement doit être envisagée, en dernier lieu, comme naturellement inséparable de la théorie d’évolution exposée d’abord ; en sorte que le discours actuel forme lui-même un véritable ensemble, image fidèle, quoique très contractée, d’un vaste système. […] Une application directe de cette théorie encyclopédique, à la fois scientifique et logique, nous conduit enfin à définir exactement la nature et la destination de l’enseignement spécial auquel ce Traité est consacré. […] Presque toutes les explications habituelles relatives aux phénomènes sociaux, la plupart de celles qui concernent l’homme intellectuel et moral, une grande partie de nos théories physiologiques ou médicales, et même aussi plusieurs théories chimiques, etc., rappellent encore directement l’étrange manière de philosopher si plaisamment caractérisée par Molière, sans aucune grave exagération, à l’occasion, par exemple, de la vertu dormitive de l’opium, conformément à l’ébranlement décisif que Descartes venait de faire subir à tout le régime des entités.
Contradiction du point de vue physique et de la théorie politique. […] Mais il s’attaque surtout au despotisme de Louis XIV, qu’il hait autant que Saint-Simon ; il expose comment la monarchie dégénère en république ou en despotisme ; il esquisse déjà sa fameuse théorie des pouvoirs intermédiaires. […] La théorie des climats, formulée par Fontenelle et Fénelon, reprise et étendue par l’abbé Dubos, prend entre les mains de Montesquieu une ampleur, une précision, une portée singulières. […] Cependant cette théorie avait en soi tant de force, que, même glissée d’une manière un peu factice, et fâcheusement tronquée, elle constitua une des plus efficaces parties de l’Esprit des Lois. […] Ainsi la théorie des climats est donc encore un résultat de l’activité scientifique de Montesquieu.
Les femmes dont il y est question, les Femmes d’Amérique 13, n’y sont guères qu’un exemple à l’appui d’une incroyable théorie qu’y formule l’auteur, et que la contemplation de la société américaine lui a inspirée. […] que beaucoup de gens avaient en secret cette idolâtrie ; mais, quoique nous soyons assez disposés à faire la théorie de nos vices, il ne s’était encore trouvé personne pour faire la théorie de celui-là. […] Une telle théorie de haute impudence manquait au Montfaucon intellectuel du xixe siècle, où tant de théories pourrissent. […] Diogène est un spiritualiste ; il n’avait pas pour la matière et ses jouissances les goûts hardis de Bellegarrigue, dont l’unique mesure intellectuelle et morale est l’argent, et dont l’épouvantable théorie nous donnerait le droit de le mépriser lui-même s’il n’est pas, à cette heure, riche comme un nabab.
Initié déjà aux grandes conceptions de Richard Wagner, le public a pu pénétrer dans le détail de certaines œuvres et de certaines théories ; les questions historiques nous ont aussi préoccupés, et nous avons fait au « document » la part la plus large possible. […] On peut ne point accepter la théorie de Wagner, on peut la combattre ; mais encore faudrait-il commencer par la comprendre ; il faudrait prendre son auteur tel qu’il est, simplement, sans prévention. […] Deux philosophes ont seuls exercé de l’influence sur lui, Feuerbach et Schopenhauer, et tous deux en tant seulement qu’ils abandonnaient le domaine de la philosophie pure, c’est-à-dire d’une théorie logique et mathématique du monde. […] Jullien nous apprend que c’est « dans l’état d’isolement douloureux et d’absolu découragement où il se trouvait en exil… qu’il se laissa gagner… par une théorie philosophique décourageante entre toutes… » De nouveau, c’est là un mirage d’idées préconçues, qui ne reposent sur rien. […] Enfin, ce n’est pas la théorie philosophique en tant qu’explication abstraite du monde et basée sur ces déductions logiques, qui « gagna » Wagner, mais la théorie de l’art, notamment celle de la musique, ainsi que la morale (comme on vient de le voir par la phrase citée).
Bref, la théorie que la science était en droit d’attendre ici de la philosophie — théorie souple, perfectible, calquée sur l’ensemble des faits connus — la philosophie n’a pas voulu ou n’a pas su la lui donner. […] Je reconnais d’ailleurs qu’on peut s’arranger de manière à donner à la théorie de l’équivalence une apparence d’intelligibilité, dès qu’on cesse de la pousser dans le sens matérialiste. D’autre part, si le raisonnement pur suffit à nous montrer que cette théorie est à rejeter, il ne nous dit pas, il ne peut pas nous dire ce qu’il faut mettre à la place. […] Sur cette théorie nous aurions d’ailleurs beaucoup à dire. […] Cette seule considération suffirait déjà à nous rendre suspecte la théorie qui attribue les maladies de la mémoire des mots à une altération ou à une destruction des souvenirs eux-mêmes, enregistrés automatiquement par l’écorce cérébrale.
Je ne parle pas de son génie en général, c’est trop évident ; je ne parle que de sa Physique en particulier, et je pense que la théorie du mouvement, telle qu’elle s’y présente, est le point de départ de toutes les théories qui ont suivi sur le même sujet. […] C’est là le centre de la vie, comme c’est le centre de la science ; mais c’est là aussi que se livrent, dans la théorie et dans la pratique, les grands combats. […] Or, à côté de la théorie du bien, seul devoir de l’homme, il n’y a qu’une solution possible : c’est la théorie de l’intérêt, avec les replis et les dédales où elle se diversifie et s’égare. […] « Cependant, tout différent qu’Aristote est de Platon, il n’a pour ainsi dire point une seule théorie qu’il ne lui emprunte. […] C’est là qu’il a trouvé tous les germes de ses grandes théories sur le bien, sur la vertu, sur la tempérance et le milieu, sur le courage, sur l’amitié, etc.
Par crainte du scepticisme, il a détruit la théorie de la perception extérieure, et n’y a substitué qu’un acte de foi écrit en style de dictateur. […] S’ils avaient perdu les habitudes d’analyse, ils avaient gardé la passion de la métaphysique ; ils étaient à la fois sentimentaux et systématiques, et demandaient des théories à leur cœur. […] Par contre-coup, les théories furent des romans, des odes, des prières, ou des extases. […] L’histoire des philosophies parut prêter de la certitude à sa philosophie ; il autorisa son recueil de théories vagues, en lui joignant un recueil de faits précis ; et le philosophe usurpa l’estime que méritait l’historien. […] Rien de plus contraire à la théorie des forces, individus spirituels, que la doctrine de Geoffroy Saint-Hilaire et les découvertes récentes sur les animaux inférieurs.
Les règles et les difficultés de classification s’expliquent par la théorie de descendance modifiée. — IV. […] Les règles et les difficultés de classification s’expliquent par la théorie de descendance modifiée. […] Comment expliquer ces faits d’après la théorie de création ? […] La théorie de sélection naturelle nous permet de répondre à toutes ces questions. […] Tous ces fait trouvent, je crois, leur explication dans la théorie de descendance modifiée.
La conséquence naturelle, le couronnement de l’histoire littéraire, c’est une théorie des arts. […] Je n’ai qu’à recueillir ici le résumé des théories de la jeune pléiade, qu’à apprécier en peu de mots les doctrines qu’elle a proposées ou imposées à la critique. […] Leur tort principal et le malheur de leur poésie elle-même, c’est qu’ils firent de la théorie. […] Il ne comprend et n’aime que sa propre manière, et fait toujours, à son insu, la théorie de son talent. […] La première école esthétique de l’Allemagne (Baumgarten, Meiers, Mendelssohn, Sulzer, etc.) ne se détache pas encore nettement des théories sensualistes.
La théorie politique de Pasquier ressort de sa vie même et de ses divers écrits ; elle est purement et simplement celle des parlementaires. […] Telle était en abrégé la théorie politique de Pasquier et celle des parlementaires, théorie plus justifiable en fait qu’en logique, et qui eut sa pratique vivante au xvie siècle. D’après cette théorie, la résistance du Parlement aux volontés des rois n’excluait pas la fidélité, et en était bien plutôt au contraire l’expression la plus haute, la plus dévouée. […] Théorie incomplète si l’on veut, inconséquente, et qui ne saurait résister à l’exactitude du raisonnement, mais qui se recouvre de grandeur et de religion dans l’histoire, puisqu’elle a pour elle tant de beaux noms, depuis le premier président de La Vacquerie jusqu’à M. de Malesherbes. […] Louis XIV asservit le Parlement, Louis XV le craignit : « Vous ne savez pas ce qu’ils font et ce qu’ils pensent, disait-il à ses intimes, c’est une assemblée de républicains… » À ce moment, la théorie en question, qui avait besoin d’une condescendance, d’une confiance et d’une foi réciproque, cette théorie où il entrait, on l’a vu, je ne sais quelle illusion platonique, était totalement perdue ; il n’y eut plus après que de grands et beaux noms qui jusqu’à la fin, et en présence de l’échafaud, attestèrent les races généreuses.
Théories de Leibniz et de Herbart. […] — Théorie de Hartmann. […] D’après toutes ces théories, la représentation intellectuelle serait antérieure à l’émotion sensible, elle ferait partie de ses conditions mêmes, de ses éléments, de ses causes. […] Pour donner à la théorie intellectualiste une plus grande vraisemblance, on a prétendu que l’opération intellectuelle qui produit le sentiment est inconsciente. […] En outre, la théorie de Herbart est impuissante à expliquer les plaisirs et les peines les plus élémentaires qui se retrouvent au fond des autres et qui, en se compliquant, produisent les sentiments supérieurs.
C’est sur ce modèle que Laplace, par exemple, a construit sa belle théorie de la Capillarité ; il ne la regarde que comme un cas particulier de l’attraction, ou, comme il dit, de la pesanteur universelle, et personne ne s’étonne de la trouver au milieu de l’un des cinq volumes de la Mécanique Céleste. […] Parmi les théories de cette époque, une seule fait exception, celle de Fourier, pour la propagation de la chaleur ; il y a bien des atomes, agissant à distance, l’un sur l’autre ; ils s’envoient mutuellement de la chaleur, mais ils ne s’attirent pas, ils ne bougent pas. À ce point de vue, la théorie de Fourier devait apparaître aux yeux de ses contemporains, à ceux de Fourier lui-même, comme imparfaite et provisoire. […] Le plus remarquable exemple de cette nouvelle Physique Mathématique est sans contredit la théorie électro-magnétique de la Lumière de Maxwell.
. — La théorie et la pratique — Reproches immérités. — Enseigne-t-on à créer les images ? […] Lebesgue a, comme lui, sur le style, des théories scientifico-philosophiques. […] Je ne puis donc admettre la sévérité qu’on témoigne à ma théorie de la création des images. […] C’est ainsi qu’aucune de nos théories n’a été imaginée.
