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520. (1912) L’art de lire « Chapitre V. Les poètes »

Oui, tout rythme est détruit et l’on se trouve en présence d’une de ces dissonances, ou plutôt d’une de ces arythmies que les poètes sans doute se permettent et même cherchent parfois, mais pour produire un effet particulier, à quoi ici on ne voit pas qu’il y ait lieu. […] et il dira aussi : Lui, sans aucun effroi, comme maître paisible, Jetait dans les sillons cette semence horrible, D’où s’élève aussitôt un escadron armé, Par qui de tous côtés il se trouve enfermé, Tous n’en veulent qu’à lui, mais son âme plus fière, Ne daigne contre eux tous s’armer que de poussière.

521. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Marie Desylles » pp. 323-339

En les ouvrant, on se trouve tout à coup en pleine femme, en pleine passion, et aussi en plein xixe  siècle. […] Il ne faut pas oublier que, digne d’être chrétienne par son âme, en réalité elle ne l’était pas, et qu’elle se trouvait pourtant sinon la force, au moins assez d’amour pour se sacrifier à ce qu’elle ne croyait pas, et peut-être à ce qu’elle méprisait !

522. (1875) Premiers lundis. Tome III « Senac de Meilhan »

J’espère que cette vue, qu’il ne met d’ailleurs en avant que comme un aperçu lointain, ne se trouvera pas vérifiée dans l’avenir des sociétés libres et démocratiques.

523. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 69-73

La seule différence qui se trouve entre l’Ouvrage de Coutel & le sien, est que l’un est en grands Vers, rangés par quatrains, & l’autre en Vers libres : à cela près, les pensées, les expressions, les tours, les rimes sont absolument les mêmes.

524. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — H — article » pp. 507-511

L’Abbé Desfontaines fut un des premiers à en faire connoître les défauts, & sa critique se trouva bientôt d’accord avec le jugement du Public, qui revint, à cette occasion, de ses premiers applaudissemens.

525. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 555-559

Tous ces divers caracteres se trouvent éminemment réunis dans celui des Ouvrages de cet Auteur, qui annonce le plus de génie & le moins de sagesse.

526. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre IX. Du vague des passions. »

Ici se trouvait l’épisode de René, formant le quatrième livre de la seconde partie du Génie du Christianisme.

527. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Avant-propos » pp. 1-5

Comme l’on n’a point communement de la musique des grecs et des romains, l’idée que je viens d’en donner, et comme on croit qu’elle fut renfermée dans les mêmes bornes que la nôtre, l’on se trouve embarassé quand l’on veut expliquer tout ce que les auteurs anciens ont dit de leur musique et de l’usage qui s’en faisoit de leur temps.

528. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Préface de l’auteur »

Elle se trouvait ainsi compléter, et non pas seulement confirmer, ce que nous avions pu dire autrefois de la durée.

529. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Delille »

Les critiques essentielles, sans qu’on y vise, se trouveront toutes chemin faisant, et plus piquantes dans la bouche même des personnages ses contemporains. […] Tous les rangs étant occupés pourtant, il dut se rabattre à une simple place de maître de quartier au collège de Beauvais, où se trouvaient également alors, comme simples maîtres, son compatriote Thomas, l’abbé Lagrange, depuis traducteur de Lucrèce, et Selis, depuis traducteur de Perse. […]se trouvait alors, est-il vrai de dire, ce rayon, ce sentiment du style poétique, si l’on excepte Le Brun, qui en avait l’instinct, l’intention, et André Chénier naissant, qui allait le retrouver ? […] Villemain, en une de ses leçons, a remarqué qu’on se trouvait alors si bien dans le salon, qu’on mettait au plus la tête à la fenêtre pour voir la nature ; … et encore, c’était du côté du jardin. […] » On y supputait que, dans un ouvrage de 2, 642 vers, il se trouvait : 643 répétitions, 558 antithèses, 498 vers symétriques, 294 vers surchargés, 164 vers léonins.

530. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre onzième »

C’est un amour sans devoirs, quoique non pas toujours sans profit : car il se trouve des sociétés qui sont dupes de son charlatanisme et qui en font les frais. […] Telle fut pourtant l’illusion publique, qu’il se trouva des pères qui doutèrent de leur tendresse pour leurs enfants, en la comparant à celle d’un utopiste pour son élève imaginaire ! […] Mais comment croire à la sincérité d’un homme qui défie d’avance son lecteur d’oser se trouver plus honnête homme que lui ? […] Les plus sincères s’y trompent et ne se cherchent pas toujours où ils se trouveraient. […] Si quelqu’un peut se chercher et a la chance de se trouver, c’est sans doute un homme qui n’a pas peur de ressembler aux autres hommes.

531. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VII »

De façon que même les faiblesses de l’œuvre et même ses défauts en sont une portion intégrante et indispensable et qu’on ne saurait éliminer. » C’est cette unité vivante qui est la grande force de l’art wagnérien ; c’est elle qui, inconsciemment, aveugle quelquefois les admirateurs du maître au point qu’ils croient se trouver en face de l’œuvre d’un dieu plutôt que d’un homme. […] La musique dramatique a pour rôle ce seconder, de multiplier, de développer en la fécondant, de faire vivre en un mot l’expression partout où elle se trouve, qu’elle provienne du geste ou de la plastique, du décor ou du mot. […] Hauteur. — La partie mélodique dont l’intensité augmentait se trouve ascendante, et de genre diatonique. […] Alors intervient un motif qui sous cette forme semble tout à fait étranger au premier ; c’est un appel puissant et large des cuivres doucement répété en hauteur par les flûtes ; puis un troisième motif qui semble également particulier, que nous analyserons à son tour, et à la fin duquel (p. 5, lignes 2, 5, 6), réapparaît la terminaison E du motif fondamental. — Celui-ci revient alors et forme toute la fin de l’ouverture, et successivement toutes ses fractions se mettent en évidence : d’abord A, B et C ensemble, puis B, qui s’altère de différentes façons ; et le motif A, B, C, revient encore trois fois, toujours arrêté par B qui se représente obstinément de plus en plus altéré, jusqu’à ce que D arrive à son tour ; E apparaît ensuite et semble une réponse à D et prend même à un moment un développement considérable ; et, à plein orchestre, une complication expressive met en valeur les notes finales qui se trouvent ici n’être plus autre chose que la répétition de B, au point d’être suivies enfin de D. qui s’affaisse bientôt, tandis que les bois reprennent, faiblement et de plus en plus en hauteur, le motif ascensionnel qui semble ici fuir, en se dissipant dans les hauteurs de l’orchestre, le milieu sonore encore troublé par les successifs déchirements et les vertigineuses éducations du motif fondamental. […] Puis ont été achetés plusieurs autographes et de rares portraits de Richard Wagner ; le texte du Tannhæuser, imprimé sur vélin en et un livret du même opéra, de 1845, deuxième édition dans laquelle ne se trouve pas le chœur final des Pèlerins ; puis le programme de la première représentation à Dresde, le 19 octobre 1845 ; etc. etc… 40.

532. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1874 » pp. 106-168

Il ne naît pas, tous les jours, pour écrire l’histoire d’une école de peinture, deux hommes ayant fait de sérieuses études de peinture, deux hommes qui, indépendamment de cette compétence, se trouvent être à la fois des érudits et des stylistes. […] À ce propos, Tourguéneff dit à peu près cela : « Votre langue, messieurs, m’a tout l’air d’un instrument, dans lequel les inventeurs auraient bonassement cherché la clarté, la logique, le gros à peu près de la définition, et il arrive que l’instrument se trouve manié aujourd’hui par les gens les plus nerveux, les plus impressionnables, les moins susceptibles de se satisfaire de l’à peu près. » Jeudi 16 avril Cette jolie petite tête d’Armand, je l’ai vue, il n’y a pas dix jours, si espièglement heureuse dans sa convalescence, si remueuse, si éveillée, sur son oreiller, de la vie qui revenait. […] La maison est égayée par un enfant intelligent et beau, sur la figure duquel, se trouve, joliment mêlée, la ressemblance du père et de la mère. […] Dans les tapisseries modernes, exposées là, il ne se trouve plus rien de cet art particulier, de cette création conventionnelle, qui faisait des tableaux de laine et de soie, d’après des lois et une optique, qui ne sont ni les lois ni l’optique de la peinture à l’huile. […] » Et les mépris bruyants des penseurs du dîner pour la pure littérature, empêchent d’entendre la légère parole moqueuse d’Ernest Picard racontant à ses voisins, qu’il était au moment de demander le vote des lois constitutionnelles, quand Dufaure, qui se trouvait derrière lui, lui a jeté dans l’oreille : « Ne parlez pas de cela, la Chambre va se mettre à rire ! 

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