Ils étudiaient ensemble : l’acteur, à imiter les intonations, les attitudes et les gestes que la nature inspirait d’elle-même à Cicéron ; l’orateur, à imiter l’action que l’art enseignait à Roscius ; et, de cette lutte entre la nature qui imite et l’art qui achève, résultait, pour l’acteur et pour l’orateur, la perfection, qui consiste, pour l’acteur, à ne rien feindre au théâtre qui ne jaillisse de la nature, et, pour l’orateur, à ne rien professer à la tribune qui ne soit avoué par l’art et conforme à la suprême convenance des choses, qu’on nomme le beau. […] Et lorsque Catilina s’apprête à faire de l’univers un théâtre de carnage et d’incendie, les consuls ne l’en puniraient pas ! […] L’engouement de parti exalte de tels hommes comme des gladiateurs de théâtre.
11 janvier Ces jours-ci, trouvant dans la rue de la Paix un encombrement de voitures de maîtres, tout semblable à celui d’une première au Théâtre Français, je me demandais quel était le grand personnage qui avait sa porte assiégée par tant de grand monde, quand, levant les yeux au-dessus d’une porte cochère, je lus : « Worth ». […] Le marié et la mariée se font pourctraire, et Ziem est à la tête de quarante francs, une somme qu’il croit si bien une fortune, qu’en arrivant à Lyon, il se fait conduire en voiture au théâtre où l’on joue Moïse. […] À propos des tendances actuelles de l’Allemagne, il cite un curieux symptôme : la représentation, coup sur coup, de trois pièces de théâtre, montrant la progression du mouvement philosophique, qui dans la première pièce, seulement anticatholique, devient dans la troisième, complètement antireligieux, — et met en scène et ridiculise un prêtre catholique, un ministre protestant, un rabbin.
Quelques billets de théâtre, traînant sur la table ; et des papiers à en-tête ministériel, mêlés à des croquis de Buisson, représentant Bébé avec un corps de petite chatte, de petite chienne, de poulette : c’est tout ce qu’il y a de changé, c’est tout ce qu’il y a de nouveau dans la maison. […] Quand on a eu un échec, comme nous en avons eu, tous les deux, il faut, pour la revanche, être sûrs d’être joués par de vrais acteurs. » Il me paraît un peu embarrassé, et puis, après un silence, il accouche de : « Je suis au Gymnase, maintenant… ce n’est pas moi, c’est Peregallo qui a voulu la présenter. » Et il ajoute : « Il y a cinq robes dans ma pièce, et là, les femmes peuvent en acheter. » Il y a cinq robes dans ma pièce… Ô fascination du théâtre ! […] « J’étais tout jeunet, faisant déjà le portrait de tout le monde, quand le grand-père de la dite actrice — il était régisseur d’un théâtre du boulevard — me dit : « Tu devrais faire le portrait de ma fille ?
De dix-huit pièces de théâtre qu’à composé cet abbé, il n’y en a pas une qu’on lise aujourd’hui. […] La querelle s’échauffa tellement & devint si plaisante, qu’on en joua les auteurs sur plusieurs théâtres de Paris. […] Ils n’eussent jamais arraché des larmes sur le théâtre.
Ce qui s’agitait dans leur tête vide, c’étaient, à leur insu, les ressouvenirs des déclamations civiques du collège, les bribes d’une morale et d’une politique de conciones, les lieux communs vertueux de la poésie socialiste et humanitaire et, brochant sur le tout, les tirades échevelées du théâtre romantique. […] Rien n’était digne de remarque, dans le Paris moderne, que les cabotins et les filles, le public des petits théâtres, la finance véreuse, la tourbe des fêtards cosmopolites ? […] Déjà les anciens sages avaient remarqué que notre univers paraît être le théâtre d’une lutte éternelle entre deux principes ennemis, qui produisent tour à tour la vie ou la mort, la confusion ou l’harmonie.
— Mais je vais quelquefois au théâtre ou en soirée. […] — Moi, dit cet athlète d’une voix formidable, je suis employé au théâtre Saint-Marcel, un théâtre situé rue Censier, dans un quartier de tanneurs. […] Le théâtre Saint-Marcel est l’enfer de la pauvreté humaine. […] Un procès compliqué contre les quinze derniers directeurs du théâtre Saint-Marcel absorbe le peu d’argent que les artistes gagnent à cette industrie de commissionnaire. À ce théâtre, on ne se souvient pas d’avoir été jamais payé ; et c’est à ce point qu’un maître tanneur ayant laissé tomber dans le foyer des comédiens une pièce de cinq francs, cette pièce est restée là jusqu’à ce que son propriétaire vint la chercher, car personne ne savait ce que c’était !
