Il est difficile de pousser plus loin la science numismatique, si propre d’ailleurs à servir de guide & d’appui à l’Histoire. […] Le Traducteur n’a pas toujours suivi littéralement son Original, parce que son Original n’est pas toujours propre à se soutenir dans notre Langue ; il a cru devoir adoucir certains traits qui nous eussent paru singuliers, & supprimer des traits ennuyeux ou extravagans, qui refroidissent l’intérêt & choquent les gens de goût.
Jamais l’ambition inquiete d’étaler ses propres idées, défaut ordinaire à la plupart des Historiens, ne l’entraîne à prévenir les réflexions du Lecteur ; il se contente de le mettre à portée de réfléchir lui-même, en se bornant à la simple narration. […] On ne doit pas négliger de parler de son Traité du choix & de la méthode des Etudes, où il décrit la marche convenable à chaque Science en particulier ; ni de son Livre des Devoirs des Maîtres & des Domestiques, où une philosophie chrétienne prescrit aux un des regles de conduite conformes à l’ordre & à l’humanité, & aux autres des leçons propres à régler leur dépendance & à rendre leur sort plus heureux.
Veut-il s’en saisir, il lui faut s’endétacher, la repousser dans le royaume mort du passé, et tirer de sa propre substance un nouveau sujet qui va échapper à son tour à ce nouvel effort de possession intégrale. […] C’est avec ses sensations qu’il construit ses perceptions, c’est-à-dire qu’il situe dans l’espace et hors de lui, à l’occasion de ses propres modifications, des causes imaginées, matérielles et sensibles, de ces changements où il se possède.
Et cet endroit inconnu à l’homme dans ses propres actions et dans ses propres démarches, c’est par où Dieu agit, et le ressort qu’il remue. […] En vérité, depuis tantôt cent ans, nous avons fait trop bon marché de l’originalité propre du génie français ! […] À plus forte raison, en morale et en politique, le sens propre et individuel trouvait-il partout sa limite. […] Émancipé de l’autorité des autres, Bayle l’est presque plus encore de la sienne propre. […] conscience de sa propre valeur ?
Cette devise le dénonce comme un grand émotif à qui, tout jeune, la violence de sa propre sensibilité fit peur. […] Matteo Falcone exécute son propre fils d’un coup de fusil. […] Je demeurai quelques minutes à réapprendre la réalité des choses autour de moi et ma propre réalité. […] Le style, disais-je, a pour objet propre le détail. […] Les autres ignoreront jusqu’à la fin ce caractère mystique de leur propre action.
Tous ont leur caractère propre et leur rôle dans l’action. […] Quelle apparence en effet qu’un moderne ait tiré de son propre fonds des choses aussi peu subtiles ? […] Schmidt, qui est fort instruit, n’a voulu sacrifier aucune de ses connaissances acquises et il s’est perdu dans sa propre science. […] Chacun de nous, en effet, est le héros de sa propre existence. […] C’est un génie de solidité et de patience de qui le propre est d’avancer péniblement et de ne reculer jamais.
Que devient le poète rendu à ses propres maximes et à son art, qui l’éloignent de la contagion des cours ? […] Bellone et Mars ne le défendent-ils pas dans notre propre histoire ? […] N’est-il pas étrange que notre propre ville nous soit mieux représentée par l’Arioste que par Voltaire ? […] Tous les peuples de l’histoire ayant eu leur religion propre, il était absurde de leur supposer des divinités qui n’eussent pas été les leurs. […] Il ne commente l’œuvre que par les propres sentiments de l’auteur, et l’on reconnaît qu’il en éprouve la noble sympathie.
Le génie est sa propre règle. […] Il a vécu seulement pour ses propres auteurs, non pour lui-même puisque nul chef-d’œuvre n’en témoignera. […] Elle prend sa figure propre : l’adéquat l’habille de pure beauté incorruptible. […] Elle ne représente pas une fonction qui s’accomplit pour son propre bénéfice. […] L’étincelle de son génie devait grandir au souffle des calamités et engendrer sa nature propre.
., dans lesquels il y avait de grands excès du mot propre et des descriptions impitoyables de crudité : c’est un converti qui revient à mieux et qui s’amende, qui se fait satirique un peu dans le genre, mais dans un meilleur sens que Barthélemy. — Quoi qu’il en soit, c’est moins par des satires directes, ce nous semble, qu’il faut combattre l’ennemi, que par des exemples plus calmes et en continuant de marcher de plus en plus, et chacun de son mieux, dans sa direction littéraire, sans s’en laisser détourner. […] Ce morceau même sur Descartes déclare assez l’esprit de l’ouvrage, et bien qu’on puisse craindre qu’il n’y ait dans cette façon de voir un peu de construction a posteriori et que ce soit se montrer, nous le croyons, par trop satisfait de soi-même et de sa propre littérature, on recherchera justement l’ouvrage de M.
S’appliquer de bonne heure à la lecture des Historiens & des Philosophes, pour apprendre des premiers l’origine & l’usage des loix, des seconds, la maniere de penser & de raisonner ; tels furent les moyens qu’il jugea propres à le mettre en état de fournir une carriere où l’esprit ne sauroit se soutenir lui seul. […] Ce n’est pas certainement ainsi qu’auroient répondu nos petits esprits si pleins d’eux-mêmes, eux qui croient tout tenir de leur propre fonds, & qui ne peuvent réellement s’approprier que le ridicule de leurs prétentions.
La finesse & l’agrément trop recherché, qui regnent dans sa prose, sont des amorces séduisantes, propres à égarer les jeunes esprits. […] Il n’a rien inventé, il est vrai, mais il a su se rendre propres les découvertes des autres, en y ajoutant des traits de lumiere qui n’ont pas peu servi à les faire valoir.
On peut ajouter que sa Poétique n’est nullement propre à servir de guide aux jeunes Auteurs qui voudront se former le goût. […] On ne peut la louer que de ses bonnes intentions ; car pour ses Vers, ils sont prosaïques, boursouflés, le plus souvent d’une expression assez pauvre, & peu propres à produire un grand effet.
Son génie n’étoit nullement propre à la haute Poésie. […] Ce Poëte a fait encore des Hymnes & des Cantates, qui prouvent que l’Ecriture Sainte, d’où elles sont tirées, n’a pas été mieux traitée que l’Iliade, & sont de nouveaux motifs pour nous confirmer dans l’idée que le génie de la Mothe n’étoit pas propre à la Poésie sublime.