Par exemple, a-t-il accordé, dans la vie de Galilée, assez d’importance à ce chapitre tant controversé de la persécution et de l’abjuration ? […] Quelle idée Boileau ou Racine, par exemple, se faisaient-ils du monde, du tonnerre, des étoiles, des planètes, etc. ?
En lui refusant un de ces grands succès, tel que l’eût été par exemple Dettingen, s’il y eût été vainqueur, une de ces actions d’éclat qui couvrent bien des fautes ou des insuffisances et qui font passer un homme de l’état contesté a l’état consacré, il semble que la Fortune, si prodigue d’ailleurs envers lui, n’ait été que juste et qu’elle ait résisté, au dernier moment, à couronner une gloire trop superficielle. […] Et de Saint-Simon, au contraire, voici par exemple un premier portrait, ou une première partie de portrait qui me paraît incontestable : « Le duc de Noailles, maintenant (1743) arrivé au bâton, au commandement des premières armées et au ministère, va désormais figurer tant, et en tant de manières, qu’il serait difficile d’aller plus loin avec netteté sans le faire connaître, encore qu’il soit plein de vie et de santé, et qu’il ait trois ans moins que moi.
Hommes d’observation, de sincérité et de hardiesse, ils se sont fait une doctrine à leur usage : ils se sont dit de ne pas répéter ce qui a été dit et fait par d’autres ; ils vont au vif dans leurs tableaux, ils pénètrent jusqu’au fond et aux bas-fonds ; ils veulent noter la réalité jusqu’à un degré où on ne l’avait pas fait encore ; ils tiennent, par exemple, à copier et à reproduire la conversation du jour et du moment, les manières de dire et de parler si différentes de la façon d’écrire, et que les auteurs, d’ordinaire, ne traduisent jamais qu’incomplètement, artificiellement ; ils ne reculent pas au besoin devant la bassesse des mots, fussent-ils dans une jolie bouche et du jargon tout pur, confinant à l’argot ; ils imitent, sans rien effacer, sans faire grâce de rien ; ils haïssent la convention avant tout ; pas d’école : « Aussitôt qu’il y a l’école de quelque chose, ce quelque chose n’est plus vivant. » Ils haïssent la fausse image et le ponsif du beau : « Il y a un beau, disent-ils, un beau ennuyeux, qui ressemble à un pensum du beau. » Très-bien : Je les comprends, je les approuve, je les suis volontiers, ou à très-peu près, jusque-là. […] Et, par exemple, pour ne pas sortir du détail du style, MM. de Goncourt ont dit : « L’épithète rare, voilà la marque de l’écrivain. » Ils ont raison, à la condition que l’épithète rare ne soit pas toujours le ton pris sur la palette.
Dans son article sur Colletet, par exemple, il indiquera l’Histoire des Poëtes françois, que ce vieil auteur a composée et qui est restée manuscrite : elle est à la bibliothèque particulière du Louvre ; le conservateur, M. […] Nombre de pages qu’il y a semées et qui me reviennent à la fois, par exemple, sur Ronsard pédant et poëte, sur le paganisme d’art au xvie siècle, sur ce que les Français ne sont pas une nation poétique, sur ce que les poëtes ne sont que rarement musiciens et réciproquement, etc., toutes ces pages se lisent avec plaisir et se retiennent ; elles sont suffisamment vraies ou auraient peu à faire pour le devenir.
bienveillant par nature, exempt de toute envie, il ne put jamais admettre ce qu’il considérait comme des infractions extrêmes à ce point de vue primitif auquel lui-même n’était plus que médiocrement fidèle ; il croyait surtout que l’ancienne langue, celle de Racine, par exemple, suffit ; il reconnaissait pourtant qu’on lui avait rendu service en faisant accepter au théâtre certaines libertés de style, qu’il se fût moins permises auparavant, et dont la trace se retrouve évidente chez lui à dater de son Louis XI. […] (Il m’était arrivé rarement, trop rarement, avant ce Discours, d’écrire sur Casimir Delavigne ; je l’avais pourtant fait en deux circonstances, l’une déjà bien ancienne, dans le Globe, à l’occasion des Sept Messéniennes de 1827, et une autre fois assez récemment dans la Revue des Deux Mondes, à l’occasion de la Popularité (1838) ; je ne crains pas de donner ci-après, en appendice, ces deux morceaux dans lesquels, avec la différence du ton, on retrouvera exprimées plusieurs idées qui chez moi ne sont pas si nouvelles ; de tout temps, par exemple, j’ai pensé que la vocation de Casimir Delavigne était d’être classique.
