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772. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « II. Jean Reynaud »

L’auteur de Terre et Ciel a beau s’en défendre : il n’est réellement qu’un panthéiste de notre temps sous les guenilles de tous les hérétiques de ce Moyen Âge contre lequel il se permet tant de mépris. […] Et qu’on nous permette d’ajouter encore un dernier mot.

773. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVI. Buffon »

Sachant le prix du temps, le prix de tout, planant sur les préoccupations de son âme et les distractions de la vie, ne permettant pas à ces distractions d’emporter jamais sa pensée hors de l’atmosphère où, sans effort, il la maintenait, Buffon, comme Rousseau, ne jouait pas au hibou de Minerve. […] De tous les sentiments qu’il permit à son âme, je crois que le plus touchant et le plus profond fut pour son fils, et c’est aussi la pensée de son biographe.

774. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXIV. Alexandre de Humboldt »

Cela n’était permis qu’à l’Allemagne : car, si c’est une superstition, c’est une superstition touchante pour un pays que d’exagérer ses grands hommes, mais cela n’était certes ! pas permis à la France, qui, scientifiquement, a les siens que j’ai nommés, et auxquels jamais elle ne doit préférer personne !

775. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Lacordaire. Conférences de Notre-Dame de Paris » pp. 313-328

qu’on me permette de le dire avec le respect que l’on doit au prêtre : les idées du monde moderne ont passé souvent à travers son esprit, digne de la vérité, et que la théologie — la théologie comme l’entendait saint Thomas d’Aquin — a sauvé et au besoin sauverait encore. […] Qu’on se demande ce que les hommes qui ont pensé le plus fortement sur le cœur auraient dit et ajouté à leurs observations, s’ils avaient eu à leur convenance l’institution qui permet au plus simple des prêtres d’essuyer perpétuellement, de sa main consacrée, la sanie honteuse des plaies secrètes ?

776. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Christophe »

… Dans la dédicace de son livre au clergé de Lyon, il dit aux prêtres : « Racontons nous-mêmes notre histoire et ne permettons pas que des laïques sans foi la travestissent au gré de leurs systèmes ou de leurs passions. » Il a, certes ! […] L’histoire de l’Église est la seule, enfin, qui permettrait à l’esprit humain de se passer de toutes les autres histoires.

777. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Gratry »

Après l’avoir lu, nous est-il permis d’augurer que nous allons avoir une philosophie ? […] Cette méthode tient toute, il est vrai, dans le vieux procédé de l’induction, le vis-à-vis du syllogisme dans le raisonnement, et ceci menace d’être fâcheux pour les novateurs, qui s’imaginent que l’esprit humain doit procéder comme un joujou à surprise ; mais pour nous, qui savons quelle mince chose c’est, au regard de Dieu, que l’invention permise aux hommes, nous ne nous étonnerons pas de la reprise en sous-œuvre d’un procédé qu’une intelligence véritablement philosophique a su presque métamorphoser, en le grandissant… L’induction, telle que l’entend l’abbé Gratry, n’est plus le simple procédé de la raison décrit dans tous les livres de psychologie par les anatomistes de la pensée, c’est, sous sa plume, une méthode souveraine et d’un emploi sûr, dont on n’a pas jusqu’ici soupçonné la force parce que la rapidité foudroyante de ce procédé naturel a empêché de l’observer et de le fixer par l’analyse.

778. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Arthur de Gravillon »

Spiritualiste évaporé, il ose accuser l’Église d’un matérialisme plus grand que celui des religions païennes, parce qu’elle a permis à ses solitaires de presser la tête de mort, traditionnelle image du néant de la vie, de leurs lèvres mortifiées ou expirantes. […] vous vous permettez, monsieur, d’être distingué, quand il est reçu d’être vulgaire !

779. (1826) Mélanges littéraires pp. 1-457

Bourdaloue suppliait le chef de son ordre de lui permettre de se retirer du monde. […] Ils attaquent Pope, qui s’était permis de corriger quelques trivialités du grand homme. […] Après avoir fait la part de l’éloge, on me permettra de faire la part de la critique. […] Me permettra-t-on une réflexion ? […] que n’est-il permis à votre maître d’y aller lui-même !

780. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXXIV » pp. 337-339

N'oublions pas que les chroniques de Sainte-Beuve à la Revue suisse étaient anonymes, ce qui permettait à l’auteur de parler de lui-même à la troisième personne, comme s’il s’agissait d’un autre.

781. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Paul Chalon »

Si quis piorum manibus locus, nous retrouverons cet art et cette littérature d’outre-tombe, qui seront la joie du paradis qu’il est permis de rêver.

782. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Désaugiers, Marc-Antoine-Madeleine (1772-1827) »

Malin sans méchanceté, il a fait rire aux dépens de tout et ne s’est jamais permis de faire rire aux dépens de personne.

783. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Renaud, Armand (1836-1895) »

Sans vouloir contrister personne, il est permis de dire que, de cette coupe épuisée, il ne reste plus guère que cinq strophes, sauvées du naufrage par une citation de Sainte-Beuve et inspirées à M. 

784. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Préface de la première édition du quatrième volume »

Je me suis donc abstenu, attendant que l’ordre, rétabli dans la société et dans les esprits, me permît de les juger, non comme des auxiliaires appelés en de mauvais jours pour des œuvres de destruction, mais comme des maîtres de l’art et comme les guides de l’esprit humain au dix-huitième siècle.

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