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1075. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Mm. Jules et Edmond de Goncourt. » pp. 189-201

Vermillon ou non, le génie sera toujours parti.

1076. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Edgar Poe » pp. 339-351

Dieu lui avait donné des facultés singulièrement belles, puissantes et rares ; il n’en tira point le parti qu’il en eût pu tirer.

1077. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « L’Abbé *** »

Il serait bien humilié, s’il revenait au monde et s’il lisait le Maudit, par l’abbé Trois-Étoiles, de l’adjonction d’une telle capacité à son parti, et il ne s’en consolerait qu’en pensant à la peur farouche qu’après tout une sottise peut causer à un cardinal !

1078. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXI. Des oraisons funèbres de Bourdaloue, de La Rue et de Massillon. »

La coutume ridicule et barbare de citer toujours un texte, coutume dont les hommes de génie ont quelquefois tiré parti, produisit cette fois-là le plus grand effet.

1079. (1773) Essai sur les éloges « Morceaux retranchés à la censure dans l’Essai sur les éloges. »

Ces grandes vues d’un ministère qui s’occupe de projets d’humanité et du bonheur des nations, et qui veut tirer le plus grand parti possible et de la terre et des hommes, lui étaient entièrement inconnues : il ne paraît pas même qu’il en eût le talent.

1080. (1882) Essais de critique et d’histoire (4e éd.)

Quelque dangereux que soit le parti que je prends, je le prends avec joie pour me conserver digne d’être à vous. […] Tons deux ont l’air de soutenir une thèse de science ; tous deux défendent des intérêts de parti. […] Il met tout l’univers de son parti, et réduit ses adversaires à une faction de nobles tyranniques. […] Caton et Brutus étaient peut-être le parti du passé ; à tout le moins, ils étaient le parti de la vertu. […] Les coutumes qu’il expose et qu’il admire en grand seigneur, en homme de cœur et en homme de parti, sont des héritages.

1081. (1864) Le roman contemporain

Le combat fut long et terrible, et plusieurs fois les républicains modérés, à l’aide desquels tous les partis étaient accourus, doutèrent de leur triomphe. […] D’abord, presque au début des séances de la Législative, le parti vaincu dans les élections, M.  […] Les partis contraires sont pleins de défiance les uns contre les autres. […] Michelet puisse être confondu avec les simples romanciers, desquels il se distingue par son savoir, son érudition d’historien et sa passion d’homme de parti. […] Le parti vainqueur s’empare des rues et des places, et se montre seul au soleil ; le parti vaincu reste chez lui.

1082. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. FAURIEL. —  première partie  » pp. 126-268

A côté et en face du groupe où se détachaient les noms de Chateaubriand, de Bonald, il s’en formait un au sein même du parti philosophique, un autre groupe bien remarquable et bien fécond d’idées, qui, pour mieux continuer ce parti déjà vieux, méditait à son tour de faire divorce avec lui. […] Parti du xviiie en ce que ce siècle avait conservé de plus entier et de plus vital, il pénètre tout d’abord au xixe en ce que celui-ci a de plus neuf, de plus particulier et de plus distinct. […] Je ferai quelques changements dans la seconde édition qui va paraître, et je répondrai, dans les notes et dans une courte préface, à quelques objections de Fontanes, laissant de côté les insinuations personnelles, ces jouissances de l’esprit de parti. […] Or, lui qui tire si heureusement parti d’un fragment, d’un vestige de poésies populaires, il n’applique pas également ici cet esprit de divination au grand homme ; les chroniqueurs pourtant ne nous ont transmis de lui que des traits secs et nus, qu’il s’agirait aussi de révivifier. […] Fauriel crut pouvoir tirer directement parti, à cet effet, du roman dramatique de Dorothée, dans lequel il était convaincu que le poëte espagnol avait consigné à très-peu près sa propre histoire.

1083. (1925) Feux tournants. Nouveaux portraits contemporains

Miomandre prit le parti de venir en personne négocier l’édition de son livre. […] Quand ils furent tous les trois partis, j’aperçus un petit paquet qui traînait sur un fauteuil. […] Il n’appartient à aucun parti. […] Aurait-il apporté une pensée et des sentiments à un parti de gauche, comme son biographe le laisse entendre ? […] Quelle impression d’accablement ce soir de 1917 où il me fallut prendre le parti de retourner au front avant d’être arrivé au terme de ma permission !

