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1282. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre I. Le Roman. Dickens. »

En sa qualité d’Anglais et de moraliste, il a décrit nombre de fois le remords. […] à travers des tours et détours sans fin, dans le labyrinthe des rues sans nombre, jusqu’à ce qu’on atteigne une vieille cour d’hôtellerie, et que Tom Pinch descendu, tout assourdi et tout étourdi, se trouve à Londres1338 ! […] Le contraste, la succession rapide, le nombre des sentiments ajoutent encore à son trouble ; nous roulons pendant deux cents pages dans un torrent d’émotions nouvelles, contraires et croissantes, qui communique à l’esprit sa violence, qui l’entraîne dans des écarts et des chutes, et ne le rejette sur la rive qu’enchanté et épuisé. […] Le nombre de vos mariages est étonnant, et vous en faites assez pour peupler l’Angleterre. […] Mais ce masque est si grotesque et si énergique, qu’il sera utile au public, et diminuera le nombre des hypocrites.

1283. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre huitième »

Cependant, il n’y a pas de succès sans talent ; et, quelque frivole que fût le tour d’esprit d’alors, un public formé par le théâtre de Corneille ne pouvait pas battre des mains à des pièces où tout « aurait été fait exprès en dépit du bon sens. » Éon nombre d’esprits sains pensaient de l’Astrate ce qu’en disait Boursault3 : Que les vers en sont forts, et que tout m’en a plu ! […] Ce terme limité, que l’on veut leur prescrire, Accroît leur violence, en bornant leur empire10… Porus est de l’école des héros de Corneille ; il en a la grandeur et le langage ; et dans ses invectives contre Alexandre, il en imite le sublime et la subtilité : Quelle étrange valeur, qui, ne cherchant qu’à nuire, Embrase tout sitôt qu’elle commence à luire : Qui n’a que son orgueil pour règle et pour raison ; Qui veut que l’univers ne soit qu’une prison, Et que maître absolu de tous tant que nous sommes, Ses esclaves en nombre égalent tous les hommes ! […] Nous n’allons point de fleurs parfumer son chemin ; Il nous trouve partout les armes à la main16 Je suis très sensible à ce qu’il y a de force et d’élévation dans ces idées, de variété, de nombre, de justesse dans cette diction : ce n’est pas là pourtant que j’aurais deviné le caractère du génie de Racine. […] Racine, la reçoit comme un aveu, de la conscience même de ces hommes chez qui le mal est mêlé de bien, au-dessous du nombre infiniment petit des héros, au-dessus de cette foule sans nom, qui se conduit par l’imitation, et à qui n’appartiennent ni ses vertus ni ses vices. […] Le plus grand nombre, fort heureusement, la reconnaît et l’adore.

1284. (1879) À propos de « l’Assommoir »

Les sublimes, un grand nombre du moins, ont déteint sur leur femme : il y en a parmi elles qui boivent bien, c’est une habitude que leur homme leur a fait prendre ; si elles attrapent un poche-œil : « Oh ! […] Mais le rayon qui pénètre dans la mansarde ne ressemble pas au rayon qui fait briller le marbre d’un palais : il a de la peine à entrer, à travers des carreaux ternis ou brisés, dont les morceaux sont retenus par un papier sans transparence ; il n’arrive que tout pâle dans ce pauvre milieu, et les graines de poussière qu’il fait danser en grand nombre l’obscurcissent encore. […] Nous la raillons, l’infaillibilité du pape, et il y a, dans les lettres, dans les arts, un certain nombre de vaniteux qui se posent à eux-mêmes la tiare sur la tête et ne souffrent pas qu’on les discute. […] Zola, la question se compliquait de considérations particulières : son œuvre est construite par tableaux ; or, le, théâtre peut bien admettre des tableaux, mais dans un nombre limité   l’action met vingt ans à se dérouler ; bien des morceaux ne peuvent être transportés sur la scène : car les naturalistes les plus intransigeants sont pourtant forcés de reconnaître qu’il y a au théâtre certaines impossibilités, que l’art ne peut pas tout vaincre. […] Par bonheur, les aristarques sont aussi impuissants à arrêter le courant des idées que des villageois le seraient à arrêter le cours d’un fleuve  Il va sans dira qu’il y a des exceptions, et qu’un grand nombre de critiques savent marcher avec leur temps.

1285. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre III. Variétés vives de la parole intérieure »

