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12. (1901) L’imagination de l’artiste pp. 1-286

C’est vraiment une vision. […] Cette couleur est-elle vraiment chaude ? […] Son œuvre ne serait pas vraiment symbolique, s’il pouvait la croire achevée. […] La tâche qu’il entreprend est vraiment belle. […] Vraiment je n’en sais rien.

13. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1882 » pp. 174-231

Il est gai, bon enfant, aimable, et vraiment, il faut l’avouer, parmi les hommes politiques, il est le seul qui soit doué d’un charme social, charme dans lequel disparaît, par moments, le commun de sa personne. […] Le peintre. — Vraiment, vous trouvez cela étonnant… le chiffre vous paraît excessif… Vous, à combien en êtes-vous ? […] * * * — Ces grands hommes politiques, quand ils se font littérateurs, font vraiment d’assez piètres découvertes. […] Enfin nous voilà au cinquième acte, où vraiment François Ier est vraiment trop Gaucher Mahiet, où la petite Bartet, à la porte de la masure de Saltabadil a l’air du petit Chaperon rouge, où Got qui a un peu perdu la tête, sonne la cloche d’alarme, ainsi qu’on sonne un dîner, et au bout de son interminable monologue, s’écrie : « J’ai tué mon enfant !  […] » Un ministre plénipotentiaire ignorant l’existence du Gotha, c’est trop violent, vraiment !

14. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxiiie entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff »

les chasseurs sont vraiment terribles ! […] vraiment, cela se trouve fort à propos. […] Mais je n’ai vraiment pas à m’en plaindre. […] oui, vraiment. […] L’entrepreneur chante vraiment bien.

15. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1889 » pp. 3-111

C’est vraiment être en pleine cuisine de la chose. […] Oui, vraiment la peinture contemporaine tient trop de place dans ce temps. […] Quant à l’histoire du mariage qui s’est réalisé, elle est vraiment charmante. […] Il y a vraiment de l’ironie française chez ce peuple japonais. […] La scène du barbotage de la toilette, montrant le boucher dans l’homme du monde, avant qu’il ait endossé le plastron de soirée, c’est vraiment pas mal.

16. (1906) La rêverie esthétique. Essai sur la psychologie du poète

Nous sommes vraiment hallucinés. […] Suis-je vraiment libre quand je rêve ? […] Et de fait, sommes-nous vraiment éveillés ? […] Il y aurait vraiment contradiction. […] Que ne se font-ils musiciens vraiment ?

17. (1896) Le livre des masques

Nouveau, vraiment ; M.  […] Qu’on y voie encore un exemple de vers libres vraiment parfaits et maniés par un maître. […] Vielé-Griffin, qui ne mentait déjà pas, s’est tenu parole depuis ; il est bien demeuré lui même, vraiment libre, vraiment fier et vraiment farouche. […] Il est vraiment plus inquiet qu’il ne daigne le dire et le regard des captives le trouble de plus d’un frisson. […] C’est une lecture vraiment agréable et on passe de douces heures parmi ces femmes, ces lys, ces gemmes, ces roses d’automne.

18. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre VI. Du raisonnement. — Nécessité de remonter aux questions générales. — Raisonnement par analogie. — Exemple. — Argument personnel »

« Le discours n’est que la proposition développée, a dit Fénelon ; la proposition est le discours en abrégé. » En revenant au fait on échappe à la thèse de l’adversaire ; mais le fait, que l’on reconnaît, enferme toujours une question générale qu’il faut en extraire ; il n’y a vraiment pas de raisonnement sans cela. […] C’est vraiment le voyage en zigzag ; tout se mêle, s’entre-croise : on ne fait que sauter de droite et de gauche. […] Ces détails-là sont vraiment preuves pour eux. […] L’argument personnel, qui contraint l’adversaire à se soumettre, ou à se contredire, est excellent, quand il contient vraiment un cas particulier de la thèse que l’on discute.

19. (1925) Dissociations

» Et vraiment, pourquoi pas ? […] Il n’en sait vraiment rien. […] Ces juges connaissent vraiment trop bien leur métier. […] Est-ce vraiment pour eux la saison heureuse ? […] Vraiment, j’aimerais mieux le système anglais.

20. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — Féraudy, Maurice de (1859-1932) »

Que de jolis vers, et vraiment émus, j’en pourrais détacher pourtant ! J’aime mieux en signaler la douceur commune d’impressions, tout ce qui s’en dégage, comme un arôme pénétrant, d’adoration et de respect pour la femme ; le dire juste et vraiment senti des souffrances qui font, dès ici-bas, des amants, les élus d’une douceur divine ; la simplicité d’une expression qui semble jaillir de l’âme sans s’attarder aux artifices menteurs du style convenu.

21. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1890 » pp. 115-193

Or, dans le moment, il s’était passé ceci : un jour le marseillanisme de Thiers, discutant avec le comte d’Arnim, avait été tel, que le comte n’avait pu s’empêcher de lui jeter : « Mais à vous entendre parler ainsi, on dirait vraiment que vous avez gagné la bataille de Sedan !  […] Ils sont vraiment des enfants gâtés ces peintres, ces sculpteurs. […] » Et vraiment Gille est un charmant conteur de ces épisodes parisiens, par la bonhomie du racontar, les sous-entendus, les phrases inachevées, complétées par de petits rires gouailleurs, et les interrogations comiques, les : « Vous comprenez bien !  […] Et vraiment il est très intéressant cet octogénaire spectral, par la verve méridionale de ses récits, dans le bruit un peu nerveux du tapement continu d’un doigt sur l’étui vide de ses lunettes, et, de temps en temps, en le graillonnement d’un épais crachat qu’il envoie sur le tapis. […] Mais ce qu’il est vraiment ce Carrière, il est le peintre de l’Allaitement.

22. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Coppée, François (1842-1908) »

Le visage de François Coppée est vraiment ovale, ce qui est plus rare qu’on ne pense, et sa bouche bien dessinée est tout à fait celle du jeune homme qui parle une langue harmonieuse. […] Ce qu’il y a dans tout ce bavardage de ciel bleu, d’oiseaux jaseurs, de marguerites dans les prés, de ruisseaux qui murmurent, de regards du bon Dieu, n’est vraiment pas croyable. […] Quelques-uns des médaillons de dix vers qu’il a intitulés : Promenades et intérieurs, sont de petits chefs-d’œuvre, et telle est la puissance de la forme, que cela existe et palpite de vie et resplendit dans la lumière, bien que la matière qu’il a mise en œuvre se réduise au plus bas minimum possible ; mais l’artiste est vraiment le créateur qui tire des êtres du néant. […] Moins politique que Béranger ; moins subtil et moins précieux, moins alambiqué que Sainte-Beuve ; plus sincère, comme connaissant mieux les choses dont il parlait, les ayant observées de plus près, plus attentivement, les goûtant, les aimant davantage, il a vraiment, en ce sens, étendu le champ de la poésie contemporaine ; il y a comme acclimaté des sujets qu’on en croyait indignes pour leur simplicité ; et il a surtout, en les traitant, presque toujours évité l’écueil du prosaïsme ou celui de l’insignifiance.

23. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Antoine Campaux » pp. 301-314

Mais ce qu’on n’a pas retrouvé, ni avant ni depuis, dans cette sincérité, ce qui fait vraiment Villon et lui étoile le front de sa Muse, c’est le pathétique poignant et charmant des larmes dans le rire et du rire dans les larmes, qui est aussi le pathétique de la nature au mois d’avril, quand il pleut et qu’il fait soleil. […] Et vraiment, si l’imagination humaine est ainsi faite que, dans les poèmes de lord Byron, par exemple, elle pardonne même au crime en faveur d’un noble sentiment que l’âme a gardé dans sa pureté première, si la fidélité de Conrad le Corsaire est plus belle enchâssée dans cette vie de bandit, comme un diamant qui rayonnerait mieux dans une monture noire, cette fidélité dans l‘amour qu’il avait, lui aussi, profitera au pauvre Villon. […] Tout le monde sait que Villon est l’auteur d’un grand nombre de ballades, parmi lesquelles les deux fameuses : Les Dames du temps jadis et L’Honneur français, et de deux poèmes d’assez longue haleine : Le Petit Testament ou les Legs et Le Grand Testament, qui est vraiment une épopée personnelle. […] Il dit, en citant un vers de Villon : « Voilà tout le Lutrin de Boileau » ; en en citant deux autres : « Voilà toute la satire de Régnier. » Il lit vraiment trop dans les germes, cet anatomiste enthousiaste !

24. (1925) La fin de l’art

Mais vraiment, je ne sais pas trop à quoi cela tient. […] Un traité d’arithmétique ou de chimie me conviendrait vraiment mieux. […] On les a relevées dans la préface de l’édition Garnier et vraiment elles lui font peu d’honneur. […] Une ère nouvelle vraiment s’ouvrait pour les hommes ! […] Cela n’a vraiment de valeur qu’au point de vue de l’impôt et de la judicature.

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