Le propre de cette théorie, qui subordonne l’imagination et la sensibilité elle-même à la raison, et dont Scaliger peut-être a donné le premier signal chez les modernes, est la théorie latine à proprement parler, et elle a été aussi de préférence pendant longtemps la théorie française. […] Quoi qu’il en soit, l’esprit qui a dicté cette théorie conduit à mettre au premier rang des classiques les écrivains qui ont gouverné leur inspiration plutôt que ceux qui s’y sont abandonnés davantage, à y mettre Virgile encore plus sûrement qu’Homère, Racine encore plus que Corneille. Le chef-d’œuvre que cette théorie aime à citer, et qui réunit en effet toutes les conditions de prudence, de force, d’audace graduelle, d’élévation morale et de grandeur, c’est Athalie. […] Athalie et le Discours sur l’histoire universelle, tels sont les chefs-d’œuvre les plus élevés que la théorie classique rigoureuse puisse offrir à ses amis comme à ses ennemis. Et cependant, malgré ce qu’il y a d’admirablement simple et de majestueux dans l’accomplissement de telles productions uniques, nous voudrions, dans l’habitude de l’art, détendre un peu cette théorie et montrer qu’il y a lieu de l’élargir sans aller jusqu’au relâchement.
Cette situation nouvelle, quelque éphémère et superficielle qu’elle puisse être, étant donnée la succession rapide des écoles et des théories, mérite bien qu’on s’y arrête pour l’envisager ; d’autant plus qu’elle nous fournira l’occasion d’un jugement d’ensemble, à un point de vue nouveau, sur l’œuvre et les idées conductrices du maître de Médan. […] Pour les esprits de bonne foi, il est incontestable que la théorie du matérialisme pur ne peut plus être soutenue. La synthèse moniste, en dépassant la synthèse matérialiste, a contraint cette dernière théorie à se transformer ou à s’immobiliser dans sa conception simpliste. […] Je me heurte à une pareille insuffisance si j’examine la théorie « déterministe » dont Zola fait si grand cas, au cours de son analyse serrée du texte de Claude Bernard. […] Il est curieux de constater de quelle manière Zola procède dans sa théorie simpliste du monde, pour rétablir la part du génie chez l’artiste ; le postulat dont il se sert est assez faible.
Ogden Nicholas Rood (1831-1902) : ce physicien américain, héritier de Helmholtz, a proposé en 1879 une « théorie scientifique des couleurs », appuyée sur leur mise en ordre à travers une « roue chromatique ». Ces idées furent introduites en France en 1881 (Théorie scientifique des couleurs et leurs applications à l’art et à l’industrie, Germer-Baillière) ; elles eurent en particulier une grande influence sur Seurat et les néo-impressionnistes. […] Alexander Bain (1818-1903) : ce philosophe écossais, professeur à l’Université d’Aberdeen, logicien, auteur d’une Science de l’éducation (1879), a marqué l’histoire de la psychologie dite « scientifique » par deux ouvrages importants touchant à la « psychologie expérimentale » dégagée de la vieille théorie des facultés, Les Sens et l’Intelligence (1855), ainsi que Les Émotions et la Volonté (1859).
Caro, le commentateur, nous a introduit à toute une nouvelle philosophie intitulée : Le Pessimisme au xixe siècle, — le pessimisme, qui n’était qu’un sentiment individuel autrefois, et que voilà transformé maintenant en théorie métaphysique ! […] Caro appelle : « Le Pessimisme au xixe siècle », il commence par en faire l’histoire sentimentale avant d’arriver à la théorie scientifique de ces deux Enragés du néant qu’il nous serait impossible d’admettre deux minutes, eux et leurs idées, s’ils étaient seuls, si nous n’étions pas préparés, par cette précaution d’une histoire, à une théorie de métaphysique qui n’en reste pas moins, malgré cette histoire préliminaire, de la plus incompréhensible absurdité ! […] Il les précède comme s’il les annonçait, et qu’il n’y eût plus, après lui, qu’à faire une théorie absolue et élever à la hauteur d’une loi le désespoir impie de l’odieux poète de l’Athéisme et de la Mort. […] de quelques prosélytes, va jusqu’au degré de folie devant lequel la plume et la pensée s’arrêtent… Quand la théorie d’une chasteté de ce genre, toute négative (je retiens le mot), se produit dans les esprits et dans les cœurs qui ne sont pas chastes, en vue de desseins chimériques comme la destruction du monde, elle aboutit dans la pratique à un système de compensations qui ne sont autre chose que des dérèglements sans nom… » Enfin, en France, le voilà qui perce, le Pessimisme, dans les idées !
Mais, d’après la théorie de création, pourquoi n’auraient-elles pas été créées là comme ailleurs ? […] On ne saurait alléguer non plus, d’après la théorie des créations indépendantes, que le temps n’a pas été suffisant pour la création des mammifères. […] D’après ma théorie, la question est vite résolue, car aucun animal terrestre ne peut être transporté accidentellement à travers une vaste étendue de mer, tandis que des Chauves-Souris peuvent la traverser en volant. […] Or, d’après ma théorie, ces divers rapports, dans le temps comme dans l’espace, sont parfaitement intelligibles. […] D’après la théorie de M.
Et les théories philosophiques, précisément, dominent ; et domine, entre elles, le Pessimisme de la Volonté Absolue, invoqué toujours. […] Elle est la vérité, parce qu’elle s’accorde pleinement à la seule théorie possible du bonheur. […] Nous pourrions faire voir, encore, dans Religion et Art, la réfutation des théories sur la Méchante Volonté. […] Ainsi le parallèle s’achève, montrant, complète et profonde, chez les deux philosophes, l’accordance des théories. […] Maintenant, s’éclaire la théorie du Renoncement ; et la religion de Tolstoï nous apparaît, dans sa vérité.
Or, si l’on accepte la théorie de M. […] La théorie des couleurs, celle des sons, celle des proportions architecturales, sont faites. […] Guyau contre la théorie qui fait de l’œuvre d’art un jeu, un moyen artificiel d’émouvoir fictivement proviennent de ce que cette hypothèse paraît écarter de l’art toute notion d’agrément, d’utilité, de réalité, de bonté. […] Léon Dumont (Théorie scientifique de la sensibilité) estime que dans les œuvres pathétiques l’intérêt subsiste en raison d’une pitié et d’une répulsion semblables à l’émotion qu’inspireraient des spectacles pathétiques réels. […] Signalons que la formule « le plaisir et la peine » constitue le sous-titre du livre de Léon Dumont, Théorie scientifique de la sensibilité (1881).
Non ; l’esprit de ce livre, sa force, son intérêt, c’est la théorie. […] Dans une théorie littéraire qui partout fait prédominer le fond sur la forme et demande d’abord aux écrivains non comment ils ont écrit, mais comment ils ont pensé, dans cette théorie, la première place était due à celui qui nous a appris à penser, et à préférer la raison à toutes choses. […] Nisard pour Descartes et Pascal un démenti donné à sa théorie de la discipline et à son goût de la règle. […] Cette théorie une fois admise, on accordait que Racine et surtout Corneille ne manquaient pas de génie, mais que ce génie avait été enchaîné et gâté par un faux système. […] Voici au contraire la théorie solide et profonde que je recueille, en la développant, dans les analyses et les observations de M.
La Bruyère donne l’exemple trop souvent imité des théories imaginées par les écrivains pour se mettre en paix sur leurs défauts. […] etc. » Non, ce ne sont point mes ouvrages qui eussent fourni ses meilleurs chapitres à Haubert : il eût trop bien reconnu ses théories. […] On déclarait plus haut que la science ne « pouvait établir aucune théorie » ; mais on entreprend sérieusement toute une théorie scientifique du style, sur laquelle, d’ailleurs, nous aurons occasion de revenir.
Les théories de l’« Art poétique » L’Art poétique répondit aux doutes de ceux qui avaient pu hésiter sur le but des Satires : Boileau y exposait toute sa doctrine, ramassée en un corps de préceptes. […] Ainsi cette théorie de la poésie classique, dont on accuse le plus souvent l’étroitesse, et qu’on fait presque consister dans l’horreur du naturel, est une théorie essentiellement et franchement naturaliste : c’est tout ce que veut dire, ou du moins c’est ce que veut dire d’abord l’appel incessant qu’il fait à la raison. […] On s’est avisé parfois de croire que Boileau enfermait la littérature dans l’éternelle redite des mêmes lieux communs ; et c’est bien ainsi que les classiques dégénérés du dernier siècle ont interprété sa théorie par leur pratique. […] Voilà les principes qui constituent le naturalisme de Boileau : théorie simple et large, et bien éloignée d’être cette réglementation tyrannique que supposaient les romantiques. […] Il fut bien de son temps par le mépris et l’ignorance de l’histoire ; et la plupart des défaillances de son jugement et des erreurs de sa théorie ne procèdent pas d’une autre cause.
Quelles sont encore, en ce temps-là (vers 1640), les théories morales en vogue ? […] La théorie du succès est proclamée, affichée. […] En cette matière il existe deux théories extrêmes et opposées. […] C’est ce qu’on appelle souvent la théorie de l’art pour l’art. […] Je n’ai point à discuter ici ces deux théories, qui alternent dans le développement d’une nation.
Ainsi, dans sa théorie du langage, Platon passe à côté de la parole intérieure sans la voir. […] Cette curieuse théorie est exposée dans l’Instruction, V, 12 à 26 ; VI, 52 ; VII, 16 ; VIII, 32. […] Dans son premier ouvrage, la Théorie du pouvoir (1796), il n’est question ni de la parole intérieure, ni de l’origine du langage. […] Théorie de la mémoire (1866), p. 194. […] Antoine Gratacap, Théorie de la mémoire, thèse pour le doctorat présentée à la Faculté des Lettres de Paris, Montpellier, Impr.
Il a décrit avec d’ineffables minuties les voyages de Gulliver de sa pensée, et il a construit comme Kant et même contre Kant une théorie. Cette théorie de « la perception, — de l’appréhension de l’idée, — de sa subsumption dans les concepts », cette théorie, très travaillée, très allemande, très subtile, mais dans le détail de laquelle nous ne pouvons entrer sans donner une congestion cérébrale au lecteur, se réduirait, si on la dépouillait de sa logomachie d’école, à une de ces inutilités logiques qu’un enfant de la Doctrine Chrétienne mépriserait ! […] Doublet lui-même n’est pas si convaincu de la solidité de cette théorie qu’il ne sente le besoin de l’appuyer sur autre chose… et vous douteriez-vous jamais sur quoi il l’appuie ? […] C’est donc par une théorie de la parole et non par l’analyse de faits de conscience imperceptibles que M.
Cette étude nous conduira aux plus hautes théories du gouvernement des sociétés. […] La conscience et la morale ont été de vains noms pour eux dans leurs théories de gouvernement. […] Pour que la première théorie, celle de M. […] La science de l’économie politique, qui ne commence qu’à naître et à balbutier en Europe, était déjà parvenue à une haute théorie de principes et d’application en Chine. […] Nous allons voir comment Confucius et ses disciples tempèrent ce pouvoir qui serait ou deviendrait tyrannique s’il était absolu dans la pratique comme il l’est dans la théorie.
