La couleur du tout est faible ; mais les reflets de lumière sont bien entendus.
., ait dans la conscience, au moment de la conception de l’idée générale, une intensité débordante, qu’il sorte des rangs, pour ainsi dire, et se détache en pleine lumière sur le groupe total, alors l’idée n’est pas purement générale, elle est à la fois un genre et un exemple. […] Dans une idée bien organisée, au contraire, toutes les images constitutives forment au second plan un groupe serré, plus homogène encore en apparence qu’en réalité, car les différences des éléments échappent à la conscience [§ 9] ; aucun ne se détache et ne dénonce sa nature propre ; seule, l’image-signe est en pleine lumière et bien distincte à côté du groupe des images-idées, qu’elle précède, suit ou accompagne, selon les cas. […] Ne sommes-nous pas en droit de supposer que les états les plus faibles sont, en quelque sorte, renforcés et vivifiés par leur entourage, et qu’ils reçoivent des états plus distincts qui les accompagnent, les précèdent ou les suivent, cette lumière de la spécificité qu’eux-mêmes ont perdue ? Il est évident que, si une longue série d’états de conscience était faible et indistincte, rien ne saurait conférer à ses éléments la spécificité absente ; une telle série doit contenir à de courts intervalles des états plus forts que les autres, nettement déterminés par des images distinctes et spécifiques ; ces états constituent des points de repère pour la pensée, et comme des centres de lumière pour les états par eux-mêmes obscurs. […] Et, en effet, porter et maintenir l’attention sur les notions que les mots recouvrent, chercher à avoir une claire conscience de leurs rapports, comparer, après les notions, ces rapports eux-mêmes, de façon à porter la lumière de la conscience sur les conflits latents des idées ; en toute occasion, méditer, réfléchir, analyser, examiner ; tenir sa pensée toujours en éveil, toujours inquiète, toujours en devenir, en renouvellement et en progrès ; qu’est-ce autre chose que réagir contre cette inégale distribution de la conscience qui, conservant aux mots leur vivacité, laisse les idées s’évanouir et disparaître dans une ombre toujours plus épaisse ?
A sa lumière, les obscurités s’éclaircissent. […] Il choisit, pour les mettre à cette place de lumière, les mots qui donnent la tonalité au morceau poétique. […] La flamme des incendies de la Commune éclaire ces phrases semblables de la plus effrayante lumière. […] L’air était léger, la lumière heureuse. […] C’est un moment de la lumière.
Puis revenant à ces quatre années, passées en Afrique — où il n’y a pas cependant l’intérêt historique des voyages d’Asie — il dit que le voyage n’a un charme que dans les pays, où le voyageur rencontre la lumière, la chaleur, la gaîté des soleils levants, et que dans le froid, quelque intérêt qu’ait le voyage, il est toujours triste. […] Eh bien, chez les jeunes, au moins chez ceux que nous connaissons, je ne vois aucun procédé de travail particulier, personnel. » Jeudi 21 juillet Dans le rêve, chez les figures hostiles, le côté sournois, astucieusement méchant, le jésuitisme des physionomies, c’est extraordinaire ; non, ce n’est plus la pleine lumière des haines du jour, ça en est, pour ainsi dire, les ténèbres et la grisaille. […] De cet appartement, où j’ai vu, pour la première fois, ma tante, il ne me reste qu’un souvenir, le souvenir d’un cabinet de toilette, à la garniture d’innombrables flacons en cristal taillé, et, où la lumière du matin mettait des lueurs de saphirs, d’améthyste, de rubis, et qui donnaient à ma jeune imagination, au sortir de la lecture d’Aladin ou la Lampe merveilleuse, comme la sensation du transport de mon être, dans le jardin aux fruits de pierre précieuse. […] Alors, c’était dans la demi-nuit de ce chaos vague et poussiéreux, un farfouillement des trois femmes lumineuses, un farfouillement hâtif et chercheur, faisant le bruit de souris trotte-menu dans un tas de décombres, et des allongements en des coins d’ombre, de mains gantées de frais, un peu peureuses de salir leurs gants, et de coquets ramènements du bout des pieds, chaussés de prunelle, puis des poussées à petits coups en pleine lumière, de morceaux de bronze doré ou de bois sculpté, entassés à terre contre les murs. […] Le silence montant avec l’ombre dans le parc, qui n’a plus de lumières rasantes qu’en haut de la feuillée, et rien au loin dans les champs, que le coup de fouet lointain d’un paysan, rentrant avec sa charrette.
