Sous prétexte de philosophie évolutive, ils écrivent une sorte de charabia fort suggestif, dit-on, lorsqu’on le met en musique.
Ce guimbardier fait maintenant partie de l’imposante musique (très imposante en France) des grands monotones et des grands ennuyeux… C’est toujours sur le miracle qu’il s’époumonne : le miracle !
Le roi y envoya sa musique.
Quand la France se soulevait de sa base antique pour repousser les armées étrangères, quand le cri d’alarme avait retenti du Nord au Midi, sous les flammèches qui sortaient de toutes les bouches, le feu prit au cerveau d’un jeune conscrit ; et, dans une nuit, il fit ce chant de la Marseillaise, dont les paroles, la musique et l’action sur les champs de bataille peuvent nous dire ce qu’était la poésie grecque.
Il a voulu montrer que « la musique du vers peut éveiller tout ce qu’elle veut dans notre esprit et créer même cette chose surnaturelle et divine, le rire », et que l’emploi d’un même procédé peut exciter la joie comme l’émotion dans les mêmes conditions d’enthousiasme et de beauté ». […] Sully-Prudhomme a étendu le domaine de la poésie autant qu’il peut l’être et par ses deux extrémités, du côté du rêve et du côté de la pensée spéculative, empiétant ici sur la musique et là sur la prose. […] Bon dans les cités primitives, avant l’écriture, quand les hommes s’amusaient de cette musique du langage et que par elle ils gardaient dans leur mémoire les choses dignes d’être retenues. […] Ciel de Paris, rues de Paris, femmes de Paris, fleurs, musique, voyages, le monde, les salons, la toilette, le foyer et les enfants, sa plume court au travers de tout cela, plus inquiète, plus aiguë, plus subtile, plus aventureuse que tout à l’heure. […] D’abord, quand je lis dans Flaubert des passages comme celui-ci : « Cet esprit, positif au milieu de ses enthousiasmes, qui avait aimé l’église pour ses fleurs, la musique pour les paroles des romances, et la littérature pour ses excitations passionnelles », etc., ou bien : « Incapable de comprendre ce qu’elle n’éprouvait pas, comme de croire à tout ce qui ne se manifestait point par des formes convenues, elle se persuada sans peine que la passion de Charles n’avait plus rien d’exorbitant », et cent autres passages de même force, je me dis que ce sont pourtant bien là des vues sur l’intérieur d’une âme !
Art, musique et littérature nous font partout comme une seconde patrie. […] Il est notoire que le mot d’ordre en musique n’arrive plus aujourd’hui de Paris, mais de la province et de l’étranger. […] Autant parler musique à des gens qui n’ont point d’oreille. […] Il y a, sur l’amour des enfants pour le rythme et la musique, des trouvailles d’une vérité exquise. Je connais, pour ma part, un bébé de vingt mois, à qui sa mère chante souvent de la musique, du Wagner, du Lecoq, de l’Auber.
Si bien qu’on peut appliquer à son travail sur la réalité psychologique ce qu’il dit de Vinteuil, saisissant et modelant une idée musicale : Swann sentait que le compositeur s’était contenté, avec ses instruments de musique, de la dévoiler, de la rendre visible, d’en suivre et d’en respecter le dessin d’une main si tendre, si prudente, si délicate et si sûre que le son s’altérait à tout moment, s’estompant pour indiquer une ombre, revivifié quand il fallait suivre à la piste un plus hardi contour. […] Mais depuis plus d’une année que lui révélant à lui-même bien des richesses de son âme, l’amour de la musique était pour quelque temps au moins né en lui, Swann tenait les motifs musicaux pour de véritables idées, d’un autre monde, d’un autre ordre, idées voilées de ténèbres, inconnues, impénétrables à l’intelligence, mais qui n’en sont pas moins parfaitement distinctes les unes des autres, inégales entre elles de valeur et de signification. […] Il savait que le souvenir même du piano faussait encore le plan dans lequel il voyait les choses de la musique, que le champ ouvert au musicien n’est pas un clavier mesquin de sept notes, mais un clavier incommensurable, encore presque tout entier inconnu, où seulement çà et là, séparées par d’épaisses ténèbres inexplorées, quelques-unes des millions de touches de tendresse, de passion, de courage, de sérénité, qui le composent, chacune aussi différente des autres qu’un univers d’un autre univers, ont été découvertes par quelques grands artistes qui nous rendent le service, en éveillant en nous le correspondant du thème qu’ils ont trouvé, de nous montrer quelle richesse, quelle variété, cache à notre insu cette grande nuit impénétrée et décourageante de notre âme que nous prenons pour du vide et pour du néant. […] Je sentais dans cette façon d’écrire une nouveauté d’une importance considérable, mais qui rebroussait encore mes tendances profondes à la musique. […] Il savait que le souvenir même du piano faussait encore le plan dans lequel il voyait les choses de la musique, que le champ ouvert au musicien n’est pas un clavier mesquin de sept notes, mais un clavier incommensurable, encore presque tout entier inconnu, où seulement çà et là, séparées par d’épaisses ténèbres inexplorées, quelques-unes des millions de touches de tendresse, de passion, de courage, de sérénité, qui le composent, chacune aussi différente des autre qu’un univers d’un autre univers, ont été découvertes par quelques grands artistes qui nous rendent le service, en éveillant en nous le correspondant du thème qu’ils ont trouvé, de nous montrer quelle richesse, quelle variété cache à notre insu cette grande nuit impénétrée et décourageante de notre âme que nous prenons pour du vide et pour du néant.
