Nous nous figurions une belle tête de vieillard auréolée d’une couronne radiée, un personnage très noble, vêtu de l’invariable manteau qui, dans les tragédies et les peintures académiques, drape indifféremment Joad, Agamemnon, Mithridate et Cæsar-Auguste.
Nous proclamons l’auteur dramatique le plus capable d’émouvoir les foules eu pouvant le mieux satisfaire, par la tragédie et le drame, le besoin qu’elles ont de plaindre les malheurs de l’homme, par la comédie, la satisfaction qu’elles éprouvent à rire de ses défauts. […] Il a pu entasser feuilletons sur feuilletons, écrire trois cents volumes, faire jouer trente drames, comédies ou tragédies, entre-temps parcourir le monde et raconter au monde ses voyages, suivre les princes en Espagne et se faire l’historiographe de la cour, tenir tête à ses adversaires, tour à tour les intimidant par son audace ou les désarmant par ses saillies, comparaître et se défendre devant les tribunaux où d’autres citent des éditeurs récalcitrants, où lui, au contraire, était appelé par des éditeurs se disputant judiciairement sa prose.
MADEMOISELLE, Vous avez remporté hier un premier accessit de tragédie et un second prix de comédie : je vous en fais bien mon compliment.
Enfin, il travaille, aujourd’hui, à une tragédie qui doit étonner le monde.
Vous vous rappelez que le dessein explicite de la tragédie classique était de « purger les passions » en les représentant avec toute la force possible et dans leurs effets les plus déplorables.
Je verrais en lui le laïcisme le plus vivant, avec des vitamines, des tragédies, des problèmes.
Groupe qui tentait le « maximum d’effort pour la plus grande affirmation de l’être », et voulait l’art « en rapport avec l’évolution latente des choses » (René Arcos, La Tragédie des espaces, 1906).
Si des fous et des imbéciles ont pu comparer la Vierge folle à une tragédie classique et en faire honneur à Racine au lieu d’en faire honte à Rousseau ; si l’on a pu acclamer dans un théâtre français, chez le seul peuple qui possède le sens du ridicule, une femme qui monte la garde à la porte de la chambre où son mari est enfermé avec sa rivale, c’est parce qu’il a existé un ménage Wolmar-Julie-Saint-Preux.
Le drame, à la manière de Hugo et de Dumas père, n’a guère plus de tenants que n’en a la tragédie à la façon de Baour-Lormian et de Soumet, pour prendre le genre où se manifesta le mieux l’antipathie des « perruques » et des « chevelus ».
C’était le temps où un jeune homme « ayant le tourment des choses divines », comme disait George Sand, pouvait se donner la joie d’entendre, dans la même journée, les appels splendides de Lacordaire à Notre-Dame, et, le soir, l’émouvante voix de Mlle Rachel au Théâtre-Français dans quelque grande tragédie, ou bien encore s’enivrer de la prose exquise et presque rythmée d’Alfred de Musset, révélé sur la même scène.
Que doit nous figurer une tragédie grecque ?
Or, le but avoué de Wagner a été de donner à son pays un art national, qui soit pour l’Allemagne ce que la tragédie a été pour la Grèce ; jugeant qu’un tel but ne pouvait être atteint avec les médiocres ressources que les théâtres existants lui offraient, il a construit le théâtre-modèle de Bayreuth, et toute la hauteur et la vraie nature de son ambition se révèle dans les paroles qui lui échappèrent dans l’ivresse du triomphe qui suivit à la fin de la première représentation de la tétralogie : Jetzt, meine Herren, habt Ihr eine Kunst : « À présent, Messieurs, vous avez un art !
Ce serait à peu près, Messieurs, comme si, voulant trouver la différence qui existe entre deux genres de littérature très divers, le tragique et le comique, par exemple, on pensait y arriver en décomposant tous les mots qui forment une tragédie et une comédie en leurs derniers éléments, qui sont les lettres de l’alphabet, et qu’après avoir compté ces éléments, on constatât qu’il y a plus d’a, de b ou de toute autre lettre de l’alphabet dans la comédie que dans la tragédie.