Il a rencontré son présage de mort, son intersigne, et toutes choses lui deviennent des menaces. […] Les proses comprennent, outre des morceaux de pur métier, une sorte de conte médiéval, La mort du page, d’une mélancolie charmante encore qu’un peu jeune. […] Une troisième courtisane, celle dont le baiser enchaîne plus fidèlement, la reine des définitifs oublis, la Mort, vient lui offrir mieux que les insuffisants léthés du songe et du plaisir. […] Le poète, délivré des préjugés représentés par la Nuit, la Volupté et la Mort, s’est élevé jusqu’à l’Idée. […] Qu’importe la mort d’une forme passagère, songe-t-il, dans la vie éternelle et éternellement renouvelée ?
On voit aisément que je me restreins aux récits qui décrivent la mort des personnages pour lesquels on s’est intéressé durant la pièce. Les récits de la mort des personnages odieux ne sont pas absolument assujétis aux mêmes règles, quoique cependant il ne fût pas difficile de les y ramener, à l’aide d’un peu d’explication. […] La première partie du récit de Théramène répond à ceux que les anciens ont faits de la mort d’Hippolyte. […] Qu’il achève, et dégage sa foi, Et qu’il choisisse après de la mort ou de moi. […] Dis-lui que de mon fils l’amour est assez fort… Mais crois-tu qu’en son âme il ait juré sa mort ?
Il faut songer à l’éventualité d’une mort subite, et laisser des instructions. […] Le mari était mort, mais la femme avait résisté. […] Il nous traduit, au courant de la lecture : La Maison des morts de la Cité, un morceau étrangement poétique sur un cadavre de prostituée, un morceau d’un lyrisme fantastique, dont semble descendre Maeterlinck. […] Sa mort était précédée de la mort de sa femme. […] Aujourd’hui, il me fait un tableau très curieux de la mort du demi-gros par l’introduction des colis-postaux, qui tuent l’intermédiaire.
HÉNAULT, d’autres écrivent HESNAULT, [Jean] né à Paris, mort en 1682. […] C’est elle qui, de l’homme augmentant les besoins, Multip ie avec eux ses travaux & ses soins ; Qui, lui faisant haïr le repos & la joie, Aux avares soucis livre son ame en proie ; Qui lui fait de la Gloire ensanglanter l’Autel, Et courir à la mort, pour se rendre immortel. […] Despréaux, si délicat là-dessus, ne le nioit pas ; & quand on lui demandoit, pourquoi donc au troisieme Chant de son Lutrin, & dans sa neuvieme Satire, il en avoit parlé avec mépris, il répondoit, qu’au lieu d’Hesnault, il avoit d’abord mis Boursault, & ensuite Perrault, avec lesquels il s’étoit réconcilié, & leur avoit substitué, en dernier lieu, Hesnault, qui, étant mort dès 1682, étoit hors d’état de former aucune plainte. »
Est-il mort ? […] déjà diminué par la mort. […] Nous ne voulons pas exagérer le talent de Félicien Mallefille parce qu’il est mort. […] Gérard de Nerval est mort ; Petrus Borel est mort ; Jehan Duseigneur est mort ; Bouchardy lui-même vient de mourir, caché dans sa petite maison de Châtenay, où, inconsolable de la perte de sa fille, il attendait, sous les arbres qu’elle avait plantés toute petite, l’instant de la rejoindre enfin. […] mais tu es mort depuis dix-huit mois !
Et, d’étoile en étoile, Le bienheureux Eden Verra renaître Abel longuement regretté sur mon cœur abrité ; Et toi, mort et cousu sous la funèbre toile, Tu t’anéantiras dans la stérilité. […] Si la bête, féroce n’a que des sommeils sanglants comme ses veilles, qui faut-il accuser, sinon la Nature, qui fait vivre les uns de la mort des autres ? […] Les uns voient dans la mort la grande adversaire de l’amour, de l’éternité que les amants rêvent ; d’autres rapprochent l’amour de la mort même et, dans l’amour comme dans la mort, ils trouvent une sorte d’attrait de l’abîme. […] La mort qui vient est, elle aussi, une puissance qui s’empare de vous, doucement : c’est encore une volupté de se sentir aller sans résistance, sans volonté. […] Alfred de Musset a vu surtout dans la mort l’obstacle infranchissable où vient se heurter l’amour, qui, au milieu d’une nature où tout passe, s’enivre d’une chimérique éternité.
