Faites un Poëme sur la Peinture, l’Agriculture, la Déclamation, l’Art de la Chasse, l’Art de la Guerre, &c. ; ayez un génie vraiment poétique, & vous saurez ennoblir chaque terme pour exprimer chaque objet ; & vous traiterez les choses les plus difficiles d’une maniere aussi claire que poétique. […] Poëm. de la Peinture, pag. 418.
On le voit, le drame tient de la tragédie par la peinture des passions, et de la comédie par la peinture des caractères.
Elle se souvint que Lycurgue avait recueilli les poëmes homériques, malgré les peintures gracieuses qui s’y mêlent à l’horreur des combats, et qu’il avait fait régler dans sa ville le chant et l’harmonie par un musicien de l’ile de Crète. […] Le poëte de Lacédémone, bien avant Apollonius, avait-il préparé une inspiration à Virgile et surtout pressenti l’opposition qui donne tant de pathétique à cette peinture ?
Gustave Kahn C’est un livre de paysages, paysages visités, paysages vus à travers la peinture, d’une forme parnassienne, aimable, correcte, sans grande largeur, mais non sans agrément en sa précision.
En lisant ces peintures voluptueuses sans amour, on rougit de confusion pour l’homme supérieur qui se commet pour peindre, au lieu de la passion, le libertinage discret. […] Il l’est encore, parce que la pompe sied aux peintures des choses merveilleuses. […] Les précieux et les précieuses du dix-septième siècle n’y avaient cherché qu’un tour d’esprit à imiter ; l’abbé de Lyonne y montrait à Lesage la vie humaine dont les peintures, aux beaux temps de l’Espagne, ont la solidité et le coloris des tableaux de ses grands peintres. […] Il ne manquerait rien à Gil Blas pour être un livre de premier ordre, si à la peinture de l’homme tel qu’il est se joignait l’élévation morale. […] Dans ces peintures si simples et si souriantes des mœurs des écoliers, je reconnais, pour avoir passé par là, leur tendresse à la louange et à la réprimande.
. ― Plus nombreux et plus intimes sont les rapports de la littérature avec la peinture, la sculpture, l’orfèvrerie, la gravure. […] Delacroix est un romantique en peinture comme Victor Hugo l’est en littérature. […] Inventeurs et propagateurs de « l’écriture artiste », ils ont, eux aussi, commencé par des études de peinture ; ce sont des dessinateurs et des aquarellistes convertis et relaps. […] Comme le dit encore le même témoin irrécusable : « En ce temps-là, la peinture et la poésie fraternisaient. […] » Diderot paraît ainsi avoir encouragé une peinture théâtrale, philosophique, morale, littéraire.
Le tableau est étroit, la peinture est sobre de couleurs, et l’impression est éternelle. […] Le premier monument qu’élève la piété italienne à son premier deuil, c’est une peinture murale en l’honneur ou au soulagement des âmes du Purgatoire ; les rochers mêmes de ses Alpes, de ses Apennins ou de ses Abruzzes, en sont sanctifiés. […] Ce sont ces images, si fréquentes en Italie, ce sont ces oratoires, ces peintures, ces musiques, ces larmes, ces offrandes, ces prières, dont l’air d’Italie est rempli, qui inspirèrent, je n’en doute pas, des images si suaves et des vers si féminins au Dante dans son poème du Purgatoire. […] » Ce sont de pareilles peintures, véritablement homériques, qui éblouissent ou charment à chaque instant les yeux, presque à chaque page du Purgatoire. […] Il est impossible de ne pas reconnaître que Pétrarque s’est inspiré de ce platonisme précurseur de Dante dans ses amours avec Laure, et que Milton a imité, sans les surpasser, ces peintures et ces dialogues dans ces scènes d’Éden entre la première des femmes, et le premier des époux.
Cette langue antique, toute composée de syllabes sonores et d’images rayonnantes, m’étonnait et me ravissait ; il me semblait n’avoir entendu jusque-là que des mots ; mais ici c’était de la musique dans l’oreille, de la peinture dans les yeux, de l’enivrement dans tous les sens. […] La poésie se compose de trois choses : sentiment, peinture, musique. Dans ce cantique d’enfant, il n’y avait encore que de la musique et un peu de peinture ; le rythme m’enivrait déjà ; mais le rythme seul ressemble à ce chef d’orchestre qui bat la mesure avec son archet pendant les silences de la mélodie. […] Bientôt nous sourîmes de nouveau aux suaves peintures de l’industrie des oiseaux, si supérieurement décrite depuis par Audubon, Wilson, Toussenel, madame Michelet, ces historiographes de l’intelligence et de l’amour des animaux. […] M. de Chateaubriand nous révélait le style du dix-neuvième siècle : style composite, comme le genre d’architecture auquel on applique ce nom ; style qui mêle tous les genres, qui associe le raisonnement, l’éloquence, l’élégie, le lyrisme, la peinture, la poésie, et qui recouvre le tout d’un vernis magique de paroles musicales pour faire illusion souvent sur le peu de solidité du fond.
