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1854. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre quatrième. La connaissance des choses générales — Chapitre II. Les couples de caractères généraux et les propositions générales » pp. 297-385

Bien entendu, je parle seulement des doctrines qui ont un rôle sur la scène du monde, et des philosophes qui ont construit leurs doctrines sans autre souci que celui de la vérité. — Des deux réponses principales, Kant a fait la première.

1855. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxviiie entretien. Littérature germanique. Les Nibelungen »

Cela ne ressemble qu’à soi-même ou plutôt pour s’en faire une juste image, il faudrait rassembler dans le même cadre les scènes tragiques d’Homère au siége de Troie, et les délicieuses aventures du roman de Daphnis et Chloé.

1856. (1883) La Réforme intellectuelle et morale de la France

On se prend souvent à craindre que la France et même l’Angleterre, au fond travaillée du même mal que nous (l’affaiblissement de l’esprit militaire, la prédominance des considérations commerciales et industrielles ), ne soient bientôt réduites à un rôle secondaire, et que la scène du monde européen n’en vienne a être uniquement occupée par deux colosses, la race germanique et la race slave, qui ont gardé la vigueur du principe militaire et monarchique, et dont la lutte remplira l’avenir.

1857. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Troisième série

Certaines scènes en leur sobriété, en leur dessin net et sec, en leur précision énergique et un peu tendue, sont des merveilles d’analyse psychologique et comme de dissection morale. […] Sa souplesse incroyable de dialecticien s’en accommodait tout naturellement ; son grand goût pour les masses de faits s’en accommodait aussi, parce que, avec ce procédé, il pouvait disposer ses faits en deux ordres de bataille, ou des mêmes faits tirer et établir en deux longues des deux séries de conséquences contradictoires, et c’est dans ces dispositions, j’ai presque dit dans ces figurations, que, très habile metteur en scène, il prenait un plaisir intellectuel infini.

1858. (1895) La vie et les livres. Deuxième série pp. -364

On songe au sanctuaire immense et splendide, au temple chimérique dont Ézéchiel eut la vision, en Mésopotamie, parmi les roseaux du Kobar, lorsqu’il apprit, par des messagers de malheur, les scènes douloureuses du siège, la profanation des Lieux Saints, et qu’il reconstruisit, en idée, pour la Jérusalem radieuse des siècles de paix et de joie, « la place où Iahveh posera ses pieds, où il établira sa demeure au milieu des enfants d’Israël, à tout jamais ». […] Lisez le récit d’une cérémonie de vêture chez les bénédictines de Saint-Louis-du-Temple (p. 154-165), la messe des servantes à Saint-Sulpice (p. 115-116), surtout (p. 221-458), le séjour à la Trappe, l’admirable scène de la confession, le drame affolant qui secoue le malheureux homme, venu de si loin vers l’asile où il espère goûter le repos.

1859. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Joseph de Maistre »

Villemain nous a appris que cette gracieuse navigation sur la Néwa, qui fait comme l’entrée en scène et la bordure des Soirées, est de la plume du comte Xavier : alliance délicate !

1860. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre III. La Révolution. »

Voilà la société que Gay mit en scène ; à son avis, elle valait la grande ; on avait peine à l’en distinguer : manières, esprit, conduite, morale, dans l’une et l’autre, tout est semblable. « En fait de vices à la mode, on ne peut dire si les gentilshommes du grand chemin imitent les gentilshommes à la mode, ou si les gentilshommes à la mode imitent les gentilshommes du grand chemin807. » En quoi, par exemple, Peachum diffère-t-il d’un grand ministre ?

1861. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXIe entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff » pp. 237-315

Mais à ce récit la fantasque baruinia éclata de rire, et pria la plaignante de lui narrer encore les détails de cette curieuse scène.

1862. (1910) Muses d’aujourd’hui. Essai de physiologie poétique

« Si tu m’aimais, tu serais triste, comme moi je suis triste depuis que je t’aime, parce qu’on veut, on veut quelque chose, on ne sait pas ce qu’on veut. » La campagne, qu’elle sait décrire d’une façon spontanée et personnelle, lui fait songer aux Charmettes et à Mme de Warens ; les meubles de sa chambre sont « lourds et ornés comme on en voit sur la scène dans les comédies de Molière ».

1863. (1926) La poésie pure. Éclaircissements pp. 9-166

La première scène d’ Iphigénie est une ouverture, au sens musical du mot ; elle nous met, si j’ose dire, en état de grâce poétique ; elle fait pénétrer en nous la poésie de toute la pièce.

1864. (1905) Promenades philosophiques. Première série

La scène représente, comme l’indique schématiquement la figure, le mur d’une maison et le terrain qui s’étend devant ce mur. […] La distinction de ou et de où est si peu oiseuse qu’elle sert de pivot à une scène fameuse de théâtre.

1865. (1884) Les problèmes de l’esthétique contemporaine pp. -257

Si une statue nous rendait amoureux comme Pygmalion, le but de l’art serait manqué ; de même, toute la beauté d’un drame tient à la fiction, et si les grandes scènes en étaient réalisées sous nos yeux, elles nous épouvanteraient. […] Supposez, pour prendre des exemples éloignés, les grandes scènes d’Euripide et de Corneille vécues devant vous au lieu d’être représentées ; supposez que vous assistiez à la clémence d’Auguste, au retour héroïque de Nicomède, au cri sublime de Polyxène : ces actions ou ces paroles perdront-elles donc de leur beauté pour être accomplies ou prononcées par des êtres réels, vivants et palpitants sous vos yeux ?

1866. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Benjamin Constant et madame de Charrière »

C’est la même scène qui se renouvellera bien des fois dans sa vie, et qui, toujours commencée au tragique, se terminera toujours en ironie. — « Il avait l’habitude des menaces violentes sur lui-même, me dit quelqu’un qui l’a bien connu ; il menaçait de se tuer, de se couper la gorge.

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