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113. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Éloges académiques de M. Pariset, publiés par M. Dubois (d’Amiens). (2 vol. — 1850.) » pp. 392-411

J’ai sous les yeux d’intéressantes lettres de lui adressées à Fauriel et qu’il lui écrivait pendant un voyage aux Pyrénées dans l’été de 1803. […] » Après un très court instant de réflexion, Pariset répondit : « Oui, certainement, monseigneur. » Et c’est ainsi qu’il se trouva lancé dans ses divers voyages, d’abord à Cadix, puis à Barcelone, puis finalement en Orient, et engagé, par suite, dans cette polémique qui fit tant de bruit, sur la question de contagion. Il avait son parti pris avant de quitter Paris, il croyait à la contagion ; et, dans le récit qu’il a publié de son premier voyage, il a naïvement raconté comment, à peine arrivé à Madrid, il en était déjà à rêver tout un vaste système de lazarets, qui aurait embrassé de son réseau toute l’Europe. Ce premier voyage à Cadix eut cela de piquant, que Pariset et son compagnon de route n’arrivèrent dans cette ville que le jour même où expirait le fléau, et presque au bruit des cloches qui sonnaient le Te Deum de délivrance. […] Le tout revêtu de considérations et d’hypothèses, et augmenté des impressions de voyage, a fourni matière à un grand in-quarto.

114. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Patru. Éloge d’Olivier Patru, par M. P. Péronne, avocat. (1851.) » pp. 275-293

Ce voyage du jeune homme avait sans doute pour but de le perfectionner dans la jurisprudence, dont l’Italie était encore censée la terre classique. […] Un jeune homme de dix-neuf ans, qui, passant par Florence, y aurait rencontré l’harmonieux poète, et aurait brûlé de l’interroger sur la réalité de ces tendres sentiments, si voilés de mysticité et de mélodie, peut nous donner quelque idée de ce qu’était Patru dans son pèlerinage auprès de d’Urfé : Lorsqu’en mon voyage d’Italie, raconte-t-il, je passai par le Piémont, je vis l’illustre d’Urfé, et je le vis avec tant de joie qu’encore aujourd’hui je ne puis penser sans plaisir à des heures si heureuses. […] En aucune occasion, le contraste et l’opposition entre les deux Patru, entre le Patru solennel et le Patru homme d’esprit sans cérémonie, ne se fait mieux sentir que dans ce qui se passa à l’Académie lors des divers voyages de la reine Christine de Suède. […] Il écrit à son ami d’Ablancourt, et va lui raconter la visite que la reine Christine a faite à l’Académie dans un autre voyage, dix-huit mois après (11 mars 1658) ; mais tout d’abord il annonce à ce tendre ami, avec lequel il a autrefois été dans les plaisirs, une plus grave nouvelle : Il est vrai, mon cher, que, depuis un mois ou environ, j’ai pris la perruque, ou, pour parler plus exactement, une calotte de cheveux ; tellement que j’ai des cheveux plus que toi, et tu as des lunettes plus que moi. […] Le poète Gombauld y vint sans savoir de quoi il s’agissait ; mais, dès qu’il eut appris qu’on attendait la princesse, il sortit ; car il avait contre elle une rancune de poète, de ce qu’ayant fait des vers où il louait le grand Gustave-Adolphe, père de Christine, elle ne lui avait pas écrit pour le complimenter : Le bonhomme que tu connais, écrit Patru, se fâche de cela tout de bon, quoiqu’il soit vrai qu’elle ait demandé de ses nouvelles plusieurs fois à ses deux voyages de Paris.

115. (1880) Goethe et Diderot « Gœthe »

Curieux beaucoup plus qu’inspiré, , nul s’il n’ayait eu autour de lui des littératures, fait par l’éducation seule, il écrit en ses Mélanges (1789) : « Depuis que l’inimitable « Voyage sentimental  » avait donné le ton et provoqué des imitateurs (sic), les descriptions de voyages étaient remplies des sentiments et des vues du voyageur. […] Ses Voyages de Suisse, de France et d’Italie, ne classent pas très haut Gœthe comme voyageur. Son Voyage de France, il le fit en 1792, avec le duc de Brunswick, sans fonction précise que celle de curieux à la suite du prince dont il aurait été l’historiographe s’il eût moins méprisé l’histoire. […] Ce fut dans son Voyage de Rome que le sentiment de l’art commença d’entrer dans cette âme septentrionale d’Allemand, glacée et brumeuse. […] … En ses Mémoires, très inférieurs d’ailleurs à ses Voyages de Suisse et d’Italie, il n’y a pas une seule page colorée, bombée et vivante.

116. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Camille Jordan, et Madame de Staël »

J’ai assez d’argent pour faire ce voyage agréablement presque sans frais pour vous. […] » C’est pendant son voyage d’Allemagne que Mme de Staël reçut le terrible coup de la mort de son père. […] Mme de Staël, dans les essais de voyages qu’elle faisait en France, ne manquait pas de le chercher au passage. […] Ballanche seul fit le voyage. […] Mme de Staël était auprès de lui dans ce voyage et avait reçu ses derniers soupirs.

117. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXVII » pp. 109-112

. — voyage de la reine d’angleterre. — réponse d’edgar quinet a l’archevêque de paris. […] Les journaux vous diront les suites pour ce voyage, sur lequel il y a encore toute chance ouverte.

118. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — XV. Le fils du sérigne »

Il poursuit son voyage. […] (présent recueil) Kahué l’omniscient — Trois frères en voyage et (Monteil, Contes soudanais), le conte khassonké, intitulé : Curieux.

119. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXVIII » pp. 113-116

. — notes de mon voyage a rome. […] A propos de cette sénilité fleurie, paterne et tout à fait romaine, voici quelques notes tirées de mon voyage à Rome : le discours de ce cardinal me les a tout à fait remises en mémoire comme très-exactes : notes d’un voyageur en 1839.

120. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — VII. La fausse fiancée »

Au moment du départ de la fiancée pour se rendre chez son mari, son père lui donna une griote comme compagne de voyage. […] Les villages se faisaient rares sur la route et, le dernier jour du voyage, elles avaient une très longue étape à effectuer dans une région complètement désertique.

121. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre I. De l’action »

    Dieu nous préserve du voyage ! […] Dans les voyages, on voit tous les jours des choses nouvelles, on acquiert de l’expérience. Les sages ont dit que les voyages étaient un moyen d’acquérir les connaissances que nous n’avons pas. […] Le voyage est un arbre qui ne donne pour tout fruit que des inquiétudes. — Si les fatigues des voyageurs sont grandes, repartit l’Aimé, elles sont bien récompensées par le plaisir qu’ils ont de voir mille choses rares, et quand on s’est accoutumé à la peine, on ne la trouve plus étrange. — Les voyages, reprit l’Aimant, ne sont agréables que lorsqu’on les fait avec ses amis : car, quand on est éloigné d’eux, outre qu’on est exposé aux injures du temps, on a la douleur encore de se voir séparé de ce qu’on aime. […] L’un d’eux, s’ennuyant au logis, Fut assez fou pour entreprendre Un voyage au lointain pays.

122. (1914) Note sur M. Bergson et la philosophie bergsonienne pp. 13-101

Singulier voyage que le voyage cartésien. C’est proprement le voyage interrompu. C’est le voyage discontinu. […] Qu’importe, si le voyage est hardi, si la tentative est féconde, si l’aventure est récompensée. […] Là-dessus le voyage cartésien réel est un aller, puis un retour et aller.

123. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine, Jocelyn (1836) »

Après un court voyage à Paris (vers 1800), où il retrouve, sans lui parler, Laurence en proie aux dissipations du monde, et après avoir aussi conçu une rapide et profonde idée de la renaissance du siècle, Jocelyn s’enfuit à la hâte vers ses montagnes et se replonge en cet air âpre et vivifiant dont il a besoin pour ne pas défaillir. […] Ayant monté longtemps d’un pas lourd et pesant  Les rampes, au sommet désiré du voyage, Près du chemin gravi, bordé de fin herbage, Oh ! […] C’est un souvenir qu’a le poëte d’un site de la Clyde, qu’il a visité autrefois, et que quelque circonstance, dans son second voyage, l’empêche de revoir. […] Le fleuve était partout couvert et traversé : Et, poursuivant en paix son éternel voyage, La Caravane avait conquis l’autre rivage.  […] Nous n’avons pas touché les détails du voyage à Paris, et plus tard ceux de la maladie, de la confession, de la mort et de l’ensevelissement de Laurence.

124. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Œuvres de Maurice de Guérin, publiées par M. Trébutien — II » pp. 18-34

Une de ses fêtes les plus désirées, et qu’il se promettait dès son arrivée en Bretagne, fut un petit voyage aux côtes de l’océan. […] Mais le vrai voyage, et qui lui permit de s’écrier : Enfin j’ai vu l’océan, ne se fît que le 11 avril. […] Guérin sentait l’un et l’autre, et il nous l’a dit : « C’est une félicité non pareille de faire route, d’aller voir la mer avec un compagnon de voyage ainsi fait. […] Gardant toutes ses délicatesses de cœur, ses empreintes de nature champêtre et de paysage qu’il ravivait de temps en temps par des voyages rapides, Guérin, partagé désormais entre deux cultes, le dieu des cités et celui des déserts, était le mieux préparé à aborder l’art, à combiner et à oser une œuvre. […] [NdA] On me dit qu’il n’a pas fait le voyage ; mais je suis bien sûr au moins de la correspondance, car j’y ai vu avec une surprise reconnaissante que mon nom était connu de Wordsworth.

125. (1900) La province dans le roman pp. 113-140

Au fond, leurs émigrations consistent en petits voyages à Chaville, à Suresnes, à Meudon, dans le cercle de la grande banlieue, dans l’atmosphère qui est encore parisienne, dans les sites rapprochés où passe le mouvement de Paris, et le voyage, si court qu’il soit, est encore traversé de regrets. […] Quand ils veulent être agréables à un étranger, à un prince en voyage notamment, ils ne manquent guère de lui attribuer les goûts d’un Parisien. […] Se rendre à Paris constituait un voyage pour un habitant de Limoges, de Dijon, de Lyon ou même de Rouen. […] La meilleure preuve, c’est qu’on organise des voyages pour aller la chercher.

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