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308. (1855) Préface des Chants modernes pp. 1-39

Il leur serait interdit de s’occuper de politique, et ils devraient, comme l’Académie des inscriptions et belles-lettres et l’Académie des sciences, publier le rendu compte de leurs travaux. […] Il y avait là-bas un mauvais garnement qui faisait du bruit et troublait par son tapage le repos et le travail des honnêtes gens ; on a envoyé quatre hommes et un caporal pour l’empoigner ; seulement le drôle est robuste et il résiste à la force armée. […] Ces travaux immenses furent qualifiés d’œuvres diaboliques ; c’était, disait-on, l’esprit du mal qui inspirait ces connaissances impures, afin d’entraîner l’humanité à son éternelle damnation. […] À côté du mouvement scientifique dont nous venons de parler, et parallèlement à lui, se développe le mouvement industriel dont la puissante éclosion est due surtout aux travaux magnifiques des écoles philosophiques modernes. […] C’est une bataille aussi que ces luttes contre des obstacles semblables vaincus à force de travail et d’audace.

309. (1870) La science et la conscience « Chapitre I : La physiologie »

Il semble que l’auteur ait assisté à ce travail, tant il met de précision dans son langage. […] Tout acte intellectuel n’est qu’une impression transmise au cerveau et convertie en idée par un travail des cellules cérébrales. […] Ce travail de composition des idées se fait d’une manière analogue à celui des éléments organiques. […] Littré sait pourtant gré à l’homme de sa laborieuse destinée, oubliant que ce labeur dont l’homme souffre n’est que le travail forcé d’une machine qui serait douée de sensibilité. […] Un grand et persévérant effort de la volonté, un travail trop long et trop énergique de l’esprit amène l’épuisement de l’activité cérébrale, de même que de la diminution de cette activité causée par une affection organique quelconque résulte une certaine faiblesse de l’action volontaire et une certaine incapacité de travail intellectuel.

310. (1889) Ægri somnia : pensées et caractères

Le jeune homme a la seule règle de mœurs qui subsiste dans la ruine de toutes les autres, le goût du travail. […] Est-il impossible, par exemple, d’améliorer le régime du travail ? […] Je n’ai pour un tel travail, ni qualité ni compétence. […] C’est le propre des belles vertus qu’on n’en a pas plus le sentiment que du travail silencieux des fonctions physiques. […] Dans toutes les voies de l’esprit, ces savants illustres ont fait monter le niveau du travail.

311. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome II

Je le revois, en ce moment, entrant dans mon cabinet de travail, comme si souvent le matin, et commençant à causer, ou plutôt à penser tout haut. […] Cette œuvre, qui complétera les travaux de Mesmer, de Lavater, de Gall, de Bichat. » Le biologiste que Balzac souhaitait d’être comme son héros, devait s’intéresser passionnément aux travaux, alors dans leur première gloire, de Geoffroy Saint-Hilaire, et c’est aussi le savant dont il prétend relever — insistons-y — comme romancier. […] Pour un Bismarck, cette volonté nationale, c’est le travail des générations successives maintenu dans la même direction. […] Parmi les étrangers qui ont fréquenté assidûment notre salle de travail, il convient de citer un étudiant anglais, M.  […] Lemonnier, si je ne mentionnais également la continuation de ses travaux sur Chantilly, qui ne sont pourtant qu’un des emplois de sa persistante activité.

312. (1905) Études et portraits. Sociologie et littérature. Tome 3.

Ceux qui suivent ses travaux de neurologie savent que ce rang est un des tout premiers.‌ […] Ces travaux n’occuperont-ils pas votre oisiveté mieux que les pensées de la mélancolie ? […] Quelle que soit la supériorité de ces remarquables travaux, ils n’étaient que des préparations. […] Léon Parsons, n’hésite pas à parler de « l’aristocratie du travail… » A quoi M.  […] Barbey prenait pour ce travail trois jours pleins, du jeudi au samedi d’ordinaire.

313. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Le Mystère du Siège d’Orléans ou Jeanne d’Arc, et à ce propos de l’ancien théâtre français »

