Lorsque Champagny jauge si avant la société romaine et ses causes de décadence, quand il ne se contente pas de nous montrer les institutions anciennes craquant de toutes parts, mais encore le système économique de cette société, qui mourait autant de son budget que de ses mœurs, il lui était aisé, à lui qui a si bien compris les guerres civiles, à lui qui nous décompose d’une main si ferme le mécanisme de l’élection, cette corruption nécessaire de la république, de prendre juste et de nous donner la valeur et la signification de l’Empire. […] Enfin, comment l’homme d’État, s’il y en avait un en Thiers, aurait-il oublié de conclure que l’homme qui avait relevé, en France, la chose nécessaire, était et devait être tout autre chose qu’un accident ?
Les esprits qui se disent positifs et qui, le plus souvent, ne sont que grossiers, parlent beaucoup des faits, — et c’est même la dernière malhonnêteté du matérialisme contre la pensée, — mais les faits, quelque respect qu’on ait pour eux, ne sont, après tout, que le côté accidentel ou pittoresque de l’histoire, c’est-à-dire, en soi, une chose nécessaire, mais inférieure. […] … Quand on l’aura lu, sera-t-elle bien et dûment convaincue, cette ingrate Histoire, d’avoir oublié dans ses annales des pages qui étaient nécessaires à l’intelligence du passé et à la grandeur du genre humain ?
Cet élégant nourrisson de madame de Staël qui n’a point épuisé sa nourrice, trop jeune du temps du Globe pour s’asseoir sur le canapé doctrinaire, mais qui s’est tenu sur le tabouret d’à côté, est un de ces esprits non sans mérite, à coup sûr, mais qui manquent de l’espèce d’énergie, nécessaire pour donner un démenti à leur vie et renverser dans leur intelligence des convictions fausses, même quand elles y manquent de profondeur. […] Si ce n’était pas là une simple tactique ; s’il était vrai, s’il était réel que la métaphysique d’un saint, et, par exemple de saint Anselme, eût des racines secrètes, inévitables, nécessaires avec toute cette métaphysique transcendante qui doit un jour remplacer, par la clarté de l’idée pure, le demi-jour des religions, une telle analogie, une telle rencontre ne serait-elle pas encore meilleure à montrer, à démontrer, à proclamer de toutes les manières possibles, comme une de ces preuves, grosses de bien d’autres, qu’on jette dans les esprits déducteurs et qui y doivent devenir fécondes ?
… Il parle beaucoup d’idées contingentes et nécessaires, que la Sophistique de tous les temps a pour habitude ou pour calcul de confondre. Mais quelles sont les contingentes et les nécessaires ?
Loin d’être interdite, la recherche de la paternité est nécessaire en philosophie. […] … Cette chemise-là, cette chemise du spiritualisme pur que Cousin a déterrée dans un des vieux bahuts de Leibnitz, et qu’il a passée, comme à bien d’autres, à Caro, nous avait, jusqu’à ce dernier moment, paru insuffisante autant que… nécessaire ; car on n’est pas vêtu avec une simple chemise, et le spiritualisme pur et réduit à ses propres notions n’est que cela !
Autant de questions qui me semblent insolubles et dont la solution serait pourtant nécessaire à qui voudrait donner une définition précise de l’inspiration. […] Pour le nègre, il n’y a pas de mort naturelle, de mort nécessaire. […] Cependant, elle favorisera le développement ultérieur de la civilisation en maintenant sur la terre les vides nécessaires à l’évolution des hommes. […] L’ancien élément qualificatif fut aussitôt remplacé par un élément à peine nouveau, moins logique que l’ancien et encore moins nécessaire. […] Il n’y a d’absolument nécessaires que les lois naturelles ; elles ne pourraient différer, et elles ne peuvent changer.
Nécessaire au succès oratoire ou littéraire, la sincérité n’y est pas suffisante. Y est-elle même si nécessaire ? […] S’ils y réfléchissaient davantage, ils n’y verraient rien que de naturel, et même de nécessaire. […] Il y a là une condition ou une convention nécessaire du genre. […] Mais la relation n’est pas nécessaire.
Aussi fut-elle tout cela, comme l’exigeaient impérieusement la mode et les convenances ; mais quels démentis cruels donnaient à ce parti pris nécessaire son beau front droit, ses grands yeux plus éveillés que les cloches de matines, son petit nez retroussé comme ceux qui changent les lois d’un empire, et l’arc de sa jolie bouche, et son menton rose, et les énormes boucles de cheveux clairs, lumineux, couleur d’or, tombant à profusion sur un buste dont les blanches, éclatantes et superbes richesses chantaient glorieusement à tue-tête la gloire de Rubens, ivre de rose !
Il commence par examiner quelle est la nature des Arts, quelles en sont les parties & les différences essentielles ; il fait voir ensuite que leur unique but ne tend qu’à cette imitation nécessaire, & qu’ils ne different entre eux que par les moyens qu’ils emploient pour y arriver.
Avec une imagination vive & élevée, un esprit plein de finesse & de pénétration, il avoit acquis, par l’étude des bons Modeles, les qualités nécessaires à un bon Ecrivain.
Or, pour traiter ces questions philosophiques, des procédés spéciaux et complexes ne sont pas nécessaires.
Il occupe vingt hommes à faire les paillettes d’or & les broderies qui couvrent son habit, lesquels vingt hommes pourroient faire des choses plus nécessaires à la société. […] N’est-elle pas quelquefois louable & souvent nécessaire ? […] Parce que le malheureux n’a que ses vingt-quatre heures pour me développer le cœur d’un ambitieux, d’un amant, d’un jaloux, d’un tyran ; & où sont les gradations nécessaires ? […] La science n’est faite que pour nous conduire à la morale qui nous est nécessaire ; à la morale qui nous apprend à être patients, modérés, doux, & qui, en nous parlant de nos semblables, nous enseigne tout ce que nous leur devons. […] Il se rendra l’égal du Philosophe : mais le Poète souvent ne se doute seulement pas combien les Sciences lui sont nécessaires.
Décomposition de ce milieu Le milieu social, dont nous avons maintenant à rechercher les rapports avec la littérature, est si complexe qu’il est nécessaire de le décomposer, si l’on veut être certain de le sillonner en tout sens.