Il serait bon, je crois, de prendre son parti de laisser dans l’ombre certains côtés de leur vie mortelle. […] Quelques-uns même ne seraient pas très éloignés de prendre contre Racine le parti de Leclerc, de Boyer, de Pradon. […] L’événement de la lutte va dépendre du parti que prendra Frédéric. […] Voltaire saisit avidement l’occasion ; il écrit au cardinal ; et le voilà parti pour Berlin, officieusement chargé de sonder les intentions du roi. […] Mais Voltaire fut le dernier d’eux tous à prendre son parti.
La nation seule existait, et, avec elle, et en elle les mille partis qui l’agitaient et se déchiraient dans son sein. […] La tragédie représentait les dieux et les héros ; la comédie mettait en scène les citoyens et les partis ; cherchez l’homme au milieu de tout cela, vous trouverez des opinions à la place des caractères et l’allégorie satirique au lieu de la peinture des mœurs. […] Il est de force — je me plais à le reconnaître — à tripler en peu temps la valeur de la succession ; à moins qu’il ne préfère tirer sérieusement parti des brillantes facultés qu’il a reçues, et qui peuvent faire de lui — dès qu’il le voudra — un romancier digne de ce nom. […] De ces pauvres petits, nés avec une complexion délicate, la plupart sont morts avant l’expiration des mois de nourrice — malgré tous les soins des éditeurs ; — quelques-uns, moins chétifs et mieux avisés, ont survécu à l’époque du sevrage, et ont pris bravement leur parti de la destinée. […] C’était, cependant, une idée heureuse que celle des Deux Jumeaux, et je m’étonne que l’auteur n’en ait pas su tirer un meilleur parti.
Pour expliquer ces violences d’impuissant faites à la langue française, il faut bien dire que ceci n’est point une tentative isolée, une parodie, un travestissement d’écrivains en belle humeur (on le croirait presque), mais un manifeste de parti. […] Au lieu d’embrasser le parti des gros appointements, que ne mettait-il, en ce temps-là, au service de la grande virtuose, sacrifiée à une rivale qui ne la valait pas, la légitime influence d’un critique homme d’esprit, doublé de deux journaux de la force de 60 000 abonnés ? […] les prudents du parti se bouchent les oreilles pour ne pas entendre le vilain bruit qu’on leur a dénoncé. […] Ce sont là des énormités qui ne sont ni nouvelles, — et j’ajouterai, — ni dangereuses, et qu’il ne fallait pas ramasser avec trop d’apparat, pour en faire le texte d’un jugement littéraire sans quoi l’on s’exposait à ce que l’auteur du livre vous répondît avec quelque raison : — Vous êtes un homme de parti, vous ne sauriez être un juge. […] Aujourd’hui comme hier, nous continuons à différer de manière de voir, sur le compte de Maître Favilla aussi bien que sur celui du bohémien Flaminio ; seulement il s’est opéré un chassé-croisé dans notre attitude réciproque : ils ont embrassé bruyamment le parti du pouvoir, et j’ai passé discrètement et sans bruit du côté de l’opposition.
« Au milieu du théâtre — lisons-nous dans un manuscrit dont personne encore n’avait tiré parti plus ingénieusement que M. […] si les jésuites ont vu mieux que personne le parti que l’on pouvait tirer de la casuistique, — non seulement pour la direction ou la domination des consciences, — mais encore pour incliner la religion, elle-même dans le sens qu’ils voulaient ? […] Dans la grande question qui tenait alors les esprits en inquiétude et en attente, il a pris l’extrême parti. […] Vrais ou faux, les « dévots » lui étaient suspects de vouloir lui imposer une autre volonté que la sienne, peut-être même, comme les protestants jadis, de prétendre former un parti, un État dans l’État. […] On y distingue des époques, et, dans chacune de ces époques, des partis.
Je me doute qu’au-dessus des seuls partis auxquels on songe d’ordinaire, il en existe deux, antérieurs à tous les autres, et qui survivront à leur ruine : d’abord le parti, le grand, le formidable, l’envahissant parti de la médiocrité, laquelle s’arrange pour tout usurper, dans le camp de Brutus aussi bien que dans le sénat de César ; ensuite le faible et chétif parti des gens de mérite, à qui les médiocres enlèvent sans relâche honneurs, titres, rang, fortune. […] oui, on se met du parti de la femme adultère ! […] mais noté exactement, mais naturel et nécessaire, dont il faut que tout le monde prenne son parti, jusqu’à la femme qui en sera victime, et à qui l’on jettera la pierre pour en avoir été victime. […] Il prit néanmoins le parti de la retraite. […] Retombé du cap Nord rue Richelieu, il prit le sage parti de rester désormais en place.
Ils en prennent leur parti de bonne grâce. […] Il eût pris juste le contrepied du parti auquel il s’est arrêté. […] Il a vu le parti que La Fontaine tirait le premier de cette forme, dans laquelle il est maître comme personne et dans laquelle nul, sauf Molière, ne l’a été après comme avant lui. […] Au lever du rideau, toute la famille est réunie, en l’absence de son chef parti pour un voyage. […] Et voyez le parti que Molière tire de cette lente préparation.
L’une est le pessimisme matérialiste, résigné pourvu qu’il ait sa provende de plaisir quotidien, décidé à mépriser les hommes en tirant d’eux le meilleur parti possible pour ses jouissances. […] Les voilà partis pour administrer une volée à l’ancien du village, caché dans un sac chez sa commère. […] Les deux grandes écoles intellectuelles qui se disputent la Russie contemporaine et y tiennent lieu de partis politiques se formaient à cette époque et partageaient les esprits. […] Il faut être au courant des polémiques russes et de la terminologie des partis pour comprendre quels orages peut soulever cette appellation inoffensive, quels flots d’encre et de bile elle fait couler chaque jour […] D’autre part, le parti extrême a essayé de tirer à lui cette grande ombre ; on a parlé de subventions accordées par l’écrivain à une feuille malfaisante.
