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1442. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine »

M. de Chateaubriand, sorti d’une première incertitude, remonta jusqu’aux autels catholiques dont il fêta la dédicace nouvelle. […] Le public qui aime assez les belles choses, à condition qu’elles passeront vite, se l’était si fort imaginé ainsi, que, durant plusieurs années, à chaque nouvelle publication de Lamartine, c’était un murmure peu flatteur où l’étourderie entrait de concert avec l’envie et la bêtise : on avait l’air de vouloir dire que l’astre baissait.

1443. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DE LA LITTÉRATURE INDUSTRIELLE. » pp. 444-471

Il est donc arrivé qu’au sortir de nos habitudes généreuses ou spécieuses de la Restauration, et avec notre fonds de préjugés un peu délicats en cette matière, aujourd’hui que la littérature purement industrielle s’affiche crûment, la chose nous semble beaucoup plus nouvelle qu’elle ne l’est en effet : il est vrai que le manifeste des prétentions et la menace d’envahissement n’ont jamais été plus au comble. […] Quoi qu’il en soit, une note se trouva insérée dans deux ou trois journaux, dans ceux-là mêmes qui s’attaquent tous les matins en politique, mais qui s’entendent si cordialement en littérature ; note qui avait une tournure vraiment officielle, et qui relatait qu’à la nouvelle du propos scandaleux le Comité de l’association s’était transporté chez le mauvais plaisant pour recevoir son désaveu formel.

1444. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. CHARLES MAGNIN (Causeries et Méditations historiques et littéraires.) » pp. 387-414

Tel il s’est montré dans tout son rôle, depuis miss Smithson jusqu’à Mlle Rachel, depuis Hernani jusqu’à Lucrèce ; sur Homère, sur l’abbesse Hrosvitha, sur la reine Nantechild, sur Ahasvérus, il a émis, accepté et soutenu des doctrines, des vues, qui témoignent de l’ouverture de sa pensée et de sa flexibilité ingénieuse presque indéfinie ; ce qui me fait dire et répéter de plus en plus : « Le critique n’est jamais chez lui, il va, il voyage ; il prend le ton et l’air des divers milieux : c’est l’hôte perpétuel180. » Chez beaucoup de ceux qui avaient épousé très-vivement la cause nouvelle au début et qui avaient entonné à haute voix le Chant du départ, le mécompte a suivi et s’est fait amèrement sentir. […] Ce jour-là, une nouvelle question littéraire était posée, ou du moins la précédente ne l’était plus.

1445. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE PONTIVY » pp. 492-514

» Mme de Noyon, que frappait une nouvelle perspective, entrait dans cet avis avec une facilité et une satisfaction qui ne semblait en peine d’aucune conséquence ; et Mme de Pontivy elle-même, dans la franchise de son âme, ouvrait la bouche pour dire : « Eh bien ! […] Une vie nouvelle commença pour eux.

1446. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Le comte de Ségur »

La politique extérieure de la France avait subi un changement décisif de système lors du traité de Versailles (1756), au début de la guerre de Sept Ans : de la rivalité jusqu’alors constante avec l’Autriche, on avait passé à une étroite alliance en haine du roi de Prusse et de sa grandeur nouvelle. […] D’une autre part, il était incontestable que d’habiles ministres, tels que M. de Choiseul et M. de Vergennes, avaient su tirer de cette situation nouvelle, l’un par le Pacte de famille, l’autre à l’époque de la guerre d’Amérique, des ressources imprévues qui avaient balancé les désavantages et réparé jusqu’à un certain point l’honneur de notre politique.

1447. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVIIIe entretien. Fénelon, (suite) »

Peut-être aussi ce livre était-il destiné à être, au moment de l’avénement du jeune prince à la couronne, la proclamation d’une politique nouvelle, le programme d’un gouvernement fénelonien ; c’était aussi une sorte de candidature indirecte au rôle de premier ministre, dont Fénelon pouvait avoir le pressentiment sans s’en avouer à lui-même l’ambition. […] XXIX Au moment où celui-ci reçut à Cambrai la première nouvelle de sa condamnation, il allait monter dans sa chaire pour parler au peuple sur un sujet sacré qu’il méditait depuis quelques jours.

1448. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre II. Corneille »

Quand il reparut, il lui fallut plaire à un autre goût, à une nouvelle génération, très infatuée d’elle-même et dédaigneuse des vieilles modes ; le grand Corneille se fit doucereux, gauchement, à la façon de Quinault. […] Le poète était assez fier d’avoir fondé dans cette pièce une nouvelle sorte de tragédie, sans terreur ni pitié, avec l’admiration pour unique ressort : il ne s’apercevait pas qu’il la fondait dans le vide.

1449. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Anatole France »

J’y trouve une vive intelligence de l’histoire, une sympathie abondante, une forme digne d’André Chénier ; et je doute qu’on ait jamais mieux exprimé la sécurité enfantine des âmes éprises de vie terrestre et qui se sentent à l’aise dans la nature divinisée, ni, d’autre part, l’inquiétude mystique d’où est née la religion nouvelle. […] Le bon Hermas, vigneron de Corinthe, est resté païen, sa femme Kallista et sa fille Daphné sont chrétiennes, et c’est bien, en effet, par les femmes que la foi nouvelle devait le plus souvent pénétrer dans les foyers.

1450. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre II »

Cette histoire de la laideur métamorphosée en grâce, au coup de la baguette de fée de l’Amour, n’est pas nouvelle ; on la retrouverait, en cherchant bien, variée et reproduite sous mille formes, dans les récits des conteurs de la France et de l’Italie. […] Mais Antiochus répond, avec l’enthousiasme de sa passion nouvelle : L’amour, l’amour doit vaincre, et la triste amitié Ne doit être à tous deux qu’un objet de pitié.

1451. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Chansons de Béranger. (Édition nouvelle.) » pp. 286-308

(Édition nouvelle.) […] Mais Béranger vieilli, et voyant d’ailleurs à l’œuvre des poètes de conversion nouvelle, aura pensé qu’il était de trop dans l’arène ; il a eu la migraine et s’est dégoûté.

1452. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Condorcet, nouvelle édition, avec l’éloge de Condorcet, par M. Arago. (12 vol. — 1847-1849.) » pp. 336-359

Œuvres de Condorcet, nouvelle édition, avec l’éloge de Condorcet, par M.  […] Turgot, en 93, on peut l’affirmer, serait mort comme M. de Malesherbes, sur l’échafaud ; il serait mort en rendant justice encore à ce roi faible, trompé, mais honnête homme, et qui avait dit en 1776, à la nouvelle des remontrances que préparait le Parlement en faveur des corvées : « Je vois bien qu’il n’y a que M. 

1453. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Madame Émile de Girardin. (Poésies. — Élégies. — Napoline. — Cléopâtre. — Lettres parisiennes, etc., etc.) » pp. 384-406

On dit qu’elle nous en prépare une nouvelle. […] Une course de chevaux, une chasse, une mode nouvelle, une chose frivole prise au sérieux, une sérieuse prise au frivole, ce sont là ses sujets, ses triomphes ordinaires et faciles.

1454. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « L’abbé de Choisy. » pp. 428-450

Ainsi, par principe, il ne va chercher des amis qu’à la Cour, et nulle part ailleurs ; la méthode est nouvelle. […] Ce coadjuteur de nouvelle sorte s’embarqua donc à Brest, le 3 mars 1685, le plus joyeux, le plus allègre des hommes, obéissant à ses curiosités, à ses inconstances, fuyant peut-être ses créanciers, et croyant suivre un rayon de la grâce.

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