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421. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 285-289

Le Maître de la maison se plaisoit fort à y débiter son savoir : il arrivoit souvent que les Auditeurs ne trouvoient pas l’occasion de placer un seul mot, & s’en retournoient sans avoir fait autre chose qu’écouter.

422. (1848) Études critiques (1844-1848) pp. 8-146

À côté de ces caractères principaux, M. de Balzac a placé Europe, Asie, Paccard, tous braves gens non moins marqués à l’épaule que leur patron, l’abbé Carlos Herrera, et dévoués jusqu’à la corde inclusivement sans que l’on sache trop pourquoi. […] Au milieu du drame est placé Lucien, non pas comme un moteur, mais comme une idole ; c’est une sorte de jeune premier auquel on ne prend guère d’intérêt, tant il est inerte et adoré, et lorsque de conséquences en conséquences, l’amour effréné, et du reste parfaitement dépeint, du baron de Nucingen pour Esther finit par envoyer M. de Rubempré à la Force avec M.  […] Enfin, placé entre le mépris de Modeste et la crainte d’offenser la duchesse de Chaulieu, sa tendre protectrice, le poète prend son parti en brave, et laisse le champ libre à ses adversaires. […] Sainte-Beuve y plaça chaque jour une nouvelle divinité sur un nouvel autel, et non content d’errer dans les cryptes mortuaires du xvie  siècle, il se plut bientôt encore à venir fouiller dans celles des époques plus rapprochées d’où il ne manqua pas d’exhumer nombre de momies. […] À force de s’être occupé de réputations contestables, on est étonné de le trouver toujours à la quête des beautés microscopiques et de ne jamais le voir se placer à quelque distance pour faire admirer au lecteur confiant un grand ensemble.

423. (1842) Discours sur l’esprit positif

D’après son caractère contradictoire, le régime métaphysique ou ontologique est toujours placé dans cette inévitable alternative de tendre à une vaine restauration de l’état théologique pour satisfaire aux conditions d’ordre, ou de pousser à une situation purement négative afin d’échapper à l’empire oppressif de la théologie. […] Vu l’évidente obligation où nous sommes placés désormais de le qualifier habituellement par une courte dénomination spéciale, j’ai dû préférer celle à laquelle cette universelle préparation a procuré de plus en plus, pendant les trois derniers siècles, la précieuse propriété de résumer le mieux possible l’ensemble de ses attributs fondamentaux. […] Mais, pour compléter la formule fondamentale, il suffit, en premier lieu, de placer, au début de ce vaste ensemble, la science mathématique, seul berceau nécessaire de la positivité rationnelle, aussi bien pour l’individu que pour l’espèce. […] Quoique cette stricte obligation conduise nécessairement à placer au début les études purement mathématiques, il faut pourtant considérer qu’il ne s’agit pas encore d’établir une systématisation directe et complète de l’instruction populaire, mais seulement d’imprimer convenablement l’impulsion philosophique qui doit y conduire. […] Les sept derniers chapitres du tome premier contiennent une admirable exposition dogmatique, aussi profonde que lumineuse, de la logique inductive, qui ne pourra jamais, j’ose l’assurer, être mieux conçue, ni mieux caractérisée en restant au point de vue où l’auteur s’est placé.

424. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

. — À quoi bon, dira-t-on, et n’est-ce pas là une peine bien placée, écrire avec tant de zèle et tant d’ardeur une feuille éphémère, une chose qui dure à peine une heure et qu’emporte le vent du soir ? […] Il faut donc placer Le Festin de Pierre parmi les chefs-d’œuvre de Molière. […] Il savait très bien que c’était son œuvre et son chef-d’œuvre, que c’était là son grand coup à porter, et que, ceci fait, il allait se placer un peu plus haut que Pascal, et tout simplement à côté de Bossuet. […] Entre Molière et Lulli, pour n’oublier personne, il faut placer le vrai héraut de ces amours, le jeune poète Quinault, le poète de Renaud et d’Armide. […] Dites-moi, mes amis (cela me tourmente), comment placer ma pension le plus profitablement ?

425. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 120-124

que la Nation a placés au rang des Grands Hommes qui l’honorent ; si un Livre dont on a fait vingt éditions dans le Royaume, dont cinq dans la Capitale, est un Livre très-obscur, &c.

426. (1904) Le collier des jours. Souvenirs de ma vie

La table à manger, placée dans un angle, près d’une fenêtre, formait un carré long, appuyé de deux côtés à la muraille. […] Il était placé dans la seconde pièce, tout de suite près de la porte et en face du lit de ma nourrice. […] Ma tante s’y plaça avec moi, en riant de la manœuvre, pour essayer de me faire rire aussi. […] Au fond, vers le milieu, sont placés trois sièges pour la supérieure et ses deux assistantes. […] C’était une jeune Alsacienne, qui parlait à peine le français, et était placée pour la première fois.

427. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre second » pp. 200-409

On ne pense, on ne parle avec force que du fond de son tombeau ; c’est là qu’il faut se placer, c’est de là qu’il faut s’adresser aux hommes. […] Dans la Lettre XCII, qui est fort belle, la réfutation du principe fondamental des Épicuriens, qui plaçaient le souverain bien dans la volupté. […] La colère est un effet de l’injure ; et la sagesse de la nature a placé le ressentiment dans le cœur de l’homme, pour suppléer au défaut de la loi. […] Qui est-ce qui a placé un sentiment aussi héroïque dans l’âme de celui-là ? […] Où le sort peut-il mieux placer la richesse que chez un dépositaire qui saura l’employer avec jugement, et la lui restituer sans plainte ?

428. (1861) Questions d’art et de morale pp. 1-449

Deux grands écrivains furent les instigateurs de ce mouvement qui devait placer les beaux-arts sur un pied d’égalité avec la poésie. […] Placée en regard des ouvrages de sa maturité, cette tentative juvénile aurait rompu la grandeur magistrale de l’ensemble. […] L’homme est donc placé entre deux ordres de faits, entre deux mondes divers, et il participe de l’un et de l’autre ; il est placé au sommet de la création et au bas de l’échelle mystérieuse sur les degrés de laquelle l’être immatériel s’élève jusqu’à l’être infini. […] Dans laquelle de ces deux régions est placé le centre de l’homme, ce qui fait sa vie essentielle, individuelle, son moi ? […] Eux seuls nous offrent des exemples parce qu’ils acceptèrent des modèles placés au-dessus du caprice et de la fantaisie.

429. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. FAURIEL. — POST-SCRIPTUM. » pp. 269-272

Il se trouve de la sorte que les poëtes, certains poëtes, et de ceux qui avaient le plus enlevé nos premières amours, peuvent sembler moins bien traités en définitive que des critiques, des historiens, des hommes que nous estimons et que nous admirons sans doute, mais dont tous pourtant ne sont pas à beaucoup près placés au même degré que les premiers dans notre évaluation des talents.

430. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 34-39

Bossuet, qui se connoissoit en Littérateurs estimables, le plaça auprès de M. le Dauphin, en qualité de Lecteur, & l’Académie Françoise le choisit, peu de temps après, pour un de ses Membres.

431. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Préface »

Elle n’avait pas lu la préface générale, placée à la tête du premier volume des Œuvres et des Hommes (le volume des Philosophes et des Écrivains religieux), ou si elle l’avait lue, elle ne s’en souvenait plus, car il est dit positivement dans cette préface, que pour être plus dans le mouvement de son temps, l’auteur laisserait là toute exposition artificielle ou chronologique, et ne partirait jamais, tout en embrassant le siècle tout entier, dans un nombre indéterminé de volumes, que des publications contemporaines ou des réimpressions par lesquelles on atteint à tous les moments du passé et à tous les hommes qui y ont laissé une place durable ou éphémère… Avec ce système, il y a des attentes, il n’y a pas d’oublis !

432. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVIe entretien. Biographie de Voltaire »

Voltaire plaça les fonds provenant de cette munificence de la nation anglaise dans les opérations de finances et de fournitures d’armée du fameux Pâris du Vernet, le plus habile et le plus heureux des spéculateurs du temps en France. […] La fortune assez considérable, héritée en même temps de son père et de son frère, fut placée également par Voltaire en spéculations très-lucratives. […] Mais la France avait eu si peu d’historiens lisibles et véridiques jusque-là qu’on plaça Voltaire au premier rang, parce qu’il avait remplacé, le premier, la chronique par l’histoire. […] Sa fortune considérable, indépendante des caprices et des confiscations des gouvernements, était en partie disponible, en partie placée en rentes sur les différentes contrées de l’Europe ; elle s’élevait à deux cent mille livres de rente ; ses besoins personnels bornés laissaient une grande partie de ce revenu à la disposition de ses goûts pour des libéralités princières, le reste en économie pour les éventualités extrêmes de sa vieillesse.

433. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Charles-Victor de Bonstetten. Étude biographique et littéraire, par M. Aimé Steinlen. — III » pp. 455-479

— J’ai toujours vécu d’amitié, et ma première jouissance était de la sentir bien placée. […] Un sentiment placé dans une âme vide n’a que des explosions. […] Il se réservait un capital suffisant pour conserver une assez grande aisance ; mais il eut l’imprudence d’en placer une moitié sur les fonds mexicains, et cette moitié s’évapora en fumée.

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