Mais Zénobie se croit veuve : elle est donc libre de fait.
Et, dans la mesure où il est libre, il ne peut élire que des idées qui arrivent à lui un temps nécessairement longs après leurs conceptions, soit après que la nature des choses les avait suggérées à des penseurs, par conséquent au moment même où les choses qui n’ont garde de stagner imposent à des synthétistes plus récents des philosophies plus adéquates.
L’homme étranger à toute idée de physique, qui croit qu’en priant il change la marche des nuages, arrête la maladie et la mort même, ne trouve dans le miracle rien d’extraordinaire, puisque le cours entier des choses est pour lui le résultat de volontés libres de la divinité.
Les applications messianiques étaient libres, et constituaient des artifices de style bien plutôt qu’une sérieuse argumentation.
S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront 896. » Entraîné par cette effrayante progression d’enthousiasme, commandé par les nécessités d’une prédication de plus en plus exaltée, Jésus n’était plus libre ; il appartenait à son rôle et en un sens à l’humanité.
Laissé libre, Jésus se fût épuisé dans une lutte désespérée contre l’impossible.
Celle sommation d’un despote barbare, traduite dans leur langue généreuse et libre, leur parut un crime de lèse-majesté.
Ce choix n’est pas libre.
Mais, soyons juste, il en joue avec une telle supériorité qu’aux premiers sons qu’il en a tirés il s’est fait suivre, comme le plus charmant des pasteurs, par le troupeau enthousiasmé de Panurge, par tous les petits moutons de la libre pensée.
Il n’a plus été l’épigramme ou l’ironie libre, voltigeant sur les flancs de la lourde troupe dans laquelle il s’est enrôlé, et hallebardant, serre-file de la moquerie, contre les ridicules qu’il avait alors devant lui.
Après le libre dialecticien du Moyen Âge, on nous donne le personnage romanesque, l’Abailard de la passion et de la célèbre catastrophe.
Elles sont, en effet, le contraire de ce qu’on attendait, ces pitoyables et tristes lettres… et personne n’aura d’admiration à leur service, personne excepté MM. de Goncourt, qui phrasent de ces marivaudages sur elles : « Ces lettres de Sophie avec leur tour, leur franchise et leur premier coup, leur agrément libre et poissard, leurs larmes de si belle humeur, leur philosophie en chansons, leur coquetterie à la diable, leur esprit au petit bonheur, leurs charmes à l’aventure, leurs grâces salées… peuvent être le mets des plus délicats. » Ah !
Il ne croyait guères à Dieu, et il acceptait en libre penseur les espérances imbéciles de tous les premiers salueurs de la Révolution.