C’est ainsi que l’homme de génie montre sa supériorité, & associe sa gloire à celle des grands hommes qui l’ont précédé.
Mais c’est pour Hugo qu’il se montre vraiment sévère ; pour Hernani, qu’il appelle — un peu crûment peut-être — « une pure mystification » ; pour Ruy Blas, à qui nous avons dit qu’il avait consacré la troisième de ses Études ; et enfin pour tout ce que l’on croit, sur la parole de Victor Hugo lui-même, qu’il y aurait d’espagnolisme dans l’œuvre du poète. […] L’âge d’or que ses contemporains, à l’imitation des Romains ou des Grecs, mettaient toujours dans le passé, c’est dans l’avenir qu’il nous en montre la vision confuse.
Soutenez l’État sur son penchant… Vous, juges vertueux, intègres administrateurs, que vos départements ont le bonheur de conserver encore, continuez à exercer dans l’ombre des vertus que sentent vos concitoyens et qu’ignorent vos tyrans ; que des mesures atroces s’adoucissent en passant par vos bienfaisantes mains, et que du moins le magistrat se montre meilleur que la loi.
Elle nous donne dans la prospérité a qui bien faire, avec qui nous réjouir de notre heur, en l’affliction qui nous secoure et console, en la jeunesse qui nous montre et enseigne, en la vieillesse qui nous aide et raisonne, en l’âge d’homme qui nous assiste et seconde. » Et d’abord on est tenté de ne voir là qu’un lieu commun de morale.
C’est dans l’épilogue du Voyage que cette théorie se montre franchement, c’est là qu’il faut la prendre. […] Il leur montre du doigt, dans l’azur des cieux étoilés, la trace lumineuse de la volonté divine ; compare les mondes lancés dans l’espace au caillou placé dans la fronde, il interroge ses disciples sur la force du bras divin ; il rapproche du mouvement des navires le mouvement des étoiles, il leur dit que les cieux ont, comme la mer, leurs matelots et leurs pilotes ; et quand il les a bien instruits de l’immensité de Dieu, il les rassure et leur promet le regard vigilant de la Providence ; en leur racontant le dialogue de l’aigle et du soleil il leur prouve que la montagne et la vallée, l’homme et la fourmi, ont aux yeux de Dieu la même importance et la même valeur.
On les croit naïfs, ils ont l’air de n’y point toucher ; un mot glissé montre seul le sourire imperceptible : c’est l’âne, par exemple, qu’on appelle l’archiprêtre, à cause de son air sérieux et de sa soutane feutrée, et qui gravement se met à « orguenner. » Au bout de l’histoire, le fin sentiment du comique vous a pénétré sans que vous sachiez comment il est entré chez vous.
… L’essentiel est qu’on ne montre pas à la génération à laquelle on appartient ce que René Ghil définissait « instrumentalement », dans un vers que j’ai compris : Le désespoir muet de la main vide d’œuvre.
. — Mais elle y montre admirablement qu’après avoir été l’âme de la littérature française, — l’« esprit de société » en est devenu le principe de désorganisation ; — et que notre littérature ne peut donc se régénérer qu’en s’inspirant de nouveaux modèles ; — dont l’originalité nous émancipe de conventions surannées ; — et nous donne, avec l’exemple, le goût de la liberté. — Tous alors nous constituerons ensemble une civilisation occidentale ou européenne ; — dont la littérature sera l’expression commune ; — et dont les caractères seront substantiellement les mêmes, à Paris et à Berlin, à Londres et à Saint-Pétersbourg. — L’objet de cette littérature sera d’améliorer la condition de l’humanité ; — ce qui nous ramène au livre de La Littérature ; — mais de l’améliorer surtout par des moyens moraux ; ou religieux ; — ce qui nous ramène au Génie du christianisme ; — et ce qui réconcilie, par conséquent, au terme comme aux débuts de leur carrière littéraire, Mme de Staël et Chateaubriand. […] 2º Le rôle de Mérimée ; — et qu’il semble avoir été d’un ironiste ; — qui n’aurait feint de croire au romantisme, — que pour le mieux connaître ; — s’en mieux moquer ; — et finalement le discréditer. — Les débuts de Mérimée : le Théâtre de Clara Gazul, 1825, — et La Guzla, 1827 ; — et que, si la « couleur » en est d’un romantique, — l’idée première en est d’un curieux de toutes choses ou d’un dilettante ; — et bien moins d’un disciple de Chateaubriand — que d’un élève de Fauriel et d’un ami de Stendhal. — La Chronique du règne de Charles IX, 1829 ; — Le Vase étrusque, 1830 ; — La Double méprise, 1833 ; — et que déjà ces deux dernières Nouvelles n’ont presque plus rien de romantique. — Celles qui ont suivi : Les Âmes du Purgatoire, 1834, — et La Vénus d’Ille, 1837, semblent rentrer dans la formule romantique. — Mais ce n’est là qu’une apparence ; — et on le voit bien dans Colomba, 1840 ; — Arsène Guillot, 1844 ; — Carmen, 1845 ; — où l’on ne retrouve plus du romantisme que deux traits seulement : la recherche de la « couleur locale » ; — et la glorification de l’énergie ; — mais à peine quelque intention de faire montre de soi-même. — On n’y trouve non plus aucune déclamation ; — et l’art y consiste au contraire à faire rentrer le rare ou le singulier sous les conditions communes de la réalité. — C’est ce qui aurait suffi ; — quand d’ailleurs il n’aurait pas eu des goûts d’archéologue et d’érudit, — pour conduire Mérimée à l’histoire ; — et, en effet, c’est par l’histoire qu’il a fini ; — assez obscurément d’ailleurs ; — et en se moquant du « réalisme » à la formation duquel il avait pourtant contribué ; — comme il s’était moqué jadis du « romantisme » ; — tout en faisant campagne avec lui.
Le maître avait achevé de corriger les études des peintres et des dessinateurs d’après nature, lorsqu’en tirant sa montre il s’aperçut que les heures s’étaient écoulées bien vite. […] La belle figure et les grands cheveux noirs de Mme de Bellegarde le frappèrent, et il exprima devant ces trois dames le regret de n’avoir pas eu à sa disposition, pour peindre la tête de la femme à genoux qui montre ses enfants, la figure de Mme de Bellegarde. […] La femme brune aux grands cheveux, qui rappelle Mme de Bellegarde, celle qui montre son fils et le groupe des enfants, fixèrent vivement aussi l’attention du public.
Il y a un mot anglais intraduisible qui peint cet état et montre toute la constitution physique de la race : His blood is up.
Cette même photographie nous montre, à califourchon sur une chaise, un visiteur qui est le peintre Henri Gervex.
Sans doute, il est bien embêtant de toujours se méfier de ses voisins, mais il est bien plus embêtant encore de se trouver privé de son portefeuille ou même de sa montre.
Il fait noir comme dans un four, Le ciel s’est habille ce soir en scaramouche, Et je ne vois pas une étoile Qui montre le bout de son nez.