Comme une femme, ouvrière laborieuse, qui vit du travail pénible de ses mains, répand tout autour d’un tison ardent des broussailles sèches afin de s’apprêter de nuit une lumière dans sa chambre, car elle s’éveille de très-bonne heure, et ce feu, s’allumant tout grand d’un si petit tison, consume à la fois toutes les broussailles : tel, ramassé sous le cœur de la jeune fille, brûlait en secret le funeste Amour : elle laissait ses joues délicates tourner tantôt à la pâleur et tantôt à la rougeur, au hasard de ses pensées. » Nous voilà dans l’invasion rapide de la passion, dont ce chant tout entier va offrir les alternatives et le développement. […] Plus d’une fois elle ouvrit les portes de sa chambre, guettant la lumière : enfin l’Aurore la frappa de sa clarté chérie, et déjà chacun se mettait en mouvement à travers la ville. » Ici se placent des descriptions pleines de fraîcheur, la toilette empressée de la jeune fille qui veut effacer la trace des larmes de la nuit et s’assurer toute sa beauté, les ordres qu’elle donne à ses compagnes d’atteler le char. […] Nous avons tâché de remettre en lumière quelques traits du vieil Alexandrin, essentiels, originaux, passionnés avec grâce, et qui auraient dû, ce semble, maintenir son nom avec plus d’honneur dans le voisinage de ces deux beaux noms. […] Qu’on me permette de hasarder une toute petite observation encore : Virgile, dans sa comparaison, dit lumen aquæ, une lumière d’eau répercutée par le soleil… ; c’est une figure, un hypallage, je crois.
Je m’étais assis à côté d’elle au bord du ruisseau, loin d’Élise et de ma sœur ; nous les accompagnâmes le soir jusqu’au moulin à vent, où je m’assis encore à côté d’elle pour observer, nous quatre, le coucher du soleil qui dorait ses habits d’une lumière charmante. […] C’est sous le coup menaçant de cette douleur, et à l’extrémité de toute espérance, que dut être écrite la prière suivante, où l’un des versets précédents se retrouve : Mon Dieu, je vous remercie de m’avoir créé, racheté, et éclairé de votre divine lumière en me faisant naître dans le sein de l’Église catholique. […] Ampère, en répondant, gardait de même, et auquel il ajoutait de plus une expression de respect, comme s’il eût été quelqu’un de moindre : noble contradiction de vues, ou plutôt noble échange, auquel nous avons assisté, entre deux grandes lumières trop tôt disparues ! […] Combien il était vif sur la civilisation, sur les écoles, sur les lumières !
« Ni dans un firmament serein voir circuler les vagues étoiles, ni sur une mer tranquille voguer les navires pavoisés, ni à travers les campagnes étinceler les armures des cavaliers couverts de leurs cuirasse, ni dans les clairières des bocages jouer entre elles les biches des bois ; « Ni recevoir des nouvelles désirées de celui dont on attend depuis longtemps le retour, ni parler d’amour en langage élevé et harmonieux, ni au bord des claires fontaines et des prés verdoyants entendre les chansons des dames aussi belles qu’innocentes ; « Non, rien de tout cela désormais ne donnera le moindre tressaillement à mon cœur, tant celle qui fut ici-bas la seule lumière et le seul miroir de mes yeux a su en s’ensevelissant dans son linceul ensevelir ce cœur avec elle ! […] « Je respire d’ici mon air antique, et je vois surgir devant moi ces douces collines où naquit celle dont la splendide lumière éblouit si longtemps de ses clartés mes yeux avides et heureux, celle dont la disparition les attriste et les mouille aujourd’hui de larmes ! […] Puis il les recueille dans de nouveaux sonnets, tels que celui-ci, où son âme se rétrécit à la proportion de quelques vers comme la lumière dans le diamant ! […] « Âme heureuse, s’écrie-t-il, qui abaisses si amoureusement ces yeux plus resplendissants que la lumière, et qui me laisses entendre des soupirs et des paroles si vivants qu’il me semble que ces paroles me résonnent encore dans l’âme !
La lumière et les ténèbres semblent se mêler et comme s’entendre pour former le voile transparent qui couvre alors ces campagnes. […] Il gravite, si je puis m’exprimer ainsi, vers les régions de la lumière. […] Dans l’état où il est réduit, il n’a pas même le triste bonheur de s’ignorer ; il faut qu’il se contemple sans cesse, et il ne peut se contempler sans rougir ; sa grandeur même l’humilie, puisque ses lumières, qui l’élèvent jusqu’à l’ange, ne servent qu’à lui montrer dans lui des penchants abominables qui le dégradent jusqu’à la brute. […] La capitale du paganisme était destinée à devenir celle du christianisme, et le temple qui, dans cette capitale, concentrait toutes les forces de l’idolâtrie, devait réunir toutes les lumières de la foi.
