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1358. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — L’abbé Boileau, et Jean-Baptiste Thiers. » pp. 297-306

Il s’appuye de celle de Henri IV, qui reçut la discipline sur les épaules, des cardinaux d’Ossat & du Perron ; formalité bien vaine, mais raison plus étrange encore pour vouloir qu’on admettre un usage quelquefois criminel & suggéré par la débauche ; un usage qui peut être remplacé par tant d’autres plus dignes d’un vrai pénitent ; un usage qui peut être remplacé par tant d’autre plus dignes d’un vrai pénitent ; un usage enfin que la religion ne prescrit pas, & qui rappelle ces prêtres de Baal, qui se déchiroient à coups de lancettes, ou ces insensés Brammins qui passent la plus grande partie de leur vie, nuds dans leurs cellules, occupés à s’enfoncer des clous dans les bras & dans les cuisses, en l’honneur de leur dieu Brama.

1359. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre cinquième. »

Cette transposition, au lieu de ont rajeuni l’herbe, était autrefois admise dans le style le plus noble ; elle n’est plus reçue que dans le style familier, et encore faut-il en user sobrement.

1360. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre quatrième. Éloquence. — Chapitre IV. Bossuet orateur. »

Jamais les rois ont-ils reçu de pareilles leçons ?

1361. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre V. Harmonies de la religion chrétienne avec les scènes de la nature et les passions du cœur humain. — Chapitre VI. Harmonies morales. — Dévotions populaires. »

Leurs pleurs ne sont point perdus : la religion les reçoit dans son urne, et les présente à l’Éternel.

1362. (1883) Essais sur la littérature anglaise pp. 1-364

C’est une opinion reçue sur le continent qu’un procès engagé en Angleterre se terminera toujours au détriment de l’étranger. […] Les circonstances étaient admirables, les matériaux riches et abondants, la société merveilleusement disposée pour recevoir un tel poète. […] Spinola, qui avait de son côté interdit ce combat, reçut lord Herbert avec une bonne grâce tout italienne, en lui proposant un dîner à la place du duel qu’il était venu chercher. […] Il était depuis peu de temps à Londres lorsqu’il reçut l’ordre de se présenter devant les lords du conseil. […] Cette particularité, c’est la modestie extrême avec laquelle le grand poète parle des dons qu’il a reçus.

1363. (1864) Physiologie des écrivains et des artistes ou Essai de critique naturelle

Située dans la juste proportion d’une favorable température, elle ne reçoit du soleil que des rayons bienfaisants. […] Je reçois ici l’ordre de remettre le noble duc de Clarence entre vos mains. […] Il est difficile de n’y pas voir un retour de Rousseau sur sa situation personnelle lorsqu’il recevait à regret l’hospitalité des riches. […] Après dix-huit mois de séjour chez cet avoué, Balzac fut reçu chez M.  […] Cependant ses images conservent longtemps encore le nom significatif de Majesté avant de recevoir celui de Madone.

1364. (1876) Romanciers contemporains

Il a reçu en partage les dons qui font les grands écrivains. […] Fabre s’en prenne à son talent si nous venons de raconter sa vie sans avoir reçu directement ses confidences. […] Sans doute l’auteur lui a donné fort à propos une blessure reçue par accident. […] Chacun connaît les Muscadins, qui viennent de recevoir sur la scène une seconde consécration. […] M. le garde des sceaux reçoit en ce moment beaucoup de conseils.

1365. (1896) Les Jeunes, études et portraits

Il n’a encore reçu qu’une éducation professionnelle quand il conçoit le projet de faire le bonheur de l’humanité. […] Quelle histoire plus attirante que celle d’une âme qui reçoit les premiers attouchements divins ? […] L’auteur de l’Enfant de volupté a reçu beaucoup d’épîtres féminines venues de France. […] De la famille à laquelle il appartient il a reçu par hérédité une âme religieuse. […] Henri Degron nous fait les honneurs de l’œuvre de M : Achille Delaroche : aussi reçoit-il à l’instant de M. 

1366. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome II

Nous ne recevons ces disciplines qu’à travers lui. […] Il tenait compte même des traits de sa physionomie avant de le recevoir dans son collège, élevé sur le modèle de ceux qu’il avait vus en Egypte. […] Puis il me dit du ton d’un hôte qui reçoit un invité : « Aimez-vous le veau ?  […] Il semble qu’en les mettant à cette place, le duc d’Aumale ait voulu doubler la grande leçon d’histoire que vous venez de recevoir d’une autre leçon, celle de la brièveté de nos destinées. […] Un membre de l’Académie française, qui n’était autre que M. le maréchal Pétain, recevait M. 