Par exemple la maison d’Orléans perçoit les aides, c’est-à-dire les droits sur les boissons, sur les ouvrages d’or et d’argent, sur la fabrication du fer, sur les aciers, sur les cartes, le papier et l’amidon, bref tout le montant d’un des plus lourds impôts indirects. […] S’il est titré, il est haut justicier, et il y a des provinces entières, par exemple le Maine et l’Anjou, où il n’y a pas de fief sans justice.
Il est même à remarquer que le sens dramatique, loir de se développer à mesure qu’on s’éloigne de Jodelle, va s’atrophiant et s’effaçant : Montchrétien, supérieur par le génie poétique, n’a plus guère de ces lueurs d’invention théâtrale qu’on pouvait encore surprendre chez Garnier, dans sa Bradamante, par exemple, ou ses Juives. […] Par exemple, pour une pièce perdue de Hardy, le décorateur de la comédie note ainsi la mise en scène : « Il faut au milieu du théâtre un beau palais, et à un des côtés une mer où paraît un vaisseau garni de mâts, où paraît une femme qui se jette dans la mer, et à l’autre côté une belle chambre qui s’ouvre et ferme, où il y ait un lit bien parc avec des draps309 ».
Je demandais à une d’elles : « Moi, je ne sais rien ; mais vous qui savez, voyons, l’Aventure de Saint-Alais, par exemple, est-ce que c’est cela, le monde Mais pas du tout, me fut-il répondu. […] Il caracole presque trop : par exemple, dans ce passage de Madame de Givré, dix pages avant le coup de pistolet dont elle tue son amant en voulant tuer son mari — le seul coup de pistolet qui soit tiré dans les romans de M.
Son Enfant d’Austerlitz et sa Ruse, par exemple, remplacent une histoire de la Franc-Maçonnerie et une histoire de la Congrégation aussi bien ou aussi mal que La Bête humaine remplacerait un traité technique de la locomotive. […] Boissière, par exemple, se fait le parrain d’une fille publique pour la doter du surnom de Victoria.
J’ai connu des gens de goût, mais d’un goût restreint et nourri à l’ombre du cabinet, qui, en jugeant Napoléon pour son talent de parole, en étaient restés sur cette première impression : Daunou, par exemple, écrivain d’un style pur, châtié et orné. […] Napoléon, par exemple, racontant son armement des côtes de la Méditerranée, après le siège de Toulon (1793), nous dit : Napoléon employa le reste de l’automne à faire armer de bonnes batteries de côtes les promontoires depuis Vado jusqu’au Var, afin de protéger la navigation de Gênes à Nice.
Ce Firdousi ou Ferdousi, par exemple, ce grand poète qui, à première vue, nous étonne, et dont nous ne savons pas même très bien comment prononcer le nom, est populaire dans sa patrie. […] Par exemple, un des meilleurs rois qu’il nous montre dans les premières dynasties, Féridoun, a trois fils.
À quoi bon faire dire au roi, par exemple, que M. de Lowendal était marché vers un point, au lieu de dire qu’il avait marché ? […] Et, par exemple, je ne vois pas, dans les histoires qu’il a écrites, un mot qu’il n’ait justifié dans sa conduite et dans sa vie : Un prince, disait-il et pensait-il, est le premier serviteur et le premier magistrat de l’État ; il lui doit compte de l’usage qu’il fait des impôts ; il les lève, afin de pouvoir défendre l’État par le moyen des troupes qu’il entretient ; afin de soutenir la dignité dont il est revêtu, de récompenser les services et le mérite, d’établir en quelque sorte un équilibre entre les riches et les obérés, de soulager les malheureux en tout genre et de toute espèce ; afin de mettre de la magnificence en tout ce qui intéresse le corps de l’État en général.
Et, par exemple, je ne trouve nulle part Voltaire nommé dans ses Œuvres, et je ne vois pas non plus qu’il ait nommé une seule fois Molière. […] Tandis qu’il favorisait les entreprises de collections purement historiques ou érudites, il refusait, par exemple, un privilège à Voltaire pour les Éléments de la philosophie de Newton : « Ce demi-savant et demi-citoyen d’Aguesseau, écrivait Voltaire à d’Alembert en un jour de rancune, était un tyran : il voulait empêcher la nation de penser. » On assure que le scrupuleux chancelier ne donna jamais de privilège pour l’impression d’aucun roman nouveau, et qu’il n’accordait même de permission tacite que sous des conditions expresses ; qu’il ne donna à l’abbé Prévost la permission d’imprimer les premiers volumes de Cleveland que sous la condition que le héros se ferait catholique à la fin.