Moi qui avais obstinément blâmé les planches du livre que mon père m’avait donné ; moi dont la critique avait relevé mille défauts dans ces portraits, combien je fus honteux quand mes patients efforts n’aboutirent qu’à des résultats si misérables, qu’à peine pouvais-je reconnaître moi-même l’oiseau que je venais de dessiner !
Ces différences ont été admirablement étudiées par de Gobineau dans son livre sur l’Inégalité des races humaines 12.
À cet affinement sont des causes multiples, évidentes : la lecture de Schopenhauer, donné aux Français en des recueils bizarres de morceaux choisis ; la faillite dernière des aspirations romanesques ; le spectacle désolant de la démocratie, accélérant encore l’évolution fatale vers l’hétérogène ; et ce livre d’Amiel, peu lu, fort admiré.
Par quelle suite de phénomènes psychologiques s’accomplit cette éclosion, je ne le chercherai pas dans une étude consacrée à un art, non à un artiste ; je reproduirai seulement quelques alinéas d’une étude que j’ai publiée, il y a un an, dans la Revue de Genève, sur Wagner et la poésie française contemporaine, où j’analysais, en me servant du livre de Wagner intitulé Beethoven, comment après les œuvres anti-musicale de sa jeunesse, Wagner avait pu arriver à ces œuvres de pure musique qui couronnent sa vie.
Aussi Wundt lui-même, dans les dernières éditions de son livre, est-il arrivé à faire de la volonté le fond de l’existence mentale.
Cela se voit à la grande popularité des livres religieux, à la grande popularité des prédicateurs, aussi à la religion très fervente des esprits les plus disposés par leurs inclinations naturelles à l’indépendance, à l’irrévérence et au sarcasme. […] Les partis avancés faisaient, de leur côté, une guerre acharnée à l’esprit clérical, au « parti prêtre », au « jésuite » de robe longue ou de « robe courte » par le pamphlet, par le livre, par le roman, par le cours public ; et inventaient cet argument sur lequel ils ont vécu jusqu’à nos jours, qu’il ne doit pas y avoir de liberté pour les ennemis de la liberté et que, par conséquent, le libéral ne doit accorder la liberté qu’à lui-même. […] Tant que le peuple regardera avec colère du côté du monastère et du côté de l’église, il ne regardera pas trop du côté de nos propriétés ou du côté du grand livre.
Pareillement, si l’on ferme les yeux après avoir regardé avec attention un objet quelconque, une figure dans une estampe, un dos de livre dans une bibliothèque, la perception, devenue intérieure, persiste presque pendant une seconde, puis disparaît, puis se renouvelle en mollissant, puis se trouble et défaille tout à fait, sans rien laisser d’elle-même qu’un contour vague, et les pertes qu’a subies l’image témoignent, par contraste, de la force qu’elle avait au premier moment.
Il faut convenir aussi qu’à nous deux nous tenons un large espace dans le monde de l’intelligence en nous donnant la main et en faisant la chaîne. » Cependant à cette époque, 1795, ils dérogèrent tous deux à la noblesse et à la dignité de leur génie en publiant des livres d’épigrammes anonymes, mais mordantes, contre les écrivains et les poètes leurs contemporains et leurs compatriotes.
XXIV À l’instigation du duc de Savoie, un tribun plébéien, nommé Vachero, insurgea Gênes, ourdit une conjuration nouvelle pour attaquer le palais du gouvernement et massacrer tous les citoyens inscrits parmi les patriciens au livre d’Or.
Nous verrons plus loin que lorsque l’astronome prédit une éclipse, par exemple, il se livre précisément à une opération de ce genre : il réduit infiniment les intervalles de durée, lesquels ne comptent pas pour la science, et aperçoit ainsi dans un temps très court — quelques secondes tout au plus — une succession de simultanéités qui occupera plusieurs siècles pour la conscience concrète, obligée d’en vivre les intervalles.
Il donne de sages conseils à ses concitoyens, rembarre ses adversaires et ses rivaux dans l’art ; quelquefois même il livre publiquement su propre personne et les particularités de sa vie.
Mais il se pourrait bien qu’il ne fût encore que phreneticus, madame ; et la phrenesis n’est que le delirium ou à peu près. » On examine les livres qu’il faudra lui lire tout haut pour le guérir.
Je fis jeter dans le fourneau environ soixante livres d’étain de plus, qui, à force de feu et de remuement, rendirent bientôt toute cette masse plus liquide.