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2795. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre deuxième. La connaissance des corps — Chapitre II. La perception extérieure et l’éducation des sens » pp. 123-196

. — Les peintres coloristes connaissent bien cet état, car ils y reviennent ; leur talent consiste à voir leur modèle comme une tache dont le seul élément est la couleur plus ou moins diversifiée, assourdie, vivifiée et mélangée. — Jusqu’ici, nulle idée de la distance et de la position des objets, sauf lorsqu’une induction tirée du toucher les situe tout contre l’œil.

2796. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre huitième. L’introduction des idées philosophiques et sociales dans la poésie (suite). Victor Hugo »

Hugo sont peintes dans ces quelques lignes : « Elle avait dans toute sa personne la bonté et la douceur… pour travail de se laisser vivre, pour talent quelques chansons, pour science la beauté, pour esprit l’innocence, pour cœur l’ignorance… Il l’avait élevée plutôt à être fleur qu’à être femme232. » Hugo a d’ailleurs compris et admirablement exprimé une des fonctions de la femme : « Ici-bas, le joli, c’est le nécessaire.

2797. (1730) Des Tropes ou des Diférens sens dans lesquels on peut prendre un même mot dans une même langue. Traité des tropes pp. 1-286

On voit tous les jours des persones qui chantent agréablement, sans conoitre les notes, les clés, ni les régles de la musique, elles ont chanté pendant bien des années des sol et des fa, sans le savoir ; faut-il pour cela qu’elles rejettent les secours qu’elles peuvent tirer de la musique, pour perfectioner leur talent ? […] la langue, qui est le principal organe de la parole, se prend pour la parole : c’est une méchante langue, c’est-à-dire, c’est un médisant avoir la langue bien pendue, c’est avoir le talent de la parole, c’est parler facilement.

2798. (1930) Physiologie de la critique pp. 7-243

Un critique juge ses contemporains avec son tempérament, ses amitiés et ses haines, littéraires, politiques, religieuses, et il fait de tout cela la manière d’autorité dont son talent le rend susceptible. […] Taine de s’être enfoncé dans la recherche des Origines de la France contemporaine au lieu d’employer son temps, son talent et ses forces à commenter l’épopée naturaliste des Rougon-Macquart.

2799. (1882) Types littéraires et fantaisies esthétiques pp. 3-340

Don Quichotte est l’expression même de l’esprit de Cervantes, la figure de son talent, la forme visible de son imagination, une des plus étranges qu’il y ait eu au monde. […] J’assistais à un concert donné par un virtuose belge d’un admirable talent. […] Le plaisir de la représentation historique que donne à son insu le célèbre virtuose, s’ajoutant au plaisir que donne son talent, inspirerait presque le désir de l’applaudir deux fois à ceux qui le contemplent et l’écoutent : une fois en l’honneur de la musique et une fois en l’honneur de l’histoire.

2800. (1928) Les droits de l’écrivain dans la société contemporaine

On s’étonne parfois, dans notre société contemporaine, que tel personnage publiquement taré, sans talent d’aucune sorte et sans véritable intelligence, grossier, brutal et vulgaire, obtienne les places et les honneurs qu’il convoite.