Ensuite je me peignis involontairement l’état délicieux d’un homme en proie à une grande rêverie dans une solitude absolue, mais une solitude avec un immense horizon et une large lumière diffuse ; l’immensité sans autre décor qu’elle-même. Bientôt j’éprouvai la sensation d’une clarté plus vive, d’une intensité de lumière croissant avec une telle rapidité, que les nuances fournies par le dictionnaire ne suffiraient pas à exprimer ce surcroît toujours renaissant d’ardeur et de blancheur. […] Et le Mage sera Beethoven, éclairant son tableau de l’Apparence à la Lumière intérieure de son Univers, univers profond où gît l’Être réel des choses : Beethoven créant, en pleine conscience, les forêts et les couples, et le torrentueux Océan des émotions humaines ; Beethoven, pénétré d’un indicible Contentement, à la vue de sa puissance, souriant à l’Illusion qu’il a créée, reprenant, pour se jouer, en charmeur, avec elle, toute la Douleur de l’Etre. […] Ne pouvant trouver un objet digne de lui en un cloaque, instinctivement il avait tendu vers la lumière.
Ce sont là des êtres mis à moitié seulement en pleine lumière et qui sont mystérieux tout en paraissant complexes et vrais. […] L’œuvre de Dickens n’étant pas, par excellence, une œuvre de réalisme descriptif, mais bien une déformation émue du spectacle social, formule un jugement sur ce qui est aimable ou détestable dans le monde, aboutit à fonder une sorte de morale pratique qu’il sera intéressant de connaître, qui n’est ni la morale de ce temps, ni celle du pays où Dickens est né, et qui donnera des lumières complètes sur ses inclinations et son idéal. […] L’inanimé et l‘irresponsable, la nature, les cieux et la mer, les drames changeants que jouent en ce théâtre la lumière, les nuages et la nuit, n’ont pas d’attrait pour lui. […] Si l’on fient exactement compte de ces définitions, on pourra en déduire presque tous les caractères de l’art de l’écrivain anglais, et l’organisation mentale qui lui sera ainsi reconnue appartenir, sera une organisation générique qui pourra servir à déterminer d’autres tempéraments analogues au sien, et qui donnera même, par réciproque, quelques lumières sur l’action de l’émotion chez l’homme.
Ensuite, la mer est transparente ; elle ressemble au firmament ou à l’éther, qui répercutent la lumière de l’astre du jour ou des étoiles de la nuit ; elle se transfigure sans fin comme le caméléon par ses couleurs changeantes, roulant tantôt la lumière, tantôt la nuit dans ses vagues. — Émotion ! […] XVIII Un sujet aussi vaste que l’inventaire de toutes les littératures comporte essentiellement quelques-unes de ces grandes divisions qui sont la distribution de la lumière entre les différentes parties d’un même sujet. […] Chaque jour nous apporte, depuis ce jour, de nouvelles lumières, de nouvelles langues, de nouveaux monuments de cette région, berceau des philosophies, des poésies, des histoires ; véritable Éden des littératures antiques retrouvées au pied de l’Himalaya, aux bords du Gange et de l’Indus.
Michelet serait un génie ailé comme Ariel, bon à monter, bon à descendre, aurait-il le droit de se jeter dans l’histoire avec des étourderies d’oiseau, et devrait-il s’y jouer, comme on a dit que Voltaire s’était joué dans la lumière, pour la briser et en éparpiller les rayons, avec les instincts d’un méchant ? […] Quand un homme a dit ce mot-là, il le porte toute sa vie comme une torche liée à sa tête, et il ne peut plus éteindre à son front la lumière inévitable sous laquelle on le voit toujours ! […] Ainsi rationalisme impuissant et pédantesque, scepticisme lâche ou détraqué, néo-christianisme hérétique et blasphématoire, fatalisme qui peut se passer de tout, car il est le mutisme du Matérialisme devant les faits, nous avions répercuté dans l’histoire de la Révolution française toutes les faces de cette Erreur multiple, qui se décompose comme la lumière, en tombant dans les esprits brisés de ce temps. […] Et c’est là le point qu’il faut mettre aujourd’hui en lumière, c’est là ce qu’il faut dégager des deux volumes de M.
Sa réputation, qui ne se fera pas pour des raisons en dehors de son talent, comme celle, par exemple, de madame Beecher-Stowe, cette mère Wilberforce américaine ; sa réputation filtrera peu à peu sa goutte de lumière, mais un souffle de quinze jours ne l’éteindra pas. […] Quand les choses en sont là partout, quand la masse des lumières et des connaissances peut être regardée comme égale dans toutes les sociétés chrétiennes, les Claudiens de nos décadences — en Amérique ou autre part — doivent être plus étranges et plus compliqués que ceux des sociétés qui n’avaient pas usé sous elles autant d’idées que nous, quand elles croulèrent. […] Pour lui donner force à l’être pourtant, Dieu, après le Génie, qui est aussi une lumière pour le cœur, lui avait donné des affections domestiques. […] Mais à dater du livre d’Émile Hennequin, Edgar Poe, qui fut moins le bourreau de ses vices que la victime des vices de son pays, apparaît dans une lumière plus juste.