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1791. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre sixième »

Ô vraiment divine aventure Que ton respect fasse marcher Les astres contre leur nature87 !

1792. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre III. De la signification de la vie. L’ordre de la nature et la forme de l’intelligence. »

Bien rares sont les moments où nous nous ressaisissons nous-mêmes à ce point : ils ne font qu’un avec nos actions vraiment libres.

1793. (1788) Les entretiens du Jardin des Thuileries de Paris pp. 2-212

Ils savoient qu’on n’est vraiment heureux qu’en se dégageant des entraves de la grandeur, & que pour bien savourer un mets, il être en liberté. […] on a bientôt épuisé tous les sujets ; & c’est encore l’industrie qui nous procure chaque jour des pieces vraiment pitoyables.

1794. (1809) Tableau de la littérature française au dix-huitième siècle

L’analyse qu’il fait de leurs procédés, la manière dont il montre la vérité, acquérant d’autant plus de certitude qu’on fait abstraction d’un plus grand nombre de circonstances réelles, et n’étant vraiment complète que lorsqu’elle devient l’identité de deux signes exprimant la même idée : tout cela est d’un homme qui plane de haut sur la science qu’il professe. […] Ce style orné et mondain, cette élégance des beaux esprits, pouvaient-ils approcher des ressources que trouve l’orateur vraiment chrétien dans le langage imposant et mystérieux des livres saints ?

1795. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre III. La Révolution. »

En effet, il y a une sorte de péché dans l’examen vraiment libre, puisqu’il suppose le doute, chasse le respect, pèse le bien et le mal dans la même balance, et accepte également toutes les doctrines, scandaleuses ou édifiantes, sitôt qu’elles sont prouvées.

1796. (1896) Psychologie de l’attention (3e éd.)

On les voit passer des semaines ou des mois entiers presque sans sommeil, en proie à une fureur violente, et la seule explication de cette énorme dépense musculaire semble celle-ci : par suite d’une anomalie de la sensibilité des muscles, ces malades n’ont pas le sentiment de la fatigue. » En même temps, les sensations, les images, les idées, les sentiments se succèdent avec une telle rapidité qu’ils atteignent à peine le degré de la conscience complète et que souvent, pour le spectateur, le lien d’association qui les relie échappe totalement. « C’est, disait l’un d’eux, une chose vraiment effroyable que la vitesse extrême avec laquelle les pensées se succèdent dans l’esprit. » Ainsi, en résumé, dans l’ordre mental, une course désordonnée d’images et d’idées ; dans l’ordre moteur, un flux de paroles, de cris, de gestes, de mouvements impétueux.

1797. (1802) Études sur Molière pp. -355

vraiment oui, fiez-vous à la philosophie pour déraciner des erreurs utiles aux charlatans. […] Ce n’est pas une imitation, va-t-on me dire ; si, vraiment !

1798. (1884) L’art de la mise en scène. Essai d’esthétique théâtrale

Est-ce vraiment dans cet accoutrement flottant, sans chapeau et sans armes, que Théramène accompagnait Hippolyte ? […] L’aspect de cette salle nue, blanchie à la chaux, que garnissaient deux rangées de lits entourés de leurs rideaux blancs, était d’un réalisme vraiment saisissant.

1799. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

L’esprit des jeunes seigneurs, les lyres des poètes, n’avaient pu résister aux prodigalités vraiment royales de cet homme, dont, selon l’expression de Bussy-Rabutin, on était le pensionnaire sitôt qu’on voulait l’être. […] Ces divertissements vraiment royaux, connus sous le nom des Plaisirs de l’Île enchantée, dont les mémoires du temps tracent les tableaux les plus brillants, et auxquels Voltaire a cru devoir consacrer plusieurs pages, durent une partie de leur charme aux efforts réunis du célèbre Vigarani, gentilhomme et architecte modenais, de Lulli, du président de Périgny, de Benserade et du duc de Saint-Aignan.

1800. (1769) Les deux âges du goût et du génie français sous Louis XIV et sous Louis XV pp. -532

Ces discours, au lieu d’être encore un vain répertoire d’insipides complimens, étaient devenus des ouvrages utiles, des productions vraiment académiques.

1801. (1882) Essais de critique et d’histoire (4e éd.)

D’autres alentour les regardaient, et parmi eux Lysis, qui se tenait debout dans un groupe de jeunes gens et d’enfants, la couronne sur la tête d’une figure vraiment rare, et digne d’être appelé non seulement beau, mais beau et bon. […] Qu’il dissipe mes ténèbres et tout ce qu’il voudra, puisque je suis préparé à ne rien fuir de tout ce qu’il me prescrira, quel que soit cet homme, pourvu que je devienne meilleur. » Une marque plus sûre d’un caractère vraiment bon, c’est qu’il avoue lui-même son ignorance et ses défauts, sans franchise calculée, sans artifice d’orgueil, comme on fait presque toujours pour tirer gloire de son aveu : « Par les dieux, Socrate, je ne sais moi-même ce que je dis, et il me semble que, sans m’en apercevoir, j’étais depuis longtemps dans le plus honteux état. » Il ne s’irrite pas contre celui qui l’instruit ; au contraire, il remercie Socrate de ses reproches, et, pour le remercier, lui met sa couronne sur la tête. […] Il me semble vraiment qu’excepté Socrate, tu trouves tout le monde malheureux, à commencer par toi.

1802. (1864) Corneille, Shakespeare et Goethe : étude sur l’influence anglo-germanique en France au XIXe siècle pp. -311

En citant plus particulièrement Dussault parmi les autres journalistes de l’Empire on donne vraiment la crème de cette critique classique qui était loin de rester toujours aussi courtoise. […] Alors seulement nous connaîtrons vraiment le système ; nous saurons à quel point il peut encore se développer, selon la nature générale de l’art dramatique appliqué à nos sociétés modernes.

1803. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre premier. » pp. 15-203

Celle-là n’avait jamais eu la hardiesse d’approcher des grands, et de solliciter les gens en place ; elle surmonta sa timidité naturelle en faveur de son neveu : sa modestie vraiment agreste, si on l’eût comparée à l’effronterie des femmes de son temps, son goût pour le repos, ses mœurs paisibles, sa vie retirée, ne l’empêchèrent pas de se mêler dans la foule tumultueuse des clients. […] LXI, cap. iii), certes il montra bien qu’il était vraiment homme d’État, et qu’il n’ignorait pas en quoi consiste la grandeur d’un prince, la splendeur d’un règne, et la félicité d’un peuple.

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