Mais il n’y a rien de plus compliqué que les faits qui paraissent les plus simples au vulgaire, et pour parler de ces faits d’une manière vraiment sérieuse, il faut commencer par les décomposer : opération très-difficile et pour laquelle la physiologie n’est absolument d’aucun secours, je me trompe cependant en affirmant que l’auteur n’a pas de théorie sur la nature du génie. […] Il y a une trentaine d’années, une école littéraire pleine d’imagination et de talent, mais dont on connaît les désordres et les écarts, répandit dans le public sur la nature et l’essence du génie, sur ses privilèges, ses attributs, ses conditions extérieures, une théorie qui scandalisa singulièrement les esprits paisibles et sensés. […] Telle est la théorie romantique du génie : théorie, qui, depuis longtemps abandonnée dans la littérature et dans la critique, est allée se réfugier en province, et qui, je ne sais comment, s’égarant jusque dans la médecine, est devenue le fondement de la savante théorie que nous discutons. […] Or, il me semble que, dans sa théorie du génie, M. […] Ce devait être pourtant très commun dans la théorie de l’auteur.
. — Théorie de l’originalité. — Le vrai style d’après M. de Gourmont. […] Leurs exemples et leurs théories, que nous donnons dans notre dernier livre, le démontrent exactement. […] Mais écoutons notre critique enfler le ton et énoncer des théories. […] » Une autre personne aurait simplement remarqué que, s’il y a deux genres de style, rien n’empêche un auteur de les mêler ; qu’en exposant des théories philosophiques dans sa Tentation Flaubert a fait du style abstrait, et qu’en peignant Antioche ou les chrétiens aux lions il fait du style de couleur ; que Taine, parlant philosophie ou suffrage universel, faisait du style d’idées, et qu’en évoquant la campagne italienne ou les Pyrénées il fait du style de couleur.
La « Science » se distinguait de la connaissance ou du savoir par le caractère de nouveauté de ses découvertes et, en effet, on ne connaissait point avant Pascal les lois de l’équilibre des liquides, ni la théorie du pendule avant Huyghens. […] Il y a une métaphysique du positivisme, et cette métaphysique ne se surajoute pas du dehors à l’édifice de la doctrine, mais on dirait plutôt, il faut même dire qu’elle en sort, si le positivisme, en fait, et par les moyens que nous venons d’indiquer, ne l’a pas tirée d’ailleurs que de la théorie de la « relativité de la connaissance. » Il en a également tiré la théorie de l’« Inconnaissable », et c’est le moment de rappeler les paroles si souvent citées d’Herbert Spencer : « De la nécessité de penser eu relation, il s’ensuit que le relatif est lui-même inconcevable, à moins d’être rapporté à un non relatif réel. […] Que dira-t-on qu’il y ait dans tout ceci qui ne soit entièrement conforme à la théorie de la relativité de la connaissance, ou plutôt qui n’en dérive ? […] À l’extrémité du domaine où la « Science » est souveraine, la théorie de l’Inconnaissable a dressé la borne qu’on pourra déplacer, mais qu’on ne renversera pas, ou à laquelle, quand on croira l’avoir renversée, on ne continuera pas moins de se heurter toujours. […] Ni la théorie des fonctions elliptiques, ni la connaissance de la série des éthers n’en sauraient procurer les moyens.
Avouerai-je d’ailleurs, pour lui donner raison en une certaine mesure, que l’humanisme, comme beaucoup de théories littéraires, pousse des rameaux jusque dans la morale et dans ce qu’il faut bien appeler, d’un mot barbare, la sociologie ? […] C’est pourquoi mainte théorie, qui n’était d’abord que poétique, a fini par résumer toute la pensée d’une époque : ainsi pour la Renaissance, ainsi pour le Romantisme. […] La théorie du Parnasse a été celle de l’art pour l’art, ou plus exactement de la beauté pour la beauté. […] On se rappelle leur théorie de l’impassibilité, formulée par réaction contre le Romantisme, qui leur semblait trop échevelé. […] La théorie des parnassiens, la beauté pour la beauté, devint chez eux celle de la beauté pour le rêve.
Tous mes lecteurs cependant ne se sont pas trompés sur ma théorie de la parole. […] Un de mes amis, fort occupé lui-même de philosophie, me fit parvenir, dans le temps, des objections qui s’adressaient bien directement à la théorie que j’avais conçue, et non à celle de je ne sais quel drame où Dieu interviendrait pour faire épeler l’homme. […] Tels sont les termes de l’accusation : comme elle est très grave, surtout aujourd’hui que la théorie brillante de l’infini s’est fait au milieu de nous un si éloquent interprète, je dois mettre quelque prix à me disculper. […] À mesure que nous avançons dans la civilisation, à mesure que notre éducation sociale se perfectionne, en un mot à mesure que le genre humain se développe, la pensée va s’affranchissant, de plus en plus, des liens de la parole : tel est, en effet, le résumé de ma théorie de la révélation du langage. […] Cette confirmation de mes théories me paraît un fait assez considérable.
Enfin, pour faire justice d’une théorie qui se fonde sur la permanence des caractères de la race dans ses individus, il suffit d’observer que la ressemblance morale n’existe même pas dans la famille, entre parents et enfants. […] Ce sont là autant de présomptions favorables ; mais la preuve des théories que nous venons d’exposer est ailleurs ; elle est dans le cours même de l’histoire générale des lettres et des arts, dont on ne peut venir à bout, sans leur aide, d’expliquer les anomalies et les grands traits. […] Ceux que nous donnons suffisent et sont probants : ils ne peuvent être expliqués ni par la théorie de la race, ni par la théorie du milieu. […] Nous avons cité au nombre des arguments qui nous semblent contraires aux théories de M. […] Dans ce livre, il tenta en particulier de valider par l’expérience la théorie de la perception définie comme hallucination par Taine dans De l’Intelligence.
Cette objection a été trop souvent faite aux morales utilitaires pour qu’il y ait lieu de la développer ; nous remarquons seulement qu’elle s’applique également à toute théorie qui prétend expliquer, par des causes purement psychologiques, les valeurs économiques, esthétiques ou spéculatives. […] Mais, ainsi comprise, une théorie sociologique des valeurs soulève à son tour de graves difficultés qui, d’ailleurs, ne lui sont pas spéciales ; car elles peuvent être également objectées à la théorie psychologique dont il était précédemment question. […] Mais allons plus loin et remontons jusqu’au principe fondamental sur lequel reposent toutes ces théories. […] Le progrès qu’a fait, dans les temps récents, la théorie de la valeur est précisément d’avoir bien établi la généralité et l’unité de la notion. […] Il est vrai que nous avons précédemment exposé une théorie sociologique des valeurs dont nous avons montré l’insuffisance ; mais c’est qu’elle reposait sur une conception de la vie sociale qui en méconnaissait la nature véritable.
. — Théorie de la prose française. — § VI. […] Pour caractériser cette disposition des esprits et pour la rendre plus générale, il manquait un mot qui en donnât une image claire et frappante, une théorie qui en déterminât le sens, un écrivain qui réalisât cette théorie avec éclat. […] Mais quelque chose que la critique en puisse retrancher, c’est une belle recommandation pour la mémoire de Balzac d’avoir inspiré à Descartes cette théorie du grand écrivain. […] C’est une théorie de la cour, comme le Prince est une théorie de la royauté. […] De ce qu’il y a de durable dans les écrits de Balzac. — Théorie de la prose française.
Ceci, dit-on, est un fait, non une théorie ; c’est-à-dire une vérité indiscutable, non une vue discutable de la vérité. […] Si les faits sont inextricablement mêlés d’inférences, et si le raisonnement est une vision mentale qui rétablit les détails non présents, dès lors comment peut-on soutenir l’opposition du fait et de la théorie : tous deux sont faillibles, et l’opposition radicale existe entre les inférences vérifiées et les inférences non vérifiées. […] Ajoutez à une théorie métaphysique l’élément vérifiable, vous en faites une théorie scientifique ; retranchez d’une théorie scientifique l’élément vérifiable, vous en faites une théorie métaphysique. […] Lewes paraît s’attacher principalement à deux points : examiner les théories sur la connaissance, faire ressortir le côté négatif des doctrines. […] La doctrine des vibrations serait utile si, des lois connues des corps vibratoires, nous pouvions déduire l’explication des phénomènes mentaux encore inexpliqués ; mais ou n’a encore rien fait de pareil, et la théorie de Hartley est beaucoup trop vague pour y aider225.
(Théorie du pathétique pour servir d’introduction à, une tragédie ou à un roman) [1895]. — La Résurrection des Dieux (Théorie du paysage) [1895]. — Discours sur la mort de Narcisse ou l’impérieuse métamorphose (Théorie de l’amour) [1895]. — L’Hiver en méditation ou les Passe-Temps de Clarisse, suivi d’un opuscule sur Hugo, Richard Wagner, Zola et la Poésie nationale (1896). — Églé ou les Concerts champêtres, suivi d’un épithalame (1897). — La Route noire (1900). — La Tragédie du nouveau Christ (1901).
C’est ce que l’on voit dès la théorie de l’addition, fondement des mathématiques entières. […] Cette théorie prête, selon nous, à des objections. […] La théorie mécanique de la chaleur en est la preuve. […] Leur théorie est la suivante. […] Les théories ont pour but de l’atténuer le plus possible.
En vertu de sa théorie, M. […] Cette formule résume très bien la théorie romantique. […] Hugo, mais de ses théories. […] Son oreille l’a généralement empêché de faillir là même où sa théorie était en défaut. […] On voit combien est controuvée cette théorie de Μ.
En effet, la théorie poétique de Boileau ressemble souvent à la théorie religieuse des évêques de 1682 ; sage en application, peu conséquente aux principes. […] Ce très-noble me paraît un peu trop fort. » C’est là qu’en étaient ces grands hommes en fait de théorie et de critique littéraire. […] Si de la théorie poétique de Boileau nous passons à l’application qu’il en fait en écrivant, il ne nous faudra, pour le juger, que pousser sur ce point l’idée générale tant de fois énoncée dans cet article. […] En général, Boileau, en écrivant, attachait trop de prix aux petites choses : sa théorie du style, celle de Racine lui-même, n’était guère supérieure aux idées que professait le bon Rollin […] Plus d’une fois, dans la suite de ces volumes, on trouvera des modifications apportées à cette théorie trop absolue que je donnais ici de la métaphore.
C’est d’elle que le philosophe doit partir, c’est à elle qu’il devra constamment se reporter, s’il veut saisir le sens véritable des considérations de temps dans la théorie de la Relativité. […] Pourtant il faut que nous la commentions, que nous la décrivions même encore, parce que nous n’allons pas adopter d’emblée, comme on le fait d’ordinaire, l’interprétation qu’en donne aujourd’hui la théorie de la Relativité. […] La théorie de la Relativité a beau n’en tenir aucun compte dans ses déductions proprement scientifiques : elle en subit pourtant l’influence, croyons-nous, dès qu’elle cesse d’être une physique pour devenir une philosophie. […] Sur ce point, comme sur beaucoup d’autres, nous sommes obligé de laisser de côté les explications données par la théorie de la Relativité. […] Il faut y joindre l’allongement du Temps et le déplacement des simultanéités, tout ce que nous allons retrouver, après transposition, dans la théorie d’Einstein.