Et c’est là qu’une nuit il est mort, d’une crise cardiaque. […] Songe d’amour et rêve de la mort ! […] Alors, le dramaturge se sent responsable de cette mort. […] Émile Boutroux a proclamé la mort de la philosophie. […] Oui, c’est à peu près la même chose que la mort de Pan.
La Mort déployant ses ailes Couvroit d’ombres éternelles La clarté dont je jouis, Et dans cette nuit funeste Je cherchois en vain le reste De mes jours évanouis. […] La naissance du duc de Bretagne, la mort du prince de Conti, la guerre civile des Suisses en 1712, l’armement des Turcs contre Venise en 171533, la bataille même de Péterwaradin, tout cela eut dans le temps plus ou moins d’importance, mais n’en a presque aucune aux yeux de la postérité. […] De simples naissances, de simples morts de princes et de rois ont été d’éclatantes leçons, de merveilleux compléments de fortune, des chutes ou des résurrections d’antiques dynasties, de magnifiques symboles des destinées sociales. […] Rousseau est peut-être encore celle de Le Franc sur sa mort ; la meilleure pièce lyrique du genre en est l’épitaphe. […] « … Mellin de Saint-Gelais dont les poésies sont fastidieuses à la mort, à dix ou douze épigrammes près, qui sont véritablement excellentes. » (Lettre de Rousseau à Brossette, du 25 janvier 1718).
Le père de Mme Daudet est mort ce matin. […] » L’homme de la police avait fait son métier en pleines affres de la mort. […] Une grosse discussion, dans laquelle je jette : « Non, je ne crois pas au surnaturalisme entre les vivants et les morts, hélas ! […] Je ne sais, mais il me semble que le culte des morts s’en va, au milieu de la rigolade de l’Exposition. […] La collection serait gardée, tu n’en doutes pas, jusqu’à ma mort et après moi elle serait vendue d’après un catalogue très bien fait.
La mort de Goupil, c’est la vie sauve à d’autres bêtes. […] Ils font quelquefois des funérailles à leurs morts. […] L’art aussi éternise, immobilise ; l’art est de résister contre la fuite incessante de tout, contre le gaspillage et la perte des minutes, contre le temps, contre la mort, contre l’oubli, seconde mort après la mort. […] Ils sont morts, n’est-ce pas ? […] Elle a beaucoup de peine, à la mort de M.
L’œuvre de ce dernier montre bien sa familiarité avec la mort. Le critique décrit un homme qui n’est pas attaché à la vie et qui a pressenti, voire appelé sa mort. […] Dans l’instant fugitif, il comprit fortement qu’il voulait vivre et garder son amour jusqu’à l’inévitable mort. […] La mort nous fait changer de rôle avec ces gens-là ; ils peuvent tout sur nos corps pendant leur vie ; mais à l’instant de la mort, l’oubli les enveloppe à jamais. […] Il est à la recherche de ce que tous nous fuyons, de la mort ».
La mort de la majesté royale ne va pas seule. […] pauvre Roméo, dit Mercutio, il est déjà mort, poignardé par l’œil noir d’une blanche beauté ! […] — Mort depuis deux mois seulement ! […] Il a tué Polonius, il a causé la mort d’Ophélie, et n’en a pas de grands remords. […] Né en 1564, mort en 1616.
« Un bruit, “Patrocle est mort !” […] Rien n’est plus ni muet, ni mort ; tout respire, se meut, vous parle, vous interroge ou vous répond. […] Son art arrête le soleil, soulève l’océan, suspend les fleuves, et tire de la lune, qui descend à sa voix, une écume dont la force mystérieuse ressuscite les morts. […] Bientôt viendra l’heure où les deux partis seront confondus chez les morts. […] « C’est là, c’est dans ce sein qu’il faut plonger la mort.