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642. (1836) Portraits littéraires. Tome I pp. 1-388

Par quel renversement d’idées M. de Lamartine est-il arrivé à déplacer ainsi des questions si nettement posées ? […] Quelle blonde fille de l’Angleterre a posé devant le maître d’école aveugle pour l’idéale figure de la première femme ? […] Dès qu’il s’arrête, il pose. […] Le premier qui pose la main sur l’autel où se consume son encens est son ennemi déclaré. […] Chacun des modèles qu’il fait poser devant nous gagne notre affection en révélant à nos yeux des mérites inattendus.

643. (1864) Corneille, Shakespeare et Goethe : étude sur l’influence anglo-germanique en France au XIXe siècle pp. -311

Elle posait en principe la perfectibilité humaine, c’est-à-dire ce qu’aujourd’hui nous appellerions le progrès moral. […] Les problèmes humains ne se posaient pas devant lui avec le même fatalisme, disons-le franchement : avec le même sérieux. […] Le vrai poète est comme ces paysans italiens qui ne sauraient s’asseoir, se coucher ou se tenir debout sans prendre une pose pittoresque. […] Ainsi Victor Hugo semblait se complaire dans l’exagération des principes qu’il avait lui-même posés. […] Antony, semblable au Carl Moor de Schiller, défiait la société et se posait en antagoniste de toutes les idées, de toutes les croyances adoptées.

644. (1895) Nouveaux essais sur la littérature contemporaine

Tu n’es pas Kythérée, en ta pose assouplie. […] Au contraire, c’est bien pour elle-même qu’il a posé « la question du droit de l’enfant », dans la seconde partie de son roman. […] — et en second lieu parce que d’admettre le surnaturel, ce serait poser en principe l’impossibilité de la science. […] » C’est la grande question que se pose d’abord M.  […] Des races, encore aujourd’hui, se forment sous nos yeux, prennent conscience d’elles-mêmes comme races, se posent et s’opposent à d’autres comme telles.

645. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. de Rémusat (passé et présent, mélanges) »

Tous, plus ou moins, nous avons ainsi en nous un premier type que nous aimons à détacher, à figurer en l’exagérant un peu, à faire poser devant nous et devant les autres ; nous y jetons nos qualités, nos défauts ; nous le caressons, nous le malmenons et finissons le plus souvent, dans notre impatience de tout ou rien , par l’immoler de désespoir et le faire mourir. […] Pendant les quatre années qui suivirent, il y eut une tentative sérieuse, sincère, pour poser les bases du régime constitutionnel, et le mettre en équilibre au milieu des violences des partis. […] Continuant de plaider la cause de la raison émancipée et des conséquences toutes nouvelles qui en découlent, il pose d’une façon absolue certains principes, il se complaît à dérouler certaines maximes générales qu’il est piquant, après tant d’années, de pouvoir confronter avec les résultats et de contrôler : « Les événements, écrivait-il, semblent avoir préparé la France pour l’application des théories, et les faits ont en quelque sorte travaillé pour les principes. […] Il agitait en lui une question très-familière à quiconque réfléchit, et qu’il était appelé plus que tout autre à se poser : « Que devient la nature morale de l’homme dans un temps où l’intelligence prévaut sur tout le reste ? 

646. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1862 » pp. 3-73

À propos de cette lumière, de cette espèce de gloire entourant la Mercier, et la faisant nager dans un rayonnement, je me demandais, — cela me rappelle tellement les effets de Rembrandt ; — je me demandais si Rembrandt usait de la bête d’habitude de faire poser ses modèles dans un atelier éclairé par la lumière du nord, ainsi que tous nos peintres. […] dans une de ces chambres de domestique, où le soleil, donnant sur une tabatière, fait l’air brûlant, comme en une serre chaude, et où il y a si peu de place, que le médecin est obligé de poser son chapeau sur le lit… Nous avons lutté jusqu’au bout pour la garder, à la fin il a fallu se décider à la laisser partir. […] On ouvre, et je me trouve dans un parloir, où, entre deux fenêtres, une Vierge est posée sur une sorte d’autel. […] Sur la porte, au-dessus de laquelle se détire, en une pose anacréontique, une femme nue, est collée l’affiche : Théâtre de Neuilly.

647. (1904) Essai sur le symbolisme pp. -

Car le moine se pose qu’en s’opposant un non-moi, et, prendre son élan vers les étoiles, sans s’assurer l’appui d’un sol indubitable, quoique représentatif, c’est poser son tremplin dans le vide pour mieux sauter. […] Est-il vrai que toutes les écoles aient posé l’imitation de la nature en principe ? […] Alors les mots choisis seraient tellement impermutables qu’ils suppléeraient à tous les autres ; l’adjectif posé d’une si ingénieuse et d’une si définitive façon qu’il ne pourrait être légalement dépossédé de sa place, ouvrirait de telles perspectives que le lecteur pourrait rêver, pendant des semaines entières, sur son sens, tout à la fois précis et multiplet constaterait le présent, reconstruirait le passé, devinerait l’avenir d’âmes des personnages, révélés par les lueurs de cette épithète unique.

648. (1897) Aspects pp. -215

À l’orient, l’aube va bientôt poser ses pieds frileux sur les collines pâles. […] Il provoque la réunion d’un congrès antiautoritaire à Saint-Imier dans le Jura suisse et y pose les bases d’un essai pratique d’anarchie communiste. […] De temps en temps l’Académie délègue ses Coppée les plus liquéfiés pour leur poser des couronnes sur la tête et pour leur mettre du persil dans les narines. […] Coppée et de Heredia posèrent les termes du problème soulevé par cette dernière proposition, MM.  […] Inclus en une petite auge assez malpropre, posée à même la bouse du bœuf et le crottin de l’âne, enveloppé de langes pisseux, l’Enfant geignait en salivant sur sa bavette.

649. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « La poésie »

les principes sont posés, la méthode est donnée, et l’habile professeur a pris toute sa revanche dans la partie du poème didactique qui s’applique à l’étude et à l’amour des champs, et dont il a trouvé de si beaux et si doux exemples, de Virgile à Lamartine.

650. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre IV. La fin de l’âge classique — Chapitre I. Querelle des Anciens et des Modernes »

Ce dernier ouvrage pose très nettement la question des anciens et des modernes.

651. (1894) Notules. Joies grises pp. 173-184

— Le chant, très lointain d’abord, se rapproche et se pose emmi les buissons voisins, plus net, aux modulations infiniment variées : la rime.

652. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 37, des défauts que nous croïons voir dans les poëmes des anciens » pp. 537-553

Nous voïons par l’exemple de nos ancêtres, et par ce qui se pratique encore aujourd’hui dans le nord de l’Europe et dans une partie de l’Amerique, que les premiers monumens historiques que les nations posent pour conserver la mémoire des évenemens passez, et pour exciter les hommes aux vertus les plus necessaires dans les societez naissantes, sont des poësies.

653. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XI. Mme Marie-Alexandre Dumas. Les Dauphines littéraires »

— voit ce fils ou cette fille se poser en héritiers plus ou moins présomptifs ou… présomptueux de sa célébrité.

654. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XVI. Mme de Saman »

Mais ici je reconnais l’éternel bas-bleu et sa pose… et je pense au vers de la comédie : Ce n’est en se vantant de l’une, … qu’on a l’autre !

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