L’ouvrage est agréable à lire, ingénieux et mesuré, tenant la moyenne entre les théories extrêmes, assaisonné d’ironie, et avec une veine bien ménagée d’affection. […] Il expose dans un style net, fin, élégant, un peu froid à la longue, ses théories et les objets de son culte. […] Il a sur les coalitions une théorie commode, la théorie anglaise, la plus large possible ; il oublie la différence des deux pays, ou plutôt il la sait très bien et il n’en tient compte, il passe outre. […] À vingt ans, et même à trente, on est comme un juré peu informé, ou peu corrigé, et qui se prononce d’après la passion ou la théorie ; à cinquante, on est comme un juré trop bien informé et très revenu, qui sait faire céder ses théories d’autrefois à l’évidence et à la toute-puissance des faits.
La théorie du rire d’après Schopenhauer. — III. […] Il suffit d’évoquer, en guise de préfacé à cette revue comique universelle dont on abandonne l’entreprise, la théorie du rire telle que Schopenhauër la formula. […] Schopenhauër a rassemblé sur ce sujet une collection d’exemples variés : on les trouvera au chapitre VIII des suppléments à son premier livre du Monde comme volonté et comme représentation, sous ce titre : À propos de la théorie du ridicule. Tous les actes positifs d’un être qui se conçoit autre qu’il n’est relèvent de cette théorie du rire telle que Schopenhauër l’a exposée. […] On sait le prix qu’il attachait à ses travaux de naturaliste, de physicien ou de chimiste : dans l’un des entretiens avec Eckermann, il déclare qu’il donnerait tout son œuvre pour sa seule théorie des couleurs qui, depuis, a été reconnue fausse.
— Ainsi fondée en théorie, l’interprétation des faits esthétiques en faits psychologiques est fort aisée en pratique. […] Lombroso [Cesare Lombroso (1835-1909), aliéniste, grande figure de l’école criminologique italienne, tenant d’une sociobiologie radicale aboutissant à la théorie du « criminel-né », venait de voir publier son Homme de génie (1877) en version française (Alcan, 1889). On sait que Lombroso, proche des théories de Max Nordau sur la « dégénérescence » (Dégénérescence est précédé d’une lettre-préface adressée à l’auteur de L’Homme criminel), héritées des travaux du médecin Bénédict-Auguste Morel, tenta de fonder scientifiquement une vision raciste, sexiste et antisémite de la vie sociale. […] Concernant cette question des rapports entre génie et folie, au moins aussi vieille que le Problème XXX, 1 d’Aristote, Hennequin, comme on le voit, fait partie ici des détracteurs de la théorie biologisante. […] Cette théorie discontinuiste et anti-métaphysique du Moi pluralisé, et non plus substantiel ni unitaire, a été, comme l’indique la note d’Émile Hennequin, surtout développée en France par Taine en 1870 avec De l’Intelligence.
Notre doctrine n’est que le développement des théories professées par les grands écrivains dans leurs préfaces et correspondances, et scrupuleusement mises en pratique dans leurs œuvres, comme notre dernier volume le prouve sans réplique. […] Comment, d’ailleurs, peut-on suspecter des théories qui ont permis d’écrire de purs chefs-d’œuvre ? […] Albalat, une théorie que celui-ci rapportait précisément pour la combattre1 ! […] On conçoit qu’ils ne se résignent point à reconnaître une vérité qui déprécierait leurs œuvres et qu’ils ne puissent donner raison à une théorie qui leur donne tort. […] Je n’entends rien, selon lui, à la littérature, ni à la critique, ni au roman ; mes œuvres sont nulles et mes théories ridicules.
Certaines gens d’humeur boudeuse n’ont accepté nos théories qu’en rechignant. […] C’est seulement dans nos livres que ces théories les choquent. […] A cette théorie il fallait une réserve nécessaire, et l’auteur n’a pas manqué d’y consentir : le travail ne suffit pas ; les dons naturels sont la condition même d’un travail utile …36 » « Mais le tempérament des écrivains diffère, dit M.
Là est la pierre d’achoppement des théories vitalistes. […] Déjà la théorie finaliste de la vie échappe à toute vérification précise. […] Examen des diverses théories transformistes sur un exemple particulier. […] La théorie qu’il dégage de ses expériences est du plus haut intérêt. […] Mais la réalité sur laquelle chacune de ces théories prend une vue partielle doit les dépasser toutes.
C’est la monographie, c’est une théorie de l’individualisme. […] Évidemment ce sont là des théories que peu d’œuvres encore ont appuyées. […] Moréas, une théorie de l’archaïsme ? […] Je vous dirais bien que j’essaie présentement d’appliquer cette théorie dans un roman sur les aveugles, si rien justement ne m’horripilait à l’égal des théories et des ratiocinations. […] Le naturalisme était, en théorie, une ineptie ; en résultat, ç’a été un amas d’ordures.
La théorie semble bizarre : elle reparaît pourtant sans cesse dans l’œuvre que nous étudions. […] Ce qui est déjà singulièrement douteux en théorie. […] En théorie, MM. de Goncourt, par le fait seul de leur collaboration, devaient se trouver possesseurs d’un merveilleux outil. […] Cette théorie, M. […] Scribe et son école avaient pratiqué une théorie semblable en matière de théâtre.
La théorie que M. […] Ferrari, le mal a commencé déjà ; à part la vérité qu’elle outrage, la théorie de M. […] détachée de sa théorie, l’histoire de M. […] Ferrari, à ne la considérer que comme une histoire, en dehors de toute théorie philosophique et sans le point de vue supérieur de sa conclusion. […] Ferrari ne nie pas, des faits ne prouvent rien ; demain ils peuvent changer, se modifier, s’altérer et emporter la théorie !
Elle mettra l’une dans ses théories, l’autre dans ses romans. […] On ne sait, et c’est bien l’inconvénient de ces théories si générales. […] Son invention s’était toujours appliquée aux idées, aux théories, aux systèmes. […] Ils mêlaient toujours une théorie métaphysique à leur rêverie littéraire. […] Elle se retrouve bien tout entière dans ces théories nouvelles.
Je ne crains pas les anecdotes avec cet homme de théorie et de tribune, mais aussi de conversation mordante et de dialogue, et dont les deux grands précédents philosophiques et littéraires, à le bien voir, sont Socrate et Despréaux. […] Royer-Collard, dans deux mémorables discours contre le droit que voulait s’arroger la Chambre, professa une théorie qu’il modifia et parut contredire plus tard dans le cours de sa carrière publique : il refusait alors, en effet, à la Chambre élective un droit inhérent à elle et lui appartenant, qui est dans l’essence du régime parlementaire et qu’il semble, quelques années plus tard, lui avoir expressément accordé. Il faut reconnaître ici non l’inconséquence, mais la variation, plus sensible chez un esprit altier et dogmatique qui avait l’habitude dans chaque cas de généraliser et de « proposer son opinion sous forme de théorie. » Oui, M. […] Pasquier, de tout temps et en sachant très-bien se passer de théorie absolue, vit toujours plus clair, et nul régime, de tous ceux qu’il a servis, n’eût péri si vite, si on l’avait écouté. […] Il se garda bien de donner dans aucune de ces théories absolues, de ces professions de foi excessives, qui ne servent qu’un jour et qu’une heure, et qui embarrassent dans toute la suite de la vie publique.
. — Nous trouvons ici un conflit entre une théorie aristocratique et individualiste de la consommation et une autre théorie démocratique et égalitaire. La théorie aristocratique et individualiste est celle des partisans du luxe. […] On peut voir dans cette théorie du luxe une application économique de l’individualisme aristocratique des Gobineau, des Nietzsche, des Renan. […] À laquelle de ces deux théories de la consommation l’évolution économique donne-t-elle actuellement raison ? […] Lichtenberger, « Une nouvelle théorie de la transvaluation des valeurs » (Revue de synthèse historique de décembre 1900, à propos du livre de Weisengrün : Der Marxismus und das Wesen der sozialen Frage).
Or, quelles ont été, pendant ce temps-là, les théories régnantes en matière de droit ? Je n’entends pas des théories qui aient régné sans conteste. […] Ce qui caractérise ces théories provisoirement victorieuses, c’est le dédain, la peur, l’aversion de l’idéal. […] Ces théories, qui s’étalaient dans des livres graves, avaient leur répercussion dans les Chambres et dans le Conseil des ministres. […] Certains livres d’audacieuse théorie (par exemple La société mourante de Jean Grave) y ont été saisis voici quelques années à peine.
La morale, comme toute théorie de faits très complexes, est forcément en retard sur les faits eux-mêmes, sur les mœurs. […] Voyez l’histoire du catholicisme, ou encore l’histoire de la théorie de l’évolution. […] Nous ne pouvons guère appliquer d’avance nos théories à ces formes sociales nouvelles, inusitées et inconnues. […] Ce fut une singulière déviation que de s’indigner, jadis, contre la théorie des deux morales. […] Ils admettent sans doute que la pratique et la théorie vont du même pas.
On cherche vainement dans son livre qui s’intitule : « La Justice dans la Révolution et dans l’Église », une définition qui soit nette et une théorie de la justice. […] … Pour qui a un peu pratiqué Proudhon, la théorie et la philosophie sont des prétextes. […] la théorie, demandez-la-lui ! […] Jamais Proudhon, qui croyait si fort à l’égalité des hommes, qui nous en a donné une théorie impossible, n’aurait voulu être laquais, comme Rousseau. […] Ici, la clameur des théories vous fend moins la tête.
Chapitre I Les théories de la Pléiade Poètes mystiques et subtils : les Lyonnais. — 1. […] Il est toujours fâcheux pour des poètes de travailler sur des théories arrêtées à l’avance, et de réduire leur génie à l’application méthodique d’un système : mieux vaut que les œuvres fassent naître les théories. […] Ronsard, moins impatient que son ami, et plus artiste en ce sens qu’il s’efforça de réaliser, non de définir son idéal, a semé pourtant ses théories dans ses Préfaces des Odes et de la Franciade, ainsi que dans un Abrégé d’art poétique qu’il donna en 1565. En elles-mêmes ces théories n’ont rien d’aussi extravagant qu’on a dit quelquefois : dans l’ensemble, et pour l’essentiel, elles représentent assez bien ce qui s’est fait, même après Ronsard, ce qui lui a survécu pour être la substance et la forme de notre poésie moderne.
