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1249. (1912) Chateaubriand pp. 1-344

Partout il démontre et répète que la morale du christianisme est supérieure, mais ici il ne s’agit pas de morale, il s’agit de beauté. […] La morale de Blanca, d’Aben-Hamet, de Lautrec et de Carlos, est la morale de l’honneur. […] L’honneur sera l’unique règle morale de Chateaubriand. […] C’est l’ordre de la morale et de la justice. […] Son criterium, nécessairement arbitraire, en politique comme en morale, c’est la beauté.

1250. (1920) Impressions de théâtre. Onzième série

Lui accorder une ombre de liberté, soit matérielle, soit morale, serait d’une extrême imprudence. […] Destouches inventa la comédie pédagogique, écrite en style d’épître morale. […] Je ne serais pas éloigné de croire à une certaine supériorité morale de la plupart des poètes sur la plupart des prosateurs. […] Vous voyez l’intérêt de la situation morale, et vous sentez venir la « tempête sous un crâne ». […] Quand il somme sa mère de choisir entre son droit royal et sa liberté, il a eu lui-même à opter entre la morale universelle et la morale des rois.

1251. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires du marquis d’Argenson, ministre sous Louis XV »

Mais, d’un esprit moins profond, d’une âme moins forte que son frère, s’il appartient davantage à l’histoire politique du temps, il n’appartient que peu ou point à l’histoire morale et littéraire ; je reviens donc au premier.

1252. (1874) Premiers lundis. Tome I « Fenimore Cooper : Le Corsaire Rouge »

Sa conduite, dans la tempête, au milieu des murmures de l’équipage, sa résolution de monter au mât sur le refus du lieutenant, sa volonté ferme de demeurer à bord du vaisseau abandonné tant qu’il en restera une planche à flot, tous ces sentiments énergiques et vrais répandent au milieu de tant de scènes déchirantes une forte teinte de sublimité morale qui rehausse et achève leur effet ; et lorsque, après la tempête, la nuit, sous les rayons de la lune, on voit Wilder, au gouvernail de la chaloupe, se pencher en avant, comme pour entendre la douce respiration de Gertrude endormie, l’âme du lecteur, qui a passé par tous les degrés de l’angoisse, jouit délicieusement de cet instant de pure ivresse, et succombant aux sensations qui l’inondent, elle dirait volontiers avec le poète : C’est assez pour qui doit mourir.

1253. (1875) Premiers lundis. Tome III « Eugène-Scribe. La Tutrice »

Léopold, pour jouer son rôle d’héritier opulent et faire impression sur la belle et jeune voyageuse, ne parle que de dépenses folles, de plaisirs ruineux, et s’attire de la part de la dame, qui d’abord n’avait pas l’air d’écouter, la plus juste et la plus piquante leçon de morale sur l’emploi des richesses.

1254. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Malaise moral. » pp. 176-183

L’Europe nous eût répondu par le plus énergique non possumus ; soit : mais, ce refus enregistré, la France se retrouvait, dans le concert européen, en une tout autre posture morale.

1255. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Discours prononcé à la distribution des prix du lycée d’orléans. » pp. 223-229

Soyez fidèles au premier, aimez le second, vénérez la troisième ; et, puisque les sentiments sincères ne manquent jamais de se traduire par des actes, ce sera là, pour vous, un sérieux commencement de vie morale.

1256. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 169-178

Les Principes de la Philosophie morale ne sont qu’une Traduction très-libre de l’Essai sur le mérite & la vertu de Mylord Shafstersbury.Sans vouloir discuter ici le mérite de l’Original, c’est assez de faire remarquer qu’il ne s’agissoit pour le Traducteur, que d’employer un style clair, précis, & correct ; c’est ce que M.

1257. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Troisième faculté d’une Université. Faculté de droit. » pp. 506-510

Le professeur de droit naturel ne s’en tiendra pas à des éléments ; il portera l’enseignement beaucoup plus loin que les élèves ne l’ont reçu dans le cours de morale qui a précédé celui de leur entrée dans cette école.

1258. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — VI »

Pareillement, à l’endroit des autres entreprises collectives et en vertu de la même conception, quelle que soit l’entreprise, locale ou morale, et quel qu’en soit l’objet, sciences, lettres et beaux-arts, bienfaisance désintéressée ou assistance mutuelle, agriculture, industrie ou commerce, plaisir ou profit, ils sont méfiants ou même hostiles.‌

1259. (1880) Goethe et Diderot « Diderot »

C’est toujours et partout le philosophe du xviiie  siècle, le matérialiste, l’athée de son temps, avec sa fausse morale, sa fausse vertu, sa fausse sagesse, son faux langage, tout cela plus faux encore que sa fausse poétique. […] Pour lui, l’esthétique vient après la morale. […] Partout Diderot rentre à pleines voiles dans la grande voie et la grande tradition spiritualiste, et même sa haine insolente et stupide contre l’affreux conte du Christianisme, comme il l’appelle, ne l’empêche nullement de rendre justice aux tableaux d’une inspiration chrétienne, parce qu’elle est morale puisqu’elle est chrétienne, et que la morale est suffisante, à son estime, pour faire passer sur tous les détails de ce conte affreux. […] … Ainsi, dernièrement, la Correspondance de Balzac fraîchement ouverte a laissé s’élever au-dessus d’elle un Balzac qui y était contenu dont on n’avait vu jusque-là que la grandeur intellectuelle, et dont on ignorait la grandeur morale. […] Cet homme qui a banni le cœur de ses œuvres et qui ne se l’est pas arraché pour cela, qui a écrit, dans un jargon insultant pour l’âme humaine, « cette maudite tendance morale qui déflore la pureté de l’art », passe à l’heure qu’il est pour un plus grand poète que Byron.

1260. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Andrieux »

Il mêlait volontiers à son enseignement des préceptes évangéliques qui rappelaient la manière morale de Bernardin de Saint-Pierre : il prêchait l’amour des hommes et l’indulgence, comme il convenait à l’ami de Collin l’optimiste, du bon Ducis, et au peintre d’Helvétius.

1261. (1874) Premiers lundis. Tome II « Étienne Jay. Réception à l’Académie française. »

Lemercier a fini par la lecture d’une ode contre la dégradation de la morale publique et des beaux-arts.

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