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1618. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 33, que la veneration pour les bons auteurs de l’antiquité durera toujours. S’il est vrai que nous raisonnions mieux que les anciens » pp. 453-488

Plusieurs philosophes anciens ont connu cette vérité, mais comme ces philosophes n’avoient pas en main pour la prouver les moïens que nous avons aujourd’hui, il étoit demeuré indécis si Philolaus, Aristarque et d’autres astronomes avoient raison de faire tourner la terre autour du soleil, ou si Ptolomée et ceux qu’il a suivis avoient raison de faire tourner le soleil autour de la terre. […] Mais dès que ces veritez ont été mises en évidence, elles nous conduisent comme par la main à une infinité d’autres connoissances. […] Pour parler des écrivains moins éloignez, Commines, Machiavel, Mariana, Fra-Paolo, Monsieur De Thou, d’Avila et Guichardin, qui sont venus quand la logique n’étoit pas plus parfaite qu’elle l’étoit du temps des anciens, n’ont-ils pas écrit l’histoire aussi méthodiquement et aussi sensément que tous les historiens qui ont mis la main à la plume depuis soixante ans ?

1619. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre III. Personnages merveilleux des contes indigènes »

Lorsque cette divinité eut centralisé les attributions dans ses mains et monopolisé à son profit le culte, les anciennes divinités de second ordre passèrent au rang de grandeurs déchues, presque de démons. […] Il faut que celle-ci attache son pagne de la main gauche et reste assise jusqu’à ce que l’amant soit rentré chez lui. […] Il est prudent, au cas où on le reçoit à rançon, de lui faire à la main une incision pour lui rappeler sa promesse.

1620. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Saint-Bonnet » pp. 1-28

S’il avait eu seulement, dans sa placide main, la bienheureuse mâchoire d’âne avec laquelle on casse si bien celles des autres, les mâchoires qu’il aurait cassées eussent poussé des cris, et, j’en suis sûr, auraient fait des articles. […] Ils auraient voulu que l’auteur mît en balles légères et plus mortelles le globe de pensées qui n’est pas un boulet de canon, et qui se meut sous sa main presque avec l’harmonie d’une sphère céleste ! […] Ce ne sont pas des moralistes ordinaires, quel que soit l’extraordinaire de leur talent, ce n’est ni Montaigne, par exemple, ni La Rochefoucauld, ni Vauvenargues, ni Chamfort, ni madame de Staël (la madame de Staël du sombre livre de l’Influence des passions sur le bonheur individuel), ni même le religieux et platonicien Joubert, qui auraient pu écrire ce traité de « la Douleur », tracé d’une main si attendrie, mais si ferme, pour nous la faire comprendre et pour nous la faire accepter… On sent, en le lisant, qu’on n’a plus affaire ici à un moraliste au détail, inspiré par le spectacle isolé de la misère humaine, étudiée peut-être sur son âme, mais à une tête d’ensemble qui a une nette et transcendante conception de la vie et de la destinée, et qui fait rentrer la douleur dans la notion la plus profonde des choses et dans le pian providentiel de la Création.

1621. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XV. »

« Ses éclatantes prouesses, ses faits glorieux, souvent les mères les attesteront aux funérailles de leurs fils, alors qu’on les verra laisser flotter sur la cendre leurs cheveux blanchis, et de leurs faibles mains meurtrir leurs seins livides. […] « À ses grands exploits rendra témoignage l’onde du Scamandre, qui va se verser dans l’Hellespont rapide, par une route rétrécie sous l’amas des cadavres dont le sang par sa main échauffera le lit du fleuve. […] Mais, depuis que la terre s’est imprégnée de meurtres criminels, et que les hommes ont chassé la justice de leurs âmes avides, des frères ont souillé leurs mains du sang de leurs frères.

1622. (1900) La culture des idées

Il y a des analogies très lointaines ; il y en a de si prochaines qu’elles sont à la portée de toutes les mains. […] Il est naturel que si le pouvoir est aux mains des faibles les lois tendent à protéger la faiblesse. […] C’est à vous de demeurer solide sur vos jambes, la main sur votre épée et le visage plat comme une mer hypocrite. […] Nous ôterons des baleines au corsage pour que le profil soit plus pur de la poitrine plus libre, mais non afin de favoriser les mains grossières. […] « — Les républicains français tendront la main aux Allemands.