Je n’ai pas à discuter ni même à exposer la valeur philosophique de ce système original, où Taine, utilisant et dépassant certaines théories de Condillac et des philosophes anglais contemporains, Stuart Mill, Bain, Spencer, réduisait l’esprit à être « un flux et un faisceau de sensations et d’impulsions, qui, vus par une autre face, sont aussi un flux et un faisceau de vibrations nerveuses859», faisait de la faculté d’abstraction l’unique faculté qui distingue l’intelligence humaine de l’intelligence des animaux, et engendrait toutes les idées, l’idée même du moi, par une série d’opérations d’abstraction. […] Par ces mots et par sa théorie de l’hallucination vraie. […] Puis, la théorie explique Pradon et Racine : elle explique même, je le veux bien, pourquoi Racine, helléniste, janséniste, a mis dans son œuvre ce que Pradon, ignorant et galant, ne mettait pas dans la sienne ; mais la différence d’intensité, d’énergie dans les esprits, de beauté dans les ouvrages, d’où vient-elle ? […] Voilà ce que la théorie ne fait pas voir. […] Nous touchons ici à un dernier caractère par où l’œuvre de Taine entre en étroite relation avec le mouvement de la pensée contemporaine : ce grand esprit, qui, par sa théorie des signes, n’estime avoir prise que sur un monde abstrait et irréel, équivalent intelligible des réalités insaisissables, ce grand esprit a voulu se faire un style sensible et coloré.
. — L’individualisme, conclusion de notre théorie des antinomies. […] Cette théorie, fort différente de celle de Guyau, et même, à certains égards, opposée à celle de Guyau ne nous paraît pas plus exacte. […] Notre théorie des antinomies justifie l’individualisme comme attitude de l’individu en face de la société. […] Il représente une pure attitude d’abstention sociale ou de révolte antisociale, une mise en théorie de la désobéissance et de l’insoumission, un mépris philosophique des conventions sociales, de la morale, du droit, du pacte social tout entier. […] Notre morale moderne, même quand elle s’intitule rationaliste et scientifique, n’est pas autre chose qu’un prolongement de la morale chrétienne, une transposition de la morale chrétienne, une théorie seulement modifiée et rajeunie des valeurs morales chrétiennes : sacrifice de l’individualité, égalité des hommes, effacement de l’individu devant la communauté ; soumission à l’autorité, autrefois l’autorité religieuse ; maintenant l’autorité sociale, le point d’aboutissement logique de cette morale est un mysticisme social, une religiosité sociale qui divinise la société et invite l’individu à s’incliner devant elle comme devant le moderne Jéhovah.
Chapitre VI Les localisations cérébrales Certains savants, persuadés que le cerveau est l’organe de la pensée, mais frappés des démentis bizarres que l’expérience semble donner à cette théorie, ont été par là conduits à supposer que la plupart des erreurs commises venaient de ce que l’on voulait toujours considérer le cerveau en bloc, au lieu d’y voir un assemblage d’organes différents, associés pour un but commun. […] La vieille théorie des tempéraments et de leur influence sur les caractères peut avoir été plus ou moins exagérée ; mais l’expérience de tous les jours est là pour nous montrer que la gaieté, la tristesse, l’audace, la timidité, et beaucoup d’autres affections ont une liaison étroite avec l’organisation. […] Ce qui paraît avoir conduit à cette théorie, c’est ce fait de sens intime qui nous fait localiser la pensée dans cette partie de la tête ; c’est là en effet, et ce n’est pas par derrière, que nous nous sentons penser. […] Telles sont les raisons générales qui ont été invoquées contre la doctrine phrénologique, et il est impossible d’en méconnaître la valeur ; mais, indépendamment de ces objections, qui atteignent la théorie générale, on peut dire que de toutes les localisations proposées par les phrénologues aucune n’a été confirmée par l’expérience. […] Enfin Gratiolet lui-même, tout opposé qu’il est à la théorie des localisations, admet cependant que les parties antérieures du cerveau ont plus de dignité que les parties postérieures, ce qui indique évidemment quelque différence dans le rôle de ces parties.
Pour bien faire comprendre cette philosophie, il faudrait pouvoir exposer avec détail et précision toutes ces belles théories, qui resteront dans la science : la théorie de l’effort volontaire, par laquelle Biran établit contre Kant et contre Hume la vraie origine de l’idée de cause ; la théorie de l’obstacle, par laquelle il démontre, d’accord avec Ampère, l’objectivité du monde extérieur ; la théorie de l’habitude, dont il a le premier démontré les lois ; ses vues, si neuves alors, sur le sommeil, le somnambulisme, l’aliénation mentale, et en général sur les rapports du physique et du moral ; la classification des opérations de l’âme en quatre systèmes : affectif, sensitif, perceptif et réflexif ; enfin sa théorie de l’origine du langage.
Jusqu’à Lessing, l’histoire de la littérature allemande n’a guère à recenser que des œuvres qui sont la mise en application de doctrines, Lessing est lui-même le plus frappant exemple de ce souci continuel de la théorie qui semble hanter les poètes de sa race. […] Enfin, le dernier grand mouvement artistique de l’Allemagne, dont Wagner est jusqu’à présent la seule incarnation, repose tout entier sur des théories depuis longtemps esquissées. Les idées d’Opéra et drame se trouvent en germe dans des écrits bien antérieurs, et Tristan et Yseult n’est en somme que la réalisation d’un idéal dès longtemps entrevu. » Puis, successivement, il rapproche des théories Wagnériennes les théories des esthéticiens allemands, touchant 1° l’union de la poésie et de la musique ; 2° le mythe ; 3° le symbolisme et la portée populaire de l’œuvre d’art ; 4° les rapports de la religion et de l’art. […] Ce texte récapitule la recherche de la revue à travers les théories wagnériennes. […] On voit par ce compte-rendu que le wagnérisme est rapidement considéré comme un lien fort avec le romantisme allemand et que les théories du compositeur sont vues comme l’aboutissement d’une longue réflexion théorique sur l’art en Allemagne.
Marcel Schwob, le maître conteur de Cœur double, dans une préface ingénieuse, a émis à propos du Démon de l’Absurde deux théories distinctes. D’abord, prenant le mot absurde dans son sens lexicographique, mais déplaçant d’un demi-tour la théorie du consentement universelle, de M. […] Le fait est que le peuple, y compris la pourpre et le cordon bleu, a été désaccoutumé par force à se faire une opinion ; contrairement à la théorie de Taine, il est avéré que les événements maniés par quelques individus (appelés « grands hommes » dans le vocabulaire de la méthodologie historique) déterminent le plus souvent ses avis intellectuels comme ses mœurs. […] Schwob ne dit pas cela brutalement, il demeure dans un style moins scolastique, plus imagé ; mais je ne crois pas trahir sa théorie.
. — Théorie de Young et d’Helmholtz. — Confirmation expérimentale de la théorie. — Paralysie partielle de l’aptitude à éprouver les sensations de couleur. — Expériences qui portent au maximum la sensation du violet et du rouge. — Les trois sensations élémentaires sont celles du rouge, du violet et probablement du vert. […] D’après la théorie, le rouge et le violet du spectre, même aux points où ils nous semblent le plus intenses, sont des sensations composées ; car, à la sensation élémentaire qui est alors au maximum, sont jointes les deux autres, qui sont alors au minimum ; la première est donc mélangée, affaiblie ; elle n’est pas absolument pure ni la plus forte possible. […] Par un heureux coup de chimie psychologique, nous la retirons du composé ternaire où l’enfermait le cours ordinaire des choses et où la théorie seule la démêlait. […] En attendant, la théorie des sensations est comme un édifice dont une partie est achevée et une partie indiquée. — Mais cette construction incomplète suffit pour nous donner une idée de l’ensemble. […] (Voir surtout les cas cités aux pages 238 et 582.) — D’après cette théorie, les nerfs et les conducteurs des sensations musculaires non seulement sont distincts des nerfs et des conducteurs des autres sensations tactiles, mais encore leur trajet anatomique est autre, et, dans la moelle, on peut indiquer ce trajet.
Que lui parlez-vous de théories sur l’histologie ? […] A mesure qu’on avance dans l’étude des théories de M. […] Ce Parisien a une théorie de la religion et une théorie de la nature, une théorie de l’état et une théorie du devoir, — obscure doctrine, humble reflet, déformé dans ce misérable miroir, des grands feux d’artifice intellectuels qui se tirent là-haut, parmi les philosophes, les écrivains et les savants. […] Nous avons des théories avant d’exécuter nos œuvres, et c’est d’après ces théories que nous essayons de produire ces œuvres. […] Les théories de critique religieuse propres à M.
Taine, dans sa théorie de la fable et dans la théorie du beau qu’il y adapte, montre combien il l’a lu et le possède, combien il applique et imite son procédé d’abstraction quand il le veut. […] ce serait La Fontaine. — Un jour que, devant une toile de Raphaël, un de nos peintres modernes, grand esthéticien encore plus que peintre, homme à vastes idées et à plans grandioses, avait développé devant quelques élèves une de ces théories sur l’art chrétien et sur l’art de la Renaissance, où le nom de Raphaël sans cesse invoqué sert de prétexte, il se retourna tout d’un coup en s’éloignant, et, en homme d’esprit qu’il est, il s’écria : « Et dire que s’il nous avait entendus, il n’y aurait rien compris ! […] Il a sa théorie du climat, du sol, de la race. […] Taine aux Débats est signé par une profession toujours nouvelle et une variante de cette théorie. […] Par exemple, ses théories pour ou contre les points de vue de montagnes, il les a distribuées en dialogues ; il a un voisin de table, un raisonneur obstiné « qui met ses impressions en formules, et qui professe les mathématiques du paysage » ; il le fait causer, il lui donne la réplique et l’occasion de le contredire.
Et d’autant que dans son livre il y a une théorie, la seule chose nettement formulée dans ce livre composé d’un peut-être universel, et qui m’inquiète à juste titre sur la probité de l’auteur, — j’entends sa probité d’historien et de philosophe. […] … Et quelle garantie, qu’une pareille théorie, de la vérité de la Vie de Jésus par Renan, qui veut certainement que les idées de son livre s’établissent dans le monde et qui ne peuvent s’y établir que par le mensonge et le mal. Or, cette théorie, qui infirme tout le livre, n’est pas qu’à une place de la Vie de Jésus, elle est à toutes, sans que l’auteur ait jamais conscience de son immorale fausseté et que le logicien s’aperçoive qu’il se coupe la gorge avec le rasoir, au fil tourné, de la contradiction ! Si, après avoir vu cette théorie absolue dans le livre de Renan, le lecteur ne le ferme pas et continue ce livre, qui n’a plus rien, après cette théorie, à nous apprendre que nous ne devions suspecter, c’est que les choses odieuses qu’on y trouve n’ont pas dégoûté des choses ridicules qui y sont ! […] Quoiqu’en vertu de sa théorie Renan ait le droit de mentir et de faire mentir Jésus-Christ sans le dégrader, il ne s’y fie pas cependant, et il nous invente un Jésus-Christ visionnaire, constitué, dans les racines de son être, le Fils de Dieu, comme on est constitué mécanicien.
Nodier disait plus loin : « Il est évident qu’un genre de considérations si élevé ne sera jamais la théorie d’un parti, parce qu’il est trop supérieur pour cela aux idées ordinaires, aux passions communes des hommes. […] La théorie que je m’y permets prouve qu’alors il y avait place à la théorie dans l’examen d’une institution si jeune encore, et si peu éprouvée, qui d’ailleurs a reçu, depuis, bien des modifications.
