Dans ses lettres écrites à M. de Ségur, et datées d’Otchakov, de ce triste siège où, malgré les lenteurs et les intrigues, il y avait eu pourtant quelques brillantes canonnades et des combats, le prince de Ligne parlait du prince de Nassau, ce brillant paladin, sorte de chevalier errant par tous les pays, tour à tour et à volonté colonel d’infanterie, de cavalerie, ou vice-amiral.
Il y fit cette harangue célèbre si adroite, si brusque, si militaire, et qui réussit tant auprès de ceux qui l’entendirent, sans avoir d’ailleurs d’autre effet : Je ne vous ai point appelés comme faisaient mes prédécesseurs, pour vous faire approuver mes volontés : je vous ai fait assembler pour recevoir vos conseils, pour les croire, pour les suivre ; bref, pour me mettre en tutelle entre vos mains : envie qui ne prend guère aux rois, aux barbes grises et aux victorieux.
Les Sermons de Massillon ne sont pas de ces ouvrages qui s’analysent : on ne les réduit pas à plaisir, on ne coupe point à volonté dans ces beaux ensembles de mœurs traités si largement, dans ces vastes descriptions intérieures où rien de successif n’est oublié : on pourrait tout au plus en présenter des morceaux étendus et des lambeaux.
« Buffon, disait Linné vers la fin de sa vie, n’a point recalé les bornes de la science, mais il sut la faire aimer ; et c’est aussi la servir utilement. » Cet éloge ne dit point assez sans doute : voyons-y du moins une sorte de réparation accordée par le prince des botanistes, par le naturaliste qui l’était de naissance et de pur génie, à celui qui l’était devenu par volonté et qui régna, lui aussi, du droit du génie et de la puissance.
Connaître une première nature, adorer son éternité, admirer sa toute-puissance, louer sa sagesse, s’abandonner à sa providence, obéir à sa volonté, n’est-ce rien qui nous distingue des bêtes ?
Le Seigneur veut que je vive encore : sa volonté soit faite !
Il ne lui était pas donné de se perdre à volonté ni de se faire oublier ; il était à peine entré à l’assemblée des États généraux, que, dans l’embarras de nommer un doyen ou président, on l’élut au moment où il y songeait le moins : On n’imaginera pas facilement, dit-il, à quel point je fus affligé et atterré de cette nouvelle.
Il se retourna alors vers la peinture, luttant contre les circonstances pénibles avec l’opiniâtreté de sa volonté jointe à de la timidité dans le caractère.
Ce que fera un jour Alfieri à un âge plus avancé, Ronsard le fit plus jeune, mais par un même principe d’opiniâtre volonté ; il se dit : « Je serai poète, je le suis » ; et il le fut.
: Je vous ai écrit d’un voyage que doit faire M. de Rohan ; certes c’est une belle occasion, et eusse fort désiré en avoir votre avis, estimant qu’il serait fort à propos que notre aîné l’eût fait, mais je n’ai garde de le lui faire entreprendre que je ne sache votre volonté.
Votre volonté est accomplie, lui écrivait-il après la victoire de Lowositz (4 octobre 1756)ak; impatienté par les longueurs des Saxons, je me suis mis à la tête de mon armée de Bohême, et j’ai marché d’Aussig à un nom qui m’a paru de bon augure, étant le vôtre, au village de Welmina.
Il rappelle, à bien des égards, ce Gaston d’Orléans, frère de Louis XIII, cet autre prince si lâche de volonté, si misérable de conduite, avec cette différence que Gaston, poussé de même par ceux qui le gouvernaient, compromettait ses amis et ensuite les plantait là, au péril de leur tête, et que Philippe se laissa compromettre par eux au point d’y tout perdre, tête et cœur, honneur et vie.
M. de Malezieu allait être l’oracle absolu, le Pythagore de Sceaux et l’arbitre des volontés de la duchesse du Maine.