Ce qui rend cependant la comparaison inexacte, c’est que le bon général ne savait pas l’astronomie. » Sur la justice il y a d’assez belles choses, rien qui sente le peintre futur du bourreau.
Je doute pourtant que la perçante phrase de Voltaire soit plus mortelle que le tranchant de cette masse de fer. « Si, dans des arts moins nobles et presque mécaniques, celui-là n’est pas estimé digne du nom d’architecte accompli ou d’excellent peintre qui ne porte une âme généreuse au-dessus du souci servile468 des gages et du salaire, à bien plus forte raison devons-nous traiter d’imparfait et indigne prêtre celui qui est si loin d’être un contempteur du lucre ignoble, que toute sa théologie est façonnée et nourrie par l’espérance mendiante et bestiale d’un évêché ou d’une prébende grasse469. » Si les prophètes de Michel-Ange parlaient, ce serait de ce style, et vingt fois en lisant l’écrivain on aperçoit le sculpteur.
La portière prête spontanément toute son attention aux commérages ; le peintre, à un beau coucher de soleil où le paysan ne voit que l’approche de la nuit ; le géologue, aux pierres qu’il rencontre où le profane ne voit que des cailloux.
Et de même que le talent du peintre se forme ou se déforme, en tout cas se modifie, sous l’influence même des oeuvres qu’il produit, ainsi chacun de nos états, en même temps qu’il sort de nous, modifie notre personne, étant la forme nouvelle que nous venons de nous donner.
Molière pédagogue et critique littéraire Molière, à travers toute sa carrière de poète comique et de peintre des mœurs, s’est toujours occupé avec beaucoup de sollicitude de deux questions et de deux groupes de personnages, à savoir des pédants et de leur influence sur les femmes, et par suite du pédantisme et de l’éducation des femmes, d’où il suit qu’il a été à plusieurs reprises critique littéraire et pédagogue. […] On sent, car le peintre des imperfections humaines a aussi les siennes, que Trissotin, plus que Tartuffe, est l’être abhorré de Molière ; que Molière, homme de lettres très en faveur en 1672, et fort bien en cour, a été autrefois un pauvre comédien de campagne, regardant avec envie du côté de Paris, et fort impatienté de ces réputations de salon et de coterie qui s’y font à si bon marché ; que, depuis, ces mêmes hommes de salon et de ruelles, ces poètes de la ville, ce sont eux qu’il a rencontrés, jaloux à leur tour et irrités, sur sa route, et dont il a eu à souffrir mille attaques et mille cabales. […] Seulement, en chemin, il rencontra une pure et charmante figure de femme, Monime ; il la considéra d’abord comme un simple ressort de son intrigue, une tragédie française devant, selon la poétique du temps, toujours « contenir de l’amour » ; et puis, peu à peu, en merveilleux peintre de femmes qu’il était, il s’en éprit, accrut son importance, agrandit son rôle, fit de ses rapports avec Mithridate tout un drame d’amour infiniment captivant et touchant ; si bien qu’il y eut sous sa main comme deux drames, l’un historique, l’autre psychologique, l’un fait de Mithridate en face des Romains, l’autre de Mithridate en face de Monime ; et comment ces deux drames se sont fondus en une seule tragédie, et comment ils se mêlent l’un à l’autre, et si l’unité de composition, d’impression et de ton en est ou n’en est point compromise, c’est ce que l’analyse et l’examen de la pièce nous apprendra.
S’il est un grand peintre de nature, il a, en plus, le sens du portrait et aucun ne l’intéresse plus que le sien. […] Nos peintres sont bienvenus chez vous, nos musiciens y sont joués, nos écrivains y sont lus ; et il s’est même trouvé que votre indépendance d’esprit eut pour eux des soins et des caresses que leur refusait la terre natale.
. : « Un million de soldats ont versé leur sang pour payer vos lauriers, un million de paysans sont morts à la peine pour vous bâtir Versailles. » Il lui reproche ses peintres, ses poètes, ses prêtres, ses architectes ; il finit par lui prédire très clairement la révocation de l’Édit de Nantes, et le règne de madame de Maintenon.
Un philosophe, un peintre, un poète peuvent connaître à des titres différents que la lumière est chose vivante et qu’il n’y a pas solution de continuité entre la lumière extérieure qui frappe la rétine et la lumière intérieure qui s’exprime par le regard. […] Si un génie d’amour lui-même n’aime pas avec ce génie et n’en fait qu’un emploi esthétique, à plus forte raison un peintre, un romancier, un philosophe n’aimera-t-il pas avec son génie.
Et il est le maître du poète comme il est le maître du statuaire et du peintre. […] Qui ne serait ni peintre ni poète.
Je défie un peintre avec son pinceau de faire rien de plus juste. […] Dans Le Jugement dernier de Michel-Ange, page terrible, le grand peintre a placé toutes sortes de charges admirables qui te tirent la langue, qui te montrent le derrière, qui te font toutes sortes de grimaces à te faire rire, même de ta damnation éternelle.
Ce n’était pas tel on tel trait particulier de l’Allemagne ; c’était l’Allemagne tout entière avec sa physionomie extérieure, ses sites, ses traditions, ses mœurs, ses institutions, ses idées, sa littérature, ses hommes d’État, ses poëtes, ses philosophes, ses historiens, ses artistes, qui apparaissait tout à coup devant la France, en se couronnant de cette auréole que le talent des grands peintres fait rayonner sur les personnages de leurs tableaux.
Il veut que le peintre qui fait le portrait de sa fille Eugénie n’oublie pas de mettre dans son tableau la maison et les arbres du parc : c’est qu’il est content d’avoir un château et de beaux arbres, et qu’il n’est pas fâché qu’on le sache. […] )… quelle aubaine pour les peintres !
Clément a bien compris cet homme qui fut l’expression la plus glorieuse de la Renaissance, un géant parmi les grands hommes d’une prodigieuse époque, un artiste dont l’œuvre colossale confond notre esprit, même en tenant compte d’une vie presque séculaire ; qui fut peintre, sculpteur, architecte, poète, ingénieur, homme de bien surtout, de qui on a pu dire, éloge suprême ! […] Après les ténors manchots et les tragédiennes étrangères, nous pourrions bien en venir aux peintres borgnes, aux danseuses à jambes de bois, aux poètes sourds-muets.