II Le premier de ces livres, non le premier en date, mais le premier dans l’ordre que je veux donner à leur examen, a un titre italien et minaudier : Galileo Galilei, ce qui signifie Galilée, comme on dit dans la langue de la gloire, qui a toujours aimé à parler français. […] Mais, au lieu de pleurailler, comme tout à l’heure, dans le verre de Galilée, Philarète Chasles, rabelaisien quoique maigre, a-t-il donc bu de ce vin grec, qui lui paraît si bon, pour écrire de ces ébriétés, pour développer, dans un livre signé de son titre au Collège de France, l’idée falote que moins on est cruel, plus on l’est ? […] L’ouvrage qui lui fait pendant sous la vitrine de l’éditeur, cet autre premier livre qui dérive du second, et que Chasles invoque trente-six fois comme une autorité dans son Galileo Galilei, cette Virginie de Leyva ou Intérieur d’un couvent d’Italie au commencement du xviie siècle (titre affriolant), fera-t-il mieux les affaires de la Libre-Pensée, et Chasles y mettra-t-il mieux sa perruque pour ressembler à Stendhal ?
L’audace de donner à son poème le même titre que celui du Dante était une raison de plus pour qu’on en parlât. […] Un titre modeste ! […] Sa belle note basse y meurt sous les rires frais, ces spirales de son, de la grâce gaie, de la grâce jusqu’ici la victime de la profondeur et la plus faible des deux dans le poëte de L’Enfer, des Assassins, du Livre de sang, des Crâneries, mais qui aujourd’hui prend sa revanche, et jette au public ce joli titre qui s’en moque, Colifichets, ou cet autre encore, Jeux de rimes, car, vers, ce serait trop !
Et ce seraient les pensées de ce mystère, les rêves de cette ombre, qui seules mériteraient le titre d’idées sociales ? […] * ** Mais ne la rencontrerait-on pas, au même titre, dans toutes les sociétés ? […] Seuls les rapports des groupes sont réglés ; à quel titre parler ici de l’égalité civile, juridique, économique, politique des personnes ?
La morale de cette leçon sera sans doute que, dans la république des esprits comme dans le monde, il ne faut mépriser personne, puisque le plus dédaigné des systèmes, le plus honni, le plus conspué, s’est montré à un jour donné capable de prodiges, et a conquis ses titres de noblesse sur le champ de bataille de la vérité ; il a conquis ses titres de noblesse, nous insistons à dessein sur ce mot, parce qu’il a eu les deux qualités qui confèrent la noblesse, l’amour et l’admiration. […] Là où cet optimisme bienveillant règne surtout en maître débonnaire, c’est, comme on peut le penser, dans les œuvres de sa première jeunesse qui ont été recueillies sous le titre de Scènes et Proverbes. […] mais n’est-ce pas le nom que les alchimistes du moyen âge donnaient à la transmutation chimérique qu’ils poursuivaient, et n’y a-t-il pas une ironie cachée dans ce titre qui assimile la doctrine du progrès à la pierre philosophale ? […] C’est une histoire d’occurrence ordinaire que celle de cette naïve enfant de la province venue à Paris pour s’y révéler grande tragédienne et qui rencontre un engagement de café chantant, mais le titre en est piquant et en rajeunit la tristesse. […] Ces deux derniers titres, Patrie !
Les précieuses et les pédants, Cathos et Vadius, Philaminte et Trissotin, lui déplaisent au même titre. […] Je n’ai pas la compétence requise pour juger le naturaliste dont le principal titre paraît bien avoir été une intrépidité dans l’hypothèse, féconde surtout par les contradictions soulevées. […] La géométrie, par exemple, est une science au même titre que la chimie, la chimie une science au même titre que l’astronomie, encore que toutes trois poursuivent une connaissance exacte de leur objet, mais cet objet n’étant pas le même, cette connaissance exacte est obtenue par des méthodes différentes. […] C’est le titre même de la série : Brücken, c’est-à-dire : Ponts. […] Elle les étend, par son article 2, « à ceux qui auront usé en société desdites substances ou en auront facilité à autrui l’usage, à titre onéreux ou à titre gratuit, soit en procurant dans ce but un local, soit par tout autre moyen ».
Quinet et Michelet viennent de réunir en un volume et de publier leurs dernières leçons sous ce titre Des Jésuites.
Auguste Angellier vient de publier sous ce titre : À l’Amie perdue, et avec cette jolie épigraphe latine, dans le goût ancien : Amissæ Amicæ .
De toutes les Brochures dont il a été le pere, la seule qui lui ait survécu est celle qui a pour titre, l’Ami des Filles.
Malgré le goût du Siecle pour les choses frivoles, on a accueilli, avec autant d’admiration que de reconnoissance, le savant Ouvrage qu’il a publié sous le titre d’Histoire véritable des temps fabuleux, dans lequel il nous apprend que tout ce qu’Hérodote, Manéthon, Eratosthène & Diodore de Sicile racontent de l’Egypte & des Egyptiens, n’est qu’une imitation défigurée & pleine d’erreurs des endroits de l’Ecriture-Sainte, qui concernent cette nation & la contrée qu’elle habitoit.
Ces droits ne sont pas toujours réglés par l’équité : la vanité en établit les titres, la vanité en prend la défense, & l’animosité est toujours le prix de quiconque ose se déclarer le juge de leur valeur.
Sans cela, on ne doit jamais prétendre au titre d’Historien.
Il a composé plus de vingt Ouvrages plus mauvais les uns que les autres, dont la liste occuperoit ici une douzaine de pages, si l'on vouloit en copier fidélement les titres*, tant ils sont étendus.
Il est vrai qu'une Histoire dans le goût des nouvelles Annales de Toulouse n'eût certainement pas obtenu à son Auteur, de la part des Archontes, des Lettres de Citoyen, & le titre d'Homme de génie.