La foi du théologien transporte saint Bernard si loin et si au-dessus de la vie, qu’il néglige ces indications si lumineuses ; et quand il se rencontre dans les livres saints quelques fortes peintures ou des récits attachants de la vie, il les tourne à la figure, comme pour mettre une ombre mystique entre la réalité et lui. […] Les mœurs locales défrayent tous les genres, depuis les romans qui en mêlent la peinture satirique à leurs fictions, jusqu’aux petits poèmes qui ne sont que des anecdotes de la vie contemporaine. […] Fallait-il donc que l’esprit français continuât de tourner dans ce cercle du récit et de la satire, et se réduisît à la peinture et à la critique de la société française ?
Il y a un état moral distinct pour chacune de ces formations et pour chacune de leurs branches ; il y en a un pour l’art en général et pour chaque sorte d’art ; pour l’architecture, pour la peinture, pour la sculpture, pour la musique, pour la poésie ; chacune a sa loi, et c’est en vertu de cette loi qu’on la voit se lever au hasard, à ce qu’il semble, et toute seule parmi les avortements de ses voisines, comme la peinture en Flandre et en Hollande au xviie siècle, comme la poésie en Angleterre au xvie siècle, comme la musique en Allemagne au xviiie siècle. […] S’il est vrai que l’art ait pour but de manifester les caractères saillants de ses objets, et que la qualité de l’art dépende de l’importance du caractère et de la convergence des effets, il faut s’incliner devant ces arts et cette littérature qui — les cathédrales aux fines ciselures comme les drames monstrueux, comme la peinture souffreteuse, comme la scolastique subtile et angoissée et comme les élans passionnés de la poésie mystique — traduisent si bien les aspirations de l’âme vers le monde surnaturel, les tortures de la raison aux prises avec les insolubles problèmes de la foi, le mépris du corps transitoire et la passion de l’infini.
il me semble que dans la peinture du Trou aux Rats, M. […] Dans la peinture, comme dans la poésie, dans toutes les grandes écoles, depuis la florentine jusqu’à la flamande, l’homme joue le premier rôle ; la pierre et l’étoffe ne sont, pour Raphaël, Titien et Rubens, que des parties secondaires de la peinture. […] L’auteur a su associer habilement à l’analyse des sentiments qui agitent Marianna la peinture du paysage. […] Il y a, je le sais, quelques vers consacrés à la peinture des émotions populaires ; mais ces vers sont si peu nombreux qu’ils passent inaperçus. […] N’est-ce pas compléter, par l’analyse et la peinture des passions, le récit des historiens ?
Je n’aime point en peinture les étoffes à fleurs.
Le roman d’aujourd’hui leur doit un renouveau d’exactitude, un rajeunissement pittoresque, une attention plus soutenue et plus éclairée dans la peinture des milieux, ainsi que le souci d’un cadre élargi et précisé, souci presque inconnu jusqu’à Madame Bovary. […] Dans la plupart de ses romans récents, qui sont d’une inspiration singulièrement probe et vibrante, dans l’Eau courante comme dans l’Incendie, dans Un vainqueur comme dans l’Indocile, il a su joindre, à une grande fidélité de peinture et à la simplicité classique des moyens, une connaissance profonde de la vie morale contemporaine. […] Mais n’est-ce pas une curieuse peinture que celle de l’École Tolstoï ? […] Cette évolution correspond à l’orientation de sa mentalité esthétique, qui l’a conduit au grand roman d’idées et de mœurs collectives et aussi de peinture sociale, après que les défauts et les écueils du roman psychologique l’eurent dégoûté de l’auto-observation poussée à l’extrême. […] Qu’est-ce que le Maître de la Mer, sinon une peinture vive et imagée de la lutte entre l’idéal archaïque de chevalerie et de désintéressement, gardé par le vieux monde comme un legs des temps anciens et, d’autre part, l’esprit d’arrivisme utilitaire, l’esprit prosaïque et niveleur qu’un homme du Nouveau-Monde incarne ici avec prestige ?