Mardi 2 janvier Dans le chemin de fer, en face de moi, un monsieur au teint de papier mâché, aux traits nerveusement tiraillés, aux yeux doucement ironiques, et qui, d’après ses paroles, semble un compositeur de musique. […] » Ce soir, Rollinat, venu pour placer ses morceaux de musique à Engel, qui lui a fait un traité par lequel , il ne peut lui en fournir que la demi-douzaine par an, nous joue ces morceaux. […] Il nous répète qu’il n’a jamais pu écrire à une table, que c’est en marchant dans la campagne, qu’il fait ses vers, et la carcasse musicale de sa musique, avant de la reprendre au piano.
Et tout à coup, à travers cette ombre neigeuse, une musique lointaine, venue on ne sait d’où, passa sur la mer. […] « Tiens, disait un marin, c’est aujourd’hui dimanche et voilà la musique de San Remo qui joue dans le jardin public. » J’écoutais, tellement surpris que je me croyais le jouet d’un joli songe. […] Je ne savais plus vraiment si je respirais de la musique, ou si j’entendais des parfums, ou si je dormais dans les étoiles. […] La musique alors lentement s’affaiblit, puis se tut, pendant que le bateau s’éloignait dans les brumes. […] À mesure que la charrette à bœufs s’approchait avec sa musique sauvage, je revoyais distinctement ce ravissant passé, et il me semblait qu’entre ce passé et aujourd’hui il n’y avait rien.
Certes, entre le moyen âge et le temps présent il n’y a pas si loin que le dit le compte des siècles ; et ce tout-puissant maréchal, fou, passionné de musique, traînant à ses trousses, en voyage, un orgue et des musiciens, fait bien penser un peu au dément roi de Bavière ; du moins ce dernier ne fut-il pas criminel et sa folie s’arrêta-t-elle à réaliser en accessoires d’un spectacle enfantin les cauchemars de son cerveau ; pour revenir à : Là-bas, il semble que tout le but du livre soit de nous montrer une messe noire dite en présence de convulsionnaires modernes par un prêtre fou et défroqué, l’abbé Docre. […] Nous promenions des drapeaux et nous chantions la Marseillaise, mais ils avaient leur seringuette dans leur, sacoche, se piquaient entre les étapes et écoutaient leurs musiques jouer les marches de Wagner. […] Camusets de la littérature, du théâtre, de la musique, de la peinture, de la sculpture, pour ne parler que de l’art ; au roman fait pour nous montrer l’homme agissant, pensant, suivant des passions ou leur résistant, on a substitué de pédantes spéculations philosophiques, des grossièretés voulues, des travaux de myopes ; à la musique française faite d’esprit, de sensibilité et de clarté, on a opposé d’insupportables rêveries de fous, ou des contrefaçons aussi maladroites que malhonnêtes de la musique allemande ; quant à la peinture, à la sculpture françaises, on a voulu les remplacer par d’horribles tentatives, des ébauches informes, croyant qu’il suffisait de mal voir et de ne savoir ni composer, ni peindre, ni dessiner, pour créer une école nouvelle ; la spéculation n’y a vu qu’un nouveau moyen d’exploiter la sottise publique et les critiques qui avaient besoin de se faire connaître aidant, on a déclaré que le temps du beau et du grand était fini et que le règne du laid et du bête était arrivé. […] Gardons, dit-il, une place dans les funérailles, pour la musique et l’encens. […] Son amour était chez elle à l’état d’un rêve plein de douceur indéfiniment continué, d’une musique suave qui n’aurait eu qu’une note.
Voici l’Allée des Saules, où je compose mes chansons et ma musique. […] Non pas qu’il nous entretînt de la série d’événements qui l’avaient amené derrière l’instrument de musique d’un café chantant. […] Parcourez un peu la musique ! […] Je le vois d’ici, à ce moment décisif de sa vie, comme s’il était devant moi, berçant sa rêverie voluptueusement triste au souvenir de la musique qu’il vient d’entendre. […] bien silencieuse, mais plus pénétrante que la musique entendue.
Tout au fond et perdu dans l’ombre, le vieil organiste Fleischmann joue pour vous, pour vous seules, un morceau d’Holbrecht, que le petit Rosenblutt accompagne avec sa voix douce où passe l’âme de la musique allemande. […] Champfleury choisit volontiers ses héros parmi les musiciens, sachant bien que la musique, qui violente les nerfs et surexcite parfois jusqu’aux larmes les organisations délicates, prépare admirablement à l’illusion. […] La musique est le moyen préféré de M. […] Ce monde bizarre, mystérieux et muet, où les paroles n’empêchent pas d’entendre la musique, devait, d’ailleurs, inviter sa fantaisie. […] Jules Lacroix traducteur de Sophocle Un opéra grec au collège. — Œdipe à Colone en musique
Les pages vibrantes du Voyage en Italie sur la Niobé de Florence, celles de Graindorge sur la musique, plus chaudes encore, ont cet accent inimitable de la passion trop longtemps étouffée et qui éclate enfin. […] Il a cette lassitude anticipée de l’âme pour qui toute réalité ne peut être qu’incomplète ou grossière, comparée à son désir, et avec quelle humilité, quelle poésie aussi et quelle divine musique il exprime cette impuissance et cette nostalgie ! […] Ils célèbrent son art, très voisin de la musique par la mélodie des mots, le vague de l’émotion, le symbolisme des images. […] L’auteur de l’Ethique apprenait alors la langue latine à Amsterdam, d’un fameux médecin, François Van den Ende, qui lui avait offert ses soins et sa maison. « Van den Ende avait une fille unique qui possédait elle-même la langue latine si parfaitement, aussi bien que la musique, qu’elle était capable d’instruire les écoliers de son père en son absence, et de leur donner leçon. […] Mon père s’amusait à me chanter des chansons qu’il faisait pour moi, paroles et musique.