Desseins et théories de Malherbe : la réforme de la langue. […] Sa pratique n’est que le reflet et l’effet de sa théorie, où l’ont amené, aux environs de l’an 1600, sa réflexion, le besoin profond de son esprit, et sans doute aussi le contact d’une intelligence telle qu’était celle du président du Vair. […] Il méprise les Italiens, en théorie, encore qu’il se laisse aller trop souvent à faire des pointes. […] Or, au temps même où il travaillait ses strophes éloquentes, un des plus négligents faiseurs de vers qu’il y ait eu, un des plus grossiers adeptes de la théorie du naturel facile, un barbouilleur qu’on ose à peine nommer un écrivain, et qui, dans les rares moments où les doctrines littéraires le préoccupaient, ne jurait que par Ronsard ; Alexandre Hardy, fournissait à l’esprit classique cette forme nécessaire que Malherbe ne savait pas découvrir, et fondait la tragédie.
Seulement, disons-le en passant, cette théorie incroyable de l’idée, qui dépasse par sa finesse de fils d’araignée les subtilités les plus tenues de la Scholastique, cette théorie qui, selon les hégéliens, est la seule doctrine qui ait le droit de s’appeler « l’Idéalisme », n’a qu’un malheur, c’est d’arriver promptement aux mêmes conséquences par en haut que le matérialisme par en bas. […] Mais, au fond, dans toutes ces stupides et éloquentes matérialités de Diderot, il n’y avait pas plus d’audace et de niaiserie que dans la théorie idéaliste d’Hegel, cette théorie qui croit aller du néant au devenir, de l’être à la notion, du sujet à l’objet, du fini à l’infini, de la connaissance à la volonté, bref, de l’Idée à la Nature, et qui n’y va pas !
Avec sa théorie expérimentale sur les os, M. Flourens jetait aux Bichats de l’avenir, pour le développer, le germe d’une nouvelle chirurgie, et ce n’était là qu’un profit de la physiologie ; mais la théorie posant l’axiome superbe : « la matière passe et les forces restent », frappait le matérialisme, d’un premier coup, au ventre même. […] Contrairement à la théorie de Locke et de Condillac, mères de toutes les autres théories sensualistes, il prouva que penser est si peu sentir qu’on peut couper le cerveau par tranches, — et il le coupa, — sans produire aucune douleur, la sensibilité n’existant que dans les nerfs et dans la moelle épinière, et l’intelligence étant le cerveau, où n’est pas la sensibilité.
. — Cette fin, d’après les théories éducationnistes, est proprement sociale. […] D’après le Dr Toulouse, le rôle de l’éducation est un rôle inhibiteur. — Cette thèse éducative s’appuie sur la théorie psychologique de la volonté considérée comme étant essentiellement un pouvoir frénateur. — D’après le Dr Toulouse, le but de l’éducation serait de refréner les instincts, d’inhiber les réactions qui ne s’harmoniseraient pas avec le milieu. […] Nous pouvons rappeler ici ce que nous avons dit en critiquant la théorie psychologique du frein volontaire. […] Durkheim remarque avec raison que cette théorie pédagogique n’a jamais été pratiquée par aucun peuple connu71. […] Mauxion, L’Éducation par l’instruction et les théories pédagogiques de Herbert, p. 122 (F.
Rien de plus simple, en apparence, que de remarquer que cette loi d’association est le phénomène vraiment fondamental, irréductible de notre vie mentale ; qu’elle est au fond de tous nos actes ; qu’elle ne souffre point d’exception ; que ni le rêve, ni la rêverie, ni l’extase mystique, ni le raisonnement le plus abstrait ne s’en peuvent passer ; que sa suppression serait celle de la pensée même ; cependant aucun ancien ne l’a compris, car on ne peut sérieusement soutenir que quelques lignes éparses dans Aristote et les stoïciens constituent une théorie et une vue claire du sujet169. […] Peut-être n’est-il point superflu de se demander en quoi ce mode d’explication est supérieur à la théorie courante des facultés. […] La théorie nouvelle, au contraire, montre que les divers procédés de l’intelligence ne sont que les formes diverses d’une loi unique ; qu’imaginer, déduire, induire, percevoir, etc., c’est combiner des idées d’une manière déterminée ; et que les différences de facultés ne sont que des différences d’association. […] Bain n’ait pas essayé de montrer en détail comment son explication peut remplacer la théorie ordinaire des facultés, et comment chacune de celles-ci se ramène à un mode particulier d’association. […] En voici la loi : « Au moyen de l’association, l’esprit a le pouvoir de former des combinaisons ou agrégats, différents de tout ce qui lui a été présenté dans le cours de l’expérience. » L’étude sur l’association constructive ou théorie de l’imagination, est au niveau des meilleures analyses de l’ouvrage par son ordre, sa netteté, l’ampleur et l’exactitude de ses détails, l’intérêt des questions qu’elle soulève.
Il ne faut pas oublier d’ailleurs que toutes les sciences, quelque effort que l’on fasse pour les séparer en théorie, s’unissent toujours plus ou moins dans la pratique. […] Distinguons d’abord en toute science la théorie et la pratique. […] Il fut démontré que la terre n’avait pas toujours été dans l’état actuel, et soit que l’on admette avec les uns la théorie des cataclysmes, avec les autres la théorie des actions lentes, on est forcé de reconnaître que la nature a eu son histoire. […] L’établissement, l’interprétation, la coordination des textes, la détermination précise des vrais caractères de chaque école, une intelligence de plus en plus exacte des théories les plus éloignées en apparence de nos idées actuelles, le sens du passé, le discernement des vrais rapports entre les systèmes ainsi que de leurs oppositions, tels sont les gains que l’histoire de la philosophie a faits de nos jours, et qui lui assurent une place durable parmi les sciences historiques.
La nouveauté des doctrines, le courant de l’opinion publique, la naissance d’une littérature poétique, la grandeur mystique des théories sur l’infini et sur la raison éternelle, il n’en fallait pas tant pour pousser M. […] Celle-là lui servira dans ses plaidoiries ; elle lui fournira la théorie du juste et de l’injuste ; elle élèvera son accent, elle ajoutera de l’autorité à sa parole, elle soutiendra son éloquence, elle lui conciliera son auditoire, elle le munira de phrases sublimes. […] Notre psychologie va se réduire à deux théories : nous croyons à la liberté, parce que, si on la supprime, on supprime le mérite et le démérite, ce qui est immoral ; nous croyons à la raison, parce qu’on relève l’homme en lui attribuant une faculté distincte capable d’atteindre Dieu, et parce que, si on nie la raison, on compromet les preuves de l’existence de Dieu, ce qui est immoral ; nous allons donc défendre la raison et la liberté. […] Tout s’y tient, tout s’accorde pour définir le génie de l’auteur ; tout indique la domination définitive de la faculté maîtresse que nous avons reconnue dans les beautés et dans les défauts de son style, dans ses goûts et dans son impuissance d’historien et de peintre, et que nous reconnaissons dans le but, comme dans toutes les parties de sa philosophie, dans sa théorie de la certitude, de la raison, de la Divinité, de la justice et de l’art. […] Saisset, a réfuté à l’École normale la théorie des quatre systèmes.
Peu importe d’ailleurs ; les expériences, si elles étaient irréprochables, pourraient être probantes contre la théorie ancienne. Elles ne pourraient l’être pour la théorie nouvelle. Si, en effet, j’ai bien compris la théorie, il me suffira de l’exposer pour qu’on comprenne qu’il est impossible de concevoir une expérience qui la confirme. […] Il est évident qu’une semblable théorie n’est pas admissible. […] Nous devons donc en revenir à la théorie de Mach-Delage.
C’est ce que nous voudrions montrer en quelques mots, quand ce ne serait que pour prouver que la philosophie ne peut pas, ne doit pas accepter la relation établie par le pur intellectualisme entre la théorie de la connaissance et la théorie du connu, entre la métaphysique et la science. […] Science, théorie de la connaissance et métaphysique vont se trouver portées sur le même terrain. […] En revanche, la théorie de la connaissance devient une entreprise infiniment difficile, et qui passe les forces de la pure intelligence. […] En approfondissant ce point, un verrait quel rôle capital joue l’idée de désordre dans les problèmes relatifs à la théorie de la connaissance. […] On connaît la théorie dite « coloniale » de la genèse des organismes supérieurs.
Vous allez passer de la théorie à la pratique, du conseil à l’action. […] Là régnait sans conteste la théorie de l’art pour l’art, une théorie charmante pour les gouvernants qui craignent l’action dissolvante de la pensée. […] C’est une belle confirmation de ses théories. […] Une pléthore de théories qui dénonce un savant ! […] Cette théorie n’est pas neuve : c’est celle de M.
Diverses théories de l’acte volontaire. […] III Diverses théories de l’acte volontaire On peut diviser en deux grandes classes les théories sur la nature de l’acte volontaire. […] Examinons successivement ces diverses théories de l’acte volontaire. […] Même nos fautes, nous les élevons à la dignité de théorie, plutôt que de les expliquer par l’impulsion égoïste de nos passions. […] Il y aurait équation parfaite entre la théorie et la pratique si on calculait toutes les forces, même dans les cas où, selon MM.
Si elle tient sa méthode de Bacon, c’est à Hume qu’elle emprunte le principe de sa théorie des phénomènes de la vie morale. […] Que presque tous les philosophes de l’école expérimentale se soient rencontrés dans la théorie qui explique tout le mécanisme de l’esprit humain par l’association, il n’y a rien à cela que de naturel. […] Voilà la méthode, la théorie, les conclusions de l’école psychologique qui se personnifie surtout dans les noms de Stuart Mill, d’Alexandre Bain, de E. […] De même, tous les jugements qui dérivent de ces principes et composent l’ordre entier des sciences de raisonnement, sont également inexplicables par la même théorie, par cela seul qu’ils ont les mêmes caractères de nécessité et d’universalité. […] Bain lui-même, qui a si bien développé la théorie de l’association et en a étendu les applications à l’ensemble des phénomènes psychiques, est forcé de reconnaître l’existence d’instincts irréductibles à la loi de l’habitude.
. — L’idéal serait d’avoir une théorie complète du beau. […] Comment dès lors construire une théorie qui convienne d’avance à des choses dont le principal mérite sera de sortir du connu et du déjà vu ? […] A-t-il besoin de s’être fait une théorie complète de la beauté ? Pour que cette théorie pût embrasser toutes les variétés du beau, il faudrait, nous l’avons dit, que l’évolution de l’art et par conséquent de l’humanité fût achevée ; ce serait un peu long d’attendre jusque-là. […] A-t-il conçu quelque vaste théorie embrassant et résumant des millions de faits ?
