/ 2164
610. (1891) Esquisses contemporaines

C’est poser la question sur son véritable terrain et jeter un jour révélateur sur les mystères de cette destinée. […] Nous abordons maintenant le troisième, celui qui traite « la question véritable ». […] Bourget paraît aussi peu capable de s’abaisser au niveau des classes populaires que de s’élever à celui de la vraie noblesse et de la grandeur véritable. […] Car c’est une véritable résurrection. […] Précurseur incomplet et dangereux du mouvement théologique actuel, il rejoignait momentanément son précurseur véritable, Alexandre Vinet.

611. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

Ce travail, entrepris pour une satisfaction toute personnelle, nous a causé une certaine joie à mener à bonne fin, nous ajouterons aussi un véritable profit. […] Dans ce même pamphlet, le curé Roulès se plaint de Turenne, « qui n’est point de la religion véritable et catholique ». […] Oui, c’étaient de véritables conférences que ces causeries où Molière commentait et défendait ses propres pièces. […] Le véritable cadre de ce portrait, ce sont les documents que M.  […] Thierry sera un événement véritable.

612. (1902) Le critique mort jeune

Il a fait choix de quelques-unes qui lui paraissent justes et qui, un peu coordonnées, formeraient un véritable système. […] C’est par exemple : « … Le véritable caractère de l’humanité, qui est moins, n’est-ce pas ? […] La phrase finale des « Jardins de Lombardie » était, dans sa rédaction primitive : « Le véritable exilé, c’est celui de qui la beauté trop belle tue. » L’édition Minerva l’a remplacée par celle-ci : « Le véritable exilé, c’est celui de qui la nature trop belle répand autour de lui le désespoir ou la mort. » N’êtes-vous pas de mon avis ? […] On va voir qu’il l’a conduite en véritable « physicien ». […] Bourget nous fait assister à la naissance d’une véritable secte le jour où les organisateurs de l’U.

613. (1860) Cours familier de littérature. IX « Le entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier (2e partie) » pp. 81-159

Lui seul peut aussi vous inspirer un véritable attrait, non de quelques instants, mais constant et soutenu, pour des œuvres et des occupations qui seraient, en effet, bien appropriées à la bonté de votre cœur, et qui rempliraient d’une manière douce et utile beaucoup de vos moments. […] Il cherchait aventure dans les événements et dans les partis ; véritable condottiere de la parole, conspirant, dit-on, peu d’années auparavant avec le duc de Brunswick contre la révolution française, conspirant maintenant avec quelques femmes la chute de Bonaparte, bientôt après fanatique à froid de la restauration de 1814, puis sonnant le tocsin de la résistance à Napoléon au 20 mars 1815 dans une diatribe de Caton contre César, huit jours après se ralliant sans mémoire et sans respect de lui-même à ce même Napoléon pour une place de conseiller d’État, prompt à une nouvelle défection après Waterloo, intriguant avec les étrangers et les Bourbons vainqueurs pour mériter une amnistie et reconquérir une importance ; échappé du despotisme des Cent-Jours, reprenant avec une triple audace le rôle de publiciste libéral et d’orateur factieux dans la ligue des bonapartistes et des républicains sous la monarchie parlementaire, poussant cette opposition folle jusqu’à la haine des princes légitimes sans cesser de caresser leurs courtisans, tout en fomentant contre eux l’ambition d’une dynastie en réserve, prête à hériter des désastres du trône légitime ; caressant et caressé après les journées de Juillet par le nouveau roi, recevant de lui le subside de ses nécessités et de ses désordres ; puis, honteux de l’avoir reçu, ne pouvant plus concilier sa dépendance du trône avec sa popularité républicaine, réduit ainsi ou à mentir ou à se taire, et mourant enfin d’embarras dans une impasse à la fleur de son talent : tel était cet homme équivoque, nourri dans le sein de quelques femmes politiques du temps. […] Le Journal des Débats, véritable arène de cette opposition, lui était prêté pour ces luttes par MM.  […] » Voilà le véritable ami de Juliette, l’ami de l’âme ; l’autre n’était que l’ami de la beauté ; et cependant c’est l’autre qui était aimé, c’est l’autre qui brisait le cœur.

614. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre II. Prière sur l’Acropole. — Saint-Renan. — Mon oncle Pierre. — Le Bonhomme Système et la Petite Noémi (1876) »

Il fit une véritable révolution littéraire. jusque-là, les Quatre fils Aymon et Renaud de Montauban avaient eu la vogue. […] Vous m’enlevez un véritable poids de dessus le cœur. » Elle joua ainsi pendant deux ans avec la guillotine, et ce fut miracle si elle y échappa. […] Naturellement je partageais cette horreur, et c’est bien plus tard, quand mes idées philosophiques se furent assises, que je songeai que j’avais eu le bonheur dans mon enfance de voir un véritable sage. […] Ma mère ne croyait nullement que ce fût là l’explication véritable.

615. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre quatrième. Les émotions proprement dites. L’appétit comme origine des émotions et de leurs signes expressifs. »

Quelque part de vérité que renferme cette analyse psychologique, elle ne nous paraît point encore aboutir aux éléments véritables et primordiaux de l’émotion. […] Toute expression des sentiments a, par définition même, un côté psychologique et, qui plus est, social : il n’y a, en effet, expression véritable que s’il y a interprétation possible des mouvements par d’autres êtres formant avec le premier une société. […] Quelquefois cette propagation aboutit à une véritable métamorphose : on voit alors se manifester une loi étudiée par Wundt, placée même par lui au premier rang, mais qui n’est, à notre avis, qu’une conséquence particulière de la loi d’équivalence. […] Ce concert, cette société est si bien ie caractère essentiel de l’émotion et de son langage, que c’est l’absence même d’accord et de consonance entre toutes les parties de l’organisme qui nous fait distinguer les émotions feintes des véritables.

616. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Geoffroy de Villehardouin. — II. (Fin.) » pp. 398-412

Mais j’ai voulu lire l’historien qui nous offre la contrepartie et le véritable complément de Villehardouin, le Byzantin Nicétas, homme de bien et de considération, lequel a raconté dans des pages émues et lamentables, bien que fleuries et académiques (comme nous dirions), le désastre de sa patrie, les brutalités du vainqueur, les spoliations de l’étranger, et les violations de tout genre commises sur cette cité alors unique et incomparable. […] La poésie, comme l’histoire, à voir les choses simplement, elle était plutôt à cette heure du côté des croisés que des Byzantins, malgré toutes leurs divinités et leurs Aréthuses, — la poésie, et j’entends par là la véritable, à la fois le souffle, l’inspiration, la fleur et déjà l’art de l’expression, et aussi l’artifice du rythme.

617. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le président Jeannin. — I. » pp. 131-146

Villeroi et le président Jeannin, engagés dans la Ligue, s’y distinguèrent par ce caractère de grand jugement et de droiture d’esprit : le président Jeannin particulièrement, figure antique, qui l’emporte sur le sage et prudent Villeroi par plus d’élévation, d’originalité, de vigueur, de doctrine, et par une véritable prud’homie. […] Et à cette rectitude d’esprit et de raison il joignait ce que les judicieux n’ont pas toujours (car trop souvent ils sont timorés), un courage, une décision, une hardiesse d’initiative qui en fit plus tard un véritable homme d’État, un conseiller dans la tempête.

618. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Montluc — I » pp. 56-70

C’est un véritable enseignement ; on devient docteur ès armes à son école. […] Ce jour-là, il entendit quelqu’un qui disait au marquis de Saluces en le montrant : Monsieur, je connais maintenant que le proverbe de nos anciens est véritable, qui dit qu’un homme en vaut cent, et cent n’en valent pas un.

619. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Appendice » pp. 453-463

À ceux-là, généreux imprudents et qui vont courir tant de hasards, s’ils ont même un véritable talent, que de conseils nouveaux à donner et non prévus par Quinlilien, pour leur dignité, pour la conduite et l’économie de leur verve laborieuse, pour la modération des désirs, pour qu’ils ne sacrifient pas l’art au métier, l’inspiration à l’industrie, pour qu’ils ne fassent du moins que les concessions indispensables ! […] De là, des questions positives qui se mêlent aux questions morales et qui intéressent la condition future de l’homme de Lettres et sa véritable indépendance.

620. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Fanny. Étude, par M. Ernest Feydeau » pp. 163-178

Il s’y est glissé un souffle de sécheresse, — L’analyse très déliée (véritable supériorité du livre) est courante et continue. […] Ce n’est pas que du temps d’Adolphe on ne fût aussi sensualiste, aussi sensible aux choses réelles et palpables, aussi sujet aux choses de la bile et du sang, qu’on peut l’être aujourd’hui ; l’Adolphe véritable, si je me l’imagine bien, ne s’en faisait pas faute.

621. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre X. La commedia dell’arte en France pendant la jeunesse de Molière » pp. 160-190

« Deuxième conclusion : Ce que l’on appelle valeur Est une espèce de folie ; La vertu véritable est la poltronnerie, Qui nous fait éviter la mort et la douleur. « Troisième conclusion : Tout l’art de raisonner n’est qu’une invention, Pour nous surprendre avec adresse ; Mais la véritable sagesse Consiste en l’obstination.

622. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIV. La commedia dell’arte au temps de Molière (à partir de 1662) » pp. 265-292

On en peut conclure qu’ils étaient en société, comme c’était l’usage pour les artistes de cette époque ; et, malgré la qualification donnée à Scaramouche, il ne semble même pas qu’il y ait eu parmi eux un véritable chef, comme l’était Molière, par exemple, parmi les siens. […] Le véritable est tout à fait confondu lorsqu’il voit paraître aussitôt deux autres Arlequins : “Ô ciel !

/ 2164