Souvent, une planche d’archéologie entrevue dans une bibliothèque, un pan de mur, une statue cassée qui gît dans l’herbe, un fragment de stèle, une guirlande de palmettes qui court sur une frise, se fixent dans son esprit, l’accompagnent partout, à pied et à cheval, en voiture et en omnibus, au théâtre et dans le monde. […] — Théâtre. — Quel ? […] Vous ai-je dit que son esprit est fin, aiguisé, coupant, qu’il a le don du dialogue, que plusieurs des scènes de ce roman parlé pourraient facilement être transportées au théâtre ? […] Je crois que cette scène, représentée aux yeux, sur un théâtre, produirait, comme on dit, un grand effet. […] Des ascenseurs perfectionnés l’ont hissé jusqu’à des chambres d’hôtel où il suffit de presser un bouton pour avoir à volonté, dans les cinq minutes, un cocktail, un journal, un cab, un médecin, un pédicure, un billet de théâtre, une brosse à dents, des tickets de chemin de fer, en un mot tous les objets nécessaires à la vie.
Pourquoi le même malaise, le même mécontentement, le même besoin de nouveau que l’on voit en Politique, dans la société, dans les arts, au Théâtre ne se ferait-il pas sentir dans la littérature ? […] C’est prodige de constater avec quelle rapidité un succès ou un insuccès se fait en matière de romans ou de pièces de théâtre. […] Heureusement, entre les répétitions et les mille travaux qui renaissent chaque jour dans un théâtre, M. […] Je t’attendrai encore aujourd’hui toute la journée, et ce soir, chez moi, depuis l’heure où je rentrerai du théâtre. […] Partout, dans le monde, les ateliers, les librairies, les couloirs de théâtre, tous les milieux de littérature ou d’art, vous trouvez l’académicien racoleur souriant aux jeunes talents qui bourgeonnent : « L’Académie a l’œil sur vous, jeune homme !
Et puis le théâtre même fut impuissant à produire l’illusion de la vie. […] Et voici le théâtre, au lieu des récits. […] La légende, le théâtre, le roman, ce furent les trois formes successives de la littérature ancienne. […] Le théâtre fut bien la forme littéraire typique, pour les dernières époques du moyen âge : un théâtre non plus de raisonnements ou de discours, mais d’actions, de faits matériels. […] — les scènes qui là-bas sont jouées, parmi les décors variés, dans le royal théâtre où nous ne pouvons pénétrer.
Les romanciers dévoués à la cause des riches n’avaient cessé d’invoquer, en excuse au luxe insolent de certaines demeures, les conflits pathétiques dont elles étaient les théâtres. […] Ainsi, Pierre Unikbc, dans le Théâtre des nuits blanches, constate : Le ciel n’était que le miroir de l’obscurcissementbd. […] Citation extraite d’une pièce de théâtre de l’auteur latin Térence (184-159), intitulée L’Héautontimorouménos, Flammarion, coll. « GF », 1993. […] Titre d’une pièce de Georges Feydeau de 1911, in Théâtre de Feydeau, Omnibus, 2006. […] Pierre Unik, Théâtre des nuits blanches, Éditions surréalistes, 1931.
Sans doute, un peu plus tard et quand on en vint au théâtre, il y eut un effort direct d’importation de Shakspeare. […] Dourdain n’avait qu’un faible, et un faible bien innocent : c’était de jouer, même quand il fut barbon, les jeunes-premiers dans les théâtres de société bourgeoise où l’on montait les pièces de Scribe ; il savait par cœur tout ce répertoire, et prenait son rôle très au sérieux, ayant gardé la jeunesse du cœur.
J’ai visité quelques monuments, quelques cabinets pour l’acquit de ma conscience plus que pour mon plaisir… J’ai peu vu jusqu’à présent le théâtre ; l’heure des dîners et des soirées rend presque impossible d’en profiter… C’est donc dans la société presque uniquement que j’ai trouvé le charme de Paris, et ce charme va croissant à mesure qu’on remonte à des sociétés plus âgées ; je suis confondu du nombre d’hommes et de femmes qui approchent de quatre-vingts ans, dont l’amabilité est infiniment supérieure à celle des jeunes gens. […] Quand ces grands acteurs sortent de dessus la scène et qu’ils posent leurs habits de théâtre, il me semble que toute la passion cesse à leur égard.
Dans ses relations de l’ordre princier (car elle en eut), il en était une toute de comédie et de sourire, et qu’on ne saurait compter : je veux parler de la familiarité du prince Florestan de Monaco, celui qui régnait en ce temps-là, homme excellent et faible, grand ami du théâtre et des comédiens, flatté de l’incognito, qui exigeait quand il venait chez elle qu’on l’appelât M. […] Nous qui sommes sur le théâtre même des scènes qui viennent d’avoir lieu, nous ne pouvons nous former une opinion vraie des causes qui les ont provoquées.