Il n’a point laissé de trace et de ciment parmi eux, comme Swedenborg, cet autre mystique qui passa aussi sa vie dans la contemplation et dans l’obscurité, mais dont le système plus hardi et plus exprimé a jeté un éclat qui rappelle les aurores boréales de son pays. […] Il est vrai qu’ils sont en Amérique, — ce qui diminue le mérite d’en avoir, — dans le pays qui pare sa jeunesse avec les oripeaux tombés de la tête branlante de la vieille Europe. […] En France enfin, le pays des railleurs, où, « les torrents » de madame Guyon ne s’étaient pas écoulés sans laisser les fanges molles et chaudes du Quiétisme au fond de bien des âmes, les dispositions à une mysticité sans guide et sans appui étaient si grandes, que l’odieux jansénisme même, cette froide chose, arrivait aussi au mysticisme, non par la tendresse, mais par l’orgueil… Tel était en réalité le dix-huitième siècle quand y apparut Saint-Martin.
Les uns vont à lui avec la curiosité des pays étranges, et il les enchante. […] L’auteur est un montagnard, ce qui veut dire qu’il aime son pays, et tout de son pays, depuis les hautes arêtes de ses glaciers jusqu’à sa flore humble et vaillante. […] En famille, on l’appelait ban, vieux mot du pays qui signifie à peu près « cancre ». […] Le Braz, et non seulement l’âme bretonne, mais le pays breton. […] De sorte qu’Au pays des pardons est un album autant qu’un livre de légende et d’histoire.
. — Le Pays des roses (1880-1882). — Galante Aventure, opéra-comique en 3 actes (1882). — Le Chemin des étoiles (1882-1885). — Les Malheurs du commandant Laripète (1882). — Les Farces de mon ami Jacques (1882). — Mémoires d’un galopin (1882). — Le Péché d’Ève (1882). — Pour faire rire (1882). — Le Filleul du Docteur Frousse-Cadet (1882) […] — Gauloiseries nouvelles (1888). — Au pays du rire (1888). — Fabliaux gaillards (1888). — Jocelyn, opéra en 4 actes (1888). — Roses d’octobre (1884-1889). — L’Or des couchants (1889-1892). — Contes à la brune (1889). — Contes audacieux (1890). — Histoires joviales (1890). — Contes salés (1891). — Le Célèbre Cadet-Bitard (1891). — Sapho, pièce en 1 acte, en vers (1891). — Le Commandant Laripète, opérette-bouffe en 4 tableaux (1891). — Grisélidis, comédie en 3 actes, en vers libres, avec Eugène Morand (1891)
Vous ne serez point attaquée dans ce pays-là que vous ne soyez bien défendue. […] Le jour de Noël 1673, la même à la même : « Rien n’est changé dans ce qu’il y a de principal dans le pays.
Il le consulta sur ses premiers essais, & lui envoya, dans les pays étrangers, deux odes composées pour le prix de poësie de l’académie Françoise : elles ne furent point couronnées. […] Il gâta sur-tout le sien dans le pays étranger.
Il y auroit une espece de regle dans ce dérangement s’il venoit du rallentissement de l’action du soleil, je veux dire que tous les pays sentiroient ce dérangement à proportion de la distance où ils sont de la ligne, et que l’élevation du soleil décideroit toujours du dégré de chaleur, quelle que fut cette chaleur en une certaine année. […] Telles sont encore les pestes qui s’allument quelquefois dans un pays où elles n’ont point été apportées d’ailleurs, et qu’on ne sçauroit imputer qu’aux altérations arrivées dans les émanations de la terre même.
[Le Pays, 24 septembre 1854.] […] C’est un de ces esprits qui se tiennent sur la frontière de la littérature proprement dite et de la philologie, mais qui entrent également dans les deux pays.
Quelque disposé que l’on soit à bien penser de son siècle et de son pays, que voulez-vous pourtant qu’on augure de la vitalité intellectuelle de la France au xixe siècle en face de ces publications, dont les unes, comme ces nombreux traités de chimie, de physique, d’agriculture, d’hydraulique, de droit élémentaire, etc., etc., qui encombrent les catalogues de librairie, ne sont que de grossières spéculations faites sur l’ignorance qui veut se décrasser, et dont les autres… de quel nom les nommer, si ce n’est du leur, pour caractériser leur abjecte médiocrité ? […] Du Protestantisme et des autres hérésies dans leur rapport avec le Socialisme (Pays, 21 novembre 1852).
