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599. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre IV. Littérature dramatique » pp. 202-220

Les deux autres marivaudages peuvent plaire à M.  […] De la première de ces pièces on peut affirmer qu’elle est un chef-d’œuvre ; de la seconde qu’elle plut à un public d’élite, malgré les erreurs de l’interprétation.

600. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Sainte Térèse » pp. 53-71

Légère comme la robe qu’elle portait, et dont elle aimait l’éclat ou la grâce, vaine comme les romans qu’elle lisait, heureuse de plaire, inclinant, comme la fleur au vent, aux conversations frivoles, elle avait les défauts de son sexe, ces défauts presque impersonnels, mais dont elle s’accuse dans sa Vie comme s’ils n’appartenaient qu’à elle seule ! […] C’est avoir profité que de savoir s’y plaire, a dit un poète de la lecture d’un autre poète ; mais c’est bien plus vrai de la lecture de sainte Térèse.

601. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre VII. »

Longtemps après lui, l’âme belliqueuse répandue dans ses vers plaisait au génie d’Alexandre, et ce héros rangeait ses poésies parmi les lectures qui conviennent aux rois. […] Plut. in Sol. §  iii.

602. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 364-367

Cette saillie ne plut pas autant que le compliment.

603. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 451-455

Sans aucune apparence de prétention, le Poëte sait plaire, & ses leçons n’ont rien de cette philosophie fade & baroque qui ose se montrer dans les Opéra comiques, & finira par en dégoûter.

604. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre XII. Des livres de jurisprudence » pp. 320-324

Plût à Dieu qu’un si bel exemple fût imité dans le reste de l’Europe, & qu’en désarmant la chicane par des bonnes loix, on assurât le bonheur & les possessions de tous les citoyens.

605. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Brenet » p. 257

… et puis voilà la querelle engagée, des épées tirées, la garde, le commissaire appellés ; et le commissaire qui se tourmentait à persuader à ce quidam colérique qu’on n’en était pas moins honnête homme pour ressembler à un Christ ; et le quidam qui répondait au commissaire : monsieur, cela vous plaît à dire, mais vous n’avez pas vu celui de Brenet.

606. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Théocrite »

Thalie signifie la verde, agréable et gentille beauté : à savoir celle des linéaments bien conduits et des traits, desquels la verde jeunesse est coutumière de plaire. […] De la sorte il put plaire diversement à ceux de Sicile et à ceux d’Alexandrie, demeurer vrai pour les uns et paraître tout nouveau aux autres. […] Et doucement il me dit, en montrant les dents, d’un regard souriant, et le rire jouait sur sa lèvre. » Au sujet de cette peau qui sent encore la présure, et que je n’ai pas voulu dérober par fausse bienséance, on remarquera que ce sont là des circonstances qui plaisaient aux anciens, bien loin de leur répugner ; ils les recherchaient plutôt volontiers. […] Il y eut là des superstitions poétiques et gracieuses aussi ; je ne fais que les indiquer ; elles seraient plutôt du ressort des malicieux peut-être qui se plairaient à sourire du rapprochement, ou des érudits qui auraient à cœur de comparer les fictions diverses. […] On ne peut disconvenir en effet que les différences de religion, de climat, d’habitudes sociales, si elles n’ont pas changé le fond de la nature humaine, ont du moins donné à l’amour chez les modernes une tout autre forme que chez les anciens ; et lorsque les peintures que ceux-ci en ont laissées nous apparaissent dans leur nudité énergique et naïve, il y a un certain travail à faire sur soi-même avant de s’y plaire et d’oser admirer.

607. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXIXe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (1re partie) » pp. 241-314

Je lui ai dit ce que je pensais de ses articles de critique de Francfort, et je les ai appelés « des échos de ses années d’Université » ; cette expression a paru lui plaire, parce qu’elle indique le point de vue sous lequel on doit considérer ces travaux de jeunesse. […] « Vous vous plairez dans ce cercle, me dit-il, j’ai passé là de beaux soirs. […] Dans quelques semaines, écrivez-moi à Marienbad, pour me faire savoir comment vous vous portez et comment vous vous plaisez à Iéna. […] La soirée me plut ; partout régnaient l’aisance et la liberté : on se tenait debout, on s’asseyait, on plaisantait, on riait, on parlait avec l’un, avec l’autre, chacun suivant sa fantaisie. […] « Oui, il veut que les nobles soient pleins d’humanité, mais il les maintient dans la possession de leurs titres, de leur rang, et c’est là une modération qui ne pouvait plaire dans un temps de révolution radicale. » 15.

608. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre sixième »

S’ils le font de bonne foi, et non par peur du mot de Voltaire que « qui ne se plaît pas à Regnard n’est pas digne d’admirer Molière », c’est moi qui ai tort. […] Cette comédie ingénue devait plaire à des spectateurs qui avaient vu la comédie effrontée de la régence, et qui peut-être y avaient eu des rôles. […] Que Bret s’y entend bien mieux que Racine, lui dont le Faux Généreux fait dire à Diderot : « Voilà qui plaira à toute la terre et dans tous les temps ! […] Ils plaisent, on ne les aime pas. […] Autant nous aimons dans la vie à ne pas changer de connaissances, autant au théâtre les nouvelles figures nous plaisent.

609. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome I pp. 1-402

À Dieu ne plaise que je méconnaisse les services rendus à l’esprit français par l’étude des littératures étrangères ! […] À Dieu ne plaise que je conseille jamais d’immoler sur l’autel d’une passion naissante le souvenir des passions qui ne sont plus ! […] Ses réflexions chagrines sur le retour de Napoléon, sur la retraite du roi, ne plairont à personne. […] Commères de Windsor, il n’y a pas une pièce de Shakespeare qui ne plaise aux matelots aussi bien qu’aux élèves d’Oxford et de Cambridge. […] Hugo ne ramènerait pas moins sûrement les oiseaux envolés, et qu’il plairait à tous les hommes de goût.

610. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIVe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers » pp. 81-176

Le 18 brumaire devait donc lui plaire, car c’était de la dictature prélude de la monarchie. […] Thiers ; cette observation est de celles qui lui plaisent : une observation de fait, et non de droit. […] Sa volonté se bornait à plaire, ses vues consistaient en opinions du moment, son travail était nul. […] Bonne, prodigue et frivole, point belle, mais parfaitement élégante, douée d’un charme infini, elle savait plaire beaucoup plus que les femmes qui lui étaient supérieures en esprit et en beauté. […] Et, chose singulière, cette illusion, qu’elle se plaisait à provoquer chez eux, elle aurait presque voulu la partager aussi ; car elle eût préféré voir son époux sujet des Bourbons, mais sujet protecteur de ses rois, entouré des hommages de l’ancienne aristocratie française, à le voir monarque couronné par la main de la nation.

611. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Discours prononcé à la société des visiteurs des pauvres. » pp. 230-304

Mais, je l’avoue, le Nouveau Jeu me plaît davantage, et me plaît même infiniment. […] Il me semble d’abord qu’il est le seul de sa bande qui écrive encore plus pour son plaisir que pour celui des autres ; et que cet esprit, qui plaît si naturellement, ne sacrifie que peu, si l’on y regarde de près, au désir de plaire. […] Il lui dit son fait ; elle lui jure qu’elle n’a pas cessé de l’aimer ; elle lui avoue, avec les apparences d’une horrible franchise, qu’elle s’est donnée à Pierre par une curiosité perverse et inepte : mais Roger ne la croit plus ; il est plus irrité encore de ce perpétuel et inextricable mensonge que de la trahison elle-même ; et, Antonia étant tombée à la renverse sur un canapé, il sonne sa gouvernante et dit : « Soignez madame ; elle est peut-être évanouie. » Ce « peut-être » est le mot final ; et le malheur, c’est qu’il pèse sur toute la pièce. — Lorsque Antonia, à Venise, au clair de lune, improvisait une version romanesque et avantageuse de son passé, elle ne s’apercevait peut-être pas qu’elle mentait ; ou, ce qu’elle en faisait, c’était pour plaire à son amant, et c’était peut-être moins par vanité ou par ruse que par amour. […] On amène l’enfant sur un brancard orné de feuillages et de fleurs, sorte de pavois rustique, et Barras lui baise respectueusement la main et l’assure de son dévouement profond, quoique éventuel… Voilà bien de la variété, bien de l’agrément, bien de l’esprit, bien de l’ingéniosité, et, semble-t-il, tout ce qu’il faut pour plaire.

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