On aurait, pour cette sorte de biographie collective de tout un genre si considérable, à profiter et à s’aider d’un savant travail récent, d’un chapitre substantiel et complet de M.  […] Là surtout de nombreux et excellents travaux critiques, d’abondantes publications qui datent de quelques années seulement, ont fort éclairci la question et ne laissent guère aux critiques amateurs et divulgateurs, comme nous, que le soin de les bien reproduire et de les résumer, sauf à y mêler chemin faisant un jugement et une réflexion. […] Un jésuite très instruit, le Père Cahour, qui se livre à d’utiles travaux de littérature, vulgarisant et développant à son point de vue les résultats des premiers investigateurs, s’est attaché à faire valoir les mérites et l’espèce de pathétique grave et majestueux de cette sorte de drame primitif moderne qui était une annexe de l’office divin les jours de grandes fêtes, qui fleurissait et se déroulait dans le sanctuaire et avait sa racine jusque sous l’autel. L’Église, en autorisant ces variantes et ce luxe de la liturgie, recommençait, ai-je dit, le théâtre : il est donc tout naturel que de savants religieux de notre temps, tels que le Père Cahour et aussi l’un des Bénédictins de Solesmes, Dom Piolin, se soient occupés presque en critiques littéraires, et avec prédilection, de cette branche dramatique sacrée : quand tout se passe et se joue devant l’autel et que rien ne dépasse le jubé, les La Harpe, les Duviquet peuvent être très convenablement des clercs et des religieux ayant stalle au chœur. — Un autre écrivain très-versé en ces matières du moyen âge, et qui a même porté dans ses travaux sur les chants d’Église une sagacité originale et une investigation de première main, M.  […] — Les travaux du Père Cahour peuvent se lire dans les Études de Théologie, de Philosophie et d’Histoire, recueil publié par les Pères Daniel et Gagarin, septembre 1859, mars et juin 1860. — Mais, avant tout, il faut se reporter à la source et au puits d’érudition, aux Origines latines du Drame moderne, par M. 

314. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Études de politique et de philosophie religieuse, par M. Adolphe Guéroult. »

Pour bien répondre à la question comme je l’entends, il est bon de se reporter un peu aux antécédents de l’écrivain et de parcourir le volume où il vient de recueillir quelques-uns des travaux de ces vingt ou trente dernières années. […] Je ne sépare pas, au reste, de cette idée générale du Saint-Simonisme, les travaux parallèles d’Auguste Comte et de ses disciples, notamment du plus éminent de tous, M.  […] Littré dont les opinions philosophiques sont connues, et qui est un disciple de Condorcet autant que d’Auguste Comte, de rendre justice à son aise et en toute conscience, comme il le fait dans le Journal des Savants, aux travaux historiques de MM. de Montalembert et Albert de Broglie, traitant des vieux siècles religieux, si ce n’est en vertu de ce notable changement intellectuel qui vint affranchir l’ancien libéralisme de ses préjugés exclusifs, et qui éleva et étendit tous les points de vue ? […] Un bien-être de plus, un mieux-être que la science, la civilisation, une bonne police, un gouvernement attentif et philanthropique, procurent au grand nombre des gens de travail et aux particuliers, est une liberté de plus, et qui, pour ne pas être écrite sur une Charte ou sur un papier, n’en est pas moins pratique, positive et de réelle jouissance. […] Développons, autant qu’il est en nous, l’intelligence, la moralité, les habitudes de travail dans toutes les classes de la société française ; cela fait, nous pourrons mourir tranquilles ; la France sera libre, non de cette liberté absolue qui n’est point de ce monde, mais de cette liberté relative qui seule répond aux conditions imparfaites, mais perfectibles, de notre nature. » C’est fort sensé, et du moins, on l’avouera, très spécieux ; mais cela ne satisfait point peut-être ceux qui sont restés entièrement fidèles à la notion première et indivisible de liberté, et je ne serai que vrai en reconnaissant qu’il subsiste, toutes concessions faites, une ligne de séparation marquée entre deux classes d’esprits et d’intelligences : Les uns tenant ferme pour le souffle de flamme généreux et puissant qui se comporte différemment selon les temps et les peuples divers, mais qui émane d’un même foyer moral ; estimant et pensant que tous ces grands hommes, même aristocrates, et durs et hautains, que nous avons ci-devant nommés, étaient au fond d’une même religion politique ; occupés avant tout et soigneux de la noblesse et de la dignité humaines ; accordant beaucoup sinon à l’humanité en masse, du moins aux classes politiques avancées et suffisamment éclairées qui représentent cette humanité à leurs yeux.

315. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise par M. Taine. »

Taine faisait le travail de cinq ou six semaines en une seule, et les quatre ou cinq semaines restantes pouvaient être ainsi consacrées à des travaux personnels, à des lectures. […] Vers le même temps, il préparait pour l’Académie française son travail sur Tite-Live qui fut couronné en 1855. Souffrant d’excès de travail, il dut faire une promenade aux Pyrénées, et ce fut l’occasion de ce Voyage écrit par lui, illustré par Doré, et où il se montrait lui-même un paysagiste du premier ordre. […] De cent lieues en cent lieues le terrain change : ici, des montagnes brisées et toute la poésie de la nature sauvage ; plus loin, de longues colonnades d’arbres puissants qui enfoncent leur pied dans l’eau violente ; là-bas, de grandes plaines régulières et de nobles horizons disposés comme pour le plaisir des yeux ; ici la fourmilière bruyante des villes pressées, avec la beauté du travail fructueux et des arts utiles.

316. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Observations sur l’orthographe française, par M. Ambroise »

L’abbé d’Olivet eut la principale part dans ce travail ; il fut en réalité le secrétaire et la plume de l’Académie ; elle avait fini, de guerre lasse, par lui donner pleins pouvoirs ; il s’en explique lui-même dans une lettre au président Bouhier, du 1er janvier 1736, et l’on est initié par lui aux coulisses du Dictionnaire. […] Je ne puis tout dire et je ne prétends en ce moment que signaler l’estimable et utile travail, depuis longtemps réclamé, que l’Académie vient d’entreprendre, en l’exhortant (sous la réserve du goût) à oser le plus possible ; car ses décisions qui seront suivies et feront loi peuvent abréger bien des difficultés, et, notre génération récalcitrante une fois disparue, les jeunes générations nouvelles n’auront qu’à en profiter couramment. […] Ce travail, fait sans aucune malveillance, est un des instruments les plus utiles à avoir sous la main pour l’édition nouvelle. […] Fénelon, qui ne fut de l’Académie qui ; bien après Bossuet, et trop tard pour participer au travail du premier Dictionnaire, a donné, on le sait, d’excellents préceptes pour les occupations de la Compagnie, indépendamment de cette obligation principale et perpétuelle du Dictionnaire ; il lui a en quelque sorte taillé sa tâche : et avec quelle largeur, quel sentiment vif de la tradition, et aussi quelle intelligence présente du lendemain ! […] Sylvain Dumon qui, après avoir présidé avec bien de la distinction un des comités du Conseil d’État, a été ministre des travaux publics, puis des finances.

317. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre quatrième »

A quoi est-on arrivé à la fin du xvie après plus de trois cents ans de travail ? […] Il ne reste plus qu’un certain travail d’orthographe qui changera espardre en répandre, et noméie en renommée. […] Ceux qui se sont laissé tenter naïvement par la gloire des anciens historiens, s’embarrassent et se débattent dans ce vain travail d’imitation. […] Jusqu’à l’avènement de ces idées, l’esprit français n’est que l’esprit particulier d’une nation admirablement douée, mais qui ne peut pas recommencer à elle seule tout le travail de l’intelligence humaine. […] La civilisation n’est-elle pas le travail d’un peuple particulier pour réaliser un certain idéal de la vie sociale qui serve d’exemple et de type aux autres peuples, de même que la littérature n’est que l’effort suprême de l’esprit particulier de cette nation pour devenir l’esprit humain ?

318. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre dixième »

Une vérité supérieure se dégage peu à peu de ce travail et plane sur toutes les vérités particulières, noble conquête de l’espèce humaine désormais réhabilitée dans toutes ses races : c’est l’unité de l’homme. […] On les force de travail, on leur épargne la nourriture même la plus commune. Ils supportent, dit-on, très aisément la faim ; pour vivre trois jours il ne leur faut que la portion d’un Européen pour un repas ; quelque peu qu’ils mangent et qu’ils dorment, ils sont toujours également forts, également durs au travail. […] Discret sur les choses établies, respectant les croyances d’autrui, se contentant de conseiller aux hommes un meilleur emploi de leur santé, de leur argent et de leur vie, sévère pour les riches, parce que tous les exemples bons ou mauvais viennent d’eux, exhortant l’Europe à la paix, non pas en politique, mais en sage, il recommande à tous un genre de vie formé sur le modèle du sien, dans l’ordre, la dignité et le travail. […] Pour Buffon, la noblesse du style, c’est son grand air à lui, c’est le travail de toute sa vie pour garder cet air et se tenir toujours droit.

319. (1864) Cours familier de littérature. XVII « Ce entretien. Benvenuto Cellini (2e partie) » pp. 233-311

Quoique je le voie souvent, jamais il ne me demande rien ; il ne pense qu’à son travail : c’est pourquoi je veux le fixer à Paris à force de récompenses. […] Nous citons ici, comme nous l’avons cité dans notre entretien sur Bernard de Palissy, le travail et l’anxiété de Benvenuto dans la fonte de cette œuvre divine en bronze. […] J’allai ensuite baiser les pieds du pape, dont j’espérais obtenir quelque travail ; mais il avait été prévenu par notre ambassadeur. […] Nous nous accordâmes si bien que mon travail fut beaucoup mieux fait à cette porte qu’à l’autre. […] Il pensa donc que trois mille cinq cents écus suffiraient pour me dédommager de mes travaux, et que je serais bien récompensé.

320. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre I. Des poëtes anciens. » pp. 2-93

Les gens de bien ne lui ont pas plus su de gré de son travail, que les gens de goût. […] Lorsqu’elle commença ce travail, elle se levoit à cinq heures du matin pendant un hyver fort rude. […] Affligée du mauvais succès de cet essai, & dégoûtée de son travail, elle jetta au feu ces quatre Comédies, & recommença. […] C’est tout ce qu’on peut dire d’un travail aussi difficile. […] Il y a des hommes qui se rendent célébres par leur application au travail, celui-ci s’étoit mis en réputation par son oisiveté.

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