Ampère n’était pas assez artiste pour prendre dès l’abord un parti franc et décisif dans la réforme poétique qui se tentait d’un certain côté : son bon sens hésitait devant quelques excès apparents ; la tradition et la nouveauté se livraient bataille en lui ; il était trop sage et trop avisé pour se faire par système un style, et il n’était pas de ces natures souveraines qui en trouvent un naturellement. […] Je suis enfin parti, il y a dix jours, non pas appelé par l’inquiétude, mais seulement par l’impatience de le voir, (par) la pensée de remplacer Beaumont que je savais auprès de lui depuis quelque temps et de passer avec mon ami convalescent un mois agréable comme un mois de Tocqueville. […] » Il prit donc un grand parti, et le plus grand de tous : il prit la poste. […] Il ne tenait certainement qu’à Ampère de corriger, de fortifier son livre et d’en donner une nouvelle édition vers 1845 ; il avait même le temps, en tirant parti de tous les travaux allemands qui se multipliaient sur ce sujet, de donner une troisième édition vers 1855.
Et cependant il serait désirable de garder cette enseigne : La République, et de grouper sous ce nom les capacités de tous les partis, noyant dans leur tout l’infini rien du parti républicain. […] J’ai pris le parti de faire mettre à terre un matelas, et là-dessus couché, je demeure dans un état d’engourdissement ensommeillé, qui ne perçoit que très vaguement la canonnade et la mort. […] Quelle partialité dans les hommes de parti ! […] Les invités partis, mon cousin me fait lire un paquet de lettres écrites sur elle, pendant qu’elle a été sa maîtresse, et adressées à un ami mort. […] La princesse est dans une grande irrésolution sur le parti à prendre, en l’incertitude des choses, et cette irrésolution, pour un esprit si décidé, une volonté si arrêtée, c’est presque de la souffrance.
Personne n’a le droit de le chicaner sur le parti qu’il a pris ; le public et la critique n’ont à s’occuper que de l’œuvre accomplie. […] À Oxford, c’était un tour de force qui excitait la curiosité ; peut-être même la curiosité n’entrait-elle pour rien dans l’affluence des auditeurs, peut-être faut-il expliquer par le seul esprit de parti le nombre des personnes réunies pour assister à l’installation du duc de Wellington. […] Sue avait déjà pris ce parti malencontreux dans la Vigie de Koat-Ven ; mais il aurait dû recueillir les voix et ne pas renouveler une faute généralement blâmée. […] Les débauches de la nouvelle régence, l’ambition et l’aveuglement du nouveau César, l’entêtement et l’ignorance des Bourbons, qui ne voulaient pas se souvenir des Stuarts, sont entrés depuis longtemps dans le domaine de la rhétorique inoffensive, et ne peuvent ni blesser ni réjouir les partis. […] Ils prennent le seul parti sage : ils se taisent et regardent.
Elle tire bon parti des paralysies, des amnésies et des catalepsies. […] Quel parti chaque institutrice tire-t-elle de ces éléments invariables ? […] Il est devenu le critique littéraire du parti socialiste : depuis quelques années, il étudie les idées et les œuvres à la lumière du flambeau Benoît Malon. […] Il n’est même que juste de rappeler qu’après la Commune, devant les tribunaux d’exception, elle montra plus de courage que la plupart des hommes de son parti. […] Beaucoup de guerres commencent fortuitement par une escarmouche qui irrite les deux partis.
Pour écrire un bon roman ou quelque drame viable, il faut ou élire un sujet si banal qu’il en soit nul ou en imaginer un si nouveau qu’il faille du génie pour en tirer parti, Roméo et Juliette ou Don Quichotte. […] L’association s’est-elle formée à la suite des événements d’il y a trente ans, lorsque le peuple prit le parti d’exalter le soldat pour s’encourager soi-même ? […] Cependant, dès les premiers siècles, il y eut dans l’Église un parti très opposé à ce qu’on appelait, sans en comprendre l’importance, les superstitions populaires ; c’était le parti évangélique, qui ne devait entièrement triompher, dans l’Europe du Nord, qu’avec la Réforme36. […] À mon avis, les plus beaux coups en ce genre seront toujours malheureux, surtout à une époque où l’opinion est si divisée, où il est si facile de se faire condottière, de recruter un parti et une armée. […] C’est aujourd’hui le seul parti qui puisse, sans ironie, promettre à un jeune homme, pour ses vieux jours, un siège de sénateur.
On était alors au plus fort de la querelle religieuse ; il n’y avait pas dix ans que Les Provinciales avaient paru : Fléchier, on le sent, les a beaucoup lues, et son ironie en profite ; mais il garde son jugement libre, et il se moque doucement des deux partis. […] M. de Novion, devenu premier président du Parlement après M. de Lamoignon, parut un magistrat scandaleux : « Le premier président de Novion était fort accusé de vendre la justice, dit Saint-Simon, et on prétend qu’il fut plus d’une fois pris sur le fait prononçant à l’audience des arrêts dont aucun des deux côtés n’avait été d’avis ; en sorte qu’un côté s’étonnait de l’avis unanime de l’autre, et ainsi réciproquement, et que, sur ces injustices réitérées, le roi prit enfin le parti de l’obliger à se défaire. » Il dut quitter sa charge (1689), et fut remplacé par M. de Harlay.