Socrate croyait à une providence immanente répandue partout et se manifestant aux hommes de temps à autre par des signes particuliers, de préférence par des signes audibles ; pour certains hommes, la Providence divine était plus attentive et plus manifeste que pour le vulgaire ; Socrate se croyait du nombre de ces privilégiés. […] Voici le texte de Xénophon : « Bon nombre de ses familiers étaient avertis par lui de faire telle chose, de ne pas faire telle autre, suivant ce que d’avance lui signifiait le divin, et ceux qui l’ont cru s’en sont bien trouvés, ceux qui ont négligé ses avis ont eu lieu de s’en repentir. » Ce qui suit nous renseigne sur le genre d’autorité que Socrate attribuait à ses conseils : « Socrate eût passé pour imposteur et insensé si, annonçant certaines choses comme révélées par un dieu, il eût été convaincu de mensonge ; il est donc clair qu’il n’eut pas fait de prédictions, s’il n’eût pas eu la confiance qu’il disait vrai191. » Et dans l’Apologie : « Ayant annoncé à bon nombre de mes amis les desseins du dieu, jamais je n’ai été convaincu de mensonge192. » Dans les passages de Platon que nous allons citer, il ne faut retenir que la définition, et négliger le fait particulier à propos duquel intervient le signe démonique ; Platon, bien certainement, n’a pas inventé ce signe ; il le décrit même avec plus de précision que Xénophon, et, sans doute, avec plus d’exactitude ; mais il l’évoque quand il lui plaît, sans souci de la vérité historique. […] Un assez grand nombre de formes de la langue française, où le mot voix et ses analogues sont employés métaphoriquement, me paraît s’expliquer à peu près comme les conseils des dieux d’Homère et comme les prosopopées, par des allusions plus ou moins directes à des vivacités subites, plus ou moins réelles, plus ou moins fictives, de la parole intérieure. […] Ce mot n’est pas autre chose dans un grand nombre d’expressions usuelles ou de passages des écrivains classiques ; il ne contient qu’une simple allusion à la parole intérieure passionnée, dramatique ou morale ; souvent même, il est employé sans allusion comme synonyme de motif intérieurement conçu ou même de motif légitime qu’on peut concevoir 217.

1286. (1902) Les poètes et leur poète. L’Ermitage pp. 81-146

Si celui qui répond le plus souvent au plus grand nombre de nos aspirations individuelles et de nos états d’âme doit être l’élu, à « l’inlassable bourdon de cathédrale » que fut Hugo, à la cloche de génie que fut Baudelaire, cloche « où des images de péché furent coulées dans le métal » je préférerais pour mon propre compte, la petite cloche de cristal de Verlaine, « impatiente du ciel », vibrant éperdumente à tous les sons sans sonorités fausses ou assourdies, en dépit des dires impudiques et calomniateurs dont on s’est plu ces derniers temps à outrager ce poète. […] Une autre de vos conditions gênera le plus grand nombre des électeurs : « il ne doit s’agir, leur dites-vous, que du xixe  siècle ». […] J’ai attendu, jusqu’à la dernière heure, pour vous adresser ma réponse dans l’éventualité — non dans le désir — que fût dans cet extrême délai, par un imprévu trépas, rayé du nombre des vivants, l’un de mes plus chers parmi les poètes qu’afflige encore le mal de vivre. […] Et l’avis motivé d’un grand nombre des poètes notoires de ce temps sera pour le lecteur attentif d’un enseignement meilleur que le jeu de pointage auquel nous pourrions nous livrer. […] Remy de Gourmont auquel nous empruntâmes notre question, et les poètes qui vinrent en si grand nombre nous donner leur opinion.

1287. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « [Appendice] » pp. 417-422

J’allai dans cette forêt sombre, Douce retraite des amants, Et j’en aperçus un grand nombre Qui poussoient les beaux sentiments.

1288. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mort de M. Vinet »

Vinet n’ait examiné et pesé les ouvrages ; le plus grand nombre de ses articles ont paru dans le Semeur, signés de simples initiales.

1289. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires de Dampmartin, Maréchal de camp »

Sans doute, en cette émancipation soudaine, des désordres, des délits furent commis par le grand nombre, et des crimes même par quelques-uns ; mais le mal était passager : ce qui dura, ce fut l’esprit national, je dirai presque l’esprit bourgeois de la milice régénérée ; ce fut cette fidélité au pays menacé, cette noble attache au sol envahi, sentiment irréprochable, qui triompha plus tard de tout l’ascendant des généraux les plus populaires, que ne purent égarer ni la pureté de La Fayette ni l’habileté de Dumouriez, et dont la tradition était certes affaiblie déjà, quand il fut donné à un homme de prévaloir par l’armée sur le peuple et sur la France.

1290. (1874) Premiers lundis. Tome II « L. Bœrne. Lettres écrites de paris pendant les années 1830 et 1831, traduites par M. Guiran. »

Un bon nombre de maximes politiques et de mots qu’on retient semblent éclos sous la plume étincelante de Rivarol ou de Chamfort.

1291. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Introduction. Origines de la littérature française — 4. Physionomie générale du moyen âge. »

Si la dramatique angoisse de la chrétienté aux approches de l’an 1000 a été reléguée par la critique contemporaine au nombre des légendes, la réalité n’est guère moins sombre.

1292. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bergerat, Émile (1845-1923) »

De ce nombre, il convient de citer les Cuirassiers de Reischoffen et le Maître d’école, ce dernier ouvrage surtout, dont un autre poète a dit qu’il était « le plus beau cri de douleur qu’ait poussé la patrie française pendant son martyre de 1870 ».

1293. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — J — Jammes, Francis (1868-1938) »

Lafargue (qui, lui, avait une âme lyrique) a laissé un très petit nombre de poèmes, d’une singulière brièveté et dont chacun forme un petit monde distinct.

1294. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre VI. Recherche des effets produits par une œuvre littéraire » pp. 76-80

Le nombre et la date de ses éditions et traductions successives renseignent sur la vitalité d’un livre.

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