Harald Hansen, car son enthousiasme me plaît, et j’aime les gens qui sont fiers de leur pays, quand ils ne haïssent pas le nôtre : « J’ajoute que cette même petite nation possède les deux plus grands compositeurs du Nord contemporain : Grieg et Svendsen, et que le rival d’Ibsen, Bjœrnson, le Victor Hugo du Nord, est encore plus lu, joué, discuté, haï, aimé qu’Ibsen. […] En Scandinavie, et surtout en Norvège (naturellement), ce sont les œuvres de jeunesse qui sont devenues populaires ; elles sont comme la propriété de toute la nation.
Comment le Christ peu à peu chassa de l’imagination des générations neuves, qui conservaient dans leur vague pensée le Panthéon, tout autre Dieu que lui-même et leur imposa par ses Apôtres des Nations une écriture toute sacerdotale, où seulement des savants comme Rabelais mêlèrent le souvenir des anciennes vérités, — toutes choses qui seraient précieuses à dire mais nous entraîneraient si loin !
Préface M. Ferdinand Brunetière, que j’aime beaucoup, me fait une grande querelle1. Il me reproche de méconnaître les lois mêmes de la critique, de n’avoir pas de critérium pour juger les choses de l’esprit, de flotter, au gré de mes instincts, parmi les contradictions, de ne pas sortir de moi-même, d’être enfermé dans ma subjectivité comme dans une prison obscure. Loin de me plaindre d’être ainsi attaqué, je me réjouis de cette dispute honorable où tout me flatte : le mérite de mon adversaire, la sévérité d’une censure qui cache beaucoup d’indulgence, la grandeur des intérêts qui sont mis en cause, car il n’y va pas moins, selon M. Brunetière, que de l’avenir intellectuel de notre pays, et enfin le choix de mes complices, M.
[Dédicace] A Monsieur le Professeur César Lombroso à Turin Cher et honoré Maître, Je vous dédie ce livre, pour reconnaître bien haut et avec joie que sans vos travaux il n’aurait jamais pu être écrit. La notion de la dégénérescence, introduite d’abord par Morel dans la science, développée par vous avec génie, s’est, entre vos mains, déjà montrée extrêmement féconde dans les directions les plus diverses. Vous avez répandu sur de nombreux chapitres obscurs de la psychiatrie, du droit criminel, de la politique et de la sociologie, un véritable flot de lumière que seuls n’ont point perçu ceux qui se bouchent les yeux par entêtement ou qui ont la vue trop obtuse pour tirer profit d’une clarté quelconque. Mais il est un vaste et important domaine où ni vous ni vos disciples n’avez encore porté jusqu’ici le flambeau de votre méthode : le domaine de l’art et de la littérature. Les dégénérés ne sont pas toujours des criminels, des prostitués, des anarchistes ou des fous déclarés ; ils sont maintes fois des écrivains et des artistes.
Mais tu ne m’as pas donné, mon cher ami, la mission de découvrir que l’Angleterre était la première nation maritime du globe.
Mais la dictature, à son tour, ne saurait subsister que par des armements formidables, dont les frais écrasants tarissent les ressources d’une nation, et par des guerres de conquêtes également ruineuses pour l’un et l’autre parti.
Mais je suis malade du mal de ma nation et de ma race. » — « Défendons-nous de mourir !
Avertissement J’ai retranché, de cette nouvelle édition du Roman naturaliste, deux études : l’une, sur les Romans de miss Rhoda Broughton, qui n’y était peut-être pas tout à fait à sa place ; et l’autre, sur le Roman du Nihilisme russe, qui n’avait plus d’intérêt ni, en vérité, d’objet même, depuis la publication du beau livre de M. E.-M. de Vogüé sur le Roman russe. Elles ont été remplacées par quatre autres, dont on m’excusera d’être allé reprendre la première, sur les Petits Naturalistes, dans un ancien volume. La seconde, sur la Banqueroute du Naturalisme ; la troisième, sur l’Évangéliste, de M.
Hennequin remplit quatre pages de noms mis en regard qui représentent, comme ceux-là, mêmes nations et mêmes époques et qui s’opposent aussi nettement.
Rousseau, 1788 ; — son écrit : De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations, 1796 ; — De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales, 1800 ; — De l’Allemagne, 1810, mis au pilon par la police impériale, et réédité à Londres en 1813, à Paris en 1814 ; — et des Réflexions sur le suicide, 1812.
Ce n’est pas ce qu’on appelle une nation, c’est tout au plus une espèce zoologique, assez curieuse en soi, totalement dépourvue de conscience et de responsabilité morale, et douée du dangereux instinct de l’imitation.
W. respira, un moment, et il continua : — Supposez que Kepler… revienne… et qu’il implore votre protection ou la mienne… Moi, je lui dirais, à Kepler : « Si vous avez découvert, mon brave homme, quelques lois naturelles inédites, intéressant l’humanité… je n’ai qu’à vous féliciter et à vous plaindre… Quant à vous juger ou à vous aider, puisque vous êtes pauvre, je me déclare incompétent… Il y a de l’autre côté de l’eau un Institut dont c’est le métier de faire ce que vous demandez… Adressez-vous à lui… Moi, je paie des impôts pour son entretien, et aussi pour qu’il découvre, aide, récompense et conserve le génie sous toutes ses formes… et pour qu’il suive l’effort de toute une nation vers le mieux… C’est tout ce que je puis faire… Hormis cela, je ne puis rien et personne ne m’écoute… C’est l’Institut qui vous découvrira, mon brave Kepler, vous aidera, vous récompensera, vous conservera, à moins, ce qui est le plus probable, qu’il ne vous mette à la porte de chez lui… Allez le voir… C’est, passés les ponts… à droite… une façade triste et maussade comme un visage de dyspeptique… Et il y a un dôme… un dôme qui le coiffe comme un bonnet de nuit !
Dans la Jeunesse du grand Frédéric et Trois Empereurs, il montre comment l’État prussien s’est constitué sous l’action continue de princes travaillant à une même œuvre, en vue d’un même but, et pour ainsi dire sous l’œil d’un même maître : « Je suis, disait Frédéric-Guillaume, le général en chef et le ministre des finances du roi de Prusse. » C’est ce roi de Prusse, idéal et perpétuel, qui préside aux destinées de la nation.