1623. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Deschamps, Émile (1791-1871) »

Édouard Fournier Victor Hugo avait déployé l’étendard de l’école nouvelle ; Émile Deschamps (dans la préface des Études françaises et étrangères) le lui prenait des mains pour ne pas le porter moins haut.

1624. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Ruyters, André (1876-1952) »

. — Les Mains gantées et les Pieds nus (1898). — Les Jardins d’Armide (1899). — Les Escales galantes (1900).

1625. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 339-340

Sans cesse le Livre à la main, Moins François que Grec & Romain, J’étois plus sérieux que triste ; Antiquaire, Archimédailliste ; J’étois Poëte, Historien, Et maintenant je ne suis rien.

1626. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — E. — article » pp. 252-253

On sait que son petit Géographe Manuel est entre les mains de tout le monde, qui applaudit à son exactitude & à sa commodité.

1627. (1925) Feux tournants. Nouveaux portraits contemporains

Vous vous lavez les mains ? […] J’aurais emporté sa main que je n’eusse pas été ému davantage, pensai-je. […] Plus encore que ses yeux bleus, ce qui surprend en lui ce sont d’admirables mains de pianiste. […] La main d’un homme ! […] Il risquait de se salir les mains, d’être précipité du marchepied qu’il voulait atteindre, La belle affaire !

1628. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre quatrième. Les conditions physiques des événements moraux — Chapitre premier. Les fonctions des centres nerveux » pp. 239-315

Si, au moyen d’un tourniquet, vous comprimez votre bras jusqu’à le rendre insensible aux excitations du dehors, et si alors vous pressez le tronc nerveux qui est entre les deux os du coude, vous éprouvez une vive sensation, semblable à celle d’une commotion électrique, et cette sensation vous paraît située dans la main dont les nerfs sont engourdis. […] En ce cas, non seulement, dans l’appareil moteur, le bout initial qui lance les impulsions motrices est tronqué, mais encore, dans l’appareil intellectuel, le bout terminal où réside l’articulation mentale est altéré ou détruit ; ainsi les deux bouts sont voisins l’un de l’autre. — D’autres portions de l’écorce, principalement autour du sillon de Rolando, paraissent avoir un emploi du même genre ; selon l’endroit désorganisé143, tel ou tel groupe de contractions musculaires, tel ou tel mouvement du pied, de la jambe, du bras, de la main, du poignet, de la tête, flexion, projection, supination, devient impossible. […] Beyer, ayant été obligé de briser la tête d’un fœtus pour compléter un accouchement et ayant ainsi vidé complètement le crâne, vit ce fœtus, quelques minutes après l’accouchement, pousser un cri, respirer et agiter les pieds et les mains ». — Chez les animaux supérieurs, si l’on supprime tout l’encéphale, c’est-à-dire tous les centres nerveux auxquels sont attachées les sensations et les images proprement dites, la moelle épinière et le bulbe, qui seuls subsistent, peuvent encore, sous l’aiguillon des nerfs sensitifs, provoquer et coordonner des mouvements en vue d’un but, comme fait le train postérieur d’une grenouille et d’un triton. […] Pareillement, sur un homme décapité dont l’électricité avait ranimé la moelle épinière, le Dr Robin, ayant gratté avec un scalpel la paroi droite de la poitrine, vit le bras du même côté se lever et diriger la main vers l’endroit irrité, comme pour exécuter un mouvement de défense. […] Dans le décapité du docteur Robin, le mouvement exécuté par le bras et la main droite était un mouvement de défense qu’un nouveau-né ne sait pas encore faire.

1629. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre IV. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire. » pp. 87-211

Il y a des descriptions de main de maître ; mais son style a un peu l’air enflé, ses numérations sont trop fréquentes, sa diction est trop symétrique. […] On aimeroit mieux avoir de sa main l’histoire des Empereurs que celle des grands maîtres. […] in-12. qui est entre les mains de tout le monde. […] Le premier est de lui ; mais les deux autres sont d’une main étrangere & lui sont par conséquent infiniment inférieurs. […] Les portraits de tout ce que cette région a produit de caractères singuliers, de grands hommes ou d’esprits factieux, y sont tracés de main de maître.

1630. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lebey, André (1877-1938) »

Le marbre et la pierre ne s’accommodent point d’un ciseau défaillant ni d’une main capricieuse.

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