L’histoire elle-même, l’histoire véritable, nous heurte et nous étonne bien autrement que ces deux scènes, l’une trouvée par Guillem, l’autre par Corneille tout seul. […] Vous voyez que la Chimène de l’histoire aborde le dilemme de front et, en véritable Espagnole, prend le taureau par les cornes. […] De notre temps c’est trop souvent l’excès contraire : il y a plus d’allées et de venues que d’action véritable. […] » Voilà le langage de l’héroïsme véritable, qui n’exclut pas l’humanité. […] Et, comme il faut tuer ceux que l’on vole, il intitula sa pièce : Le véritable Saint Genest.
Pour moi, je ne puis endurer notre air infâme, qui est une véritable ruine pour la santé, pour les dents, pour tout. […] Et comment ne le serais-je pas, après avoir perdu depuis longtemps l’espoir de m’unir à l’objet que j’aimais et après avoir vu mourir sous mes yeux un frère, véritable ange de bonté et d’esprit ? […] Sans doute, Garibaldi a joué un rôle dans l’élaboration des idées qui entraînent ce siècle ; mais sa véritable pensée, ce fut sa vie. […] L’expédition de Sicile, soufferte et encouragée par-dessous main par un gouvernement régulier, constitue une véritable violation du droit des gens. […] Il s’est exercé dans d’autres genres et toujours avec bonheur, en sorte que ses divers ouvrages lui ont valu dans son pays une véritable popularité.
Il étoit donc nécessaire de recourir aux véritables sources du goût & du génie. […] Un Royaume, quelque riche & puissant qu’il soit, quelque supériorité qu’il ait sur ses voisins par la politique & par les armes, est loin encore de la véritable puissance, s’il n’est pas également supérieur par les lumières. […] Les Discours qu’il a joints à ses pièces de Théâtre renferment une Poëtique admirable, que nos jeunes Auteurs devroient bien consulter, non-seulement pour y prendre des instructions sur l’Art Dramatique, mais des leçons de modestie sur la véritable estime qu’on doit avoir de soi-même. […] Cette pièce, une des meilleures productions de la Chaussée, doit servir de modèle à tous ceux, qui, comme lui, ne peuvent pas atteindre au véritable but de la Comédie. […] Nous abandonnons les véritables sources du goût, pour en chercher de nouvelles ; & devenus stériles par notre faute, nous nous abaissons jusqu’à devenir les imitateurs & les copistes serviles de tout ce qui porte le caractère étranger.
Il errait tout le jour par les bois et les campagnes, herborisant, récitant aux vents des vers latins dont il s’enchantait, véritable magie qui endormait ses douleurs. […] Ampère attendit quelque temps cette réponse avec anxiété, comme un véritable oracle. […] Vous ne savez pas encore ce que c’est que de résister à vos penchants, et c’est ainsi que vous vous exposez à les faire devenir de véritables passions. […] On aurait fait un intéressant chapitre, indépendamment de tout système et de tout lien, des cas psychologiques singuliers et des véritables découvertes de détail dont il semait ses leçons.
Virgile et Cicéron étaient les véritables amis du solitaire de Vaucluse, comme l’amant, le philosophe, le poète de Vaucluse est l’ami des hommes sensibles et supérieurs de notre temps. […] Il alla dire un adieu éternel à son frère, supérieur de la Chartreuse de Mont-Rieu, puis il s’achemina de nouveau vers sa véritable patrie, l’Italie. […] Son gendre, véritable fils adoptif pour lui, François de Brossano, lui éleva en face de la petite église d’Arquà un tombeau de marbre blanc dont le sépulcre est porté sur quatre petites colonnes. […] Son sentiment est sincère, sa fiction est une histoire ; ses enthousiasmes ou ses gémissements ne sont point des déclamations, mais des soupirs ; ses larmes ne sont point puisées dans les sources antiques de Castalie ou de Blanduse, mais dans ses yeux ; elles ont le sel et l’amertume des véritables larmes humaines.
C’était un véritable saint qui, par modestie, s’était refusé la prêtrise, et qui passait sa vie recueillie entre la contemplation et l’étude des merveilles de Dieu dans sa création. […] Le grand-duc me témoigna une considération précoce et imméritée, qui ne tarda pas à se changer, sous les rapports politiques, en véritable amitié. […] J’en sortais pénétré d’une véritable estime pour le prince, d’une vénération enthousiaste pour la princesse. […] XXIX La véritable maladie dont Alfieri mourut à quarante ans était l’ennui qu’il éprouvait lui-même de ses propres œuvres ; aussi se réfugiait-il dans l’étude du grec et dans des poésies systématiques, épigrammatiques, civiques, démocratiques, aristocratiques, qui fatiguaient l’esprit sans nourrir le cœur.