2801. (1902) La politique comparée de Montesquieu, Rousseau et Voltaire

Celle-ci consiste dans différents privilèges dont quelques-uns jouissent au préjudice des autres, comme d’être plus riches, plus honorés, plus puissants qu’eux, ou même de s’en faire obéir…  » — Cette inégalité politique naît avec l’établissement social et va sans cesse en augmentant ; « Sans même que le gouvernement s’en mêle, l’inégalité de crédit et d’autorité devient inévitable entre les particuliers, sitôt que, réunis en une même société, ils sont forcés de se comparer entre eux et de tenir compte des différences qu’ils trouvent dans l’usage continuel qu’ils ont à faire les uns des autres… Entre ces différentes sortes d’égalité, la richesse est la dernière à laquelle elles se réduisent à la fin, parce que, étant la plus immédiatement utile au bien-être et plus facile à communiquer, on s’en sert aisément pour acheter tout le reste ; observation qui peut faire juger assez exactement de la mesure dont chaque peuple s’est éloigné de son institution primitive et du chemin qu’il a fait vers le terme extrême de la corruption.  » La richesse inégalement répartie, signe de la corruption de l’Etat, active et hâte elle-même cette corruption ; et dès lors l’Etat court rapidement vers sa ruine : « De l’extrême inégalité des conditions et des fortunes, de la diversité des passions et des talents, des arts inutiles, des arts pernicieux, des sciences frivoles, sortent des foules de préjugés également contraires à la raison, au bonheur et à la vertu… et c’est du sein de ces désordres et de ces révolutions que le despotisme, élevant par degré sa tête hideuse et dévorant tout ce qu’il aperçoit, de bon et de sain dans toutes les parties de l’Etat, parvient enfin à fouler aux pieds les lois et le peuple et à s’établir sur les ruines de la République. » Rousseau, comme on le voit, fait ici leur procès et à la société et à la propriété, considérant que l’une est la conséquence directe et nécessaire de l’autre et qu’elles dérivent toutes deux de la même erreur initiale ou du même premier malheur. […] Elle jouissait d’une décentralisation intellectuelle très précieuse et toute naturelle, par l’effet du manque de communications rapides ; et les grandes villes étaient encore des foyers de science, de talents, et d’enseignement que Paris n’avait pas éteints en les absorbant. […] Une armée-milice où tous les citoyens serviraient et chacun « un an seulement » et où, dans le choix des officiers, « on aurait égard non au rang, au crédit et à la fortune, mais uniquement à l’expérience et aux talents », serait une armée excellente, sinon pour l’offensive, du moins pour la défensive.

2802. (1908) Après le naturalisme

L’obéissance à des principes stérilise le talent.

2803. (1903) La pensée et le mouvant

Qu’un homme de talent ou de génie surgisse, qu’il crée une oeuvre : la voilà réelle et par là même elle devient rétrospectivement ou rétroactivement possible. […] Sa mère, artiste de talent, rêvait peut-être de faire de lui un artiste.

2804. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre II. Le théâtre. » pp. 2-96

Tels sont Nash, Decker et Greene ; Nash, satirique fantaisiste, qui « abusa de son talent, et conspira en prodigue contre les bonnes heures33  » ; Decker, qui passa trois ans dans la prison du Banc du Roi ; Greene surtout, charmant esprit, riche, gracieux, qui se perdit à plaisir, confessant ses vices34 publiquement, avec des larmes, et un instant après s’y replongeant.

2805. (1903) Légendes du Moyen Âge pp. -291

Enfin, pour comble de contradiction, après avoir écrit dans son âge mûr, et sans doute dès sa jeunesse, des ouvrages d’un caractère sérieux et pédagogique où il n’a montré que fort peu de personnalité et de talent, il s’est mis, à plus de soixante ans, à composer des livres badins où il s’est révélé soudain comme un écrivain merveilleux et un impitoyable railleur, et c’est à soixante-quatorze ans, au moment de mourir, que, suivant toute apparence, il a terminé ce joyeux recueil des Cent nouvelles nouvelles, si longtemps, et bien à tort, attribué au roi Louis XI. […] Grenier, l’a traitée avec talent.

2806. (1899) Musiciens et philosophes pp. 3-371

, et seulement lorsque des musiciens de talent, Mozart, Weber, Rossini et d’autres, s’inspirant d’un sujet dramatique, s’abandonnaient librement à leur inspiration en subordonnant le texte à la musique. » Tout d’abord, relevons l’erreur historique de l’écrivain russe. […] — tous grands explorateurs dans le domaine du sublime, comme aussi du laid et de l’affreux, plus grands explorateurs dans les effets et dans l’exposition, dans les arts de l’étalage, ayant tous plus de talent que de génie, virtuoses jusqu’à la moelle, avec de mystérieux conduits vers tout ce qui séduit, attire, force et renverse, ennemis nés de la logique et de la ligne droite, épris de tout ce qui est étrange, exotique, contrefait, énorme, contradictoire ; antinomistes et révolutionnaires dans les mœurs, ambitieux et insatiables, sans équilibre et sans jouissance, tous enfin brisés et agenouillés devant la croix chrétienne ; en somme, une espèce d’hommes supérieurs, intrépides et téméraires, superbes et tyranniques, altiers et entraînants, qui devaient enseigner à leur siècle l’idée du surhomme ».

2807. (1896) Psychologie de l’attention (3e éd.)

Quelques imbéciles ont même un talent particulier (pour les arts mécaniques, le dessin, la musique, le calcul) qui tranche d’autant plus qu’il est entouré par le vide.

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