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1031. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VIII » pp. 70-76

Godeau, de l’Académie française, évêque de Vence, ayant adressé à Voiture un défi de vers galants en honneur de cette belle personne, Voiture lui adressa ce rondeau fanfaron : Comme un galant et brave chevalier, Vous m’appelez en combat singulier D’amour, de vers et de prose polie ; Mais à si peu mon cœur ne s’humilie, Je ne vous tiens que pour un écolier ; Et fussiez-vous brave et docte guerrier, En cas d’amour, n’aspirez au laurier. […] Toutes les personnes qui ont été à Naples ont vu, dans les rues décombrées de Pompéia, l’enseigne parlante d’une maison de prostitution, sculptée en pierre dans le fronton de la porte d’entrée, et l’inscription naïve de prostibulum, sculptée aussi dans la frise de l’entablement.

1032. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Malherbe, avec différens auteurs. » pp. 148-156

Il aimoit à débiter ses productions, & s’en acquittoit si mal, que personne ne l’entendoit. […] Faute de chaises, il ne recevoit les personnes qui venoient le voir, que les unes après les autres.

1033. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre V. Harmonies de la religion chrétienne avec les scènes de la nature et les passions du cœur humain. — Chapitre VI. Harmonies morales. — Dévotions populaires. »

Le pèlerin arrive à son village : la première personne qui vient au-devant de lui, c’est sa femme relevée de couches, c’est son fils retrouvé, c’est son père rajeuni. […] Par un admirable respect pour la vieillesse, on croyait que les personnes âgées étaient d’un heureux augure dans une maison, et qu’un ancien domestique portait bonheur à son maître.

1034. (1836) Portraits littéraires. Tome II pp. 1-523

Il est seul, il n’exclut personne, et personne ne peut l’exclure. — Mais l’Académie ne veut pas déplaire aux ministres d’aujourd’hui, aux anciens amis de Béranger. […] Il ne prescrit à personne la sécurité qu’il s’est faite. […] Personne plus que moi n’estime et n’admire la sévérité littéraire de M. de Vigny. […] Je ne sais : mais je puis affirmer que nombre de personnes honorables n’ont pu être admises, en temps opportun, faute de recommandation. […] Mais la discussion a changé de terrain : personne n’invoque plus le passé contre le débordement de l’hérésie ; personne ne combat plus pour les lois aristotéliques, pour la régularité militaire de l’alexandrin.

1035. (1889) Impressions de théâtre. Troisième série

Et personne ne peut le soulager, et personne non plus, fils, frère ou sœur, ne voudrait être à sa place. […] Legouvé en personne. […] Et comme il doit être triste de n’être plus le contemporain de personne. […] Ces deux personnes occupent pourtant la moitié de la pièce. […] Ce n’est pas une ingénue, c’est l’ingénuité en personne.

1036. (1905) Propos littéraires. Troisième série

Personne n’y gouverne, personne n’y fait la loi, ce qui n’est pas à dire que personne ne veuille la faire ; mais personne ne réussit à y imposer la sienne. […] Personne ? […] Enfin personne. […] … Je ne voudrais chagriner personne.) […] Or je rencontrais des personnes.

1037. (1874) Histoire du romantisme pp. -399

Nous n’avons vu cette expression à personne ; le croire Français, né dans ce siècle, eût été difficile. […] Du reste, Hernani n’a plus besoin de sa vieille bande, personne ne songe à l’attaquer. […] Dans l’affliction que cause sa perte, il n’y a aucun remords, et personne n’a à se reprocher de ne pas l’avoir assez aimé. […] Le sort d’Icare n’effrayait personne. […] Personne n’était plus séduisant que lui lorsqu’il voulait s’en donner la peine.

1038. (1895) Hommes et livres

Il ne lui échappa jamais un mot qui fût dicté par une passion personnelle ou qui touchât les personnes. […] Mabillon, petit paysan champenois, n’avait personne à pousser, ne tenait à rien. […] Il s’entend comme personne à lancer un livre, une souscription. […] Ce qui semble plus difficile à croire, c’est que la tragédie ait jamais donné à personne le plaisir de l’illusion. […] Ni Llorente, ni Isla, ni personne n’a réussi à établir, ni même à rendre tant soit peu vraisemblable, l’hypothèse que Gil Blas est pris en entier d’un original espagnol, et l’on peut tenir aujourd’hui pour avéré que cet ouvrage, que personne n’a pu montrer, dont personne même n’a pu montrer une trace authentique, n’existe pas et n’a jamais existé.

