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1906. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (1re partie) » pp. 313-408

Plutôt que de vivre sous un tel soleil, mieux vaut encore demeurer sur terre, croire aux ondoyantes lueurs du soir et du matin, et prêter sa docile prunelle à toutes les illusions du jour, dût-on laisser la paupière en face de l’astre éblouissant ; — à moins que l’âme, un soir, ne trouve quelque part des ailes d’ange, et qu’elle ne s’échappe dans les plaines lumineuses, par-delà notre atmosphère, à une hauteur où les savants ne vont pas.

1907. (1907) Jean-Jacques Rousseau pp. 1-357

Puisque les musiciens, puisque les savants ne chantent pas à votre unisson, changez de corde et voyez les femmes. […] Il distingue les faux savants ou philosophes et les vrais, et souhaite que les vrais dirigent les États : mais à quoi les reconnaîtra-t-on ? […] — Malesherbes lui offre une place de rédacteur au Journal des Savants.

1908. (1897) Aspects pp. -215

Ainsi donc : deux peuples sont maintenus dans le culte du meurtre, toutes sortes d’entraves sont apportées par de rusés politiciens à une diminution de la barbarie ancestrale ; des lettrés et des savants voudraient réagir contre ces pratiques imbéciles, développer la solidarité aryenne — M.  […] Littré, si savant et si large, est plus consulté aujourd’hui que le dictionnaire de l’Académie ; sans compter que depuis 1830, les plus grands écrivains ont singulièrement bousculé ce dernier, dans un élan d’indépendance superbe, créant des mots et des expressions, exhumant des termes condamnés, prenant des néologismes à l’usage, enrichissant la langue à chaque œuvre nouvelle, si bien que le dictionnaire de l’Académie tend à devenir un monument curieux d’archéologie. […] En voici le sujet brièvement résumé : le docteur Jean Stival, muni depuis peu de son diplôme, ne possédant pas de fortune, s’installe dans une ville industrielle du Nord où, sur la recommandation de savants qui le protègent, il finit par obtenir la clientèle de la noblesse et de la haute bourgeoisie.

1909. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre septième. Les altérations et transformations de la conscience et de la volonté — Chapitre deuxième. Troubles et désagrégations de la conscience. L’hypnotisme et les idées-forces »

Ces expériences sont venues confirmer ce que nous avions écrit dans la Revue des Deux-Mondes et ce qui nous avait attiré les critiques d’un savant distingué : — « S’autoriser de ce qu’un téléphone reproduit à une distance énorme les vibrations reçues pour en inférer la possibilité de la télépathie, c’est oublier le fil métallique dont on utilise la conductibilité ; jusqu’à présent l’on n’a pas encore construit de téléphone télépathique. » M. 

1910. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1867 » pp. 99-182

Et le gentilhomme disparaît… Je ne vois plus dans cet intérieur de bohème, dans cette chambre de faiseur de tours aux chiens savants de Stevens, que le campement d’un saltimbanque en chambre.

1911. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1895 » pp. 297-383

Puis le discours attendu de Clemenceau, le discours éloquent, où il montre le chevalier de Marie-Antoinette, arrivé par l’amour de la beauté, de la vérité, à devenir l’apologiste d’une Germinie Lacerteux, d’une fille Élisa, qui devaient être des femmes de la tourbe qui accompagnaient la reine à l’échafaud ; discours se terminant par ces hautes paroles : « Le paysan retourne le sol, l’ouvrier forge l’outil, le savant calcule, le philosophe rêve.

1912. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Cromwell » (1827) »

Voilà ce qu’établira bientôt une autre critique, une critique forte, franche, savante, une critique du siècle qui commence à pousser des jets vigoureux sous les vieilles branches desséchées de l’ancienne école.

1913. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre II. La parole intérieure comparée à la parole interieure »

Bien loin que ce problème soit résolu, il n’a même pas, que je sache, été posé par les philosophes et les savants qui se sont occupés de l’habitude.

1914. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1871 » pp. 180-366

Il ne s’agissait pas du tout, pour lui, de sauver la France, mon savant voulait seulement étudier les cryptogames qui se développent sur les cadavres. […] Ils sont merveilleux d’impudence, ces savants allemands, et tout semblables à ces commis, qui, un sourire humble sur les lèvres, et roulant leurs chapeaux entre leurs mains, viennent redemander leur place chez le patron, qu’ils ont ruiné, pillé, brûlé.

1915. (1893) Alfred de Musset

« Toi qui as lu l’Hamlet de Shakespeare, tu sais quel effet produit sur lui le savant et érudit Polonius ! […] Il est servi par un art compliqué et savant, au prix duquel celui du Cénacle n’était que jeu d’enfant, et qui semble un peu byzantin, comparé au libre et puissant développement de la phrase romantique.

1916. (1932) Les idées politiques de la France

Jaurès et sa pensée étaient bien plus de formation savante que de formation populaire. Proudhon eût combattu le doublet savant.

1917. (1825) Racine et Shaskpeare, n° II pp. -103

Je devine l’idée qui traverse vos esprits ; vous vous souvenez de certains pamphlets publiés par un Vigneron, et qui ne tendent à rien moins qu’à déconsidérer tout ce qu’il y a au monde de plus respectable, tout ce qu’il y a de considérable parmi les hommes, je veux dire les choix de l’Académie des Inscriptions et l’admission si mémorable dans ce Corps savant, de MM. 

1918. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre II. Le Roman (suite). Thackeray. »

Pour se divertir des passions humaines, il faut les considérer en curieux, comme des marionnettes changeantes, ou en savant, comme des rouages réglés, ou en artiste, comme des ressorts puissants.

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