1367. (1930) Physiologie de la critique pp. 7-243

La critique professionnelle applaudit à ce qui imite les modèles reçus, — à la littérature d’institut. […] J’entends tradition dans son sens le plus large : une tradition écrite qui lui fera répéter ce que les critiques autorisés auront dit de son sujet, — une tradition orale, faite de l’enseignement qu’il aura reçu. […] Un homme de sens, en lisant cette phrase recherchée et contournée, en reçoit-il quelques idées nettes ?  […] On voit qu’un homme de sens reçoit au moins de la phrase de l’abbé Morellet une idée nette : celle de l’insuffisance et des limites de cette critique. […] Mais en ce sens large, toute grande œuvre de critique littéraire, et même les œuvres moyennes, si elles restent étrangères à l’apologétique et au parti pris, peuvent recevoir ce nom de Génie.

1368. (1842) Discours sur l’esprit positif

La métaphysique n’est donc réellement, au fond, qu’une sorte de théologie graduellement énervée par des simplifications dissolvantes, qui lui ôtent spontanément le pouvoir direct d’empêcher l’essor spécial des conceptions positives, tout en lui conservant néanmoins l’aptitude provisoire à entretenir un certain exercice indispensable de l’esprit de généralisation, jusqu’à ce qu’il puisse enfin recevoir une meilleure alimentation. […] Exposée dès lors à l’action dissolvante de la métaphysique, la morale théorique a reçu, en effet, pendant les cinq derniers siècles, dans chacune de ses trois parties essentielles, des atteintes graduellement dangereuses, que n’ont pu toujours assez réparer, pour la pratique, la rectitude et la moralité naturelles de l’homme, malgré l’heureux développement continu que devait alors procurer le cours spontané de notre civilisation. […] Les sentiments bienveillants et désintéressés, qui sont propres à la nature humaine, ont dû, sans doute, se manifester à travers un tel régime, et même, à certains égards, sous son impulsion indirecte ; mais, quoique leur essor n’ait pu être ainsi comprimé, leur caractère en a dû recevoir une grave altération, qui probablement ne nous permet pas encore de connaître pleinement leur nature et leur intensité, faute d’un exercice propre et direct. […] Quant à leur défaut habituel de cette sorte de culture régulière que reçoivent aujourd’hui les classes lettrées, je ne crains pas de tomber dans une exagération philosophique en affirmant qu’il en résulte, pour les esprits populaires, un notable avantage, au lieu d’un inconvénient réel. […] À la majeure partie de ceux qui, la reçoivent, elle n’inspire guère désormais qu’un dégoût presque insurmontable de tout travail intellectuel pour le cours entier de leur carrière : mais ses dangers deviennent beaucoup plus graves chez ceux qui s’y sont plus spécialement livrés.

1369. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « L’obligation morale »

La loi prend au commandement ce qu’il a d’impérieux ; le commandement reçoit de la loi ce qu’elle d’inéluctable. […] Chez certains la volonté s’ébranlera bien un peu, mais si peu que la secousse reçue pourra en effet être attribuée à la seule dilatation du devoir social, élargi et affaibli en devoir humain. […] Si celui qui a reçu un soufflet tend l’autre joue, que devient la justice, sans laquelle il n’y a pourtant pas de charité ? […] Il a reçu une mission. […] Ce qu’ils ont laissé couler à l’intérieur d’eux-mêmes, c’est un flux descendant qui voudrait, à travers eux, gagner les autres hommes : le besoin de répandre autour d’eux ce qu’ils ont reçu, ils le ressentent comme un élan d’amour.

1370. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIVe entretien. Alfred de Vigny (1re partie) » pp. 225-319

Ce brave homme, nommé Granchamp, avait suivi partout le chef de la famille dans les guerres et dans ses travaux de finances ; il avait été son écuyer dans les unes et son secrétaire dans les autres ; il était revenu d’Allemagne depuis peu de temps, apprendre à la mère et aux enfants les détails de la mort du maréchal, dont il avait reçu les derniers soupirs à Luzzelstein ; c’était un de ces fidèles serviteurs dont les modèles sont devenus trop rares en France, qui souffrent des malheurs de la famille et se réjouissent de ses joies, désirent qu’il se forme des mariages pour avoir à élever de jeunes maîtres, grondent les enfants et quelquefois les pères, s’exposent à la mort pour eux, les servent sans gages dans les révolutions, travaillent pour les nourrir, et, dans les temps prospères, les suivent et disent : « Voilà nos vignes », en revenant au château. […] « Celui-là n’est pas malheureux ; il a ce qu’il a voulu avoir ; il sera toujours combattu, mais avec des armes courtoises ; et quand il donnera des armistices à ses ennemis, il recevra les hommages des deux camps. […] Tom quand il vous appellera ; mais ne le dérangez jamais, et ne recevez de lui aucun présent. […] Vous l’avez tous si bien reçu, étonnez-vous qu’il soit parti ! […] dans ton sein, Seigneur, reçois ces deux martyrs !

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