1039. (1897) Aspects pp. -215

Personne dans la salle à manger aux faïences où des coqs écarqués feignent de s’égosiller. […] Personne au grenier où le vent glousse comme une perdrix qui rêve en se glissant sous les tuiles. Et personne à la cave où chantent les futailles grosses de la dernière vendange. […] Henry Bérenger — c’est-à-dire personne. […] Ils ont beau promulguer des dogmes et des lois, personne ne les écoute.

1040. (1903) La vie et les livres. Sixième série pp. 1-297

Plusieurs papiers importants ou curieux lui ont été communiqués par des personnes obligeantes. […] Il ne doit pas moins compter sur moi comme sur une personne qui lui est entièrement attachée. […] « Que personne ne bouge ! […] Elle connaît, mieux que personne, l’art des poses. […] Depuis six semaines, point de lettres de toi, de ma sœur, de personne.

1041. (1892) Sur Goethe : études critiques de littérature allemande

En vérité, si telle devait être la condition indispensable du bonheur, Goethe n’eût converti personne. […] Goethe, avec les attitudes olympiennes qu’on lui prête, n’a les sympathies de personne. […] La solidarité politique des peuples de l’Europe est un fait qui, depuis longtemps, n’échappe plus à personne. […] » Personne ne bougea. […] Personne ne parlait ; Ehrenthal ne revenait point.

1042. (1714) Discours sur Homère pp. 1-137

Personne avant lui qu’il pût imiter ; nul autre après lui qui ait pû le suivre ; point d’art poëtique, point de poësie, point même de sciences, si Homere n’eût écrit. […] Agamemnon outrage Apollon dans la personne de son grand prêtre ; c’est même sur cette sacrilége imprudence que tout le poëme est fondé. […] J’en dis autant de ces longues épithetes, et de ces attributs attachés aux dieux et aux héros ; quand même il seroit vrai que ces attributs n’étoient pas moins essentiels pour désigner les personnes que les noms propres : encore n’a-t’on pas raison de le prétendre. […] Personne ne posséde assez les langues mortes, pour en sentir, comme il faudroit, les délicatesses, les graces ou les négligences ; ni ce qu’il peut y avoir d’heureux ou de forcé dans les licences que les auteurs ont prises. Que celui-là se montre, qui se croit en état de deviner juste tout ce que Virgile eût corrigé dans son énéïde, s’il eût eu le temps d’y mettre la derniere main : et si personne n’en sçait assez pour découvrir et apprétier ces fautes, personne n’en sçait assez non plus, pour sentir les traits heureux ; selon leur degré de perfection ; car il ne faudroit pas une connoissance moins fine de la langue, pour l’un que pour l’autre.

1043. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Note I. De l’acquisition du langage chez les enfants et dans l’espèce humaine » pp. 357-395

En cela, elle égale et même surpasse une personne adulte. […] » Animal ou arbre, elle le traite tout de suite comme une personne elle veut savoir sa pensée, sa parole ; c’est là pour elle l’essentiel ; par une induction spontanée, elle l’imagine d’après elle et d’après nous ; elle l’humanise. — On retrouve cette disposition chez les peuples primitifs ; et d’autant plus forte qu’ils sont plus primitifs ; dans l’Edda, surtout dans le Mabinogion, les animaux ont aussi la parole ; un aigle, un cerf, un saumon sont de sages vieillards expérimentés qui se souviennent des événements anciens et instruisent l’homme179. […] Dès la septième semaine, il fut clair pour moi que ces sons exprimaient des émotions intelligentes, l’étonnement, la curiosité, l’attente, et qu’ils étaient analogues aux exclamations qu’une personne expansive, un enfant de trois ans profère involontairement en pareilles circonstances. […] — Aujourd’hui, il a fait sur mes bras le tour de mon cabinet, regardant dans les passe-partout quantité de figures encadrées, et, à l’aspect de ces gravures, il a répété Bédames, pendant une demi-heure, avec l’accent vif et heureux de la découverte. — Il vient de dire plusieurs fois et plusieurs jours de suite Bédames, en voyant sa propre image dans le globe en cuivre poli de la lampe. — Jamais il ne dit ce mot devant une personne vivante ni devant un simple paysage sans figures. […] Il y a dans toute langue une couche de mots qui peuvent être appelés purement émotionnels : cette couche est plus ou moins, grande suivant le génie et l’histoire de chaque nation ; elle n’est jamais cachée entièrement par les couches postérieures du langage rationnel ; la plupart des interjections, beaucoup de mots imitatifs appartiennent à cette classe ; leur caractère et leur origine sont parfaitement manifestes, et personne ne peut soutenir qu’ils reposent sur des concepts généraux.

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