Demain, questions d’esthétique À propos d’un livre de nouvelles théories esthétiques1, j’eus l’idée de consulter sur l’objet même de ce livre quelques-uns des écrivains que j’estime le plus foncièrement parmi ceux qui représentent les formules accomplies ; Il me semblait précieux d’avoir le sentiment des Maîtres actuels sur les tendances de la jeune littérature, sur sa valeur et sur son avenir : quoique mes conclusions personnelles fussent déjà prises, j’étais curieux de savoir comment, par les théories, les efforts de demain s’accorderaient avec les traditions d’hier et les œuvres d’aujourd’hui. […] Mais sur ces idées mêmes, j’ai tant à dire et, comme vous l’avez pensé, le sujet intéresse si fort quiconque n’est pas indifférent à la littérature, que je ne crois point excéder mes droits en vous demandant congé, Monsieur, de faire à votre réponse publique puisque aussi bien elle se refuse à conclure et reste hérissée de points d’interrogation une réponse publique aussi D’ailleurs je me défends d’avance de toute ridicule prétention à rien vous enseigner ; vous parlez au nom de l’expérience et avec l’autorité que des livres excellents vous donnent : je ne vous opposerai guère que des intuitions, et no puis compter que sur l’incertain avenir pour légitimer par des œuvres les théories. […] Non plus que vous, je n’estime les théories qui se perpétuent dans l’abstraction.
Théorie du vrai orné. […] Le père Bouhours. — théorie du vrai orné. […] Sa théorie du vrai embelli, figuré tantôt par un bâtiment qui déplaît s’il n’est que solide, tantôt par un diamant à qui la taille donne son prix, transporte tout le travail littéraire de la pensée au mot. […] La théorie de Trublet est celle de Bouhours, je ne dirai pas amendée, mais empirée, selon la loi des idées fausses qui s’exagèrent en se reproduisant.
Elle n’apparaît dans les théories morales que comme les statues du Bouddha dans les temples chinois. […] La théorie du Devoir un et absolu est un autre mensonge éthique supposé et réclamé par les précédents. […] Il est naturel que des gens qui restent dans la théorie enseignent une morale austère, élevée, difficile et belle. […] La tendance anti-individualiste de toute éthique s’exprime, avec son maximum de force et de netteté dans la dernière venue des théories morales, la morale — science des mœurs, ou morale scientifique, ou morale sociologique qu’on pourrait appeler aussi morale sociocratique.
à la stricte condition d’avoir établi la foi au progrès sur une théorie assez forte pour démentir l’histoire ou pour se passer de l’histoire, et c’est là précisément ce que M. […] Cependant la théorie de la connaissance doit forcément s’élever derrière toute philosophie. Il n’y a que nous, les enfants d’une révélation positive, qui puissions nous passer de construire une théorie de la connaissance pour donner de l’autorité à nos assertions. […] Pelletan fourvoyer le sien dans de misérables théories, comme on regretterait de voir la graine de l’encens tomber par terre, au lieu d’aller s’embraser sur les trépieds d’or des tabernacles.
Dans les six dernières années de la Restauration, après l’épuisement des générations aux prises dès 1815, après la mauvaise réussite des tentatives violentes de la jeunesse et le triomphe indéfini d’un pouvoir hypocrite et corrupteur, il s’était formé, à la fois par désespoir du présent et par besoin d’espérance lointaine à l’horizon, une école de philosophie politique qui avait entrepris la réforme et l’émancipation du pays au moyen des idées ; c’est-à-dire en répandant toutes sortes de connaissances, d’études et de théories propres à féconder l’avenir. […] Des personnes difficiles, qui souffrent impatiemment ce qui s’élève, ce qui retentit et menace de se prolonger, ont demandé d’abord quelle théorie précise, définitive, complètement nouvelle, M. […] Lerminier en a déjà parcouru une bonne longueur ; il est, pour quelques années encore, sur une ligne de travaux historiques, qui aboutissent de toute nécessité à une théorie plus ou moins formelle, dont au reste la tendance, les principes et de nombreuses parties s’aperçoivent aisément.
Les vastes théories de Buffon, erronées ou non, ont été obtenues par des procédés uniquement scientifiques. […] Sa théorie des périodes géologiques, il la cherche dans l’observation de l’état actuel de la terre, où sont épars quelques vestiges des états antérieurs. […] Ce n’est pas là qu’il faut chercher Buffon : c’est dans la Théorie de la terre et dans les Époques de la nature.
En dirait-on autant des théories philosophiques ? […] La théorie de l’espace et celle du temps se font ainsi pendant. […] Ainsi naquit la théorie platonicienne des Idées. […] L’un a engendré les théories de l’être, l’autre les théories de la connaissance. […] Mais, dans un cas comme dans l’autre, nous avons affaire à des théories.
Ces théories du partage des deux facteurs vitaux entre les deux règnes, qu’on peut appeler les théories de la dualité vitale, sont contredites par notre principe et nous pouvons ajouter, par l’examen des faits. […] Nous reproduisons ici la formule saisissante de cette théorie célèbre. […] Par ce côté ces théories paraissent se relier à la vie pratique. […] La théorie plasmatique ou protoplasmique fit alors son apparition. […] Je ne voulais donc pas détruire la théorie de la glycogenèse exclusive, je cherchais plutôt à l’appuyer et à l’étendre.
Des théories sur la rénovation sociale ? […] Il n’y a pas de théorie absolument vraie, puisque de belles œuvres ont été produites d’après et contre toutes les théories. […] J’irai plus loin, et jusqu’au bout de ma théorie. […] La théorie semble très simple, l’application est plus compliquée. […] A vous de préférer une théorie plus consolante, plus complexe aussi, de l’âme humaine et une théorie plus souple de l’histoire.
Jamais Ronsard ne fut mieux inspiré, plus simplement grand, éloquent, passionné, tour à tour superbement lyrique ou âprement satirique que dans ses Discours : jamais sa langue n’a été plus solidement et nettement française, son alexandrin plus ample et mieux sonnant ; jamais il n’a donné de meilleure expression de ses théories poétiques, auxquelles il ne songeait plus guère alors. […] Hotman, Du Plessis-Mornay, mirent en avant les théories nouvelles : la royauté élective et la souveraineté des États, les droits de la conscience contre la loi, la légitimité de l’insurrection, et même du régicide224. […] Aux fantaisies historiques d’Hotman sur la royauté élective et la souveraineté des Etats, il opposa la théorie de la monarchie française, héréditaire, absolue, responsable envers Dieu du bonheur public ; avec une nette vue de l’état réel des choses, il vit dans l’Etat la famille agrandie, et dans l’absolutisme royal l’image amplifiée de la puissance paternelle. Autour de ces idées fondamentales, il groupa une théorie générale des formes diverses du gouvernement, de fortes études sur les progrès et les révolutions des États, des réflexions curieuses sur l’adaptation des institutions politiques aux climats, enfin de très libérales doctrines sur l’impôt et l’égale répartition des charges publiques : si bien que ce livre, sans éloquence, sans passion, pesant, peu attrayant, fonda chez nous la science politique, et ouvrit les voies non seulement à Bossuet pour la théorie de la royauté française, mais à Montesquieu pour les principes d’une philosophie de l’histoire.
Le culte souvent aveugle des formes anciennes était le dogme fondamental de cette critique : et elle parvint à l’imposer à la légèreté indépendante de la société polie. l’homme qui nous représente éminemment l’influence des doctes sur le monde, l’homme qui fit plus que personne pour opérer la transformation des théories savantes en préjugés mondains, fut le bonhomme Chapelain291, qui se place entre Ronsard et Boileau, comme ayant fait faire un progrès décisif à la doctrine classique. […] La théorie de la volonté est l’âme du Traité des Passions, et elle est fort remarquable. […] Tout le monde reconnaît ici la psychologie de Corneille : sur ces deux questions capitales, théorie de l’amour, théorie de la volonté, le philosophe souscrit aux affirmations du poète, et ne fait pour ainsi dire que donner la formule de l’héroïsme cornélien. […] Il est à remarquer que dans le cours du xviie siècle, la philosophie irréligieuse, la doctrine des libertins qui veulent faire de la théorie, c’est l’épicurisme de Lucrèce ou de Gassendi : or Descartes combat Gassendi.
Desjardins pourrait être instruit, intelligent, fier, et professer des théories analogues. […] Deux puissances opposent leur autorité à l’étude de ces phénomènes : 1º Les esprits théologiens nantis de théories séculaires d’explication, qui ne nient pas les faits dont s’occupent les spirites, croient au contraire aux fantômes, aux bruits imprévus, à la clairaudience, mais distribuent toutes ces manifestations en deux grandes catégories : celle des miracles et celle de la thaumaturgie diabolique, réductibles à une : la catégorie des mystères auxquels il est sacrilège de toucher ; 2º Les orthodoxes de la science, possesseurs titulaires et appointés d’un corps de dogmes scientifiques raisonnables, credo désormais fermé, canon à repousser toute nouveauté sans discussion, par simple négation des faits. […] Il fait découvrir ses théories par la raison d’une jeune fille moderne, avec la collaboration d’un officier de cavalerie. […] Le sous-titre : Théorie du symbole. […] Ce traité est tout à fait élégant pour ce que, en concision et en lumière, il dessine une théorie cohérente d’art, d’éthique et presque de philosophie.
Le stade occidental de la pierre polie semble, par son double aspect, donner raison à cette théorie. […] C’est cette lacune que les théories de M. […] Il y a, selon les théories de M. […] Je parlais il y a quelques semaines, du transformisme et de la confirmation que les théories de M. […] de la créance aux miracles anciens, que voici des théories sur le Miracle moderne.
C’est la théorie même de l’art d’écrire en vers, rédigée par Boileau au nom de tout le xviie siècle. […] Le résultat de cette théorie avait été de mettre toute la poésie dans l’érudition et de faire de l’art d’écrire en vers un mécanisme. […] Mais c’eût été trop peu d’opposer des théories, même excellentes, à une forme de poésie en possession de la faveur. […] C’est ainsi qu’il interpréta et développa la théorie de Du Bellay, et qu’il rétablit l’ordre bouleversé par Ronsard. […] C’est seulement en l’entendant de la forme et du fond, que la théorie de Malherbe frappe également la poésie facile de l’école de Ronsard et certains imitateurs de la poésie difficile de Racine et de Boileau.
Je ne rapporte donc la théorie de l’Ion presque que pour mémoire. […] Peut-être en peut-on dire autant de la théorie des Idées éternelles. […] Oui, la théorie de l’amour selon Schopenhauer est dans Platon. […] C’est la théorie du droit de la force, ou plutôt c’est la théorie de la force niant le droit et s’affirmant comme règle des choses. […] Il n’y a pas de théorie plus précisément démocratique que la théorie prétendument aristocratique et soi-disant aristocratique de Calliclès.
Ils suffisent à montrer que la théorie aristocratique n’est pas chez M. […] Taine, pouvaient reconnaître leur théorie de l’âme humaine mise en œuvre avec une précision parfaite. […] » Il fondait donc sa théorie de la cadence sur un accord entre notre personne physique et notre personne morale, comme il fondait sa théorie du choix des mots et de leur place sur une perception très nette de la psychologie du langage. […] Mais le roman n’est qu’un des domaines où les théories de M. […] Tous ceux qui ont suivi le développement de ses théories à travers ses livres l’auraient prévue.