Ceux qui vinrent après lui continuèrent cette nouvelle scholastique, et c’est un fait incontestable qu’au milieu et vers la fin du xviiie siècle on ne trouve en Allemagne aucun système qui domine assez les esprits pour paraître une véritable philosophie allemande. […] Quand nous opérons sur de petites quantités, l’habitude que nous avons d’aller des diverses parties à la somme, la rapidité avec laquelle nous saisissons leur égalité nous fait illusion sur le véritable procédé de l’esprit ; mais quand nous voulons réunir plusieurs grands nombres en un seul, la difficulté que nous éprouvons à arriver au nombre total qui les renferme nous prouve que nous n’allons pas du même au même, et qu’il s’agit bien pour nous d’acquérir une nouvelle connaissance. […] Les premières sont les axiomes de la géométrie, les secondes sont ses véritables principes. […] Kant s’y donne ouvertement comme un véritable révolutionnaire.
Or, il faut bien le reconnaître, rien n’était plus hostile au génie natif d’Edgar Poe que sa société et sa race, et les modifications que devaient naturellement lui imprimer ces deux tortionnaires de son génie devaient être si profondes qu’on s’étonne qu’elles n’aient pas été de véritables destructions, — la mort même de ses facultés ! […] An mois d’octobre 18.., un soir, notre auteur alla visiter son ami, et il le trouva dans son ermitage, livré à un véritable enthousiasme de naturaliste, parce qu’il avait découvert un bivalve inconnu formant un nouveau genre, mais surtout un scarabée qu’il croyait être aussi entièrement nouveau. […] Il y a des Contes de Poe qui sont de véritables exhibitions à la Barnum. […] Cette travailleuse sans entrailles a repoussé ce grand travailleur, prêt à tout, qui allait d’État en État, dans ces États-Unis (unis seulement contre lui), demander du travail à ces innombrables Revues et Journaux, usines industriellement littéraires de ce pays sans véritable littérature, et, chose incroyable et amère !
Les provinces, qui outrent toutes les modes, avaient encore renchéri sur ce ridicule : les femmes qui se piquaient de cette espèce de bel esprit s’appelaient précieuses ; ce nom, si décrié depuis par la pièce de Molière, était alors honorable ; et Molière même dit dans sa préface, qu’il a beaucoup de respect pour les véritables Précieuses, et qu’il n’a voulu jouer que les fausses. […] Un certain Antoine Bodeau fit les Véritables Précieuses ; on parodia la pièce de Molière : mais toutes ces critiques et ces parodies sont tombées dans l’oubli qu’elles méritaient. […] Et ce n’était qu’à la dernière scène qu’on apprenait son véritable nom de Tartuffe, sous lequel ses impostures étaient supposées être connues du roi. […] Le monde n’était point alors désabusé de l’astrologie judiciaire ; on y croyait d’autant plus, qu’on connaissait moins la véritable astronomie.
Martin68, a vu, non pas naître, mais se développer avec une faveur toute nouvelle deux hypothèses peu conciliables, et pourtant acceptées alors avec enthousiasme par les mêmes esprits, parce qu’elles dérivent d’une même source, de la passion pour le nouveau et l’inconnu, savoir : l’hypothèse du progrès indéfini de l’humanité, et l’hypothèse d’un âge d’or des sciences mathématiques et physiques près du berceau du genre humain. » En effet, dans le temps même où Turgot traçait pour l’humanité le programme d’une marche ascendante et d’un progrès indéfini, que Condorcet devait développer avec une sorte de fanatisme et pousser aux dernières limites, jusqu’à dire que la mort pour l’homme pourrait se retarder indéfiniment, Buffon, Bailly se reportaient en arrière vers un âge d’une date non assignable, dans lequel ils plaçaient je ne sais quel peuple sage, savant, inventeur à souhait, et créaient un véritable âge d’or pour des imaginations d’académiciens. […] Voilà le véritable âge d’or ; chaque homme a eu le sien.
Ne vous aimerais-je pas, mon Dieu, unique et véritable et éternel amour ? […] Cette plume, si appréciée de ceux qui s’attachent à la véritable distinction, le sera également de tous le jour où lui-même il voudra bien consentir à en modérer les coups et les étincelles.
L’improvisation était le véritable talent de Marius. » Il se vante, dans une élégie, d’avoir, avant l’âge de quarante-cinq ans, plus écrit que Virgile et qu’Ovide : « Me brevior Naso, meque Maro brevior. […] Ô lac, ô rivage, véritable et secret cabinet des muses !
Au second chapitre de la Genèse, il est dit d’Adam « que le Seigneur Dieu ayant formé de la terre tous les animaux terrestres et tous les oiseaux du ciel, il les amena devant Adam, afin de voir comment il les appellerait : et le nom qu’Adam donna à chacun des animaux est son nom véritable. » Mais cette langue primitive d’Adam est perdue ; et puis il s’agit ici de nommer les pareils d’Adam, ou, pour ne pas sortir de notre ton et de notre sujet, il s’agit de trouver une juste nomenclature à des esprits et des talents humains, matière essentiellement ondoyante et flottante, diversité et complication infinie. […] C’est un véritable instinct, qui me tient renfermé en moi-même et qui empêche l’expansion des idées ou des sentiments.