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719. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Pensées de Pascal. Édition nouvelle avec notes et commentaires, par M. E. Havet. » pp. 523-539

Né en 1623 d’une famille pleine d’intelligence et de vertu, élevé librement par un père qui était lui-même un homme supérieur, il avait reçu des dons admirables, un génie spécial pour les calculs et pour les concepts mathématiques, et une sensibilité morale exquise qui le rendait passionné pour le bien et contre le mal, avide de bonheur, mais d’un bonheur noble et infini. […] Bossuet ne repousse point les lueurs ni les secours de l’antique philosophie, il n’y insulte point ; selon lui, tout ce qui achemine à l’idée de la vie intellectuelle et spirituelle, tout ce qui aide à l’exercice et au développement de cette partie élevée de nous-mêmes, par laquelle nous sommes conformes au premier Être, tout cela est bon, et toutes les fois qu’une vérité illustre nous apparaît, nous avons un avant-goût de cette existence supérieure à laquelle la créature raisonnable est primitivement destinée.

720. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre troisième. L’idée-force du moi et son influence »

L’être qui se veut et a conscience de se vouloir est supérieur, même sous le rapport de la puissance, à l’être dont la volonté n’est pas ramenée à un centre. […] La pensée continuera donc le mouvement vers l’unité commencée dans la sensibilité et l’appétit : pour se conserver et se développer, elle unifiera, elle aussi, elle réalisera, par une faim et une soif d’ordre supérieur, une intussusception, une assimilation, une nutrition interne.

721. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Lawrence Sterne »

Et, comme le Rabelais des Forts et des Gais, il est là tout ce qu’il peut être, et tout ce qu’il peut être est… d’une beauté supérieure et d’une originalité inimitable. […] Émile Montégut, lequel a fait de Sterne un lilliputien de génie, Sterne a les qualités de la sienne, et la littérature anglaise, la première littérature du monde, atteste par la masse des beautés supérieures qu’elle renferme que le Midi ne peut lutter avec le Nord.

722. (1803) Littérature et critique pp. 133-288

Le siècle de la ligue et celui de la fronde, sans remonter plus haut, offrent une foule d’esprits supérieurs, et, ce qui peut étonner davantage, on y rencontre assez souvent des vertus héroïques. […] La réputation de Mirabeau était plus qu’équivoque à l’instant où se forma l’assemblée nationale, et son talent, du moins aux yeux des gens de lettres éclairés, n’était supérieur dans aucune partie. […] Ses idées et ses talents se perfectionnaient à mesure que sa raison supérieure s’élevait au-dessus de l’esprit de faction et de l’influence des vices qui avaient longtemps égaré sa jeunesse. […] Une cause inconnue et supérieure les envoie, quand il en est temps, pour fonder le berceau ou pour réparer les ruines des empires. […] Nos mains sont un peu plus adroites que les siennes, grâce à des circonstances particulières, mais son intelligence était fort supérieure à la nôtre. » Ce mot de Vauban vaut mieux que toutes les discussions ; et je le livre aux réflexions du lecteur.

723. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires de madame de Genlis sur le dix-huitième siècle et la Révolution française, depuis 1756 jusqu’à nos jours — I »

Enfin, si nous remontons plus haut encore, si nous la suivons au Palais-Royal, dans le monde, nous la verrons sans cesse briguant avec fureur la célébrité, dans un temps où celle-ci était le prix des talents d’éclat, poursuivant tous ces talents, cultivant tous les arts, jusqu’à y trop exceller, transportant le théâtre dans les salons et l’école dans le théâtre, cumulant dans sa tête dévotion, galanterie, sensibilité, pédantisme, en un mot, toutes les inconséquences dont est capable une femme d’esprit, décidée à se créer en toute hâte une existence supérieure et plus que privée.

724. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XII. Du principal défaut qu’on reproche, en France, à la littérature du Nord » pp. 270-275

Ne disons donc pas que Shakespeare a su se passer de goût, et se montrer supérieur à ses lois.

725. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Vicaire, Gabriel (1848-1900) »

Rare exemple d’une œuvre qui tient plus que ses promesses et supérieure à son titre !

726. (1887) Discours et conférences « Discours prononcé aux funérailles de M. Stanislas Guyard, Professeur au Collège de France »

Tout ceux qui l’ont approché ont gardé de lui l’impression de quelque chose de supérieur.

727. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 348-354

Seroit-on bien reçu à dire que personne n’étoit plus capable de remplacer l’Abbé Desfontaines ; que, né avec autant d’esprit que son prédécesseur, il l’a emporté sur lui du côté du talent de la Poésie, & qu’on peut en juger par son Ode sur la Journée de Fontenoy, & par d’autres Pieces connues ; que les Auteurs Grecs & Latins lui étoient aussi familiers que ceux du siecle de Louis XIV ; qu’il a réuni la connoissance de plusieurs Langues étrangeres au mérite de bien écrire dans la sienne ; qu’il s’est montré supérieur dans l’art de faire l’analyse d’un Ouvrage, & sur-tout d’une Piece de Théatre, quand il a voulu s’en donner la peine ?

728. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre XI. Le Guerrier. — Définition du beau idéal. »

En faisant abstraction du génie particulier des deux poètes, et ne comparant qu’homme à homme, il nous semble que les personnages de la Jérusalem sont supérieurs à ceux de l’Iliade.

729. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre VI. Amour champêtre. — Le Cyclope et Galatée. »

Ce poème est un des chefs-d’œuvre de Théocrite ; celui de la Magicienne lui est peut-être supérieur par l’ardeur de la passion, mais il est moins pastoral.

730. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Furetière »

Elle est le centre d’une si grande lumière, elle offre à tout le monde, même aux myopes, une telle facilité de se renseigner, une si bonne occasion de voir clair, que, pour savoir et voir plus que les autres, il faut un effort d’autant plus grand ou une pénétration supérieure.

731. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome I

Si Tite-Live était l’inventeur de tous les faits qu’il raconte dans sa première Décade, il aurait composé un admirable roman, bien supérieur à toutes les histoires. […] Des lecteurs de goût et de sens n’hésiteront pas à regarder cette scène comme supérieure, pour l’énergie des idées et du style, à tout ce que Voltaire a fait de meilleur en ce genre. […] Ce tyran, peint comme un monstre au premier acte, paraît au second comme un sage, assez supérieur aux passions vulgaires pour dédaigner, pour abdiquer même un pouvoir qui lui a coûté tant de peine et de sang. […] Cet intérêt me paraît bien supérieur au pathétique ordinaire : il est surtout bien plus d’accord avec la morale ; car l’habitude de s’attendrir au théâtre sur les crimes des passions, ne peut, à la longue, que favoriser les passions et familiariser avec les crimes. […] Les fables du Menteur ne font de mal à personne, le rire qu’elles excitent est innocent ; mais il est dans cette pièce un genre de beautés supérieur à toutes les plaisanteries ; c’est l’indignation d’un père justement irrité qui reproche à son fils son ingratitude et sa bassesse.

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