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1596. (1902) Le critique mort jeune

Jules Lemaître, à son tour, compare Jean-Jacques au saint homme Job sur son fumier : c’est la Bible tout entière qui revit avec Jean-Jacques Rousseau. […] Le romantique croit que l’homme est originellement bon : idée « roussienne » ; que la société, qui entrave ses instincts et ses aspirations, est une ennemie pour lui : idée « roussienne » encore ; que la passion est sainte et sacrée, le sentiment infaillible et qu’en s’y abandonnant on atteint fatalement la beauté, le bonheur, la vertu : idée « roussienne » toujours, nous l’avons vu.

1597. (1825) Racine et Shaskpeare, n° II pp. -103

A entreprend de rendre compte en trois énormes colonnes, car les Classiques sont lourds, de je ne sais quel ouvrage dans lequel M. le vicomte de St.

1598. (1920) Action, n° 2, mars 1920

Un Paradis de lumière où des saints auréolés cheminent, vêtus de brocarts drapés et rutilants d’escarboucles, pour elle a déplacé dans l’inconnaissable avenir les splendeurs ébouissantes qu’elle ne pourra pas approcher.

1599. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre I. La Renaissance païenne. » pp. 239-403

Le Christ maigre du moyen âge, le misérable ver de terre déformé et sanglant, la Vierge livide et laide, la pauvre vieille paysanne évanouie à côté du gibet de son enfant, les martyrs hâves, desséchés par le jeûne, aux yeux extatiques, les saintes aux doigts noueux, à la poitrine plate, toutes les touchantes ou lamentables visions du moyen âge se sont évanouies ; le cortége divin qui se développe n’étale plus que des corps florissants, de nobles figures régulières et de beaux gestes aisés ; les noms sont chrétiens, mais il n’y a de chrétien que les noms. […] Ces saints que Michel-Ange dresse et tord dans le ciel au Jugement dernier sont une assemblée d’athlètes capables de bien combattre et de beaucoup oser.

1600. (1930) Physiologie de la critique pp. 7-243

Tandis que le grammaticos revivait, apprenait, récitait chaque vers de son Iliade, le nasillait peut-être comme le puritain sa Bible, le criticos savait douter que tel vers fût d’Homère, dénichait les passages interpolés comme Launois dénichait les saints, employait sur Homère cette science du doute, cette méthode d’Histoire critique, qui, appliquée si prudemment par Richard Simon à l’Ancien Testament, mit si fort en fureur Bossuet : car le grand évêque de la génération classique savait beaucoup de choses, il ne savait pas douter. […] Un vrai critique vit bien volontiers, comme un chanoine, à l’ombre de cette cathédrale, prend sa place au chœur, célèbre les fêtes de ses saints, (c’est même la raison des centenaires).

1601. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 3665-7857

Comme l’histoire sainte est révelée, il seroit impie de la soûmettre à l’examen de la raison ; mais il est une maniere de la discuter pour le triomphe même de la foi. […] Un grand prince souhaitoit à Corneille un parterre composé de ministres, & Corneille en demandoit un composé de marchands de la rue saint Denis. […] Les saints peres ont suivi la même route ; saint Justin, saint Athanase, saint Basile, saint Chrysostome, &c. s’en sont servis très-utilement, tant contre les Juifs & les Payens, que contre les hérétiques de leur siecle.

1602. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre second » pp. 200-409

Il ne faut pas lire les ouvrages de Sénèque comme de simples leçons de philosophie, comme des conseils de la sagesse, mais comme les saintes exhortations d’un ministre des dieux, plus occupé de consterner le vicieux que d’éclairer l’ignorant. […] 9° « Qu’il n’a point entendu le texte où saint Jérôme inscrit Sénèque dans le catalogue des saints…367 » Il a quelquefois écrit dans cette langue, et même avec élégance, ce qu’il pourrait avouer sans vanité.

1603. (1922) Nouvelles pages de critique et de doctrine. Tome I

« Ce livre », nous déclare-t-il, « est sorti d’une infinie méditation au grand air, en toute liberté, d’une complète soumission aux influences de la colline sainte. » V Notons-le aussitôt : une telle méthode d’interprétation, ou mieux, de re-création mentale, n’était possible qu’à l’occasion d’une histoire privée et de personnages d’arrière-plan. […] Je me suis expliqué, en lisant ce magnifique finale, qu’Ernest Psichari m’ait écrit dans une lettre qu’il m’adressait de sa garnison de Cherbourg, dans l’hiver de 1914, et pendant qu’il achevait le Centurion : « C’est un tremblement que d’écrire en présence de la Très Sainte Trinité. » Mot bien étrange d’un jeune romancier à son aîné. […] Il y avait entre le saint cardinal anglais et M. 

1604. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. DAUNOU (Cours d’Études historiques.) » pp. 273-362

Cette biographie et ce jugement du saint peuvent se dire le chef-d’œuvre de l’impartialité, venant d’un sectateur du xviiie  siècle ; on ne saurait demander plus.

1605. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre V. La philosophie. Stuart Mill. »

Elles étaient saintes.

1606. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLe entretien. L’homme de lettres »

On vit accourir alors des troupes de jeunes filles des habitations voisines, pour faire toucher au cercueil de Virginie des mouchoirs, des chapelets et des couronnes de fleurs, en l’invoquant comme une sainte.

1607. (1904) Zangwill pp. 7-90

Séailles en Sorbonne est surpopulaire, surhumaine, qu’il s’y passe des événements extraordinaires, et que, au fond, l’orateur y prononce des paroles surnaturelles ; quelle résonance n’aurions-nous pas obtenue si nous avions choisi un exemple maximum, et même des exemples communs ; les manifestations laïques ne sont-elles pas devenues des cérémonies toutes religieuses, des répliques, des imitations, des calques, des contrefaçons des cérémonies religieuses ; et pour la commémoration de Zola, pour l’anniversaire de sa mort, ne nous a-t-on pas fait une semaine sainte, une neuvaine ; sentiment religieux et naissance de la démagogie.

1608. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1863 » pp. 77-169

On aperçoit encore aux murs des cartons de vitraux religieux, une horrible ronde-bosse argentée de Rudolfi, représentant le Miracle des roses de sainte Élisabeth, et à contre-jour, entre deux fenêtres, apparaît l’aigle de Pologne, brodé en argent au plumetis, et entouré d’une couronne d’épines sur fond de peluche amarante, avec au-dessus : Offert par les Dames de la Grande Pologne à l’auteur d’« Une nation en deuil ». 1861.

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