Aussi, alors même que les théories de la psychologie ne peuvent pas suffire comme prémisses au raisonnement sociologique, elles sont la pierre de touche qui seule permet d’éprouver la validité des propositions inductivement établies. […] Ce principe n’est pas seulement à la base de ces grandes doctrines de sociologie générale ; il inspire également un très grand nombre de théories particulières. […] Deux théories contraires se partagent sur ce point les esprits. […] Il n’y a donc qu’une critique singulièrement superficielle qui pourrait reprocher à notre conception de la contrainte sociale de rééditer les théories de Hobbes et de Machiavel. […] Notre théorie est même plus contraire à celle de Hobbes que celle du droit naturel.
J’ai déjà montré plus haut que les nouvelles théories faisaient bon marché de ce principe. Les phénomènes électriques, d’après la théorie de Lorentz, sont dus aux déplacements de petites particules chargées appelées électrons et plongées dans le milieu que nous nommons éther. […] Qu’arrive-t-il alors, d’après la théorie ? […] C’est pourquoi j’ai longtemps pensé que ces conséquences de la théorie, contraires au principe de Newton, finiraient un jour par être abandonnées et pourtant les expériences récentes sur les mouvements des électrons issus du radium semblent plutôt les confirmer.
Taine aboutit à cette conclusion de sa préface qui résume la pratique de son système : « J’entreprends d’écrire l’histoire d’une littérature et d’y chercher la psychologie d’un peuple. » C’est là sa théorie générale ; il en reprend un point particulier dans la première partie de la Philosophie de l’art, où il traite de l’influence qu’exerce sur l’artiste le milieu historique et social dans lequel il se trouve placé, abstraction faite de sa race, de son habitat. […] Taine continue et perfectionne la sorte de critique biographique que pratiquait Sainte-Beuve et s’efforce d’appliquer aux individus isolés sa théorie de l’influence de la race et des milieux. […] Edmond Schérer (1815-1889) : Pasteur réformé, professeur d’exégèse à l’École évangélique de Genève (1845-1850), ce critique prolixe, commentateur de la vie religieuse (Esquisse d’une théorie de l’Eglise chrétienne, 1845) et politique (La Démocratie et la France, 1883) de son temps, fit aussi une carrière politique : il fut élu député de Seine-et-Oise en 1871, puis sénateur en 1875. […] Cette critique du déterminisme du « milieu », qui isole le cas singulier de l’artiste, posée ici pour la première fois, sera développée plus loin à propos de la théorie de Taine.
Ici n’est point le lieu à une explication, moins encore à une discussion ; d’ailleurs ce volume complète les théories connues du Maître, plutôt qu’il n’apporte des théories nouvelles. […] Nous ne pouvons nous dispenser de rappeler qu’aux auteurs seuls appartient la responsabilité des jugements et des théories exposées dans les articles que nous publions (La Red.). […] Herbert Spencer (1820-1903) est un philosophe anglais connu pour ses théories sur l’évolutionnisme social et souvent présenté comme l’un des pères de la sociologie. Hennequin tâche d’appliquer les théories de Spencer sur l’évolution pour prouver que le drame musical de Wagner est bien « le dernier terme de l’art », le point ultime de l’évolution esthétique. […] Il cherche à appliquer la théorie de l’évolution à tous les domaines de la pensée et à créer un système global qui relierait tous les domaines de la connaissance.
À une théorie comme celle de l’unité des forces physiques qui établit leurs corrélations et transformations, on reconnaît à juste titre une haute portée philosophique. […] Et cependant il n’y a pas lieu de s’étonner ; il y en a des raisons très claires, d’abord parce que le génie qu’on dépensait à résoudre l’insoluble et à chercher l’introuvable s’économise au profit des recherches purement scientifiques ; ensuite parce que le but de la science est changé, et que l’on subordonne les théories aux faits et non plus les faits aux théories : les systèmes passent, les expériences demeurent. […] Et de là vient qu’on a si souvent laissé l’étude des faits qui est féconde, pour la construction des théories qui est stérile et l’observation lente et sûre pour le procédé hardi et ruineux de l’hypothèse. […] Enfin la méthode objective, au lieu d’être personnelle comme la simple méthode de réflexion, emprunte aux faits un caractère impersonnel, elle se plie devant eux, elle moule ses théories sur la réalité. […] Telle est la théorie des marées : quand on ne considère que les causes générales de ce phénomène, on peut le prédire avec certitude ; mais les circonstances locales ou accidentelles (comme la configuration des côtes ou la direction du vent) le modifient de façon à rendre inexacts les résultats du calcul général.
Ceux-là enfin ne peuvent appartenir à aucun parti officiel, car, qui dit officiel dit pratique dans le sens le plus restreint du mot ; ils préfèrent suivre la Pratique qui ne fait qu’un avec la Théorie, et qui finit toujours par triompher. […] C’est toute une théorie de la nature même de l’art, théorie intuitive par son origine, philosophique et historique par sa méthode, et qui aboutit à la démonstration de la suprême importance que pourrait et devrait avoir l’art dans la vie de l’homme et dans la vie de la société. […] Jullien trace de Wagner, de sa vie, de son caractère, l’énoncé qu’il fait ce ses théories, l’analyse qu’il donne de ses œuvres, les jugements qu’il porte à chaque moment… tout est faux, archi-faux ! […] Ils feront des choses utiles lorsqu’ils auront appris à distinguer plus nettement entre la théorie abstraite et l’intuition, et lorsqu’ils se seront résignés à croire qu’on ne peut disséquer chaque inspiration d’un génie au microtome, pour le mesurer au micromètre. […] La revue a répandu les théories de Wagner développées dans ses écrits théoriques, elle a permis la connaissance de sa vie, de ses œuvres.
Mais souvent la Théorie lui échappe ; soit qu’elle lui reste inassimilée, soit qu’elle demeure vraiment réfractaire à toute tentative artistique. Dans l’exemple suivant, c’est la première hypothèse que nous adopterons : la théorie moderne de l’hérédité, même aux époques lointaines où M. […] Au fond, n’est-elle pas, cette théorie, la descendante actuelle du Fatum antique et du Péché Originel ? […] Puis, il avait eu l’intuition de la théorie que Weissmann devait faire triompher plus tard, il s’était arrêté à l’idée d’une substance extrêmement fine et complexe, le plasma germinatif, dont une partie reste toujours en réserve dans chaque nouvel être pour qu’elle soit ainsi transmise, invariable, immuable, de génération en génération. »80 Il est impossible d’accorder à ces deux paragraphes un intérêt supérieur à celui d’un manuel désuet et vieillot. […] « On a plusieurs fois montré, observe justement le Dr Cabanès, ce qu’a d’artificieux cette théorie.
Voltaire y opposa une théorie qui, en expliquant la variété des races par l’apparition multiple de l’homme sur divers points du globe, essayait de détourner les esprits de l’idée religieuse d’une création volontaire vers le hasard de plusieurs créations spontanées. […] La théorie de l’homme intérieur double que se partagent les deux puissances souveraines de la nature humaine, le principe ou sens spirituel et le sens intérieur matériel, est de la mauvaise psychologie. […] Dans la théorie de Buffon, les mêmes règles s’appliquent à la fois aux choses de l’esprit et aux choses de la conduite. […] Cependant cette théorie du style pèche par un point. […] Soit illusion, soit que l’homme imprime à sa demeure quelque chose de son tour d’esprit, on dirait que ce jardin a été fait à l’image de la théorie de Buffon.
Et c’est une partie, une grande partie de l’œuvre de Comte que d’avoir tenté de réaliser, au moins en théorie, ce subjectivisme de groupe. […] Ces théories qu’entrevit Comte, que développèrent M. de Roberty et plus tard M. […] Draghicesco, ces théories sont bonnes. […] Quand une plaie déchire nos tissus et que des microbes dangereux menacent de les envahir, le sang s’y porte pour prévenir ou pour réparer les désordres organiques, les globules sanguins accourent défendre l’organisme, de même un désordre social attire les idées, multiplie les impressions, provoque la formation de théories nouvelles et fait inaugurer bien des pratiques diverses. […] Notre intelligence, notre sensibilité, notre volonté, nos théories et nos doctrines morales, tout ce que l’on considère comme faisant « la grandeur de l’homme » vient de là.
L’ode et l’épopée ne le contiennent qu’en germe ; il les contient l’une et l’autre en développement ; il les résume et les enserre toutes deux. » Cette théorie de Victor Hugo frappe tout d’abord par l’énormité de certaines affirmations, par la simplification excessive des faits historiques, je dirai même par le mépris de la chronologie. […] Y aurait-il peut-être dans sa théorie une vérité fondamentale, très justement entrevue et faussée ensuite pour les besoins d’un cas particulier ? […] En 1900 j’exposai ma théorie à Gaston Paris ; il en vit aussitôt les conséquences, et, sans me donner tort ni raison, il m’encouragea vivement à la publier. […] Que les artistes aient souffert de ces théories trop rigides, qu’ils se soient souvent insurgés, cela est compréhensible ; mais nous, dans notre révolte, ne confondons pas Brunetière avec le pédant Scaliger ! […] Dans ce cas je me consolerais avec ces mots que Gaston Paris me disait en 1900 : « Même si votre théorie était fausse, il faudrait, pour la réfuter, reprendre l’histoire littéraire d’un point de vue nouveau, et ce serait encore un gain. » Donc, mettant les choses au pire, je tente néanmoins l’entreprise.
C’est des théories de M. […] Comme ses théories littéraires, ses théories morales sont aussi bien à base de science. […] La théorie remonte à Stendhal. […] Ils s’efforcent de voir clair dans leurs propres théories. […] Et c’est bien par là aussi que sa théorie me semble fausse.
Cette théorie, imitée des Grecs par un ignorant qui ne connaissait pas la Grèce, cette théorie imbécille, même comme hypothèse, donnait le pays non pas à tout le monde, comme il est de naïfs historiens qui le répètent encore, mais aux mineurs, qui sont nécessairement le plus grand nombre dans toute société. […] L’application de cette théorie, — qui supprimait la famille chrétienne en faisant égaux en droit le père et le fils, renversait le foyer domestique et son crédit, donnait une prime aux turbulents, toujours prêts, contre les pacifiques, toujours promptement dégoûtés de ces orgies, et tout cela pour se terminer irrévocablement par des réactions que la force des choses veut et que le législateur devrait prévoir, ne fût-ce que pour organiser, — telle est, sans phrases, girondines ou autres, sans déclamation et sans haine, la Révolution française.
Notes sur la théorie et l’œuvre Wagnériennes, par Catulle Mendès. […] Bayreuth (fin), théories Wagnériennes.
Il y a une bonne part de vrai dans la théorie de M. […] La théorie et les remarques subtiles de M. […] Paul Souriau, Théorie de l’invention. […] Souriau, Théorie de l’invention, p. 6-8. […] Souriau, Théorie de l’invention.