Cette conception, qui semblait tout d’abord une vue de brasserie, propre aux rapins et aux Pétrus Borel, est arrivée peu à peu à couper la France en deux, et constitue, selon moi, un des signes les plus caractéristiques de la dissociation profonde de notre pays.) Seulement, voici qui est particulier et par où le philosophe se distingue du pur artiste : si Taine considère que tous ces gens qu’il croise dans ses tournées sont asservis à une telle conception de la vie qu’il ne peut collaborer avec eux, il ne peut pourtant pas en prendre son parti et, comme un Gautier, un Flaubert, un Leconte de Lisle, déclarer : « Je ne connais pas ces bourgeois ; je me désintéresse de tout ce qui les préoccupe » ; en tant que sociologue, il faut bien qu’il envisage les destinées de son pays, et dans cet esprit doué si merveilleusement d’imagination philosophique et historique, cette horreur du « bourgeois », du « philistin », aboutira à cette déclaration que le type du fonctionnaire français, que l’esprit fonctionnaire (qui ne se trouve pas seulement dans les administrations, mais qui a peu à peu pénétré même les professions libres) doit déterminer la mort de l’énergie française et, par conséquent, la décadence de notre patrie.
. — Son pays. — Sa famille. — Sa jeunesse. — Ses misères. — Ses aspirations et ses efforts. — Ses invectives contre la société et l’Église. — The Jolly Beggars. […] Au bout de plusieurs mois, sa raison lui revint ; mais elle se sentait des étranges pays où elle avait voyagé toute seule. […] Ils ne connaissent les temps passés et les pays lointains qu’en antiquaires et en voyageurs. […] Un véritable historien n’est pas sûr que sa civilisation soit parfaite, et vit aussi volontiers hors de son pays qu’en son pays. […] On les contemple, et en les appropriant au pays on les importe.
Au sortir de l’Université, il voyagea longuement dans les deux pays les plus polis du monde, la France et l’Italie. […] C’est qu’il offrait aux Anglais la peinture de la raison anglaise ; le talent et la doctrine se trouvaient conformes aux besoins du siècle et du pays. […] C’est en France que l’âge classique a rencontré sa perfection ; de sorte que, comparés à lui, ceux des autres pays manquent un peu de fini. […] En général, la singularité est dans le goût du pays ; ils aiment à être frappés fortement par des contrastes. […] Un chef-d’œuvre en même temps qu’un document d’histoire est sir Roger de Coverley, le gentilhomme de campagne, loyal serviteur de la Constitution et de l’Église, justice of the peace, patron de l’ecclésiastique, et dont le domaine montre en abrégé la structure du pays anglais.
Mais cette terreur suscita des haines ; le pays semblait prêt à se révolter de nouveau. […] On eût dit un vent africain souillant dans les bosquets du Pays de Tendre. […] Un pays léthargique et vague, peuplé d’ombres plus pâles que les fantômes du sommeil. […] Avant qu’il ait relevé l’ancre, le pays en est submergé. […] Aucun souvenir d’une ère primitive, aucune nostalgie d’un pays natal.
Maintenant qu’on a recommencé à me consulter sur les affaires de l’État, tout mon temps, toutes mes pensées, tous mes soins, appartiennent à la république, et la philosophie n’a droit qu’aux instants que n’exigera pas l’accomplissement de mes devoirs envers mon pays. […] je n’avais pas hésité à affronter les plus terribles tempêtes, et, si je l’ose dire, la foudre elle-même, pour sauver mes concitoyens, et à dévouer ma tête pour le repos et la liberté de mon pays. […] Enfin sachez que c’est en ce même lieu, mais du vivant de mon aïeul, du temps que, selon les anciennes mœurs, la maison était petite comme celle de Curius dans le pays des Sabins ; oui, c’est en ce lieu que je suis né. […] » Qu’on s’étonne et qu’on se scandalise après cela de ce que les écrivains modernes mêlent le souvenir de leur pays aux plus graves matières de leurs écrits ! […] Bossuet a sa virilité et son lyrisme de style ; mais il n’a ni son coup d’œil par-dessus les opinions de son pays, ni son universalité, ni sa perfection d’élocution ; il ébauche le marbre, il ne le polit pas ; le coup de ciseau reste dans la statue.