1084. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre deuxième. La connaissance des corps — Chapitre II. La perception extérieure et l’éducation des sens » pp. 123-196

Partant, nous demeurons en suspens ; nous sommes tentés de considérer notre sensation, tantôt comme une sensation, tantôt comme un je ne sais quoi, qui, parti du dehors, entre en nous. […] Je tourne les yeux, et, par ma rétine, j’ai la sensation d’une certaine tache brune un peu luisante ; grâce à l’accommodation du cristallin et à la contraction des muscles moteurs de l’œil, j’ai en même temps une certaine sensation musculaire, qui, par une correspondance acquise, éveille en moi l’image de trois pas accomplis sur la droite. — Mes yeux suivent le contour de la table, en d’autres termes ma rétine éprouve tour à tour une série continue d’impressions, à mesure que les rayons lumineux partis des bords de la table viennent frapper tour à tour son centre jaune ; or, pendant ce temps-là, l’accommodation et la contraction des muscles de l’œil me donnent une série parallèle et continue de sensations musculaires qui, par une correspondance acquise, réveillent en moi l’image des sensations tactiles et musculaires qu’éprouverait ma main en cheminant d’angle en angle le long du contour. — Remarquons le caractère de ces images réveillées. […] Ici, la vue et les images visuelles n’interviennent pas ; c’est plus tard, par la physiologie, que notre œil se rend compte de la langue et des autres appendices qui modifient les sons partis de notre larynx59 ; alors seulement nous pouvons imaginer visuellement la prononciation d’une gutturale ou d’une dentale. — Pareillement, l’atlas tactile et musculaire est seul ou presque seul employé pour noter les courts mouvements du tronc sur sa base, et parfois tous les mouvements de la marche : par exemple, quand dans l’obscurité nous montons un escalier inconnu, nous n’imaginons que le retour régulier des mêmes sensations tactiles et musculaires ; l’atlas visuel de l’escalier manque tout à fait, et l’atlas visuel de nos jambes et de notre corps est presque absent. — Ce sont là les restes ou les renaissances de sa domination primitive ; en ces cas-là, nous situons nos sensations à peu près à la façon des aveugles-nés ; mais ce ne sont là que des débris. […] Elle a deux suites, l’une immanquable et indirecte, mon illusion mentale, l’autre directe et presque immanquable, l’ébranlement du bout nerveux ; ce sont deux ruisseaux partis de la même source ; voilà pourquoi ils se correspondent.

1085. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre IV. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire. » pp. 87-211

Rollin n’avoit gagné par ses nombreux, partisans & par ses liaisons avec un certain parti les trompettes de la Renommée. […] C’est le parti qu’a pris M. le Beau dans son Histoire du Bas Empire en commençant à Constantin. […] Un reproche plus essentiel qu’il mérite, c’est de se montrer prévenu contre sa patrie, que les rigueurs de Louis XIV. avoient exposée à la haine des Protestans, & de favoriser le parti des Puritains, de ces dangereux Enthousiastes, dont le systême de religion n’est propre qu’à rendre les hommes farouches, & le systême d’indépendance qu’à faire des factieux & des rébelles. […] Jamais auteur ne s’est plus élevé au-dessus des préjugés des sectes & des préventions des partis qui divisent le Royaume.

1086. (1854) Causeries littéraires pp. 1-353

Une fois entré dans le vif du sujet, le récit devient très attachant, presque pathétique, et l’auteur tire un excellent parti de cette donnée paradoxale, possible pourtant : une femme vertueuse, sincère, point coquette, aimant deux hommes à la fois ! […] Mérimée a l’esprit trop curieux, trop chercheur, pour ne pas s’être demandé ce que c’était réellement, ou du moins ce que ce pouvait être que cet imposteur, parti de si bas, arrivé si haut et tombé si vite. […] Boris mort, son parti abattu ou anéanti, Démétrius acclamé par le clergé, par les boyards, par l’armée, par la foule, il semble qu’il ait surmonté toutes les difficultés de son rôle. […] N’est-ce pas un peu vrai lorsqu’il s’agit des partis politiques, et de tout ce que peuvent, d’une génération à l’autre, effacer de préventions et de dissidences les douloureuses épreuves que nous avons traversées ? […] Il y a trois ans, quand cet article parut, je pris parti pour l’auteur de René contre le petit-fils de Corinne.

1087. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Note »

. — Il entra à la Chambre, et fut d’abord à peu près seul du parti social, s’exerçant à manier la parole. — Il devint conservateur en défendant le ministère Molé contre la coalition. — Peu après il eut l’idée un peu brusque d’être président de la Chambre, et, n’y ayant pas réussi, il reprit son vol et passa à gauche, et par delà la gauche.

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